Archives par mot-clé : 1955

A la deriva José ZUGASTI – BILBAO

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José Zugasti
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  A LA DERIVA
JOSE ZUGASTI

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José Zugasti
Né en 1955 à Eibar
[Giupuscoa – Gipuzkoa -Guipúzcoa]

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A LA DERIVA

Noir un soir d’orage
Un éclair
A la dérive
Un trou dans le ciel

La pensée est tombée
Une énergie étoilée
La pensée est passée
Et tombée
Du côté de la rue

La bobine s’en est allée
Et personne n’est venu

Pas de commencement
Ni de fin
J’attends sur la ligne infinie
Les lignes qui se coupent
Se divisent
Personne n’a vu
Où les idées sont parties
L’espace est à nu
Près de la tour rectiligne

Dieu l’a oubliée
Avant de prendre la mer
Le temps s’est arrêté
Dans ce dédale de matière
Sur le côté

En tombant
Les voiles déchirées
Du navire chaviré
Se sont rendues dans les fonds

Dieu reviendra
La reprendra-t-il ?

Les idées se répandent
Depuis
L’esprit s’est étendu
La tête dans le musée
Les oreilles dans la ria
Le nez dans la tour

Dieu ne se dérangera plus
Et repart vers l’azur

La bobine
Infinie
Dessine le regard
D’un chacun elliptique

Poème de Jacky Lavauzelle

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JEFF KOONS TULIPES BILBAO – Les Tulipes du Musée Guggenheim – Tulips 1995-2004 LE BOUQUET DU MUSEE

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  TULIPS
LES TULIPES
JEFF KOONS
Le Bouquet du Musée Guggenheim

 

Jeff Koons Tulipes
1995–2004

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Jeff Koons
21 janvier 1955
York en Pennsylvanie

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 Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

François Coppée

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Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée

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Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

François Coppée

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Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

François Coppée

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« — Ainsi, pour longtemps en jouir,
La Hollande, en ses vastes serres,
Par des blocs de glace resserre
Les tulipes qui vont s’ouvrir… »

Anna de Noailles
Poèmes de l’Amour
XXV
Extrait

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Extraits du poème
À une tulipe
d’Anna de Noailles

À une tulipe

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,
Sur ta tige toujours dressée et triomphante,
Le Velasquez eût mis à la main d’une infante
Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,
Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,
Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,
Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

 Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux
Regretter le gazon des boulingrins pompeux,
La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,
Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,
S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

François Coppée
(1842-1908)
A une tulipe
Poèmes divers
Œuvres complètes de François Coppée
L. Hébert

Libraire 1885,
Poésies, tome I
pp. 53-54

PUPPY JEFF KOONS BILBAO – L’Ange Gardien de Fleurs du Musée Guggenheim

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  PUPPY
JEFF KOONS
L’Ange Gardien de Fleurs du Musée Guggenheim

faire une visite en échangeant un rêve…

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Jeff Koons
21 janvier 1955
York en Pennsylvanie

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« O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là
pour ce beau corps blanc comme un tapis de lilas :
Je suis seul aujourd’hui. Tiens ma main dans ta main. »

Francis Jammes
Clairières dans le ciel
18. O mon Ange gardien, toi que j’ai laissé là…

     puppy-jeff-koons-musee-guggenheim-bilbao-artgitato-espagne-ange-gardien-2

Nous sentons qu’il est doux de végéter encore,
              Tant affaibli qu’on soit,
Et de remercier un ami qu’on ignore
              D’un baiser qu’on reçoit.

Il est ainsi des fleurs, et ces frêles personnes
              Ont leurs menus désirs ;
Dans leur vie éphémère il est des heures bonnes :
              Elles ont des plaisirs.

