Česká literatura
LITTERATURE TCHEQUE
Český-Francouzský
Texte Tchèque et Traduction Française
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Traduction Jacky Lavauzelle
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Poème – báseň
VIKTOR DYK
Pšovka u Mělníka 31 décembre 1877 – Lopud 14 mai 1931
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LA TERRE PARLE
ZEMĚ MLUVÍ
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Tvrdá matka byla jsem tobě.
Pour toi, j’étais une mère dure.
Těžce chléb jísti dala.
Je t’ai donné du pain difficile à manger.
Nehýčkala jsem robě,
Jamais je ne te faisais de douces embrassades,
muže jsem zraňovala.
J’ai blessé l’homme.
Když prohlédly poprvé tvé oči vyjevené,
Quand pour la première fois tes yeux étonnés s’ouvrirent,
smutný se obzor před tebou šířil.
un horizon triste s’étendait devant toi.
Mluvila jsem o ráně zasazené,
Je parlais d’une blessure,
které čas neusmířil.
de ce temps-là, qui ne s’est pas refermée.
*
Na nás oba padal těžký stín,
Une lourde ombre est tombée sur nous deux,
matka tvrdá byla jsem, ty tvrdý syn.
Mère dure j’étais, fils dur tu étais.
Nepozdvihl jsi pro mne rámě.
Tu n’as pas levé le bras pour moi.
S láskou jsi nepomyslil na mě.
Ni tu ne pensais pas à moi avec amour.
Když vítr zahučel, zapraštěl mráz,
Alors que le vent tonnait, que le givre grinçait,
neslyšel jsi můj hlas.
tu n’as pas entendu ma voix.
A já přec mluvila, vidouc tvou psotu,
Et j’ai parlé, voyant ta peine,
bídu, jež věčně tě štve.
pauvreté qui toujours te suit.
A z úst mých zamlklých zaznělo tu:
Et ma bouche silencieuse a dit :
Vezmi si své.
Prends ce qui est tien.
*
Těžké břímě nosím.
Je porte un lourd fardeau.
Přichází radost, nebo děs?
La joie ou la terreur arrivent-elles ?
Slyšíš mne dnes?
M’entends-tu aujourd’hui ?
Matka, syna prosím.
Mère, je prie mon fils.
Haj si mne. Braň si mne. Neoslyš matky.
Garde-moi. Défends-moi. Entends ta mère.
Haj si mne. Braň si mne. Ať shoří statky,
Garde-moi. Défends-moi. Laisse la marchandise brûler,
pole ať udupou, zničí.
laisse le champ se noyer, se détruire.
Zítra zas símě vzklíčí.
Demain, les graines germeront.
Chystala jsem ti úděl, děcko.
Je te préparerais ton dû, mon enfant.
Úděl jsem tobě chystala.
Je t’étais destinée.
Chraň si mne. Haj si mne. V moci tvé všecko:
Protége-moi. Garde-moi. En ton pouvoir toutes choses :
aby ztroskotala loď, anebo přistala.
le naufrage ou la terre ferme.
*
Neoslyš slova varující:
N’entends tu pas mes avertissements :
Neprodej úděl za čočovici.
Ne vends pas l’affaire pour quelques lentilles.
Třeba mne opustíš,
Si tu me quittes,
nezahynu.
Je ne périrai pas.
Ale víš,
Mais sais-tu alors
kolik sem přijde stínů?
combien d’ombres arriveront ici ?
Kolikrát pěst bude potomek zatínat
Combien de fois le poing se crispera
a syn tvůj kolikrát bude tě proklínat?
et ton fils, combien de fois te maudira-t-il ?
Nezahynu, věčna jsem,
Je ne périrai pas, je suis éternelle,
ale žít budu s trapným úžasem:
mais je vivrai dans une stupéfaction :
kterak jsi zapomněl dědičný na díl?
comment as-tu oublié tes origines ?
Kterak jsi váhal a kterak jsi zradil?
Comment as-tu pu hésiter et comment as-tu pu trahir ?
Jak možno kletý čin provésti vědomky?
Comment un acte maudit peut-il être accompli consciemment ?
Sebe jsi zradit moh. Ale své potomky?
Tu pourrais te trahir. Mais ta descendance ?
Dokavád dýchal jsi, proč ses vzdal?
Respirant toujours, pourquoi as-tu abandonné ?
Čeho ses bál?
De quoi avais-tu peur ?
Co je to smrt?
Qu’est-ce que la mort ?
Smrt znamená jít ke mně.
La mort signifie venir vers moi.
Tvá matka země
Ta terre mère
otvírá náruč: možno bys jí zhrd?
ouvrant ses bras : peut-être pourrais-tu l’embrasser ?
Pojď, poznáš, jak je náruč země měkká
Allez, tu sauras à quel point les bras de la terre sont doux
pro toho, který splnil, co čeká.
pour celui qui a accompli ce qu’elle attend.
Prosím tě, matka tvá: Braň si mne, synu!
Moi, ta mère, je t’en supplie, protège-moi, fils.
Jdi, třeba k smrti těžko jdeš.
Va, même s’il est difficile d’aller vers la mort.
Opustíš-li mne, nezahynu.
Si tu me quittes, je ne périrai pas.
Opustíš-li mne, zahyneš!
Si tu me quittes, tu périras !
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