Archives par mot-clé : A la deriva

A la deriva José ZUGASTI – BILBAO

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José Zugasti
Euskal Herria




Pays Basque
EUSKADI

BILBAO
毕尔巴鄂
ビルバオ
билбао
——

Visite de BILBAO
Visita a Bilbao
Визит в Бильбао
参观毕尔巴鄂
ビルバオをご覧ください

Photos Jacky Lavauzelle
*

  A LA DERIVA
JOSE ZUGASTI

*********

José Zugasti
Né en 1955 à Eibar
[Giupuscoa – Gipuzkoa -Guipúzcoa]

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a-la-deriva-jose-zugasti-bilbao-espagne-artgitato-4

A LA DERIVA

Noir un soir d’orage
Un éclair
A la dérive
Un trou dans le ciel

La pensée est tombée
Une énergie étoilée
La pensée est passée
Et tombée
Du côté de la rue

La bobine s’en est allée
Et personne n’est venu

Pas de commencement
Ni de fin
J’attends sur la ligne infinie
Les lignes qui se coupent
Se divisent
Personne n’a vu
Où les idées sont parties
L’espace est à nu
Près de la tour rectiligne

Dieu l’a oubliée
Avant de prendre la mer
Le temps s’est arrêté
Dans ce dédale de matière
Sur le côté

En tombant
Les voiles déchirées
Du navire chaviré
Se sont rendues dans les fonds

Dieu reviendra
La reprendra-t-il ?

Les idées se répandent
Depuis
L’esprit s’est étendu
La tête dans le musée
Les oreilles dans la ria
Le nez dans la tour

Dieu ne se dérangera plus
Et repart vers l’azur

La bobine
Infinie
Dessine le regard
D’un chacun elliptique

Poème de Jacky Lavauzelle

a-la-deriva-jose-zugasti-bilbao-espagne-artgitato-2

Jacky Lavauzelle Romans Théâtre & Poèmes

Romans Théâtre et Poèmes JACKY LAVAUZELLE JACKY LAVAUZELLE
Poèmes – Romans – théâtre

*




 Jacky Lavauzelle
Romans Théâtre & Poèmes

 

LA MANGOUSTE & LE CROCODILE
Le roman d’un jeune déconstruit
Roman
400 pages (pour livre broché)

La Mangouste et le Crocodile: Le roman d’un jeune déconstruit eBook : Lavauzelle, Jacky: Amazon.fr: Boutique Kindle

**

LES CORRIDORS DU VIDE
Roman
405 pages (pour livre broché)

**

La Virade
(roman)

LA VIRADE Jacky Lavauzelle Roman Le Bûcheron et l’Hamadryade Aïgeïros par Émile Bin 1870 The_Hamadryad_by_Émile_Bin

 La ville était là.
Après un déluge de pluie, de vents et de journaux de la veille. La ville était là, puante comme toujours après des jours de pluie. Seules les violettes se permettaient dans ce fatras d’odeurs de chanter leur tonalité, précise et pointue.
Seules ces violettes permettaient de supporter la ville et ceux qui s’y accrochaient.

*

LE LAI D’ARISTOTE
ARISTOTE & PHYLLIS

*

LA GLADIATRICE

*

ALZHEIMER
(Roman musical)

**
LA DANSEUSE

LES OMBRES
The Dancer and the Shadows

**

AUX ARBRES, TERRIENS !
L’HYMNE A NOTRE TERRE

Aux arbres, amis terriens,
Formez vos plantations,
Plantons, plantons!
Qu’une sueur si pure
Abreuve nos sillons ! …

**

Poème
VICTOR HUGO REVISITE

Ce siècle est grand et fort
VICTOR HUGO 1837
VS
L’époque est faible et lâche
JACKY LAVAUZELLE 2017

*

Poème
ARKHIP KOUÏNDJI

ou LA SENTINELLE DES RÊVES
Куїнджі Архип Іванович
Архип Иванович Куинджи

arkhip-kouindji-poeme-jacky-lavauzelle-portrait-de-viktor-vasnetsov-1869-la-sentinelle-des-reves

La mort a fait son lit
Ce matin
Sans lumières
J’ai vu l’Elbrouz apparaître
disparaître
Le mont comme un baiser recevait la mort

*

Cirque Éloise
Cirkopolis
Le Soleil brille encore dans la nuit

La parole n’est plus
Elle est morte
Les mots ne s’entendent plus
Que des pas cadencés

*

L’INSTANT PROPICE

Les journées perdues passent le plus clair de leur temps
à jouer et à saisir
l’instant propice.

*

LES COULEMELLES
BALADE AUTOMNALE
&
BALLADE LITTÉRAIRE

*

Le Train de 9h
O Trem das 9 horas

Il a raté sa vie, comme on rate le train de 9 heures pour prendre celui de 9h45.
Ele perdeu sua vida, já que sentimos o trem de 9 horas para tomar as 9:45.
Peut-être que celui de 9h45, voire celui de 10h09, est plus pointu et plus rond.
Talvez seja de 9:45, ou mesmo de 10:09, é mais apontado e mais redondo.