Sully Prudhomme
Les Fleurs
Œuvres de Sully Prudhomme
 Alphonse Lemerre, éditeur
 s.d., Poésies 1865-1866 
Stances et Poèmes
pp. 149-151puppy-jeff-koons-musee-guggenheim-bilbao-artgitato-espagne-ange-gardien-3
De faire une visite en échangeant un rêve
              Sur le vent messager,
Ou d’offrir en pleurant le meilleur de sa sève
              A quelque amant léger ;

De dire : « Ah ! cueille-moi, je te rendrai jolie,
              Enfant qui peux courir ;
Cela fait voyager d’être par toi cueillie,
              Si cela fait mourir :

Sully Prudhomme
Les Fleurs
Œuvres de Sully Prudhomme
 Alphonse Lemerre, éditeur
 s.d., Poésies 1865-1866 
Stances et Poèmes
pp. 149-151
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LEDNICE – Eisgrub-(okres Břeclav) Le Château Le Parc La Serre Tropicale Le Minaret Turc

TCHEQUIE – Česká republika
LEDNICE
okres Břeclav
Morava-Moravie du Sud
Znak Moravy Blason de la Moravie

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Photo Jacky Lavauzelle

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LEDNICE
Eisgrub

Multifunkční centrum zámek Lednice
zájmové sdružení právnických osob
Centre Pluridisciplinaire de Lednice

LEDNICE Centre Pluridisciplinaire - Multifunkční centrum zámek Lednice MORAVIE DU SUD Artgitato (6)

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Le Château de Lednice
Zámek Lednice

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Le Jardin du Château
Zámecký park
Le Jardin Anglais Zamecky Park Château de Lednice Artgitato (1)

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La Serre Tropicale
Palmový skleník u zámku
Palmový skleník
La Maison de Palme
1843-1845
Architecte anglais Peter Hubert Desvignes (1804-1883)

LEDNICE LA SERRE TROPICALE - Palmový skleník u zámku - Zámecký skleník Artgitato (17)

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Le Minaret Turc
Minaret (Lednicko-valtický areál)
Lednice – Valtice
62 metrů  – 62 mètres

Lednice Minaret Moravie Artgitato (5)

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Les Princes de Liechtenstein

Possession des Princes de Liechtenstein du milieu du XIIIe siècle à 1945.
Princes les plus marquants dans l’histoire du Château de Lednice :
Alois Ier de Liechtenstein
(1759-1805)
Portrait Alois Ier de Liechtenstein par Friedrich Ölenhainz 1804Portrait par Friedrich Ölenhainz (1804)
Jean Ier prince de Liechtenstein (1760-1836)
Jean Népomucène Joseph de Lichtenstein
Johann Josef Ier de Liechtenstein par Johann Baptist von LampiJean Ier par Johann Baptist von Lampi (1816)
Jean II de Liechtenstein (1840 à Lednice – 1929 à Valtice)
Johann II von Liechtenstein Jean II de Liechtenstein par John Quincy AdamsJean II peint par John Quincy Adams
François Ier Prince de Liechtenstein
Franz I von Liechtenstein
(1853-1938)
Franz I von Liechtenstein François Ier de Liechtenstein
Le Château et le domaine de Lednice-Valtice furent nationalisés sous le règne d’Aloïs de Liechtenstein (1869-1955)

Prince Aloys Liechtenstein Prince Alois

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L’ANTISEMITISME D’ALOÏS DE LIECHTENSTEIN
DANS LA REVUE DES DEUX MONDES
DE 1891

Les conservateurs plus ou moins cléricaux gardent toujours une grande force dans quelques-unes des provinces autrichiennes. Les libéraux ou centralistes allemands, sans être trop diminués, ont eu de la peine à maintenir leurs positions. L’antisémitisme fait de singuliers progrès et a eu des avantages particulièrement à Vienne, où l’un des élus les plus marquants est le prince Aloys Liechtenstein, grand seigneur autrefois clérical, aujourd’hui démocrate, à demi-socialiste et antisémite, qui est le héros populaire d’un des faubourgs de Vienne. L’antisémitisme a désormais son bruyant contingent au Reichsrath; mais l’incident le plus caractéristique, le plus grave de ces élections autrichiennes est certainement ce qui s’est passé en Bohême ; ici la volte-face est complète. Les jeunes Tchèques qui soutiennent depuis quelques années une lutte passionnée contre toute idée de transaction avec les Allemands contre le dernier compromis et qui n’étaient pas plus de huit ou dix, les jeunes Tchèques ont enlevé partout le succès. Les vieux Tchèques ont presque disparu. L’homme qui a servi avec le plus d’éloquence et de succès la cause de la Bohême depuis quarante ans, M. Rieger lui-même, est hors de combat.

