Archives par mot-clé : 1891

BATU CAVES 黑风洞 பத்துமலை – MALAISIE – MALAYSIA

Pelancongan di Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTOS JACKY LAVAUZELLE
Texte sur la légende de Krishna par Édouard Schuré (1888)
Texte sur la légende de Murugan dans le Mahâbharata par L. Ballin (1899)
Texte sur les singes et Hanuman par Jules Bois (1903)




Kuala Lumpur – 吉隆坡
ETAT : SELANGOR

  BATU CAVES
黑风洞 
பத்துமலை

Escalier de 272 marches
Fête de Thaipusam – Thaippoosam
தைப்பூசம்
Pendant cette fête, Murugan est porté par des fidèles. Murugan est entouré de plume de paon.
La fête se déroule au dixième mois du calendrier hindou (entre la mi-janvier et le début du mois de février)
En 2017 : le 9 février
En 2018 : le 31 janvier
En 2019 : 21 janvier
Des fidèles portent à cette occasion des gros pots de lait et des cadres ornés, les kavadi.
Date de construction du temple
கட்டப்பட்ட நாள்
1891
Murugan
முருகன்
La plus grande statue de Murugan au monde
World’s tallest Murugan statue
Kârttikeya, Kumara ou Skanda
உலகிலேயே உயரமான 140 அடி முருகன் சிலை. Statue dorée de plus de 42 mètres – 140 pieds (=42,672m)
fils de Shiva சிவன்
Coût de construction : 25 millions de ringgit malaisien.
Durée 3 ans

Janvier 2006
Symboles de Murugan : la lance et la plume de paon (மயில்)
La paon – Paranî – lui sert de monture









Le char de Krishna
பத்துமலை கிருஷ்ணா சிலை








**
Le Sri Anjaneyar temple
ஸ்ரீ ஆஞ்சநேயர் கோவில்

Le premier temple de l’ensemble sur la gauche dès la sortie du métro

**








HANUMAN
அனுமன்

La sortie de métro à gauche et à droite la monumentale statue de Hanuman et Sri Anjenayar Temple au fond.

Lord Hanuman trône devant le Sri Anjaneyar Temple
Le dieu-singe, fils de Pavana, dieu du vent, et de la déesse Anjanâ

**




Sri Venkatachalapathi Swami Sannadhi Temple
பத்துமலை நுழைவாயிலில் அமைந்துள்ள தலைக் கோபுரம்

c’est le second temple sur la gauche après celui de Sri Anjaneyar Temple

**

Le Temple au sommet de Batu Caves
பத்துமலையின் ஆக உச்சியில் இருக்கும் ஆலயம்
La grotte

Et les 272 marches
272 பேரணிகள் டி பத்துமலை

**




Les macaques de Batu Caves
குட்டைவால் குரங்குகளுக்கு

LES SINGES ET HANUMAN LE PREMIER ALLIE DE RAMA
par Jules Bois en 1903

« Les singes sont ici innombrables, et ces souples individus, pareils comme taille à de petits hommes, forment une population originale aux cuisses peintes. Ils marchent dans les rues, affairés comme des marchands, et, quand ils sont malades, la main tendue, le regard implorateur comme des mendiants. Il jouent avec les enfants qui sont plus singes queux ; et que de disputes fraternelles pour un gâteau ou un fruit qu’on se vole ! Généralement c’est la bête qui l’emporte. L’anthropomorphe, avec un cri de triomphe, s’enfuit vers quelque balcon ou se réfugie au sommet d’un arbre voisin. Il y a des singes partout où il y a des hommes, mais il n’y a pas des hommes partout où il y a des singes… Dans les maisons, ils sont encore chez eux, on ne les trouble pas, ce serait un péché de les frapper. Ils sont les incarnations du dieu Hanuman, le premier allié de Rama, qui fut le premier Hindou ; ils sont Hanuman lui-même !« 

Jules Bois
Visions de l’Inde
CHAPITRE VIII
La cité des singes et des tortues
III  Les singes-citoyens.
Société d’Editions Littéraires et Artistiques
1903

***




  BATU CAVES
黑风洞
பத்துமலை

L’INITIATION de KRISNA

Les guerriers, les gardes, les serviteurs s’étaient prosternés devant le saint centenaire, qui ressortit, conduit par sa gazelle, sans que personne eût osé le toucher. Mais, à partir de ce jour, Kansa et Nysoumba songèrent aux moyens de faire périr secrètement le roi des anachorètes. Dévaki était morte, et nul, hormis Vasichta, ne savait que Krishna était son fils. Cependant, le bruit de ses exploits avait retenti aux oreilles du roi. Kansa pensa : « J’ai besoin d’un homme fort pour me défendre. Celui qui a tué le grand serpent de Kalayéni n’aura pas peur de l’anachorète. » Ayant pensé cela, Kansa fit dire au patriarche Nanda : « Envoie-moi le jeune héros Krishna pour que j’en fasse le conducteur de mon char et mon premier conseiller. » Nanda fit part à Krishna de l’ordre du roi, et Krishna répondit : « J’irai. » À part lui il pensait : « Le roi de Madoura serait-il celui qui ne change jamais ? Par lui je saurai où est ma mère. »

Kansa, voyant la force, l’adresse et l’intelligence de Krishna, prit plaisir à lui et lui confia la garde de son royaume. Cependant, Nysoumba, en voyant le héros du mont Mérou, tressaillit dans sa chair d’un désir impur, et son esprit subtil trama un projet ténébreux à la lueur d’une pensée criminelle. À l’insu du roi, elle fit appeler le conducteur du char dans son gynécée. Magicienne, elle possédait l’art de se rajeunir momentanément par des philtres puissants. Le fils de Dévaki trouva Nysoumba aux seins d’ébène presque nue sur un lit de pourpre ; des anneaux d’or serraient ses chevilles et ses bras ; un diadème de pierres précieuses étincelait sur sa tête. À ses pieds, une cassolette de cuivre d’où s’échappait un nuage de parfums.

Krishna, dit la fille du roi des serpents, ton front est plus calme que la neige de l’Himavat et ton cœur est comme la pointe de la foudre. Dans ton innocence, tu resplendis au-dessus des rois de la terre. Ici, personne ne t’a reconnu ; tu t’ignores toi-même. Moi seule je sais qui tu es ; les Dévas ont fait de toi le maître des hommes ; moi seule je puis faire de toi le maître du monde. Veux-tu ?

Si c’est Mahadéva qui parle par ta bouche, dit Krishna d’un air grave, tu me diras où est ma mère et où je trouverai le grand vieillard qui m’a parlé sous les cèdres du mont Mérou.

Ta mère ? dit Nysoumba avec un sourire dédaigneux, ce n’est certes pas moi qui te l’apprendrai ; quant à ton vieillard, je ne le connais pas. Insensé ! tu poursuis des songes et tu ne vois pas les trésors de la terre que je t’offre. Il y a des rois qui portent la couronne et qui ne sont pas des rois. Il y a des fils de pâtres qui portent la royauté sur leur front et qui ne connaissent pas leur force. Tu es fort, tu es jeune, tu es beau ; les cœurs sont à toi. Tue le roi dans son sommeil et je mettrai la couronne sur ta tête, et tu seras le maître du monde. Car je t’aime et tu m’es prédestiné. Je le veux, je l’ordonne !