*

FRERES

Dans l’obscurité initiale
La douleur de nos cœurs

BROTHERS

In the initial darkness
The pain of our hearts

Irmãos

Na escuridão inicial
A dor do nosso coração

*

LE DIEU VAGABOND
O DEUS ERRANTE

Le Dieu de Dieu
LA MORT DES COULEURS
LES FAUSSES CARESSES
Carícias falsas
MEU PENSAMENTO
WORTHY
DEATH DOESN’T EXIST

Le Dieu de Dieu Jacky Lavauzelle

*

Le chemin du Ciel
O caminho do Céu

Dans la forêt, les gens se sont cachés
Na floresta, as pessoas esconderam
Les uns après les autres
Um após o outro

*

LE DERNIER CHANT DES CYGNES
A última música de cisnes

Sur le chemin, les dieux égarés et les cieux couverts se répandent
No caminho, os deuses perdidos e o céu coberto se espalham
Seule la patience se couche dans le lit de la plus profonde des mers
Só paciência está no leito do mar mais profundo

*

LA NAISSANCE DU TEMPS 
O Nascimento do Tempo

Dans un marécage poisseux
Em um pântano pegajoso
Ce soir
Esta noite

*

L’ÂME DE DECEMBRE 
A Alma de dezembro

Demain,
Amanhã
  Un navire fatigué partira
Um navio cansado vai sair

Jacky Lavauzelle

*

LA BEAUTE DU SOIR
Les airs déshérités des soirs ont désertés les coins noirs des mondes
Il ne reste rien. Que la beauté et les rats !
La beauté n’est pas fragile

The beauty of the evening

The disinherited tunes of the evenings have deserted the black corners of the worlds

A BELEZA DA NOITE

As músicas deserdadas das tardes abandonaram os cantos negros dos mundos
Não há mais nada. apenas beleza e os ratos!
Le soir – Zurab Tsereteli – 2013

LE BLEU DES MONDES
O Azul dos Mundos

Il était une fois
Era uma vez
Des hommes qui cherchaient le bleu
Homens que estavam procurando o azul

*

A Mellin de Saint-Gelais

A CASCA DO MUNDO
L’ECORCE DU MONDE

Au temps heureux de ma jeune ignorance
No momento feliz da minha jovem ignorância
Je pénétrais dans l’épaisse et dure écorce du monde

Eu penetrei a casca grossa e dura do mundo

*

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

Je m’en remets à toi 
Eu deixo para voce

Je m’en remets à toi
Eu deixo para você
Combien a-t-il fallu de temps
Quanto tempo demorou

*

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

INSÔNIA

Não há
Há mais
Há mais cavalo negro e cavaleiro negro

Poème et photo Jacky Lavauzelle

INSOMNIE

Il n’y a pas
Il n’y a plus
De noir cheval et de noir cavalier

Photo et Poème Jacky Lavauzelle

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

Les Larmes de Satan
As lágrimas de Satanas

 Les morceaux de ciel se répandent
Os pedaços do céu estão se espalhando
Des couronnes de regrets et de hontes
Coroas de arrependimentos e vergonhas

Poème et Photo Jacky Lavauzelle

*

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

JARNAC SUR LA RACINE DU MONDE
Na raiz do mundo

Chaque goutte est une ancienne larme
Cada gota é uma lágrima velha
D’un lointain horizon
De um horizonte distante

*

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

LA BIBLIOTHEQUE

Que diable as-tu ?
Les secrets moisissent en silence
Dans un long et profond bâillement

Photo et Poème Jacky Lavauzelle

**

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem
L’ipotesi dell’uomo

TOUS LES PÉCHÉS DU MONDE

Le chat qui descend l’escalier
Vient de saloper les ombres de la lune

Tous les péchés du monde Poème Jacky Lavauzelle
*

Version Portugaise
TODOS OS PECADOS DO MUNDO

TODOS OS PECADOS DO MUNDO - Poema Jacky Lavauzelle

Version Italienne
TUTTI I PECCATI DEL MONDO

TUTTI I PECCATI DEL MONDO Poesia di Jacky Lavauzelle
****

A BIBLIOTECA

O que diabos você tem?
Segredos continuam a se moldar em silêncio
Em um longo bocejo

Photo et Poème Jacky Lavauzelle

**

L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

UM CORPO PERFEITO

A areia sob o abismo tremeu com milhares de ondulações
Um sultão de coral lançado primeiro
Lágrimas saíram dos grandes olhos de mármore

Um corpo Perfeito Poema Jacky Lavauzelle

UN CORPS PARFAIT

Le sable sous l’abîme trembla de mille ondulations
Un sultan de corail sorti le premier
Des prunelles de marbre sortaient quelques larmes

Un corps Parfait Poème Jacky Lavauzelle

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L’HYPOTHESE DE L’HOMME
A hipótese do homem

LA COMEDIE DES MORTS

Tous les morts avancent masqués et maquillés dans la prairie des vivants
Dans le maquis des plaintes étouffées, le mal lui-même rougirait