Charles de Mazade
Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire
14 mars 1891
Revue des Deux Mondes
3e période, tome 104, 1891
pp. 467-477

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ANTISEMITISME EN 1891
Le Prince Aloïs contre le docteur Kronawetter

Il est passé, le temps où l’on pouvait faire pivoter toute l’histoire de notre monde sur l’éternel antagonisme de l’Aryen et du Sémite. Quoi qu’en puissent penser les pédans de collèges, le pillage des boutiques juives par les moujiks de la Petite-Russie ou par les ouvriers des faubourgs de Vienne n’est pas l’épilogue du long duel d’Annibal et de Scipion, d’Abd-er-Rahman et de Charles Martel, de Saladin et de Cœur-de-Lion. Ni les Carthaginois ni les Sarrasins n’ont rien à démêler dans les querelles du pasteur Stœcker et des rabbins ; et le prétendu antagonisme, d’instincts et de génie, des Aryas et des Sémites n’a que faire dans les luttes électorales du prince Aloys Liechtenstein et du docteur Kronawetter. Bien mieux, cette hostilité légendaire de l’Aryen et du Sémite, on n’en trouve nulle trace dans les livres hébreux ou dans l’histoire d’Israël. Ni la Bible, ni l’Évangile n’en ont eu connaissance. Le juif y est toujours demeuré étranger.

Anatole Leroy-Beaulieu
Les Juifs et l’Antisémitisme
Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 105, 1891
pp. 157-201
II. LE GRIEF NATIONAL. 
LA RACE JUIVE ET L’ESPRIT DE TRIBU

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LA MISE SOUS SURVEILLANCE DES ECOLES PRIMAIRES PAR L’EGLISE EN 1888
PAR LE PRINCE DE LIECHTENSTEIN

Il y a une proposition du prince Liechtenstein, qui ne tend à rien moins qu’à replacer les écoles primaires sous la surveillance de l’église et à décentraliser l’enseignement en le rendant à la direction des pouvoirs locaux. Le projet Liechtenstein, qui désarme à peu près complètement l’autorité centrale, est assez habilement combiné pour rallier les conservateurs et les représentants de toutes les nationalités, les Tchèques surtout, qui poursuivent d’une guerre implacable le ministre de l’instruction publique de Vienne. Voilà donc un certain nombre de difficultés pour le gouvernement dans ses relations avec son parlement.

Charles de Mazade
Chronique de la quinzaine, histoire politique et littéraire 
30 avril 1888
Revue des Deux Mondes
3e période, tome 87, 1888
pp. 226-237

PETITE CHOSE Chanson de Charlys

 

SELECTION ARTGITATO

CHANSON FRANCAISE
PETITE CHOSE CHANSON


 

PAROLES de CHARLYS (18xx-1955)
MUSIQUE de CHARLYS

 

 
PETITE CHOSE

Paroles de Charlys
Musique de Charlys
 

Mélodie-Valse
(Très nuancé)

REFRAIN
Petite chose
Tu es morose
Sais-tu la cause
De ton chagrin ?
Pour te séduire
Dans un sourire
Je peux te dire
Des mots câlins !

PREMIER COUPLET
Pour que tes chagrins s’envolent
Comme des papillons noirs
Je sais de belles paroles
Qui consolent ton désespoir
Si tu veux, toi qui m’enchantent
Je peux te faire oublier
Toutes ces peines méchantes
Et je chante
Pour te bercer
Dans mes bras tendrement
Comme on berce un enfant.

REFRAIN
Petite chose
Tu es morose
Sais-tu la cause
De ton chagrin ?
Pour te séduire
Dans un sourire
Je peux te dire
Des mots câlins !

SECOND COUPLET
Sur ton cœur je fais un rêve
Le plus beau rêve d’amour
Mais j’ai peur que l’heure brève
Ne l’achève
Avec le jour
Avant que l’aube merveille
Ne vienne nous désunir
Je voudrais que tu sommeilles
Et je veille
Pour t’endormir
Dans mes bras tendrement
Comme on berce un enfant.