En parlant ainsi, la reine s’était soulevée impérieuse, fascinante, terrible comme un beau serpent. Dressée sur sa couche, elle lança de ses yeux noirs un jet de flamme si sombre dans les yeux limpides de Krishna, qu’il frémit épouvanté. Dans ce regard, l’enfer lui apparut. Il vit le gouffre du temple de Kali, déesse du Désir et de la Mort, et des serpents qui s’y tordaient comme dans une agonie éternelle. Alors, soudainement, les yeux de Krishna parurent comme deux glaives. Ils transpercèrent la reine de part en part, et le héros du mont Mérou s’écria :

Je suis fidèle au roi qui m’a pris pour défenseur ; mais toi, sache que tu mourras !

Nysoumba poussa un cri perçant et roula sur sa couche en mordant la pourpre. Toute sa jeunesse factice s’était évanouie ; elle était redevenue vieille et ridée. Krishna, la laissant à sa colère, sortit.

Persécuté nuit et jour par les paroles de l’anachorète, le roi de Madoura dit à son conducteur de char :

Depuis que l’ennemi a mis le pied dans mon palais, je ne dors plus en paix sur mon trône. Un magicien infernal du nom de Vasichta, qui vit dans une forêt profonde, est venu me jeter sa malédiction. Depuis, je ne respire plus ; le vieillard a empoisonné mes jours. Mais avec toi qui ne crains rien, je ne le crains pas. Viens avec moi dans la forêt maudite. Un espion qui connaît tous les sentiers nous conduira jusqu’à lui. Dès que tu le verras, cours à lui et frappe-le sans qu’il ait pu dire une parole ou te lancer un regard. Quand il sera blessé mortellement, demande-lui où est le fils de ma sœur, Dévaki, et quel est son nom. La paix de mon royaume dépend de ce mystère.

Sois tranquille, répondit Krishna, je n’ai pas eu peur de Kalayéni ni du serpent de Kali. Qui pourrait me faire trembler maintenant ? Si puissant que soit cet homme, je saurai ce qu’il te cache.

Déguisés en chasseurs, le roi et son guide roulaient sur un char aux chevaux fougueux, aux roues rapides. L’espion, qui avait exploré la forêt, se tenait derrière eux. On était au début de la saison des pluies. Les rivières s’enflaient, une végétation de plantes recouvrait les chemins, et la ligne blanche des cigognes se montrait sur le dos des nuées. Lorsqu’ils approchèrent de la forêt sacrée, l’horizon s’assombrit, le soleil se voila, l’atmosphère se remplit d’une brume cuivrée. Du ciel orageux, des nuages pendaient comme des trompes sur la chevelure effarée des bois.

Pourquoi, dit Krishna au roi, le ciel s’est-il obscurci tout à coup et pourquoi la forêt devient-elle si noire ?

Je le vois bien, dit le roi de Madoura, c’est Vasichta le méchant solitaire qui assombrit le ciel et hérisse contre moi la forêt maudite. Mais toi, Krishna, as-tu peur ?

Que le ciel change de visage et la terre de couleur, je n’ai pas peur !

Alors, avance !

Krishna fouetta les chevaux, et le char entra sous l’ombre épaisse des baobabs. Il roula quelque temps d’une vitesse merveilleuse. Mais toujours plus sauvage et plus terrible devenait la forêt. Des éclairs jaillirent ; le tonnerre gronda.

Jamais, dit Krishna, je n’ai vu le ciel si noir, ni les arbres se tordre ainsi. Il est puissant, ton magicien !

Krishna, tueur de serpents, héros du mont Mérou, as-tu peur ?

Que la terre tremble et que le ciel s’effondre, je n’ai pas peur !

Alors, poursuis !

De nouveau, le hardi conducteur fouetta les chevaux et le char reprit sa course. Alors la tempête devint si effroyable que les arbres géants ployèrent. La forêt secouée mugit comme du hurlement de mille démons. La foudre tomba à côté des voyageurs ; un baobab fracassé barra la route ; les chevaux s’arrêtèrent et la terre trembla.

C’est donc un dieu que ton ennemi, dit Krishna, puisque Indra lui-même le protège ?








Nous touchons au but, dit l’espion du roi. Regarde cette allée de verdure. Au bout se trouve une cabane misérable. C’est là qu’habite Vasichta, le grand mouni, nourrissant les oiseaux, redouté des fauves et défendu par une gazelle. Mais pas pour une couronne, je ne ferai un pas de plus.

À ces mots, le roi de Madoura était devenu livide : « Il est là ? Vraiment ? derrière ces arbres ? » Et, se cramponnant à Krishna, il chuchota à voix basse, en tremblant de tous ses membres :

Vasichta ! Vasichta, qui médite ma mort, est là. Il me voit du fond de sa retraite… son œil me poursuit… Délivre-moi de lui !

Oui, par Mahadéva, dit Krishna en descendant du char et en sautant par-dessus le tronc du baobab, je veux voir celui qui te fait trembler ainsi.

Le mouni centenaire Vasichta vivait depuis un an dans cette cabane, cachée au plus profond de la forêt sainte, en attendant la mort. Avant la mort du corps, il était délivré de l’esclavage du corps. Ses yeux étaient éteints, mais il voyait par l’âme. Sa peau percevait à peine le chaud et le froid, mais son esprit vivait dans une unité parfaite avec l’esprit souverain. Il ne voyait plus les choses de ce monde qu’à travers la lumière de Brahma, priant, méditant sans cesse. Un disciple fidèle parti de l’ermitage lui apportait tous les jours les grains de riz dont il vivait. La gazelle qui broutait dans sa main l’avertissait en bramant de l’approche des fauves. Alors il les éloignait en murmurant un mantra et en étendant son bâton de bambou à sept nœuds. Quant aux hommes, quels qu’ils fussent, il les voyait venir par le regard intérieur, à plusieurs lieues de distance.

Krishna, marchant dans l’allée obscure, se trouva tout à coup en face de Vasichta. Le roi des anachorètes était assis, les jambes croisées sur une natte, appuyé contre le poteau de sa cabane, dans une paix profonde. De ses yeux d’aveugle sortait une scintillation intérieure de voyant. Dès que Krishna l’eût aperçu, il reconnut — « le vieillard sublime ! » — Il sentit une commotion de joie ; le respect courba son âme tout entière. Oubliant le roi, son char et son royaume, il plia un genou devant le saint, — et l’adora.

Vasichta semblait le voir. Car son corps appuyé à la cabane se dressa par une légère oscillation ; il étendit les deux bras pour bénir son hôte, et ses lèvres murmurèrent la syllabe sainte : AUM.

Cependant le roi Kansa, n’entendant pas un cri et ne voyant pas revenir son conducteur, se glissa d’un pas furtif dans l’allée et resta pétrifié d’étonnement en apercevant Krishna agenouillé devant le saint anachorète. Celui-ci dirigea sur Kansa ses yeux d’aveugle, et levant son bâton, il dit :

Ô roi de Madoura, tu viens pour me tuer ; salut ! Car tu vas me délivrer de la misère de ce corps. Tu veux savoir où est le fils de ta sœur Dévaki, qui doit te détrôner. Le voici courbé devant moi et devant Mahadéva, et c’est Krishna, ton propre conducteur ! Considère combien tu es insensé et maudit, puisque ton ennemi le plus redoutable est celui-là même que tu as envoyé contre moi pour me tuer. Toi-même tu me l’as amené pour que je lui dise qu’il est l’enfant prédestiné. Tremble ! Tu es perdu, car ton âme infernale va être la proie des démons !