La Comédie des morts Poème Jacky Lavauzelle

Version Portugaise
A Hipótese do homem

A COMEDIA DOS MORTOS

**

Version Italienne
L’ipotesi dell’uomo
LA COMMEDIA DEI MORTI

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LES THEORIES DU VENT
TEORIAS DO VENTO

Le matin secoua la tête
De manhã balançou a cabeça
Il n’aurait pas pu prendre une autre route
Ele não poderia ter tomado outro caminho

*

L’ipotesi dell’uomo

LA TRAGEDIA DELLA POLVERE E LA GOCCIA DEL SANGUE

Quale mistero è nascosto tra due nuvole nere?
Quale stranezza si trova nel centro del sole maledetto

Poesia Jacky Lavauzelle

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L’Hypothèse de l’homme
A Hipótese do homem
L’ipotesi dell’uomo

LA PREUVE DE L’EXISTENCE DE DIEU

Le monde ignorait le grand désastre
Le monde comme toujours
Aurait détourné la tête
La baissant
En refermant ses yeux …

La Preuve de l'Existence de Dieu Jacky Lavauzelle

A PROVA DE EXISTÊNCIA DE DEUS

O Mundo não sabia do grande desastre
O mundo teria desviado a cabeça de qualquer maneira
 E o mundo teria baixado os olhos

PROVA DELL’ESISTENZA DI DIO

Il mondo non sapeva del grande disastro
Il mondo codardo avrebbe girato la testa
E il mondo avrebbe abbassato i suoi occhi

PROVA DELL'ESISTENZA DI DIO Jacky Lavauzelle

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L’ORIGINE DE L’HOMME

L'Origine de l'Homme Jacky Lavauzelle

A ORIGEM DO HOMEM

A Origem do Homem Jacky Lavauzelle

L’ORIGINE DELL’UOMO

L'Orgine dell'Uomo Jacky Lavauzelle

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LES COULEURS DE LA VIE
CORES DA VIDA
COLORI DELLA VITA
COLORS OF LIFE
FARBEN DES LEBENS
Les couleurs de la vie Jacky Lavauzelle

**

LE DEUIL

   Depuis mon deuil, mon âme n’erre même plus dans le morne espace des landes infernales
Sans possibilité d’entrer

MOURNING

Since my mourning, my soul no longer wanders into the dreary space of the infernal heaths
These places are forbidden

LUTO

Desde o meu luto, minha alma não mais vagueia no espaço sombrio das charnecas infernais
Estes lugares são proibidos

**

Você é assim!

Você é assim! Jacky Lavauzelle

**

A PROCURA DO FADO

A procura do Fado Jacky Lavauzelle

**

A la Deriva

a-la-deriva-jose-zugasti-bilbao-espagne-artgitato-0Noir un soir d’orage
Un éclair
A la dérive
Un trou dans le ciel

*
A Tamara Weber-Fillion
(Chanson)
塔玛拉·韦伯 – 菲利安
Тамара Вебер
Филлион


Emportez–moi ! Emportez-moi !
Dans un désert
Sur la mer !




*
Damas Couteau des Dieux
Faca dos Deuses – Il Coltello degli Dei

Le Damas Artgitato Poème Jacky Lavauzelle




*

LE TUEUR DE MOUCHES

Voici le temps des fins de ronde
Voici la fin d’un monde
De la mouche attentionnée comme de celle qui n’en a rien à foutre

*
Jorge Oteizabilbao-espagne-artgitato-jorge-oteiza-sculpture

Dans le creux doux du fleuve qui finit
La cédille signe dans les bleus du ciel
Au-dessus de la ville au-dedans de la terre
La matière brille
.**

AMIZADE

Amizade Jacky Lavauzelle

**

L’Heure Rouge

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Ce matin le pont s’éveille et craque
Un double pont
Celui qui se jette vers les étoiles
Celui qui plonge dans le cœur de la terre

..




L’Heure Blanche

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Les fils meurent dans la profondeur de l’éclat
Le Pont n’est plus tenu
Tendu toujours
Il se courbe
Frappé

QUI ES-TU ?

Tu es venue
Et tu m’as demandé qui j’étais

WHO ARE YOU ?

You came
And you asked me who I was

Quem é você ?

Você veio
E você me perguntou quem eu era

**

COMPLEXITE SUCREE

Dans le simple acide
Cauteleux
Dans l’un turbide
Une rambleur forlignait l’horizon

***

LE POISSON DE MIAO FU

Il descend dans la nuit plus noire que l’esprit
Longe les bleus, longe les gris et les nénuphars inertes

LA CHASSE DES CHATS

La feuille se cabre et trésaille
Dans un silence de grâce
Les courbes se tendent
La courbure de la voûte s’affaisse

Poème et photo Jacky Lavauzelle
Photo Jacky Lavauzelle

***

Le Chant des Premières Pouces Printanières

Pointes de gris et impassibles vides
Lignes au-dessus des pierres
Dents acérées
Mâchoires d’ombres