REFRAIN
Petite chose
Tu es morose
Sais-tu la cause
De ton chagrin ?
Pour te séduire
Dans un sourire
Je peux te dire
Des mots câlins !

petite chose chanson de charlys

BOLLYWOOD Songs & Movie – Evolution 1950 – 1959

 BOLLYWOOD
बॉलीवुड
Songs & Movie
गाने  – फ़िल्म
Les années 50 : 1950-1959

L’EVOLUTION DES CHANSONS INDIENNES
DANS LE CINEMA DES ANNEES 50

 1950
BABUL बाबुल de S.U. Sunny
Avec Nargis & Dilip Kumar

1951
BADAL de Amiya CHAKRABARTY
Avec Madhula & Prem & Purnima

1951
HUM LOG
Chanté par Lata Mangeshkar लता मंगेशकर
Avec Balraj Sahni, Nutan, Syama

1952
AWARA   आवारा de Raj Kapoor (1924 – 1988)
Avec Prithviraj Kapoor, Nargis, Raj Kapoor राज कपूर  et Leela Chitnis

1953
AAH – आह de Raja Nawathe  राजा नवाथे (1924 – 2005)
Avec Raj Kapoor  राज कपूर et Nargis

1954
JAGRITI (Le Réveil)
  de Satyen Bose सत्येन बोस (1916-1993)
chalo chalen maa..asha bhosale-hemant kumar

 1955
 SHREE 420- श्री 420 (M. 420)de  Ranbir Raj Kapoor
Pyar Hua Ikarar Hua – Raj Kapoor राज कपूर & Nargis
Chanteurs Lata Mangeshkar, Mohammed Rafi & Mukesh

 1956
CHORI CHORI (1956) चोरी चोरी  d’Anant Thakur
Aaja Sanam Madhur Chandani – Raj Kapoor राज कपूर, Nargis

INSPECTOR de Shakti Samanta শক্তি সামন্ত (1926-2009)
Dil Chhed Koi Aisa Naghma Lata Mangeshkar
Music Hemant Kumar
Avec Ashok Kumar, Geeta Bali and Pran.

 1957
PYAASA  (L’Assoiffé -1957)  प्यासा de Guru Dutt
Guru Dutt, Mala Sinha, Waheeda Rehman, Rehman, Mehmood, Tun Tun
Directeur musical: S D Burman.

1958
 YAHUDI (Le Juif) de Bimal Roy बिमल रॉय (1909-1966)

HOWRAH BRIDGE de Shakti Samanta শক্তি সামন্ত (1926-2009)
Mera Naam Chin Chinu Chu मेरा नाम चिन चिन चू

 CHALTI KA NAAM GAADI de Satyen Bose (1916-1993)
Avec Ashok Kumar, Anoop Kumar, Kishore Kumar and Madhubala

1959
SUJATA de Bhimal Roy (1909-1966)
Avec Nabendu Gosh, Sudodh Gosh, Paul Mahendra

GAS-OIL de Gilles GRANGIER – L’ODEUR DU CAFE & DE L’ANDOUILLETTE

GILLES GRANGIER
GAS-OIL
1955

Gas-Oil Gille Grangier Artgitato

L’ODEUR DU CAFE ET DE L’ANDOUILLETTE

« Or l’amitié exige que l’on soit au moins deux à l’éprouver et l’on ne saurait donner longtemps la sienne à qui ne vous la rend pas. C’est un échange qui par la même requiert un lieu. Quand je pense à un ami, je ne puis rester dans l’abstraction, j’évoque des situations, donc des cadres » (Antoine Blondin, Ma vie entre des lignes). Le lieu ici est le cœur de la France, près de Montjoie. Le cadre, le cœur des camionneurs.

LE SON DE LA GAZINIERE ET L’ODEUR DE L’ANDOUILLETTE

L’odeur est là. Pas celle du gas-oil et du moteur. L’odeur de l’école, de l’alcool du barbier. L’odeur des casquettes, des bretelles, du cuir des blousons et des grands pardessus, des chaussons à l’arrière retourné, des pyjamas fermés jusqu’au dernier bouton. L’odeur de la cour de récréation. L’odeur de ces repas en daube venue d’un temps ante-cholestérol, celui des sandwichs aux andouillettes, aux civets de lapin et de l’omelette aux lards.