Kansa stupéfié écoutait. Il n’osait regarder le vieillard en face ; blême de rage et voyant Krishna toujours à genoux, il prit son arc, et, le tendant de toute sa force, décocha une flèche contre le fils de Dévaki. Mais le bras avait tremblé, le trait dévia et la flèche alla s’enfoncer dans la poitrine de Vasichta, qui, les bras en croix, semblait l’attendre comme en extase.

Un cri partit, un cri terrible, — non pas de la poitrine du vieillard, mais de celle de Krishna. Il avait entendu la flèche vibrer à son oreille, il l’avait vue dans la chair du saint,.. et il lui semblait qu’elle s’était enfoncée dans son propre cœur, tellement son âme, à ce moment, s’était identifiée avec celle du rishi. Avec cette flèche aiguë, toute la douleur du monde transperça l’âme de Krishna, la déchira jusqu’en ses profondeurs.

Cependant, Vasichta, la flèche dans sa poitrine, sans changer de posture, agitait encore les lèvres. Il murmura :

Fils de Mahadéva, pourquoi pousser ce cri ? Tuer est vain. La flèche ne peut atteindre l’âme, et la victime est le vainqueur de l’assassin. Triomphe, Krishna ; le destin s’accomplit : je retourne à celui qui ne change jamais. Que Brahma reçoive mon âme. Mais toi, son élu, sauveur du monde, debout ! Krishna ! Krishna !

Et Krishna se dressa, la main à son épée ; il voulut se retourner contre le roi. Mais Kansa s’était enfui.

Alors une lueur fendit le ciel noir, et Krishna tomba à terre foudroyé sous une lumière éclatante. Tandis que son corps restait insensible, son âme, unie à celle du vieillard par la puissance de la sympathie, monta dans les espaces. La terre avec ses fleuves, ses mers, ses continents, disparut comme une boule noire, et tous deux s’élevèrent au septième ciel des Dévas, vers le Père des êtres, le soleil des soleils, Mahadéva, l’intelligence divine. Ils plongèrent dans un océan de lumière qui s’ouvrait devant eux. Au centre de la sphère, Krishna vit Dévaki, sa mère radieuse, sa mère glorifiée, qui d’un sourire ineffable lui tendait les bras, l’attirait sur son sein. Des milliers de Dévas venaient s’abreuver dans le rayonnement de la Vierge-Mère comme en un foyer incandescent. Et Krishna se sentit résorbé dans un regard d’amour de Dévaki. Alors, du cœur de la mère radieuse, son être rayonna à travers tous les cieux. Il sentit qu’il était le Fils, l’âme divine de tous les êtres, la Parole de vie, le Verbe créateur. Supérieur à la vie universelle, il la pénétrait cependant par l’essence de la douleur, par le feu de la prière et la félicité d’un divin sacrifice.

Quand Krishna revint à lui, le tonnerre roulait encore dans le ciel, la forêt était sombre et des torrents de pluie tombaient sur la cabane. Une gazelle léchait le sang sur le corps de l’ascète transpercé. « Le vieillard sublime » n’était plus qu’un cadavre. Mais Krishna se leva comme ressuscité. Un abîme le séparait du monde et de ses vaines apparences. Il avait vécu la grande vérité et compris sa mission.

Quant au roi Kansa, plein d’épouvante, il fuyait sur son char chassé par la tempête, et ses chevaux se cabraient comme fouettés par mille démons.








Édouard Schuré
La Légende de Krishna et les Origines du Brahmanisme
Chapitre IV INITIATION
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 87
1888

*******

BATU CAVES

*******

  BATU CAVES
黑风洞
பத்துமலை

LA VIE DE MURUGAN – KÂRTTTIKEYA
LÉGENDES SARASVATIENNES

Argument : Naissance de Kârtikeya. Il a les Pléiades pour nourrices. Sa puissance, son berceau. Les dieux l’entourent. Leur description. Il prend quatre formes, Brahma l’institue souverain de tous les êtres. Les dieux se disposent à le sacrer.

2450. Janamejaya dit : le plus grand des hommes à la double naissance, tu m’as expliqué le pouvoir de la Sarasvatî, mais il faut que tu me racontes le sacre de Koumâra, ô brahmane ;

2451. Dans quel lieu, dans quel temps et de quelle manière (il s’est fait), et par qui et d’après quelles règles l’adorable maître fut sacré ;

2452. Comment Skanda fit un grand massacre des Daityas. Apprends-moi donc toutes ces choses, car ma curiosité est extrême.

2453. Vaiçampâyana dit : La curiosité que tu éprouves sied à un descendant de Kourou. Mes paroles mêmes, ô Janamejaya, vont te satisfaire.

2454. maître suprême des hommes, je vais te raconter, à toi qui m’écoutes, l’inauguration du pouvoir du magnanime Koumâra.

2455. Le fluide séminal du grand maître (Çiva) tomba jadis dans le feu. L’adorable (Agni), qui dévore tout, ne put consumer ce (fluide) impérissable.

2456. Le brillant porteur des offrandes acquit alors un très grand éclat, mais ne conserva pas (ce) fœtus éclatant.

2457. Par l’ordre de Brahma, il s’unit jadis à la Gangâ, et déposa (en elle) un germe divin, d’un éclat comparable à celui du soleil.

2458. Mais la Gangâ n’ayant pas la patience de porter cet embryon (dans ses flancs), l’abandonna sur le charmant Himalaya, honoré des immortels.

2459. Ce fils du Feu y grandit, remplissant les mondes. Les (six) Krittikâs (Pléiades) virent ce fœtus (brillant) comme le feu,

2460. Magnanime, né du Feu, roi dans Çarastamba. Comme elles désireraient toutes un fils, (chacune d’elles) cria : « il est pour moi. »

2461. L’adorable maître, ayant vu cet amour de ces mères, (les tétant toutes à la fois), buvait par six bouches le lait qu’elles laissaient écouler (de leurs seins).

2462. À la vue du pouvoir de cet enfant, les Pléiades, déesses douées d’une beauté divine, furent extrêmement étonnées.

2463. Le sommet de la montagne où cet adorable (enfant) fut abandonné par la Gangâ, parut tout doré, ô le plus grand des Kourouides.

2464. La terre s’illumina au fur et à mesure que cet enfant grandissait, et toutes les montagnes en devinrent semblables à des mines d’or.

2465. Le très héroïque enfant fut nommé Kârtikeya (enfant des Krittikâs ou Pléiades) ; (il avait) d’abord (été appelé) Gângeya (fils de la Gangâ), et était doué d’une grande force et de grandes facultés,

2466. D’ascétisme, d’héroïsme et d’autorité sur ses sens ô Indra des rois. (Il était) beau à voir, comme la lune et il grandit excessivement.

2467. D’une beauté éclatante, il reposait sur ce doré et divin (sommet) de Çarastamba, loué par les mounis et les Gandharvas.

2468. Par milliers, de charmantes et divines jeunes filles, habiles dans la danse et dans l’art de jouer de divins instruments de musique, dansaient près de lui en le glorifiant.

2469. La rivière Gangâ, le meilleur des fleuves, se tient près du dieu, et la terre qui le supporte a une beauté suprême.

2470. Brihaspati fit en cette occasion les cérémonies, en commençant par celles relatives à la naissance d’un enfant, et le Véda, qui a quatre formes, ayant fait l’añjali, s’approcha de lui.

2471. Le Dhanourveda (la science de l’arc), qui a quatre divisions, le Çastragrâma (réunion des armes), avec le Sangraha (l’enseignement de la manière de ramener les flèches), et le roseau (des traits) seul, se tenaient près de lui .

