LOPE DE VEGA Félix Lope de Vega y Carpio Madrid 25 novembre 1562 – Madrid 27 août 1635
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LA SUPPLIQUE DU BERGER Suelta mi manso, mayoral extraño
Évariste-Vital Luminais, Le Pâtre de Kerlaz, 1852
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Suelta mi manso, mayoral extraño, Relâche mon doux agneau, berger étranger pues otro tienes de tu igual decoro; prends donc un autre à toi ton égal ; deja la prenda que en el alma adoro, laisse celui-là que j’adore en mon âme perdida por tu bien y por mi daño. perdu pour ton bien mais perdu pour ma peine…
Luís Vaz de Camões OS LUSIADAS II-82 LES LUSIADES II-82
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« Mas tu, e quem mui certo confiamos « Mais toi, en qui de la confiance Achar-se mais verdade, ó Rei benigno, Plus forte encore avons trouvé, ô sage Roi,…
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Ulysse à la cour d’Alcinoos Francesco Hayez 1813-1815
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Vasco de Gama par Gregorio Lopes
********************* Luís Vaz de Camões OS LUSIADAS II-82 LES LUSIADES II-82
( Extrait ) Par En cherchant à montrer la différence qui sépare la vie aventureuse et active des écrivains portugais, notamment celle de Camoens, de la vie casanière et posée de la plupart de nos gens de lettres, je ne prétends pas élever par-là les œuvres des uns, ni déprimer les productions des autres. Je n’en crois pas les élégies de Camoens plus touchantes parce qu’elles sont datées d’Afrique, de la Chine et de l’Inde ; je n’en estime pas Polyeucte et Cinna moins admirables, parce que le grand Corneille n’a guère fait de plus longues pérégrinations que le voyage de Paris à Rouen. Je ne conseille à personne de louer un cabinet d’étude à Macao ; mais je crois que, généralement, si les ouvrages écrits au milieu des traverses et au feu des périls ne sont pas plus beaux, les vies de leurs auteurs sont plus belles. Indépendamment de la variété des aventures, on y trouve plus d’enseignements. J’admire et j’honore infiniment La Fontaine et Molière, mais j’honore et j’admire encore plus, comme hommes, Cervantès et Camoens. A mérite de rédaction égal, une histoire littéraire du Portugal serait un meilleur et plus beau livre qu’une histoire littéraire de notre dix-septième ou dix-huitième siècle. C’est une chose bonne et sainte que la lecture de ces vies d’épreuves, que ces passions douloureuses des hommes de génie, Je ne sache rien de plus capable de retremper le cœur. C’est pour cela que dans ce temps de souffrances oisives, de désappointements frivoles, de molles contrariétés et de petites douleurs, j’ai cru bon d’écrire l’étude suivante sur la vie de Luiz de Camoens. ….