FAUT LA CHATOUILLER POUR AVOIR L’ADDITION

Le son est là. De la cloche qui dit la rentrée aux boutons de la gazinière qui font clac. Le gros bruit du réveil au gros ronronnement du moteur de la Willeme bien ajusté. Les prénoms qui sonnent, c’est l’Ancien, c’est Jojo, Lulu ou Emile, quand ce n’est pas le Gros Robert. Le son des phrases que l’on entend plus : « envoyer la soudure », « faut la chatouiller pour avoir son addition ?», « J’en connais un qui serait bien resté dans les plumes », « La route ça creuse, c’est comme l’amour. Si je vous disais qu’à moi, ça me donne une vraie fringale l’amour. Y en a, aussitôt fini, c’est une cigarette, moi, faut que je mange ». Le son des enfants qui se lèvent quand l’institutrice rentre et du son de sa voix quand elle punit l’enfant qui s’est retourné pendant la dictée, et qui, pour la peine, fera un problème.

LE GROS GENTIL LOUP ET L’AGNEAU ROMANTIQUE

Quand Jeanne se déshabille, elle devient papillon. Et elle papillonne devant son Jean lisant le Loup et l’Agneau. Elle est légère, sort de sa chrysalide, papillonne. Lui, montre ses atours. Lui, plein, lourd, semble être son père. Il souhaite qu’elle vienne chez lui car « on mangerait mieux ». Bien sûr, Jeanne le reprend « ce qui est fou avec toi, c’est ton côté romantique, la poésie. T’es plein de mystère! ». Aujourd’hui, elle n’aurait même pas le temps d’essayer sa nouvelle robe, que l’on suivrait les ébats sur le parquet, dans une symphonie de râle en Rut majeur, la tête de madame dans le lavabo. Non, là, Jean parle de la femme moderne : « Elle est bachelière, elle est indépendante. Mademoiselle est de son époque. Aujourd’hui, elle vote et elle lit la Série Noire ». Et avant de s’endormir, il met le réveil car il sait qu’il « doit prendre des endives avant cinq heures chez Berthier ». Jeanne dans un éclair de lucidité se demande bien avant de se coucher pourquoi elle l’aime. « Parce que je suis beau même dans le noir ».

L’AMITIE PAR TOUS LES VENTS

Les amis sont soudés et prennent le temps de vivre comme de travailler. Le temps d’une sieste au bord de la route, le temps du beaujolais, le temps de s’arrêter à la moindre panne d’un routier. « T’as besoin d’un coup de main ? » Ils sont solidaires. Même le lapin est meilleur entre ami. « Permettez-moi de vous dire que du lièvre comme ça, vous n’en mangerez pas souvent. Faut pas seulement des herbes et des champignons. Il faut aussi de l’amitié. Ce qui compte dans la vie, c’est d’abord l’amitié. – L’amitié ? L’amitié ? L’amitié et le beaujolais, oui ! »

J’IRAIS LES CHERCHER DANS LE CHARBON, DANS LE CAMBOUIS, DANS LA MERDE !

Pour les truands, les petites-frappes, c’est le chef qui compte. « N’oublie pas que c’est toi qui tiens le volant, mais c’est moi qui conduit ». Les autres ne sont rien. « J’étais seule, une impression affreuse ». « Il est vrai qu’Antoine, il est déjà pas mal oublié ». Rien ne compte plus que de gagner de l’argent. Être riche et vite. Peu importe comment. « Ah ! Pourquoi ? Il vous faut du confort ? Cinquante briques, moi je les attendrais à quatre pattes dans la neige. J’irais les chercher dans le charbon, dans le cambouis, dans la merde.  Seulement, j’étais formé par une génération qu’avait le respect de l’osier. Alors, dites-vous bien que je suis aussi pressé que vous et que le camionneur, j’aime mieux ne pas être dans sa peau! »

LE FOND DE NOTRE COEUR

Les truands comme une verrue pleine de pus seront expurgés. L’Ancien sera soigné par un bon coup de gnole et partira se faire soigner dans un camion à bestiaux. L’amitié est là jusqu’au bout. Ils en parlent et au besoin font parler le cœur.

« Je veux que l’on soit homme, et qu’en toute rencontre Le fond de notre cœur dans nos discours se montre, Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments Ne se masquent jamais sous de vains compliments. »  (Molière, Le Misanthrope)

Jacky Lavauzelle

VIOLENT SATURDAY (R FLEISCHER) LE DECALOGUE DU MAL

Richard FLEISCHER
 VIOLENT SATURDAY
LES INCONNUS DANS LA VILLE
1955

Richard Fleischer PortraitLe décalogue du mal

S’ il y a « dans les herbes, dans les semences, dans les natures des arbres ou des pierres, bien des forces capables de remuer ou d’apaiser les âmes« , comme le souligne Abélard dans son Ethique, il y a dans le Violent Saturday bien des forces qui vont se mettre en branle.
Un homme a choisi d’abattre son venin sur une ville : Bradenville. Le démon connaît le potentiel de la nature que nous décrit Abélard. Il saura les utiliser.