*

O CONSOLO DA LUA

O CONSOLO DA LUA Jacky Lavauzelle

***

LA SERIE
ZURAB TSERETELI

VINCENT

*

LE CHAMP ENSOLEILLE
THE SUNNY FIELD
მზიანი ველი

****

Théâtre

LE MAMBA NOIR

**

LE TAUREAU D’AIRAIN

Le Taureau d'Airain Jacky Lavauzelle

**

PETIT DISCOURS SUR LA PERFECTION

***

Les Traductions
Jacky Lavauzelle

TRADUCTION DE TEXTE ALBANAIS
shqiptar

***

TRADUCTION DE TEXTES
ALLEMAND – Deutsch


 
Rainer Maria Rilke Portrait de Paula Modersohn-Becker 1906
***

TRADUCTION DE TEXTES ANGLAIS
TRANSLATION

Poetry of Yeats La Poésie de Yeats William_Butler_Yeats_by_John_Singer_Sargent_1908

**

TRADUCTION DE TEXTES BULGARES
 български


Ivan Vazov Les poèmes d'Ivan Vazov Poésie d'Ivan Vazov

**

TRADUCTION TEXTES CHINOIS
中国

Lu Xun Oeuvres Proses et Poésie Artgitato 2

**

TRADUCTION TEXTES DANOIS
danske

Andersen Hans Christian Andersen Oeuvre Arbejde Artgitato 2

**

TRADUCTION DE TEXTES ESPAGNOLS
Traducción de textos en español

Rubén Darío A ROOSEVELT Artgitato Traduction Française et Texte Espagnol

**

TRADUCTION FINNOIS

** TRADUCTION  DU GREC μετάφραση των ελληνικών κειμένων

**

TRADUCTION DE TEXTE EN HEBREU- עברית

**

TRADUCTION DE TEXTES HONGROIS Magyar szövegek fordítása

Ady Endre Poésie Poèmes d'Ady Endre Versek Artgitato

**

TRADUCTION D’OEUVRES ISLANDAISES  íslenska Þýðingar verka

**

TRADUCTION DE TEXTES ITALIENS Traduzione di testi in italiano  Italiano

Rinaldo Aquino Artgitato J Robert-fleury Baudouin s'empare de la ville d'Édesse 1098**

TRADUCTION  DE TEXTES JAPONAIS 日本語のテキスト翻訳 日本人 Basho par Buson Traduction Française Haiku période Edo Artgitato

**

TRADUCTION LATIN Latine

Plautus Plaute Artgitato Mostellaria Le Revenant

****

TRADUCTION LETTON Latvijā Latvijas tekstu tulkošana **

TRADUCTION MALTAIS Malti Traduzzjoni Maltija ta ‘xogħlijiet

blason-de-malte

** TRADUCTION NORVEGIEN Norsk Fransk oversettelse av norsk tekst theatre-ibsen-de-vienne-lithographie-de-frank-wedekind-1898 **

TRADUCTION DE TEXTES POLONAIS Polskie Francuskie tłumaczenie tekstów polskich

**

PORTUGAIS & BRESILIEN Português e brasileiro Tradução francesa de textos em português

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

**

TRADUCTION DE TEXTES ROUMAINS  Român traducere franceză textelor în limba română La Poésie de Mihai Eminescu - Poezia lui Mihai Eminescu Artgitato

**

TRADUCTION DE TEXTES RUSSES Французский перевод текстов на русском языке

 Fiodor Tiouttchev Poèmes Poésie Artgitato Les poèmes de Fiodor Tiouttchev

**

TRADUCTION SERBE Француски превод од арапских текстова

Monumento a Petar II Petrovic Niegoš Petar II Petrovic Njegos artgitato 1

**

TRADUCTION TEXTES SUEDOIS Franska översättningen av den svenska texten

Poesi Poésie de Carl Jonas Love Almqvist Dikter Artgitato1835 Carl Peter Mazer 2   **

TCHEQUIE – SLOVAQUIE TRADUCTION DE TEXTES TCHEQUES Francouzský překlad českých textů

Jan_Neruda Poezi Jan Neruda Les Poésies de Jan Neruda Vampire Vampýr **

TRADUCTION TURC Türkçe metinlerin Fransızca çevirisi

Tevfik Fikret Poesie Artgitato Traduction Poèmes

************************** Traduction Jacky Lavauzelle ARTGITATO **************************

Romans Théâtre et Poèmes JACKY LAVAUZELLE

http://artgitato.com/canzoniere-petrarca-le-chansonnier-petrarque-texte-bilingue-sommario-sommaire-table-des-matieres/

BILBAO – Bilbo – 毕尔巴鄂 – ビルバオ- билбао – VISITE – VISITA – BISITA

Euskal Herria
Pays Basque

BILBAO – Bilbo
毕尔巴鄂
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Photos Jacky Lavauzelle
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Visite de BILBAO
Bilbo
Visita a Bilbao
Визит в Бильбао
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Bizkaia Delegation Palace

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La Cathédrale de Bilbao
Catedral de Bilbao
Bilboko Katedraleko
毕尔巴鄂大教堂
Бильбао собор
ビルバオ大聖堂

