« Il en est qui n’ont pas le don des saintes larmes, Qui veillent sans lumière et combattent sans armes ; Il est des malheureux qui ne peuvent prier Et dont la voix s’éteint quand ils veulent crier ; Tous ne se baignent pas dans la pure piscine Et n’ont pas même part à la table divine«
Théophile Gautier
Ténèbres
La Comédie de la Mort
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Todos os mortos avançam mascarados e disfarçados no prado dos vivos
No maquis de queixas abafadas, o próprio mal iria corar
As mortes ardentes e geladas ainda estão se escondendo para se esconder
A fragrância triste e fétida de suspiros desagradáveis e desejáveis
*
O banal vazio sucede a morte que sucede o vazio fatal
Eu fechei a porta, ainda
Os bálsamos de memórias rasgadas me penetram tanto
Enquanto eles banham o coração dos sobreviventes que estão lindos esta noite
*
O sino toca como anéis o mais pesado dos sinos infernais
Os mortos antes da festa enterram as últimas dúvidas
No meu berço vejo a neve cair
*
Os mortos estão se reunindo mais numerosos que agitam meu coração
Perfume de uma alma conhecida, Lembrando um desejo infeliz
Por que eu guardei as chaves?
« Il en est qui n’ont pas le don des saintes larmes, Qui veillent sans lumière et combattent sans armes ; Il est des malheureux qui ne peuvent prier Et dont la voix s’éteint quand ils veulent crier ; Tous ne se baignent pas dans la pure piscine Et n’ont pas même part à la table divine«
Théophile Gautier
Ténèbres
La Comédie de la Mort
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Tous les morts avancent masqués et maquillés dans la prairie des vivants
Dans le maquis des plaintes étouffées, le mal lui-même rougirait
Les morts brûlants et glacés se cachent toujours pour cacher
Le triste et fétide parfum de râles immondes et désirables
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Le banal vide succède à la mort qui succède au vide fatal
J’ai bien fermé la porte pourtant
Les baumes des mémoires déchirées me pénètrent tant
Comme ils baignent le cœur des rescapés qui se font beaux ce soir
*
La cloche sonne comme sonne la plus lourde des cloches infernales
Les morts avant la fête enterrent les derniers doutes
Dans mon berceau je vois tomber la neige
*
Les morts s’assemblent plus nombreux encore me serrant le cœur
Parfum d’une âme connue, Souvenir d’un désir malheureux
Pourquoi ai-je donc gardé les clefs ?