A Bradenville, Satan va prendre les traits de Harper, Stephen McNally bellâtre, déguisé en commercial en tous genres, vendeur de pyjamas, de boucles d’oreilles et de bijoux de pacotille.
Le Sage sera Shelley Martin, sous les traits de Victor Mature, massif, droit, intègre.
Harper va lâcher ses harpons sur une population déjà bien à l’écoute des voix du malin. En peu de temps, les malheurs vont s’abattre, les plaies s’entrouvrirent et les corps se déchirer puis tomber.

Harper personnifie l’Ahriman de la tradition zoroastrienne.
Il porte en lui la sagesse qui manque à nombreux de ses concitoyens. Il porte l’Arta, le feu. Il est le constructeur de par son métier, ingénieur des mines de cuivre, celui qui écoute, celui qui rassure, qui porte sa famille. Son adversaire, l’Ormudz, Harper est la force destructrice. Les deux vont se rencontrer et s’opposer jusqu’au feu sacrificiel de la grange des Amish.
Shelley va devenir le héros de la ville en y perdant des plumes qu’attendait son fils. Mais en regagnant la considération de son fils et la reconnaissance de tous, il aura perdu de sa candeur et de sagesse  avec du sang sur les mains.

Mais la sagesse ne suffira pas. Harper devra s’associer à Stadt, Ernest Borgnine, le père de la famille Amish attaqué.
C’est dans cette union de la Raison et de la Foi que la victoire sera rendue possible. Mais la foi aura aussi perdu une aile en défiant Dieu ; Stadt a oublié, le temps pour lui de sauver sa famille, le premier des commandements Amish « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ». L’espace d’une tuerie, Stadt sera comme les autres, impulsif, protecteur de sa famille, animal. Il a pendant ce laps de temps suivi la règle de certains philosophes « qui ne suivent pas la loi du créateur, mais plutôt l’erreur humaine. »(Migne, Patrologie)

Bradenville est la ville-monde. Tout se passera là et tous les ingrédients s’y trouvent. Bradenville est l’Amérique dans sa totalité. Avec ses failles et ses non-dits. Une Amérique « bien-pensante », « bien réglée » et puritaine, que quelques petits braqueurs vont déstabiliser et traumatiser pour longtemps. Bradenville après la résistance au mal entrera en résilience. L’époque post-traumatique semble finir en happy end ; mais pour combien de temps encore ?

Bradenville semble étouffer au milieu des montagnes. Les engins de la fabrique de cuivre la découpe, l’entame comme pour se libérer de l’étreinte. Bradenville devient alors la Jérusalem entourée par une armée, trois hommes décidés et appliqués : « quand vous verrez Jérusalem encerclée par les armées, sachez alors que l’heure de la dévastation est arrivée. Alors ceux qui seront en Judée, qu’ils fuient dans les montagnes, qu’ils n’entrent pas dans la ville, qu’ils en sortent ! Car se seront des jours de vengeance où doit s’accomplir tout ce qui est écrit. » (Luc)

 

Violent saturday de Richard Fleischer 1956 Les Inconnus dans la ville Affiche

Richard Fleischer semble réécrire un décalogue, mais sur la gamme du mal :

1-      Ton environnement tu détruiras

La terre éventrée de Bradenville.  Les camions ramassent et déversent des tonnes de terre  afin d’en extraire le cuivre et en remplissant des wagons dans le fracas des gravats qui retombent sur la voie.
Dans la dernière grande séquence, celle de la bataille dans la grange, les malfrats veulent faire brûler la grange.

2-      Ton prochain tu tueras

Saint-Thomas d’Aquin précise que chaque être se conserve en vie par les mêmes processus qui l’ont engendré ; le même ordre préside à leur genèse et à leur conversation. Un autre ordre va naître dans la ville tranquille d’américains moyens. Une tornade appelée Harper. Déjà à la descente du bus, Harper manque se faire renverser par la femme de Boyd, au regard méprisant. Il eût mieux valu qu’elle l’écrase. Vita in motu. Pas de vie sans mouvement. Et le loup entre dans la bergerie. La porte est ouverte !
L’attaque de la banque de Bradenville tournera mal et des coups de feu seront tirés. Le hold-up qui devait se dérouler aisément, vire au cauchemar. Les victimes seront les enfants, comme dans la grange des Amish.