2472. Le très héroïque (dieu) vit le dieu des dieux, époux d’Ouraâ, avec (cette) fille des montagnes, entouré de plusieurs centaines d’êtres.

2473. Des groupes, très merveilleux à voir, d’êtres déformés, avec des corps déformés, ayant des ornements et des étendards déformés,

2474. Les uns avec des faces de tigre, de lions et d’ours, (les autres) des bouches de monstres marins et de vidâlas (chats), (d’autres) des faces de chats (vrishadamsa), d’éléphants et de chameaux.

2475. Quelques-uns avec des visages de hibou, (ou bien étaient) semblables à des vautours, ou à des chacals. Quelques-uns ressemblaient aux courlis, à l’antilope rankou.

2476. D’autres avaient le corps pareil à celui du çvâvidh, du çalyaka (deux sortes de porc-épic), et du lézard godha, du bélier, de la chèvre, du bœuf.

2477. Quelques-uns ressemblaient à des montagnes et à des nuages, (ou avaient) pour armes des disques et des massues levées. Quelques-uns avaient l’éclat d’épais collyres ; quelques-uns avaient la splendeur de montagnes blanches.

2478. Ô maître des hommes, sept troupes de Mères s’assemblèrent aussi, puis les Viçvedevas, les Sâdhyas, tous les Marouts, les Vasous et les Pères (Pitris).

2479. Les Roudras et les Adityas, les Siddhas, les Serpents, les Dânavas, les Oiseaux, l’adorable Brahma Svayambhou (qui existe par lui-même), avec ses fils et avec Vishnou,

2480. Çakra aussi, s’approchèrent pour voir Acyouta, le meilleur des enfants. Et les plus grands des dieux et des Gandharvas, ayant Nârada à leur tête,

2481. Les Devarshis, les Siddhas (saints) ayant Brihaspati pour conducteur, les Pères du monde, les brahmanes, les dieux des dieux,

2482. Les Yamas et les Dhâmas aussi, (tous) ceux-là se réunirent de toutes parts . Mais le fort enfant, doué d’un grand pouvoir et d’une grande force,

2483, 2484. S’approcha du maître des dieux, qui avait la pique à la main, et portait (l’arc) Pinâka. En le voyant s’approcher, Çiva, Çailapoutrî, la Gangâ, et Pâvaka (le feu), eurent simultanément cette pensée : « Duquel (d’entre nous), cet enfant s’approchera-t-il d’abord, en tenant compte de la dignité (hiérarchique). »

2485. Tous pensaient : « ce sera vers moi. » (Mais) lui, ayant connu cette pensée, (qu’ils avaient tous) quatre,

2486. Recourut à son pouvoir magique, et prit en même temps des corps divers, de sorte qu’en un instant, l’adorable maître offrit quatre formes :

2487. La sienne, et par derrière Çâkha, Viçâkha et Naigameya. L’adorable maître s’étant donc fait quadruple,

2488. Skanda, merveilleux à voir, alla où était Roudra ; puis Viçâkha alla là où était la fille de la meilleure des montagnes,

2489. Et l’adorable Çâkha, qui avait la forme du dieu du vent, alla vers le feu. L’enfant ayant l’éclat du feu (devenu) Naigameya, alla vers la Gangâ.

2490. Ces quatre (personnifications), ayant des corps brillants et des formes semblables, s’approchèrent de ces divinités. C’était comme un prodige.

2491. À la vue de ce grand miracle qui faisait hérisser le poil de (stupeur), les dieux, les Dânavas et les Rakshasas poussèrent un grand cri de : Ah ! Ah !

2492. Alors Roudra, la déesse (Çailapoutrî) et le Feu, avec la Gangâ, s’inclinèrent tous devant Pîtâmaha, maître du monde,

2493. Puis, ô taureau des rois, après s’être inclinés suivant la règle, ils prononcèrent ces paroles, dans le but d’être agréables à Kârtikeya, ô roi :

2494. « Ô adorable maître du monde, tu dois, pour nous être agréable, donner à cet enfant, une souveraineté telle qu’il la désire. »

2495. Alors, cet adorable et sage maître du monde entier, examina dans son esprit ce qu’on lui demandait et dit : « Que (peut-il) obtenir ? »

2496, 2497. Jadis, il avait donné aux diverses classes des magnanimes, toutes les souverainetés des dieux, des Gandharvas, des Rakshasas, des Esprits, des Yakshas, des Oiseaux et des Serpents. Dans sa sagesse, il le jugea digne de la souveraineté (sur eux tous).

2498. Alors, celui qui fait le bonheur de (tous les) dieux, ayant réfléchi un instant, lui confia le poste de généralissime de tous les Êtres, ô Bharatide.

2499. L’ancêtre de tous les êtres lui soumit tous ceux qui sont connus (pour être les) rois de toutes les troupes des dieux.

2500. Puis les dieux, Brahma en tête, réunis dans ce but, ayant pris (avec eux) Koumâra, allèrent, pour le sacrer, vers (l’Himalaya), l’Indra des montagnes,

2501. À Samantapaficaka, vers la salutaire et divine Sarasvatî, la meilleure des rivières, qui descend de l’Himalaya et qui est célébrée dans les trois mondes.

2502. Tous les dieux et les Gandharvas, l’esprit satisfait, s’assirent là sur la rive, salutaire et douée de toutes les qualités, de la Sarasvatî.

Le Mahâbharata
CHAPITRE XLV
LÉGENDES SARASVATIENNES
Traduction par Ballin, L..
Paris E. Leroux, 1899

  BATU CAVES
黑风洞
பத்துமலை

FRANK WEDEKIND Frühlings Erwachen I-2 L’EVEIL DU PRINTEMPS 1891

*LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand

Frank Wedekind

1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich

 


L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
I-2
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication

Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid

 

*********

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

****************

Acte 1
Erster Akt
 Scène 2
Zweite Szene

Sonntag abend
Dimanche soir

Melchior
Das ist mir zu langweilig. Ich mache nicht mehr mit.
Comme c’est ennuyeux ! J’arrête de jouer !

Otto
Dann können wir andern nur auch aufhören! 
Alors, arrêtons-nous aussi !
– Hast du die Arbeiten, Melchior?
– As-tu travaillé, Melchior ?

Melchior
Spielt ihr nur weiter!
Continuez votre jeu !

Moritz
Wohin gehst du?
Où vas-tu ?

Melchior
Spazieren.
Je vais faire un tour.

Georg
Es wird ja dunkel!
Il fait déjà bien sombre !

Robert
Hast du die Arbeiten schon?
Ton travail est déjà fini ?

Melchior
Warum soll ich denn nicht im Dunkeln spazierengehn?
Pourquoi ne devrais-je pas me promener en soirée ?

Ernst
Zentralamerika!
L’Amérique centrale !
 – Ludwig der Fünfzehnte!
– Louis XV !
– Sechzig Verse Homer!
Les soixante vers d’Homère !
– Sieben Gleichungen!
– et les sept équations !

Melchior
Verdammte Arbeiten!
Damné travail !

Georg
Wenn nur wenigstens der lateinische Aufsatz nicht auf morgen wäre!
Si seulement au moins le latin n’était pas pour demain !

Moritz
An nichts kann man denken, ohne daß einem Arbeiten dazwischenkommen!
Sur tout ce que vous pouvez penser, le travail vient s’y immiscer !

Otto
Ich gehe nach Hause.

Je retourne à la maison.

Georg
Ich auch,

Moi aussi.
Arbeiten machen.
Pour travailler.

