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Adam MICKIEWICZ (1830) A LA MERE POLONAISE – Do Matki Polki

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POESIE POLONAISE

Traduction – Texte Bilingue

Poésie Polonaise
Polish poetry
poezja polska

 

Adam MICKIEWICZ
1798 – 1855

Traduction Jacky Lavauzelle

Do Matki Polki

À la mère polonaise

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O matko Polko! gdy u syna twego
O mère Polonaise ! quand dans l’œil de ton fils
W źrenicach błyszczy genijuszu świetność,
Brille la splendeur du génie,
Jeśli mu patrzy z czoła dziecinnego
Se reflète sur son visage d’enfant
Dawnych Polaków duma i szlachetność;
La fière noblesse de ses ancêtres polonais ;

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Jeśli rzuciwszy rówienników grono
S’il quitte ardemment ses compagnons
Do starca bieży, co mu dumy pieje,
C’est pour entendre du vieillard les orgueilleuses chansons,
Jeżeli słucha z głową pochyloną,
Il écoute pensif, tête baissée,
Kiedy mu przodków powiadają dzieje:
La grandeur des légendes passées :

 




O matko Polko! źle się twój syn bawi!
O mère Polonaise ! Prends garde à ta postérité !
Klęknij przed Matki Boleśnej obrazem
Agenouille-toi devant la Mère des Douleurs
I na miecz patrzaj, co Jej serce krwawi:
Regarde l’épée qui ensanglante son cœur :
Takim wróg piersi twe przeszyje razem!
Elle percera le tien d’une telle témérité !

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Bo choć w pokoju zakwitnie świat cały,
Car, bien que la paix dans le monde fleurisse,
Choć się sprzymierzą rządy, ludy, zdania,
Bien que les nations et les peuples s’unissent
Syn twój wyzwany do boju bez chwały
Ton fils est destiné à des batailles sans gloire
I do męczeństwa… bez zmartwychpowstania.
Et … au martyr sans résurrection ni espoir.



Każże mu wcześnie w jaskinią samotną
Qu’il parte tôt dans une grotte solitaire
Iść na dumanie… zalegać rohoże,
Qu’il médite sans cesse… couché sur la terre,
Oddychać parą zgniłą i wilgotną
Respirant cet air humide et pourri
I z jadowitym gadem dzielić łoże.
Et avec le reptile venimeux partageant son lit.

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Tam się nauczy pod ziemię kryć z gniewem
Il apprendra à terrer sa colère ineffable,
I być jak otchłań w myśli niedościgły;
A rendre comme l’abîme sa pensée insondable ;
Mową truć z cicha, jak zgniłym wyziewem,
Et distiller dans son discours le poison savamment ,
Postać mieć skromną jako wąż wystygły.
A attendre comme le froid serpent patiemment.






Nasz Odkupiciel, dzieckiem w Nazarecie,
Notre Rédempteur, un enfant de Nazareth,
Piastował krzyżyk, na którym świat zbawił.
Portait sa croix par laquelle le monde a été sauvé.
O Matko Polko! ja bym twoje dziecię
O Mère Polonaise ! N’amuse ton fils
Przyszłymi jego zabawkami bawił.
Qu’avec les jeux de ses futurs supplices.

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Wcześnie mu ręce okręcaj łańcuchem,
Que ses mains à de lourdes chaînes se plissent,
Do taczkowego każ zaprzęgać woza,
Que son dos à la charge s’endurcisse,
By przed katowskim nie zbladnął obuchem
Que son front devant la hache ne pâlisse
Ani się spłonił na widok powroza;
Ni à la vue d’une corde ne rougisse ;

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Bo on nie pójdzie, jak dawni rycerze,
Il ne chevauchera pas comme les anciens chevaliers,
Utkwić zwycięski krzyż w Jeruzalemie,
Pour que la victorieuse croix  se dresse à Jérusalem,
Albo jak świata nowego żołnierze
Ni comme les fantassins du tricolore emblème
Na wolność orać… krwią polewać ziemię.
Creuser un sillon et verser son sang … pour la liberté.