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*

El Arenal
 Paseo del Arenal

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*




Musée Guggenheim
Guggenheim Museoa
Музей Гуггенхайма
グッゲンハイム美術館
古根海姆博物馆

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Daniel Buren
Arc Rouge
Arcos Rojos
Arku gorriak
Puente Príncipes de España
LE PONT DE LA SALVE
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*

El Zubizuri
Puente blanco
Pont Blanc
Puente Peatonal del Campo de Volantín
ホワイトブリッジ
Белый мост
白渡桥

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*

Puente – Zubi – мост – 桥梁 – ブリッジ
Puente de San Antón
Pont de Saint Antoine

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*

Palacio Chávarri
Plaza Federico Moyúa

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*

劇場 – театр – 剧院
Le Théâtre Arriaga
Teatro Arriaga
Plaza Arriaga

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*

Tour Iberdrola
Iberdrola dorrea

Torre Iberdrola

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*




Ria de Bilbao
Ría del Nervión O de Bilbao
Le Fleuve Nervion
Nerbioi

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*

Puppy
Jeff Koons
L’Ange Gardien de fleurs du Musée Guggenheim

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*

Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Tulips – Tulipes
Le Bouquet du Musée Guggenheim
Jeff Koons

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*

Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
A la deriva
José Zugasti

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*

Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
de Don Diego López de Haro
en la Plaza Circular de Bilbao
Place Circulaire de Bilbao

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Giuseppe Verdi
Lourdes Umerez Arregi (1955)
Dentro del Parque de Doña

giuseppe-verdi-lourdes-umerez-bilbao-espagne-artgitato-1 giuseppe-verdi-lourdes-umerez-bilbao-espagne-artgitato-2

*

Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
John Adams
deuxième président des États-Unis ()
segundo presidente de los Estados Unidos
Ameriketako Estatu Batuetako bigarren presidentea
Lourdes Umerez Arregi (1955)

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« Les faits sont têtus; quels que soient nos souhaits, nos inclinations ou les voeux de nos passions, ils ne peuvent changer l’état de fait et la preuve »
John Adams

*

Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Jesús María Loroño Elguezabal
1929 2008
Larrabetzu, 1929 – Bilbo, 2008
Musicien – Músico – Musikari
bilbao-espagne-artgitato-jesu-maria-lorono-elguezabal

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Jorge Oteiza

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Devant l’hôtel de ville de Bilbao
El Ayuntamiento de Bilbao
Bilboko Udala

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Estatua Statue 雕像 статуя 彫
José Antonio Aguirre y Lecube
1904 1960
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Estatua Statue 雕像 статуя 彫
Maman
Louise Bourgeois

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Oroitzapenaren Ibilbidea
Route de la Mémoire
Paseo de la Memoria
Estatua Statue 雕像 статуя 彫
Maia
William Tucker
(né le 28 février 1935  – Le Caire)

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Oroitzapenaren Ibilbidea
Route de la Mémoire
Paseo de la Memoria
Estatua Statue 雕像 статуя 彫像
Judith Markus Lüpertz
1995

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Elisa – 教堂 -教会 – церковь
Iglesia del Sagrado Corazón
L’Église du Sacré Cœur

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Elisa – 教堂 – 教会 – церковь
Iglesia de San Antón
Église de saint Antoine

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Photos de Rues
Bilbao
Septembre 2016

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BILBAO
dans la Première Encyclopédie

 BILBAO, (Géog.) ville capitale & port de la Biscaye, à l’embouchure du Nervio qui s’y jette dans l’Océan, appellé en cet endroit mer de Biscaye. Il s’y fait un très-grand commerce. Long. 14. 30. lat. 43. 23.

Diderot
L’Encyclopédie, 1re édition
Texte établi par D’Alembert
 Diderot, 1751
Tome 2, p. 249

*************************

BILBAO
dans le dictionnaire de 1771

BILBAO. Ville d’Espagne, dans la Biscaie, dont elle est capitale. Bilbaum. Quelques-uns la prennent pour la Floriobriga de Ptolomée. D’autres disent qu’elle ne fut fondée qu’en 1500 par Dom Diego Lopes de Haro. Elle est à l’embouchure de la rivière de Nerio, ou d’Ibaycaval ; & son port, qui est des meilleurs d’Espagne, est celui que les Anciens appeloient amanus portus.

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
Dictionnaire universel françois et latin
6e édition – 1771
Tome 1, p. 902

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BILBAO et le Pays Basque
en 1877