La justice sera rendue par Shelley ; les truands seront tués tous les quatre avec l’aide de Stadt.

3-      L’adultère tu commettras

La femme de Boyd, nymphomane, recherche les hommes pour combler les manques de son couple chancelant. Elle tourne nonchalement autour du professeur de golf, « le séducteur patenté de notre ville, qui parle comme un prêcheur pudibond. »
Harry Reeves (Tommy Noonan), homme marié, passe la soirée devant la fenêtre de la belle Linda Sherman, pimpante infirmière (Virginia Leith) en promenant son chien et en se cachant derrière les murs.

4-      La femme d’autrui tu convoiteras

Quand Mme Sherman descend l’escalier de l’hôtel, les hommes se retournent. Quand elle pénètre dans la banque, Harry Reeves (Tommy Nooman), homme marié, devient nerveux et gaffeur. Il en oublie même l’heure de l’ouverture du coffre.

5-      Les biens d’autrui tu déroberas

La banque est l’objet de toutes les convoitises. Harper (Stephen McNally) y pense même en se rasant. L’assistante bibliothécaire, Elsie Braden (Sylvia Sidney), se retrouve le dos au mur avec l’injonction de la Bank of Bradenville de payer ses dettes au plus tôt, avant une opposition sur ses appointements. Elle dérobe un sac à main d’une cliente pendant son travail. Un sac seul sur une table au milieu des livres.

6-      La méchanceté tu auras
Dill écrasera les doigts de l’enfant qui vient de le bousculer en faisant bien attention de le faire souffrir.

7-      Tes amis tu détesteras

Le fils de Shelley Martin se bat férocement avec son meilleur ami Georgie. Une bagarre éclate devant Harper (Stephen McNally) qui ne peut s’empêcher de sourire. Son fils est jaloux du père de son ami qui lui a fait la guerre, contrairement à son père qui a combattu à l’arrière, dans la production indispensable de cuivre.  Fier, il souligne, à la fin du combat : « j’ai frappé le premier ! »

8-      Tes collègues tu envieras

Boyd, le patron, envie Shelley, l’employé, pourtant plus pauvre que lui ; mais ce dernier est un ‘lucky guy’, il a une femme qui ne court pas après les hommes. « Votre père était un raté, vous étiez forcé de réussir et vice versa. »

9-      Sur ton sort tu pleureras

Boyd n’arrête pas de pleurer sur lui-même, de se flageller, de ne pas voir que sa femme volage est en fait amoureuse de lui. L’heure de la redécouverte sera suivie immédiatement par la mort. Le bonheur passe vite à Bradenville.

10-   La solitude tu éprouveras

Boyd (Richard Egan), le fils du patron s’ennuie. Il est seul. Il passe son temps à boire et à claquer l’argent de son père. Il photographie ceux qui travaillent. Il ne s’intéresse ni aux affaires de son père, ni aux autres. Il ne répond pas au téléphone et il boit. Il ne souhaite parler à personne et ne reconnaît personne, appelant les autres par le même prénom.

Si les âmes s’avilissent dans l’épuisement des corps, le corps social se retrouve ici en miettes. Ce n’est pas le mal qui est entré à Bradenville nous dit Fleischer, ce sont les multiples petites lâchetés du quotidien.

Jacky Lavauzelle

 

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LES ACTEURS

Victor Mature : Shelley Martin, ingénieur des mines de cuivre Fairchild Copper
Richard Egan : Boyd Fairchild (le fils du patron)
Stephen McNally  : Harper –Le chef de la bande
Virginia Leith : Linda Sherman – L’infirmère
Tommy Noonan  : Harry Reeves – Le banquier de la Bank of Bradenville
Lee Marvin : Dill, truand
Margaret Hayes  : Madame Emily Fairchild, la femme de Boyd
J. Carrol Naish : Chapman (le moustachu de la bande)
Sylvia Sidney : Elsie Braden, la bibliothécaire
Ernest Borgnine  : Stadt, le père de la famille Amish