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obrazie / image
Grigorija Miasojedowa

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Wyzwanie przyszle mu szpieg nieznajomy,
D’abord, un espion étranger le défier viendra
Walkę z nim stoczy sąd krzywoprzysiężny,
Là, contre un tribunal parjure le combat continuera,
 A placem boju będzie dół kryjomy,
Puis, dans un cachot sous terre il moisira,
A wyrok o nim wyda wróg potężny.
Enfin, un ennemi puissant sa sentence prononcera.

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Zwyciężonemu za pomnik grobowy
Vaincu, comme pierre tombale funèbre
Zostaną sucha drewna szubienicy,
Il trouvera sa  sèche potence en bois austère
Za całą sławę krótki płacz kobiécy
Une femme qui pleure comme seule gloire éphémère
I długie nocne rodaków rozmowy.
Et de ses compatriotes de longues conversations crépusculaires.

*

 




aquarelle Juliusz Kossak

Adam MICKIEWICZ
1830

 

SONNET DE POUCHKINE (1830) L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet – Суровый Дант не презирал сонета

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Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1830
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


SONNET 1830
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet

  Сонет 1830
Суровый Дант не презирал сонета
 

 

Суровый Дант не презирал сонета;
L’austère Dante ne méprisait pas le sonnet ;
 
В нем жар любви Петрарка изливал;
Pétrarque y versait ses éclairs d’amour ;
Игру его любил творец Макбета;
Le créateur de Macbeth en aimait le tour ;…

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POUCHKINE
1830  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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LA POESIE POLONAISE Francuskie tłumaczenie tekstów polskich

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Traduction POLONAIS
Poésie Polonaise
Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
Francuskie tłumaczenie tekstów polskich
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Traductions Artgitato Français Portugais Latin Tchèque Allemand Espagnol

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POESIE POLONAISE

Francuskie tłumaczenie tekstów polskich

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Krzysztof Kamil Baczyński

Biała magia
Magie Blanche
1942

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Władysław Bełza

Katechizm polskiego dziecka
Le Catéchisme de l’Enfant Polonais
1912

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Mieczysław Karłowicz

Skad Pierwsze gwiazdy
Les Premières Etoiles

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Kniaznin Franciszek
F.D. Kniaznin

Do miłości – Aimer

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Jan KOCHANOWSKI

Ku Musom
Aux Muses

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Tren VIII
Huitième Lamentation

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Adam MICKIEWICZ

Do Matki Polki
(1830)
A LA MERE POLONAISE

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Julian NIEMCEWICZ

Hedwiga, Krolowa Polska
Hedwige de Kalisz, Reine de Pologne

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Cyprian Kamil Norwid

Fortepian Szopena
Le Piano de Chopin
1865

Traduction Jacky Lavauzelle

ODE AUX CONTEMPORAINS
DO SPÓŁCZESNYCH (ODA)
1867

Traduction Jacky Lavauzelle

CIEL ET TERRE
NIEBO I ZIEMIA

Traduction Jacky Lavauzelle Cyprian Norwid

LE PASSE 
Przeszłość

Traduction Jacky Lavauzelle

CENDRES ET DIAMANTS
Popiół i Diament

Photo et Traduction Jacky Lavauzelle Poème de Norwid

TENDRESSE 
Czułość

Photo et Traduction Jacky Lavauzelle

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Wacław POTOCKI

Opak
Dissonance

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CZESŁAW ŚPIEWA

Une machine à devenir fou
Maszynka Do Swierkania

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Maciej Kazimierz Sarbiewski

Tęsknota do ojczyzny błękitnej
Nostalgie de ma Céleste Patrie

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Francuskie tłumaczenie tekstów polskich
Poésie Polonaise

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La Pologne est la Niobé des nations

