ROME – ROMA
BERNINI ENEA E ANCHISE
Enée et Anchise fuyant Troie
LA VILLA BORGHESE
Photos Jacky Lavauzelle
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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
BERNINI
LE BERNIN
Gian Lorenzo Bernini
1598-1680
BERNINI ENEA E ANCHISE
ENEE et ANCHISE Fuyant Troie
1618-1620
Enea che fugge dalle fiamme di Troia salvando il padre Anchise e il figlio Ascanio
Marbre
Marmo statuario
C’est d’abord un fait assez constant, qu’après la prise de Troie la vengeance des Grecs, s’étant exercée sur le reste du peuple troyen, ne respecta qu’Énée et Anténor, soit que le droit d’une ancienne hospitalité les protégeât, soit que les conseils qu’ils avaient toujours donnés, de rendre Hélène et de faire la paix, engageassent le vainqueur à les épargner.
Énée, rejeté de sa patrie par la même catastrophe, mais destiné par le sort à fonder de bien plus grandes choses, arriva d’abord en Macédoine, passa de là en Sicile, d’où, cherchant toujours une patrie, il vint aborder avec sa flotte au rivage de Laurente, appelé aussi du nom de Troie.
Lorsqu’il eut appris qu’ils étaient Troyens, que leur chef était Énée, fils d’Anchise et de Vénus, et que, fuyant leur patrie et leurs maisons en cendres, ils cherchaient un asile et un emplacement pour y bâtir une ville, pénétré d’admiration à l’aspect de ce peuple glorieux et de celui qui le conduisait, les voyant d’ailleurs disposés à la guerre comme à la paix, il tendit la main à Énée, pour gage de leur future amitié.
Les Aborigènes et les Troyens eurent une guerre commune à soutenir. Turnus, roi des Rutules, à qui Lavinie avait été promise avant l’arrivée d’Énée, indigné de se voir préférer un étranger, avait à la fois déclaré la guerre à Latinus et à Énée.
L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
Cependant le pieux fils d’Anchise s’avance vers la montagne où réside Apollon, et cherche le réduit solitaire de la redoutable Sibylle ; antre immense, où le dieu de Délos agite l’âme de sa prêtresse d’une sainte fureur, et lui découvre l’avenir. Déjà se déploient aux yeux des Troyens les bois sacrés d’Hécate et ses portiques éclatans d’or. Si l’on en croit la renommée, Dédale, fuyant autrefois les états de Minos, osa se confier sur des ailes rapides à l’océan des airs, vogua par des chemins nouveaux vers les glaces de l’Ourse, et s’arrêta dans sa course éthérée sur les hauteurs de Chalcis.
L’ENEIDE
Virgile
SIXIEME LIVRE
Traduction Jean-Nicolas-Marie Deguerle
Delalain, 1825 – 1
C’est là que l’énorme Cerbère fait retentir de son triple aboiement les livides royaumes ; Cerbère, hideux sentinelle, toujours veillant sous sa roche caverneuse. Déjà se dressaient les serpents qui sifflent sur sa tête : mais la prêtresse lui jette une pâte assoupissante, pétrie de pavots et de miel. Le monstre que la faim dévore, ouvrant à la fois ses trois gueules, engloutit la proie qui les tente. Soudain appesanti, son vaste corps chancelle, tombe, et de son immense étendue remplit son repaire immense. Énée franchit le passage dont le gardien sommeille ; et plus prompt que l’éclair, il s’éloigne du fleuve qu’on passe sans retour.
JAUCOURT
L’ENCYCLOPEDIE
1ère édition – 1765 – Tome 11
« Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, étoit un génie bien rare par ses talens merveilleux dans la Sculpture & l’Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d’architecture qui font l’admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, & la chaire de l’église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d’Urbain VIII. & d’Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navone, &c. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l’antique. Personne n’a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, & plus de vérité. Louis XIV. l’appella à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, & le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l’Auxerrois. »