Ernst
Ich auch, ich auch.
Moi aussi. Moi aussi.

Robert
Gute Nacht, Melchior.

Bonne nuit, Melchior.

Melchior
Schlaft wohl!
Dormez bien !

Alle entfernen sich bis auf Moritz und Melchior.
Tous partent, à l’exception de Moritz et de Melchior.












Melchior
Möchte doch wissen, wozu wir eigentlich auf der Welt sind!

J’aimerais tant savoir pourquoi nous sommes réellement dans le monde !

Moritz
Lieber wollt’ ich ein Droschkengaul sein um der Schule willen! –
Je préférerais être un cheval de fiacre plutôt que d’aller à l’école ! –
Wozu gehen wir in die Schule?
Pourquoi allons-nous à l’école?
– Wir gehen in die Schule, damit man uns examinieren kann!
– Nous allons à l’école afin que nous puissions passer nos examens !
– Und wozu examiniert man uns?
-Et pourquoi nous les passons ?
– Damit wir durchfallen.
– Pour nous les loupions.
– Sieben müssen ja durchfallen, schon weil das Klassenzimmer oben nur sechzig faßt.
– Sept doivent redoubler, parce que la classe au-dessus n’a que soixante places.
– Mir ist so eigentümlich seit Weihnachten…
– Je me sens si étrange depuis Noël…
hol mich der Teufel, wäre Papa nicht, heut noch schnürt’ ich mein Bündel und ginge nach Altona!
par tous les diables, si papa n’était pas là, aujourd’hui même je ferais mon paquetage et direction Altona !

Melchior
Reden wir von etwas anderem. –

Parlons d’autres choses.

Sie gehen spazieren.
Ils partent se promener

Moritz
Siehst du die schwarze Katze dort mit dem emporgereckten Schweif?
Est-ce que tu vois là-bas le chat noir avec sa queue dressée ?

Melchior
Glaubst du an Vorbedeutungen?
Crois-tu aux présages ?

Moritz
Ich weiß nicht recht. –
Je ne sais pas vraiment.
 – Sie kam von drüben her.
– Il vient de là-bas.
Es hat nichts zu sagen.
Cela ne veut rien dire.

Melchior
Ich glaube, das ist eine Charybdis, in die jeder stürzt, der sich aus der Skylla religiösen Irrwahns emporgerungen.
Je pense que c’est une Charybde, où tout le monde se précipite, quand il s’arrache à la Scylla de l’illusion religieuse.
– Laß uns hier unter der Buche Platz nehmen.
– Arrêtons-nous ici sous le hêtre.
Der Tauwind fegt über die Berge.
Le vent du dégel balaie les montagnes.
Jetzt möchte ich droben im Wald eine junge Dryade sein, die sich die ganze lange Nacht in den höchsten Wipfeln wiegen und schaukeln läßt.
Maintenant, je veux être une jeune dryade étage dans la forêt, toute la nuit sur la plus haute cime des arbres, me balançant.

Moritz
Knöpf dir die Weste auf, Melchior!
Déboutonne ta veste, Melchior !

Melchior
Ha – wie das einem die Kleider bläht!
Ha ! Comme il gonfle les vêtements ce vent !

Moritz
Es wird weiß Gott so stockfinster, daß man die Hand nicht vor den Augen sieht.
Dieu qu’il fait sombre à ne pas voir sa main devant les yeux.
Wo bist du eigentlich?
Où es-tu enfin ?
– Glaubst du nicht auch, Melchior, daß das Schamgefühl im Menschen nur ein Produkt seiner Erziehung ist?
– Ne penses-tu pas aussi, Melchior, que le sentiment de honte chez l’homme est seulement un produit de son éducation ?

Melchior
Darüber habe ich erst vorgestern noch nachgedacht.
J’y pensais aussi avant-hier encore.
Es scheint mir immerhin tief eingewurzelt in der menschlichen Natur.
Il me semble, après tout, profondément enraciné dans la nature humaine.
Denke dir, du sollst dich vollständig entkleiden vor deinem besten Freund.
Imagine, tu dois te déshabiller entièrement en face de ton meilleur ami.
Du wirst es nicht tun, wenn er es nicht zugleich auch tut.
Tu ne le ferais pas, sauf s’il se déshabille en même temps.
– Es ist eben auch mehr oder weniger Modesache.
– C’est aussi plus ou moins une question de mode.

Moritz
Ich habe mir schon gedacht, wenn ich Kinder habe, Knaben und Mädchen, so lasse ich sie von früh auf im nämlichen Gemach, wenn möglich auf ein und demselben Lager, zusammenschlafen, lasse ich sie morgens und abends beim An- und Auskleiden einander behilflich sein und in der heißen Jahreszeit, die Knaben sowohl wie die Mädchen, tagsüber nichts als eine kurze, mit einem Lederriemen gegürtete Tunika aus weißem Wollstoff tragen.
J’ai réfléchi là-dessus, si j’ai des enfants, garçons et filles, je les laisserais très tôt dans la même chambre, si possible dans le même lit, dormir ensemble, je les laisserais matin et soir s’aider les uns les autres pour se déshabiller et, à la saison chaude, les garçons comme les filles, ne porteraient rien de la journée, seulement une tunique de laine blanche cintrée avec une lanière de cuir
– Mir ist, sie müßten, wenn sie so heranwachsen, später ruhiger sein, als wir es in der Regel sind.
– Il me semble qu’ils seraient ainsi plus calmes en grandissant que nous ne le sommes.

Melchior
Das glaube ich entschieden, Moritz!
Je le crois vraiment, Moritz !
– Die Frage ist nur, wenn die Mädchen Kinder bekommen, was dann?
– La seule question est de savoir si les filles ont des enfants, alors quoi faire ?

Moritz
Wieso Kinder bekommen?
Comment si elles ont des enfants ?

Melchior
Ich glaube in dieser Hinsicht nämlich an einen gewissen Instinkt.
Je crois, à cet égard, à un certain instinct.
Ich glaube, wenn man einen Kater zum Beispiel mit einer Katze von Jugend auf zusammensperrt und beide von jedem Verkehr mit der Außenwelt fernhält, d. h. sie ganz nur ihren eigenen Trieben überläßt
Je crois que si, par exemple, on isole ensemble un chat avec une chatte très tôt dans leur jeunesse, leur empêchant toute communication avec le monde extérieur, ce qui veut dire qu’on les laisse complètement livrés à leurs propres instincts
– daß die Katze früher oder später doch einmal trächtig wird, obgleich sie sowohl wie der Kater niemand hatten, dessen Beispiel ihnen hätte die Augen öffnen können.
– la chatte se retrouvera pleine, tôt ou tard, bien qu’ils n’aient eu personne pour leur ouvrir les yeux.

Moritz
Bei Tieren muß sich das ja schließlich von selbst ergeben.
Chez les animaux, cela arrive naturellement.

Melchior
Bei Menschen glaube ich erst recht!
Chez l’homme, je crois plus que jamais !
Ich bitte dich, Moritz, wenn deine Knaben mit den Mädchen auf ein und demselben Lager schlafen und es kommen ihnen nun unversehens die ersten männlichen Regungen
Je t’en prie, Moritz, si tu mets dans le même lit les garçons avec les filles, ne penses-tu pas que viendraient tout à coup les premiers élans masculins
– ich möchte mit jedermann eine Wette eingehen…
– je ferai là un pari avec n’importe qui…

Moritz
Darin magst du recht haben.
Dans ce cas, tu as sans doute raison.
– Aber immerhin…
– Mais quand même …

Melchior
Und bei deinen Mädchen wäre es im entsprechenden Alter vollkommen das nämliche!
Et au sujet des filles, à l’âge appropriée, ce serait complètement la même chose !
Nicht, daß das Mädchen gerade…
Non pas que la jeune fille justement …
man kann das ja freilich so genau nicht beurteilen…
peut être, oui, bien sûr, aussi précisément …
Jedenfalls wäre vorauszusetzen…
Quoi qu’il en soit, supposons…
und die Neugierde würde das ihrige zu tun auch nicht verabsäumen!
et il ne faut pas négliger la curiosité !