J’arrivai à Bilbao dans les derniers jours de juin ; la chaleur commençait à devenir désagréable. Depuis plus de deux mois déjà je parcourais les campagnes de l’intérieur ; d’autre part, la côte cantabrique m’était recommandée comme le but d’excursion le plus charmant du monde. Ma résolution fut bientôt prise, et, sans même me donner le temps de visiter la ville, je me dirigeai vers le nord. J’allais à pied, l’unique manière profitable de voyager, de bonnes cartes dans les poches, car mon intention n’était pas de suivre toujours les chemins tracés. C’est ainsi que, dans le courant de la première journée, non loin de la petite ville de Munguia, j’aperçus, entourées d’épaisses futaies de chênes et de châtaigniers, les ruines du château de Butron. Vers le milieu du XIIIe siècle, à la suite d’une discussion futile qui s’était élevée pendant une cérémonie religieuse, la guerre civile éclata dans le pays basque, et toute la noblesse se partagea en deux camps : gamboinos et oñecinos. Comme les guelfes et les gibelins, ils arborèrent des couleurs, les uns le noir, les autres le blanc, et désormais il n’y eut plus de réunion publique, quel qu’en fût l’objet, fête, noce ou enterrement, qui ne servît de prétexte à des conflits où le sang coulait à flots. Vainement les rois de Castille, avec l’aide des corregidors et des villes, voulurent-ils intervenir ; vainement don Enrique IV donna-t-il l’ordre de démanteler tous les châteaux-forts du pays avec défense de les relever en pierres de taille à partir du premier étage ; vainement les plus dangereux des perturbateurs furent-ils saisis et déportés à l’autre bout de la Péninsule dans des villes voisines des Mores, où ils pouvaient satisfaire à loisir leurs instincts batailleurs : ces guerres, suite ininterrompue de sacs, d’incendies, de massacres, durèrent, jusqu’à la fin du XVe siècle, et il fallut la forte main d’Isabelle la Catholique pour y mettre un terme. Les Gomez de Butron étaient les principaux chefs du parti oñecino. Leur repaire s’élevait sur une hauteur escarpée, à proximité de la rivière de Plencia, dont les eaux, par un tunnel habilement creusé sous la montagne, alimentaient les fossés du donjon. Rabaissé comme tous les autres, sur l’ordre, du roi de Castille, le château de Butron a depuis longtemps perdu ses hôtes seigneuriaux : de vrais arbres, poussés au hasard dans l’épaisseur des murs, disjoignent lentement les pierres sous l’effort de leurs racines, et les paysans voisins s’y viennent fournir de moellons comme dans une carrière ; un pauvre cultivateur occupe un coin du premier étage avec sa famille, l’immense salle du bas lui sert à loger ses bestiaux. Le brave homme avait voulu me faire lui-même l’honneur de ses ruines, et il me racontait à sa façon les terribles événemens dont elles avaient été les témoins. Il est une tour, la mieux conservée, dominant à droite un ravin profond ; un jour, serré de près par ses deux mortels ennemis, les seigneurs de Villela et de Avendaño, le châtelain de Butron avait dû se retirer dans sa forteresse ; le siège traînait en longueur et la garnison, à bout de vivres, allait être forcée de se rendre, quand un écuyer, apparaissant entre les créneaux de la tour, imagina de jeter par petites poignées aux pigeons et aux volatiles qui picoraient dans le ravin les dernières mesures de blé qui restaient. A cette vue, le découragement s’empara des assiègeans : de vive force le château était imprenable ; croyant que ses défenseurs avaient des provisions en abondance, ils se décidèrent à lever le blocus. De fait, la tour et le ravin sont encore là ; mais quoi, l’histoire ancienne ne cite-t-elle pas mille ruses analogues, celle des Romains entre autres qui, assiégés dans le Capitole et réduits aux dernières extrémités, jetèrent, pour tromper les Gaulois, des pains de froment par-dessus les murs ? Assurément mon homme ne connaissait même de nom ni les Romains ni Tite-Live. Par quel prodige le même récit se retrouvait-il à une pareille distance, et qui expliquera jamais cette diffusion des fables et des légendes qui établit entre les esprits des époques et des races les plus diverses une sorte de parenté ?

