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AQUARELLES PAUL VERLAINE : GREEN – SPLEEN – STREETS – CHILD WIFE – A POOR YOUNG SHEPHERD – BEAMS

POESIE FRANCAISE
AQUARELLES
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

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PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

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Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES
AQUARELLES
Green – Spleen – Streets – Child Wife – A Poor Young Shepherd – Beams

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

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Aquarelles Green Spleen Streets Child Wife A Poor Young Shepherd Beams Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

AQUARELLES PAUL VERLAINE
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Aquarelles
GREEN

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.

J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

*

Aquarelles
SPLEEN

Les roses étaient toutes rouges
Et les lierres étaient tout noirs.

Chère, pour peu que tu te bouges
Renaissent tous mes désespoirs.

Le ciel était trop bleu, trop tendre,
La mer trop verte et l’air trop doux.

Je crains toujours, — ce qu’est d’attendre
Quelque fuite atroce de vous.

Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,

Et de la campagne infinie
Et de tout, fors de vous, hélas !

Aquarelles
STREETS

I

Dansons la gigue !

J’aimais surtout ses jolis yeux,
Plus clairs que l’étoile des cieux,
J’aimais ses yeux malicieux.

Dansons la gigue !

Elle avait des façons vraiment
De désoler un pauvre amant,
Que c’en était vraiment charmant !

Dansons la gigue !

Mais je trouve encore meilleur
Le baiser de sa bouche en fleur,
Depuis qu’elle est morte à mon cœur.

Dansons la gigue !

Je me souviens, je me souviens
Des heures et des entretiens,
Et c’est le meilleur de mes biens.

Dansons la gigue !

SOHO

STREETS
II

Ô la rivière dans la rue !
Fantastiquement apparue
Derrière un mur haut de cinq pieds,
Elle roule sans un murmure
Son onde opaque et pourtant pure,
Par les faubourgs pacifiés.

La chaussée est très large, en sorte
Que l’eau jaune comme une morte
Dévale ample et sans nuls espoirs
De rien refléter que la brume,
Même alors que l’aurore allume
Les cottages jaunes et noirs.

Paddington

Aquarelles
CHILD WIFE

Vous n’avez rien compris à ma simplicité,
Rien, ô ma pauvre enfant !
Et c’est avec un front éventé, dépité
Que vous fuyez devant.

Vos yeux qui ne devaient refléter que douceur,
Pauvre cher bleu miroir,
Ont pris un ton de fiel, ô lamentable sœur,
Qui nous fait mal à voir.

Et vous gesticulez avec vos petits bras
Comme un héros méchant,
En poussant d’aigres cris poitrinaires, hélas !
Vous qui n’étiez que chant !

Car vous avez eu peur de l’orage et du cœur
Qui grondait et sifflait,
Et vous bêlâtes vers votre mère — ô douleur ! —
Comme un triste agnelet.

Et vous n’avez pas su la lumière et l’honneur
D’un amour brave et fort,
Joyeux dans le malheur, grave dans le bonheur,
Jeune jusqu’à la mort !

Aquarelles
A POOR YOUNG SHEPHERD

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J’ai peur d’un baiser !

Pourtant j’aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate,
Aux longs traits pâlis.
Oh ! que j’aime Kate !

C’est Saint-Valentin !
Je dois et je n’ose
Lui dire au matin…
La terrible chose
Que Saint-Valentin !

Elle m’est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d’être un amant
Près d’une promise !

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J’ai peur d’un baiser !

Aquarelles
BEAMS

Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,
Nous nous prêtâmes tous à sa belle folie,
Et nous voilà marchant par le chemin amer.

Le soleil luisait haut dans le ciel calme et lisse,
Et dans ses cheveux blonds c’étaient des rayons d’or,
Si bien que nous suivions son pas plus calme encor
Que le déroulement des vagues, ô délice !

Des oiseaux blancs volaient alentour mollement
Et des voiles au loin s’inclinaient toutes blanches.
Parfois de grands varechs filaient en longues branches,
Nos pieds glissaient d’un pur et large mouvement.

Elle se retourna, doucement inquiète
De ne nous croire pas pleinement rassurés ;
Mais nous voyant joyeux d’être ses préférés,
Elle reprit sa route et portait haut sa tête.

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Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES
AQUARELLES
Green – Spleen – Streets – Child Wife – A Poor Young Shepherd – Beams

ROMANCES SANS PAROLES Paul VERLAINE (1874)

POESIE FRANCAISE
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

Paul_Verlaine_signature_svg

PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES

1874

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

ROMANCES SANS PAROLES

ARIETTES OUBLIEES

I
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
II
Je devine, à travers un murmure,
Le contour subtil des voix anciennes
III
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
IV
Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses
De cette façon nous serons bien heureuses
V
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
VI
C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord sous l’œil même du guet
VII
Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
VIII
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
IX
L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,

1 Ariettes Oubliées Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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PAYSAGES BELGES

WALCOURT
Briques et tuiles,
Ô les charmants

CHARLEROI
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.

BRUXELLES, SIMPLES FRESQUES
I
La fuite est verdâtre et rose
Des collines et des rampes,

II
L’allée est sans fin
Sous le ciel, divin

BRUXELLES, CHEVAUX DE BOIS
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,

MALINES
Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin

Paysages Belges Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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BIRDS IN THE NIGHT

Vous n’avez pas eu toute patience,
Cela se comprend par malheur, de reste ;

Birds in the night Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

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AQUARELLES

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GREEN

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.

SPLEEN

Les roses étaient toutes rouges
Et les lierres étaient tout noirs.

STREETS
I

Dansons la gigue !

STREETS
II

Ô la rivière dans la rue !
Fantastiquement apparue

 CHILD WIFE

Vous n’avez rien compris à ma simplicité,
Rien, ô ma pauvre enfant !

A POOR YOUNG SHEPHERD

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.

BEAMS

Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,

Aquarelles Green Spleen Streets Child Wife A Poor Young Shepherd Beams Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890