Moritz
Eine Frage beiläufig –
Une question en passant

Melchior
Nun?
Quoi ?












Moritz
Aber du antwortest?
Mais tu réponds ?

Melchior
Natürlich!

Naturellement !




Moritz
Wahr?!

Vraiment ?!

Melchior
Meine Hand darauf. 
Ma main.
Nun, Moritz?
Eh bien, Moritz ?
So sprich doch frisch von der Leber weg!
Parle librement !
– Hier hört und sieht uns ja niemand.
– Ici, personne ne te voit ni ne t’entend.

Moritz
Selbstverständlich müßten meine Kinder nämlich tagsüber arbeiten, in Hof und Garten, oder sich durch Spiele zerstreuen, die mit körperlicher Anstrengung verbunden sind.
Bien sûr, mes enfants travailleraient pendant la journée, dans la cour et le jardin, ou feraient des jeux qui sont associés à un effort physique.
Sie müßten reiten, turnen, klettern und vor allen Dingen nachts nicht so weich schlafen wie wir.
Ils monteraient à cheval, feraient de la gymnastique, de l’escalade et surtout ils n’auraient pas de nuit douce comme nous.
Wir sind schrecklich verweichlicht.
Nous sommes terriblement ramollis.
– Ich glaube, man träumt gar nicht, wenn man hart schläft.
– Je pense qu’on ne rêve plus quand on dort à la dure.

Melchior
Ich schlafe von jetzt bis nach der Weinlese überhaupt nur in meiner Hängematte.
Je dors à partir de maintenant et ce jusqu’à ce qu’après les vendanges uniquement dans mon hamac.
Ich habe mein Bett hinter den Ofen gestellt.
J’ai fait mon lit derrière le poêle.
Es ist zum Zusammenklappen.
Il est repliable
 – Vergangenen Winter träumte mir einmal, ich hätte unsern Lolo so lange gepeitscht, bis er kein Glied mehr rührte.
– L’hiver dernier, j’ai rêvé une fois que, notre Lolo, je l’avais longtemps fouetté jusqu’à ce qu’il ne puisse bouger un seul de ses membres.
Das war das Grauenhafteste, was ich je geträumt habe.
Ce fut la chose la plus horrible que j’ai jamais rêvé.
– Was siehst du mich so sonderbar an?
– Pourquoi me regardes-tu si étrangement?

Moritz
Hast du sie schon empfunden?
Les as-tu ressenties déjà ?

Melchior
Was?
Quoi ?

Moritz
Wie sagtest du?
Comment disais-tu ?

Melchior
Männliche Regungen?
Les impulsions masculines ?

Moritz
M-hm.

Melchior
 Allerdings!

Naturellement !

Moritz
Ich Auch

Moi aussi

Melchior
Ich kenne das nämlich schon lange!
Je connais ça depuis longtemps!
Schon bald ein Jahr.
Depuis bientôt un an.

Moritz
Ich war wie vom Blitz gerührt.

Je me suis trouvé comme frappé par la foudre.

Melchior
Du hattest geträumt?
As-tu rêvé ?

Moritz
Aber nur ganz kurz…
Mais très brièvement …
von Beinen im himmelblauen Trikot, die über das Katheder steigen
des jambes sous le maillot bleu ciel qui montaient au-dessus du lutrin
– um aufrichtig zu sein, ich dachte, sie wollten hinüber.
– Pour être honnête, je pensais qu’elle voulait juste passer.
– Ich habe sie nur flüchtig gesehen.
– Je ne les ai vues que brièvement.

Melchior
Georg Zirschnitz träumte von seiner Mutter.
Georg Zirschnitz rêvait de sa mère.

Moritz
Hat er dir das erzählt?

Il te l’as dit ?

Melchior
Draußen am Galgensteg!
Dehors, sur la route de la potence !




Moritz
Wenn du wüßtest, was ich ausgestanden seit jener Nacht!
Si tu savais tout ce que j’ai enduré !

Melchior
Gewissensbisse?
Des remords ?

Moritz
Gewissensbisse??
Des remords ??
Todesangst!
L’angoisse de la mort !

Melchior
Herrgott…
Seigneur…

Moritz
Ich hielt mich für unheilbar.
Je me croyais incurable.
Ich glaubte, ich litte an einem inneren Schaden.
Je pensais que je souffrais d’une blessure interne.
Schließlich wurde ich nur dadurch wieder ruhiger, daß ich meine Lebenserinnerungen aufzuzeichnen begann.
Enfin, j’ai retrouvé mon calme dès que j’ai commencé à écrire mes mémoires.
Ja, ja, lieber Melchior, die letzten drei Wochen waren ein Gethsemane für mich.
Oui, oui, cher Melchior, les trois dernières semaines ont été un Gethsémani pour moi.

Melchior
Ich war seinerzeit mehr oder weniger darauf gefaßt gewesen.
J’étais à ce moment-là plus ou moins bien préparé.
Ich schämte mich ein wenig. 
J’ai eu un peu honte il est vrai.
Das war aber auch alles.
Mais ce fut tout.

Moritz
Und dabei bist du noch fast um ein ganzes Jahr jünger als ich!
Et tu as près d’un an de moins que moi !

Melchior
Darüber, Moritz, würd’ ich mir keine Gedanken machen.
Moritz, cela ne doit pas t’inquiéter.
All meinen Erfahrungen nach besteht für das erste Auftauchen dieser Phantome keine bestimmte Altersstufe.
D’après mes expériences, il n’y a pas d’âge précis pour la première apparition de ces fantômes.
Kennst du den großen Lämmermeier mit dem strohgelben Haar und der Adlernase?
Connais -tu le grand Lämmermeier avec ses cheveux couleur paille et le nez aquilin ?
Drei Jahre ist der älter als ich. 
Il a trois ans de plus que moi.
Hänschen Rilow sagt, der träume noch bis heute von nichts als Sandtorten und Aprikosengelee.
Hans Rilow a dit qu’il ne rêve encore à ce jour de rien d’autre que de tartes et de gelée d’abricots.

Moritz
Ich bitte dich, wie kann Hänschen Rilow darüber urteilen!

Comment Hans Rilow peut-il en juger ?

Melchior
Er hat ihn gefragt.
Il lui a demandé.

Moritz
Er hat ihn gefragt?
Il lui a demandé ?
Ich hätte mich nicht getraut, jemanden zu fragen.
– Je n’oserai jamais demander ça à quelqu’un.

Melchior
Du hast mich doch auch gefragt.
Tu me l’as demandé à moi.

Moritz
Weiß Gott ja! 