Après tant de vieilles cités, toutes couvertes encore de la poudre du passé, je fus heureux de retrouver dans Bilbao une ville vraiment moderne par son aspect, par son animation, par ses édifices. Quoique fondée, elle aussi, vers la fin du XIIIe siècle, elle a subi une série de transformations qui ont modifié complètement son caractère primitif, et sauf le vieux pont de pierre à trois arches inégales et l’église voisine de San-Antonio-Abad qui composent ensemble les armes de la cité, ou bien encore la basilique gothique de Santiago qui existait bien avant elle, on aurait peine à y relever un monument de quelque valeur. Aussi bien Bilbao peut s’en passer. Ses rues nettes et bien tracées, pavées en cailloux, forment l’éventail et remplissent tout l’espace compris par la courbe que suit la rive droite du Nervion. Cette disposition heureuse la met de tous côtés en rapport avec le fleuve qui est navigable jusqu’au Puente Viejo, c’est-à-dire jusqu’à l’extrémité méridionale de la ville. Le port proprement dit s’étend de ce point au môle de Portugalete, sur une longueur de plus de 11 kilomètres ; de très bonne heure, il avait acquis une importance considérable, et de grands travaux furent faits pour l’améliorer. Tout d’abord, au XVIe siècle, un système de digues est construit aux frais de la casa de contratacion ou chambre de commerce de Bilbao. Plus tard, en 1712, on met à exécution le gigantesque et coûteux projet de canalisation du cours du Nervion. Malheureusement les travaux n’ont pas été poursuivis depuis avec la méthode ou l’énergie nécessaire. La passe va s’obstruant chaque jour, et les navires de fort tonnage sont obligés de s’arrêter en avant de Portugalete. Néanmoins le port est fort animé ; en 1872, le chiffre des navires, tant nationaux qu’étrangers, a été de 2,419 à l’entrée et de 2,369 à là sortie ; pour sa part, Bilbao, avec une population qui n’atteint pas 20,000 âmes, compte près de 900 bâtimens inscrits, sans parler des menues barques. Les quais, que longent de magnifiques allées d’arbres, s’étendant à perte de vue, sont encombrés de fûts, de sacs et de ballots. Pour voiturer les marchandises, les gens du pays se servent communément d’une sorte de traîneau tiré par une paire de bœufs et composé de deux madriers parallèles que relient entre eux de courtes traverses : on l’appelle narria ; mais, comme le frottement du bois sur le pavé risquerait de l’enflammer, un petit baril, placé sur le devant de la machine, laisse tomber goutte à goutte l’eau dont il est rempli et qui sans cesse humecte les madriers. Les femmes, elles aussi, prennent part aux travaux du port : il semble même que les plus rudes leur soient réservés ; les unes, dans de grands paniers, transportent le charbon ou le minerai, les autres, coiffées d’un vaste chapeau de paille, une grosse corde passée en travers des reins, remorquent péniblement les bateaux. Vers le soir, à mesure que s’apaise le mouvement du port, commence une agitation d’un nouveau genre ; les promenades avoisinantes, celle de l’Arenal surtout, si ombreuse et si vaste, sont littéralement envahies par des bandes tapageuses de petites filles et de petits garçons. Que d’enfans ! Je ne me souviens pas d’en avoir jamais tant vu. Dans certaines provinces de l’intérieur, à Tolède par exemple, la vieille cité impériale, fauve amas de décombres d’où la vie semble bannie pour toujours, j’avais cherché en vain cette gaîté que répand dans les rues et sur les promenades la sortie des écoles ; les familles y sont stériles, les maisons sans enfans. Ici au contraire c’est une fécondité, une exubérance de sève qui vous jette dans les jambes à chaque pas une envolée de lutins frais et roses : tout ce petit monde crie, court, saute, se poursuit, tombe et se relève ; les rondes se forment, et les parties de paume s’organisent sous les yeux des parens, heureux de cette joie. En raison même de sa position au centre d’une petite plaine dominée de trois côtés par de hautes montagnes, Bilbao en temps de guerre se trouve toujours exposée. Du mois de juin 1835 au mois de décembre 1836, assiégée à trois reprises par les armées du prétendant Carlos V, elle repoussa toutes les attaques avec un héroïsme qui lui valut du gouvernement de la reine Isabelle le titre de très noble, très loyale et invincible cité. De nos jours, les carlistes eussent gagné à sa possession, en même temps qu’une capitale de premier ordre et une base solide d’opérations, une garantie devenue nécessaire pour leurs emprunts à l’étranger. Le 29 décembre 1873, on sut à Bilbao que le passage du fleuve venait d’être coupé à quelque distance avec les chaînes d’un chemin de fer aérien qui servait naguère au transport du minerai ; depuis plusieurs mois déjà, la circulation était interrompue sur la voie ferrée. Sans perdre de temps, les carlistes ouvrirent un feu très vif sur Portugalete, qui, coupé lui-même de ses communications avec la mer, dut capituler ; deux détachemens de troupes, postés en observation entre Portugalete et Bilbao, eurent le même sort : le siège allait sérieusement commencer. Les fortifications, mises en état dès le début de l’été, consistaient en trois forts détachés et huit batteries : tous ces ouvrages étaient par malheur beaucoup trop proches de la place ; la garnison se composait de deux régimens de ligne et d’un petit nombre de soldats des autres armes, plus 400 hommes choisis de garde forale ; les bourgeois de la ville formèrent un bataillon de milice qui, comme il arrive en pareil cas, ne tarda pas à jouer dans la défense le rôle le plus important. Du reste, toute la population, dévouée de longue date aux idées libérales, était décidée à une énergique résistance. Une première tentative faite, par Moriones pour débloquer la place du côté de la mer avait misérablement échoué. Pendant ce temps, les carlistes élevaient au-dessus de la ville leurs batteries de bombardement. Leurs principaux chefs étaient Andechaga et le marquis de Valdespina : l’un vieillard convaincu, austère, vétéran de l’ancienne guerre, devenu impitoyable avec l’âge, l’autre, bien connu à Bilbao, où il avait habité longtemps, honnête lui aussi, énergique, mais tête faible, et joignant à une surdité devenue légendaire une déplorable exaltation d’esprit. Le bombardement commença le 21 février et se poursuivit près d’un mois et demi avec une extrême vigueur. Non contens de cribler la ville de bombes et d’obus, les assiègeans entretenaient autour d’elle une fusillade ininterrompue. Les libéraux répondaient de leur mieux : successivement ils avaient appris, de la bouche même de leurs adversaires, que Moriones, accouru de nouveau, avait été arrêté le 25 février devant San-Pedro-Abanto, puis qu’un mois après, jour pour jour, dans cette même vallée de Somorrostro, le maréchal Serrano, à son tour, avait éprouvé un cruel échec ; les provisions s’épuisaient, on en était réduit au pain de fèves et à la viande de cheval : les cartouches mêmes allaient manquer. C’est alors qu’un messager du dehors, trompant la surveillance de l’assiégeant, parvint à s’introduire dans la place : il apportait l’annonce d’une prochaine délivrance, et en effet le maréchal Concha, avec une armée de 20,000 hommes, en grande partie composée de gardes civils et de carabiniers, se préparait à prendre à revers par Valmaseda la gauche des ennemis, tandis que Serrano immobilisait leur centre et leur droite. L’opération réussit presque sans combat, et, pour n’être pas coupés dans leur ligne de retraite, pendant la nuit du 1er mai, après avoir jusqu’au dernier moment fait feu de toutes leurs batteries, les carlistes se décidèrent à lever le siège. Le même jour, les deux généraux libérateurs faisaient ; leur entrée dans la ville : ce triomphe coïncidait avec une des fêtes nationales les plus populaires de l’Espagne, celle du Dos de mayo ; l’enthousiasme fut immense dans le pays.