« Il est un peuple, de nos jours, qui trouve dans l’alliance du patriotisme et de la religion le principe et comme la garantie de son existence. La compression étrangère n’a fait que l’affermir dans ce double culte. Sous cette douloureuse, mais féconde influence, s’est développée toute une poésie énergique et neuve, empreinte d’un mysticisme étrange, et qui puise ses inspirations dans ce qu’il y a de plus sacré, de plus vivace au cœur de l’homme. Ce peuple, c’est le peuple polonais. Depuis bien des années déjà, il travaille à la réédification de sa nationalité. Son courage est infatigable. S’il s’affaisse un moment sous le nombre, c’est pour se relever bientôt plus ardent à la lutte. Prêtres et vieillards, guerriers et poètes, tous marchent ici dans une même pensée, tous combattent et meurent sous un même drapeau. Héroïque infortune ! persévérance plus héroïque encore ! La Pologne est la Niobé des nations, mais c’est une Niobé qui ne connaît pas le désespoir. Ses victoires, ses crises intestines, ses déceptions sanglantes, rien n’a encore pu entamer sa robuste foi dans l’avenir. Du milieu des ruines qui l’entourent se dresse indestructible sa confiance en ses destinées, et sa littérature contemporaine, littérature active et militante, bulletin magnifique de ses défaites, est l’expression vivante de son martyre et de son espérance.

On ne s’explique bien cette toute-puissance que lorsqu’on se rend compte de l’action qu’a exercée de tout temps la poésie en Pologne. Nous ne nous arrêterons pas à cette poésie primitive de contes et de légendes, à cette littérature que Michiewicz a appelée fossile ou latente, « parce qu’elle est déposée tout entière dans l’ame du peuple et n’apparaît que rarement à la surface de la publicité. » Nous ne ferons que mentionner en passant le chant de Boga Rodzica, Dziwica (Vierge, mère de Dieu). Ce chant, que les soldats entonnaient avant les batailles et qui témoigne de l’alliance qui existait dès-lors entre l’esprit religieux et l’esprit militaire, est regardé comme le plus ancien monument de la langue polonaise. La véritable littérature pour la Pologne commence avec la renaissance des lettres en Europe. L’époque jagellonienne (1386-1572), appelée l’âge d’or de la poésie et de la science, voit naître alors de grands écrivains dans les trois frères Kochanowski, dont Jean porte à juste titre le nom de prince des poètes. Les deux autres, Nicolas et Pierre, ont laissé, le premier des poésies légères, le second la plus parfaite traduction qu’on ait en langue polonaise des poèmes de l’Arioste et du Tasse. Cette époque donne également naissance à Gornicki, l’historien publiciste, à Rey, le Montaigne de la Pologne, à Szymonowicz, et à quelques autres écrivains qui se distinguent surtout par l’élégance de la diction. Dès-lors, la langue se fixe dans toutes ses parties. Néanmoins c’est sous la dynastie élective des Waza (1587-1669) que la littérature polonaise devait rencontrer son plus glorieux représentant. Pierre Skarga, tribun religieux, sermonnaire politique, nous offre l’idéal du prêtre et du patriote. Ses ouvrages respirent une véhémente éloquence. Venu dans l’épanouissement d’un siècle de prospérité, il ne se laissa point éblouir ; son génie, au milieu des splendeurs du présent, prévoyait les malheurs qui, deux cents ans plus tard, devaient fondre sur la Pologne. Il sentait que la société était minée dans ses fondemens, et qu’elle perdait l’avenir en perdant les anciennes vertus. L’égoïsme et l’orgueil, en effet, avaient remplacé le dévouement et le sacrifice ; l’enthousiasme, cette ame de la nation, allait s’éteignant dans les coeurs. A ce spectacle, saisi de colère, de douleur, et comme pénétré de l’esprit de prophétie, Skarga se lève et annonce les désastres futurs ; il se lamente et maudit ; il exalte le patriotisme ; il rappelle le passé ; il parle de la patrie, non de cette patrie dont l’amour ne consiste que dans l’attachement au sol natal, mais de la patrie selon les idées slaves, de cette société idéale et fraternelle dont la divine pensée a été déposée dans le sein d’un peuple pour être un jour par lui fécondée et réalisée… »

Revue des Deux Mondes
Tome 15, 1846
A. L.
De la poésie polonaise