Dieu, oui !
Möglicherweise hatte Hänschen auch schon sein Testament gemacht.
Peut-être que Hans avait déjà fait son testament.
Wahrlich ein sonderbares Spiel, das man mit uns treibt.
Vraiment, c’est un jeu étrange qui nous pousse.
Und dafür sollen wir uns dankbar erweisen!
Et nous devons nous montrer reconnaissants !
Ich erinnere mich nicht, je eine Sehnsucht nach dieser Art Aufregung verspürt zu haben.
Je ne me souviens pas avoir jamais ressenti un désir pour ce genre d’excitation.
Warum hat man mich nicht ruhig schlafen lassen, bis alles wieder still gewesen wäre.
Pourquoi ne pas m’avoir laisser dormir tranquillement jusqu’à ce que tout  se soit calmé à nouveau.
Meine lieben Eltern hätten hundert bessere Kinder haben können.
Mes chers parents auraient pu avoir une centaine d’enfants meilleurs que moi.
So bin ich nun hergekommen, ich weiß nicht, wie, und soll mich dafür verantworten, daß ich nicht weggeblieben bin.
Je suis là maintenant, je ne sais pas comment, et je dois répondre du fait de n’être pas resté où j’étais.
Hast du nicht auch schon darüber nachgedacht, Melchior, auf welche Art und Weise wir eigentlich in diesen Strudel hineingeraten?
As-tu déjà pensé, Melchior, comment nous nous sommes retrouvés dans ce tourbillon?

Melchior
Du weißt das also noch nicht, Moritz?
Tu ne le sais donc pas que encore, Moritz?

Moritz
Wie sollt’ ich es wissen?
Comment puis-je le savoir ?
Ich sehe, wie die Hühner Eier legen, und höre, daß mich Mama unter dem Herzen getragen haben will.
Je vois comment les poules pondent des œufs, et j’entends dire que Maman m’a porté sous le cœur.
Aber genügt denn das?
Mais est-ce suffisant ?
Ich erinnere mich auch, als fünfjähriges Kind schon befangen worden zu sein, wenn einer die dekolletierte Coeurdame aufschlug.
Je me souviens aussi d’avoir été ému dès l’âge de cinq ans, quand on a sortait la Dame de Cœur, celle avec un large décolleté.
Dieses Gefühl hat sich verloren.
Cette émotion s’est envolée.
Indessen kann ich heute kaum mehr mit irgendeinem Mädchen sprechen, ohne etwas Verabscheuungswürdiges dabei zu denken, und
Pourtant, aujourd’hui, je peux à peine parler à une fille sans penser à quelque chose cas détestable, et
– ich schwöre dir, Melchior
– je te jure, Melchior –
ich weiß nicht was.
Je ne sais pas quoi.

Melchior
Ich sage dir alles.
Je vais tout te dire.
Ich habe es teils aus Büchern, teils aus Illustrationen, teils aus Beobachtungen in der Natur.
Cela vient en partie des livres et en partie à partir de photographies et en partie à partir d’observations dans la nature.
Du wirst überrascht sein;
Tu seras surpris ;
ich wurde seinerzeit Atheist.
Je suis devenu athée à partir de là.




Ich habe es auch Georg Zirschnitz gesagt!
Je l’ai dit à Georg Zirschnitz !
Georg Zirschnitz wollte es Hänschen Rilow sagen, aber Hänschen Rilow hatte als Kind schon alles von seiner Gouvernante erfahren.
Georg Zirschnitz voulait en parler à Hans Rilow mais Hans Rilow avait déjà tout appris quand il était enfant par sa gouvernante.

Moritz
Ich habe den Kleinen Meyer von A bis Z durchgenommen.
Je suis passé par le petit Meyer de A à Z.
Worte – nichts als Worte und Worte!
Des mots – rien que des mots et des mots !
Nicht eine einzige schlichte Erklärung.
Pas une seule explication simple.
O dieses Schamgefühl!
O cette honte !
Was soll mir ein Konversationslexikon, das auf die nächstliegende Lebensfrage nicht antwortet.
A quoi peut bien servir une encyclopédie qui ne répond à aucune question du quotidien.

Melchior
Hast du schon einmal zwei Hunde über die Straße laufen sehen?
As-tu déjà vu deux chiens qui traversent la rue ?

Moritz
Nein!

Non !
Sag mir lieber heute noch nichts, Melchior.
Ne me dis rien maintenant, Melchior.
Ich habe noch Mittelamerika und Ludwig den Fünfzehnten vor mir.
Je reste en Amérique centrale et j’ai Louis XV devant moi.
Dazu die sechzig Verse Homer, die sieben Gleichungen, der lateinische Aufsatz
Et avec tout ça, les soixante versets d’Homère, les sept équations, le latin
– ich würde morgen wieder überall abblitzen.
– Je voudrais tout pouvoir renvoyer à demain.
Um mit Erfolg büffeln zu können, muß ich stumpfsinnig wie ein Ochse sein.
Pour que tout rentre dans mon crâne avec succès, je vais devoir travailler comme un bœuf.

Melchior
Komm doch mit auf mein Zimmer. 
Viens dans ma chambre.
In dreiviertel Stunden habe ich den Homer, die Gleichungen und zwei Aufsätze.
En trois quarts d’heure, je te fais Homère, les équations et deux essais.
Ich korrigiere dir einige harmlose Schnitzer hinein, so ist die Sache im Blei.
Je vais y ajouter quelques fautes aux bons endroits, comme cela ce sera perlé !
Mama braut uns wieder eine Limonade, und wir plaudern gemütlich über die Fortpflanzung.
Maman nous préparera à nouveau une limonade, et nous bavardons confortablement à propos de la reproduction.

Moritz
Ich kann nicht. 
Je ne peux pas.
 – Ich kann nicht gemütlich über die Fortpflanzung plaudern!
– Je ne peux pas avoir une conversation au sujet de la reproduction ! Wenn du mir einen Gefallen tun willst, dann gib mir deine Unterweisungen schriftlich. 
Si tu veux me faire une faveur, dis-les moi par écrit.
Schreib mir auf, was du weißt.
Écris-moi ce que tu sais.
Schreib es möglichst kurz und klar und steck es mir morgen während der Turnstunde zwischen die Bücher.
Ecrit aussi clairement et que cela soit court, mets-moi le mot entre deux livres que je lirai pendant le cours de gymnastique.
Ich werde es nach Hause tragen, ohne zu wissen, daß ich es habe.
Je le porterai la maison sans savoir que je l’ai.
Ich werde es unverhofft einmal wiederfinden.
Je le trouverai et je lirai à nouveau de façon inattendue.
Ich werde nicht umhinkönnen, es müden Auges zu durchfliegen…
Je lirai à travers mes yeux fatigués …
falls es unumgänglich notwendig ist, magst du ja auch einzelne Randzeichnungen anbringen.
Si c’est absolument nécessaire, tu peux aussi y ajouter des dessins dans les marges.




Melchior
Du bist wie ein Mädchen. 
Tu es comme une fille.
– übrigens wie du willst!
– C’est comme tu veux !
Es ist mir das eine ganz interessante Arbeit. 
C’est un travail très intéressant pour moi.
Eine Frage, Moritz.
Une question Moritz.

Moritz
Hm?

Melchior
Hast du schon einmal ein Mädchen gesehen?
As-tu déjà vu une fille ?

Moritz
Ja!

Oui !

Melchior
Aber ganz?!
Mais entièrement ?!

Moritz
Vollständig!
Complètement !

Melchior
Ich nämlich auch! 
Moi aussi !
– Dann werden keine Illustrationen nötig sein.
– Les photos ne seront donc pas nécessaires.