J’avais fait la connaissance à Bilbao d’un des hommes les plus distingués et les plus instruits de la ville. Imprimeur de son état, don Juan Delmas avait compris le métier à la façon des grands travailleurs du XVIe siècle, les Alde, les Estienne, Il était fou d’antiquités, ami de tous les arts, très curieux surtout des choses de son pays, sur lequel il avait réuni des documens fort précieux qu’il se proposait de mettre en œuvre. Il avait même publié déjà un Guide pittoresque de la Vizcaye, livre intéressant et fort bien écrit. Après trente ans de persévérance et d’efforts, sa fortune faite, il allait se retirer des affaires quand la guerre civile était venue renverser l’édifice laborieusement élevé de toute sa vie. Dès le premier jour, il m’avait témoigné une confiance dont je ne saurais lui être trop reconnaissant, et comme je l’interrogeais : « C’est une douloureuse histoire que vous me demandez là, dit-il, hésitant à s’engager sur la pente de ses souvenirs. J’ai dans ma jeunesse vécu à Paris ; je suivais les cours de la Sorbonne, précisément avec Valdespina, un peu plus âgé que moi ; nous étions tous deux des auditeurs assidus de M. Villemain ; en même temps j’étudiais dans les ateliers de vos peintres les plus connus. Plus tard je voyageai beaucoup pour mes affaires, je visitai la plus grande partie de l’Europe, mais, toujours fidèle aux beaux-arts et à l’amour du sol natal ; je pus réunir ainsi, dans les Flandres principalement, outre une collection complète d’œuvres des maîtres de l’école espagnole, une foule de livres et d’objets intéressant l’histoire de l’Espagne ou du pays basque. Avec cela, mon commerce prospérait, l’âge et la fortune m’étaient venus à la fois ; je résolus de me faire construire un château ; est-ce bien pour moi qu’il faut dire ? Moi-même j’en dessinai le plan ; toutes mes collections y trouvaient place dans des salles aménagées, ornées, ajourées tout exprès. Ici les bijoux et les médailles, plus loin les aquarelles et les dessins ; ailleurs encore les tableaux. Bien des musées eussent fait triste figure à côté du mien ; mais ma bibliothèque était mon plus beau joyau ; pensez donc : 6,000 volumes, tous rares et longuement cherchés ; là-dessus 142 incunables ; les Décrétates de Venise, avec la date de 1477, sorties des presses de Jenson ; les 53 chroniques d’Espagne, imprimées en lettres gothiques à deux couleurs par Juan del Cano, à Médina del Campo, sur l’ordre de la grande Isabelle ; le Très heureux voyage du roi Philippe II dans les terres basses d’Allemagne, par le père Estrella ; le récit de l’expédition d’El Cano, par un de ses compagnons, volume écrit en espagnol et imprimé à La Rochelle en 1507. Combien d’autres encore ! Puis un grand nombre de manuscrits inédits : le Livre de Lope Garcia de Salazar, la Chronique de la maison de Vizcaye, par Padilla, une Chronique du Guipuzcoa, par le bachelier Zaldivia… Mon rêve était de me retirer définitivement du commerce, d’aller jouir en paix de mes trésors ; je m’étais promis de publier plus de trente volumes de documens curieux sur le Señorio, avec des notes de ma main auxquelles j’avais travaillé toute ma vie ; c’eût été mon œuvre à moi, un hommage rendu à mes concitoyens, en même temps qu’une marque durable de mon passage ici-bas. En attendant, j’étais heureux, je ne me connaissais que des amis : on se disputait bien un peu entre antiquaires sur quelque point douteux d’histoire, sur une étymologie, sur un mot, mais cela si courtoisement, et toujours à la plus grande gloire de la nationalité euskarienne !

Revue des Deux Mondes
 tome 22
 1877
L. Louis-Lande
Trois mois de voyage dans le pays basque