Moritz
Während des Schützenfestes, in Leilichs anatomischem Museum!
Au cours de la Fête des Chasseurs, à Leilich, au musée d’anatomie !
Wenn es aufgekommen wäre, hätte man mich aus der Schule gejagt.
Si on l’avait vu, on m’aurait  chassé de l’école.
– Schön wie der lichte Tag, und – o so naturgetreu!
– Aussi belle que la lumière du jour, et – Oh ! si réaliste !

Melchior
Ich war letzten Sommer mit Mama in Frankfurt  
J’étais l’été dernier avec maman à Francfort
– Du willst schon gehen, Moritz?
– Tu veux partir déjà, Moritz ?

Moritz
Arbeiten machen.
Je vais finir mon travail.
– Gute Nacht.
-Bonne nuit.

Melchior
Auf Wiedersehen.
Au revoir.

******************

Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps
Acte 2 Erster Akt
 Scène 2 Zweite Szene

FRANK WEDEKIND Frühlings Erwachen L’EVEIL DU PRINTEMPS Pièce en 3 actes

LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand

Frank Wedekind

1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich

 


L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication

Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid

*********

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

****************

Acte 1
Erster Akt

**
 Scène 1
Erste Szene
Sie kommen mir so des Abends, wenn ich nicht einschlafe.
Elles arrivent le soir, quand je ne suis pas endormie.
Mir ist gar nicht traurig dabei, und ich weiß, daß ich dann um so besser schlafe.
Je ne suis pas triste, car je sais que je dors beaucoup mieux ensuite.
– Ist es sündhaft, Mutter, über derlei zu sinnen?
– Est-ce un péché, mère, de rêver ainsi ?

**

 Scène 2
Zweite Szene
Aber nur ganz kurz…
Mais très brièvement …
von Beinen im himmelblauen Trikot, die über das Katheder steigen
des jambes sous le maillot bleu ciel qui montaient au-dessus du lutrin
– um aufrichtig zu sein, ich dachte, sie wollten hinüber.
Pour être honnête, je pensais qu’elle voulait juste passer.
Ich habe sie nur flüchtig gesehen.
– Je ne les ai vues que brièvement.

**

Scène 3
Dritte Szene
WENDLA
Denke dir, Melchi Gabor sagte mir damals, er glaube an nichts – nicht an Gott, nicht an ein Jenseits – an gar nichts mehr in dieser Welt.
Sais-tu que  Melchi Gabor m’a dit qu’il ne croyait en rien – qu’il ne croyait pas en Dieu,  ni à l’au-delà – à rien dans ce monde.

**

******************

Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps

*****************************

SIGMUND FREUD
SUR
FRANK WEDEKIND

Ainsi que le montrent quelques-unes des observations qui précèdent, une tendance perturbatrice inconsciente peut atteindre son but par la répétition obstinée du même acte manqué. J’emprunte un exemple amusant d’une répétition de ce genre à un petit livre intitulé Frank Wedekind et le théâtre, paru à la maison d’édition « Drei-Masken Verlag », de Munich. Je laisse toutefois à l’auteur du livre la responsabilité de l’histoire qu’il raconte à la manière de Marc Twain.

« Dans la partie la plus intéressante de la pièce de Wedekind, La Censure, figure la phrase suivante : « La crainte de la mort est une erreur de la pensée (Denkfehler) ». L’auteur, qui tenait beaucoup à ce passage, pria l’acteur, lors de la répétition, de faire une petite pause, avant de prononcer le mot Denkfehler. Le soir, l’acteur, tout à fait familiarisé avec son rôle, observe la pause indiquée, mais dit à son insu et sur le ton le plus solennel : « La crainte de la mort est… une faute d’impression (Druckfehler). » La représentation terminée, l’auteur assure l’acteur qu’il n’a rien à lui reprocher, mais lui rappelle que « la crainte de la mort est une erreur de la pensée (Denkfehler) », et non une « faute d’impression (Druckfehler) ».

Le lendemain soir, La Censure est de nouveau jouée. Arrivé au fameux passage, l’acteur dit, toujours du ton le plus solennel : « La crainte de la mort est une… fiche aide-mémoire (Denkzettel). » Wedekind combla, cette fois encore, l’acteur d’éloges, mais lui rappela une fois de plus que « la crainte de la mort est une erreur de la pensée (Denkfehler) ».

Lors de la troisième représentation de La Censure, l’acteur qui, entre temps, s’était lié d’amitié avec l’auteur, avec lequel il avait eu de longues discussions sur l’art, prononce encore la fameuse phrase, avec l’expression la plus solennelle du monde : « La crainte de la mort est… une étiquette imprimée (Druckzettel). »

L’artiste reçut de nouveau les plus chaleureuses félicitations de l’auteur, la pièce fut encore jouée nombre de fois; mais quant à l’ « erreur de la pensée » (Denkfehler), Wedekind n’en parla plus, considérant la question comme liquidée une fois pour toutes.

Psychopathologie de la vie quotidienne
Sigmund Freud
Chapitre XI
Association de plusieurs actes manqués

**********

FRANK WEDEKIND Frühlings Erwachen I-1 L’EVEIL DU PRINTEMPS 1891

LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand

Frank Wedekind

1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich

 


L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
I-1
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication

Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid

*********

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

****************

Acte 1
Erster Akt
 Scène 1
Erste Szene

Wendla
Warum hast du mir das Kleid so lang gemacht, Mutter?
Mère, pourquoi m’as tu fait cette robe si longue ?

Frau Bergmann
Du wirst vierzehn Jahr heute!
Tu as tes quatorze ans aujourd’hui !

Wendla
Hätt’ ich gewußt, daß du mir das Kleid so lang machen werdest, ich wäre lieber nicht vierzehn geworden.
Si j’avais su que j’aurais une si longue robe, j’aurais préféré ne pas les avoir, ces quatorze ans.

Frau Bergmann
Das Kleid ist nicht zu lang, Wendla.
Ta robe n’est pas trop longue, Wendla.
Was willst du denn!
Que veux-tu donc ?




Kann ich dafür, daß mein Kind mit jedem Frühling wieder zwei Zoll größer ist?
Mon enfant, chaque printemps, ne prends-tu pas deux pouces ?
Du darfst doch als ausgewachsenes Mädchen nicht in Prinzeßkleidchen einhergehen.
Tu ne peux plus sortir en robe de petite princesse tout de même, une grande fille comme toi !

Wendla
Jedenfalls steht mir mein Prinzeßkleidchen besser als diese Nachtschlumpe.
Quoi qu’il en soit, ma robe de petite princesse me va beaucoup mieux que cette chemise de nuit.
– Laß mich’s noch einmal tragen, Mutter!
– Permets-moi de la porter à nouveau, mère !
 Nur noch den Sommer lang.
Seulement encore cet été.  
Ob ich nun vierzehn zähle oder fünfzehn, dies Bußgewand wird mir immer noch recht sein. 
Que j’ai quatorze ou quinze ans, ce sac sera toujours bien pour moi.
– Heben wir’s auf bis zu meinem nächsten Geburtstag;
– Nous la mettrions de côté pour mon prochain anniversaire ;
jetzt würd’ ich doch nur die Litze heruntertreten.
maintenant je ne pourrais que marcher sur ses coutures.








Frau Bergmann
Ich weiß nicht, was ich sagen soll.
Je ne sais pas quoi dire.
Ich würde dich ja gerne so behalten, Kind, wie du gerade bist. 
Je voudrais te garder ainsi, mon enfant, comme tu es maintenant.

Andere Mädchen sind stakig und plump in deinem Alter.
D’autres filles sont des potiches à ton âge.
Du bist das Gegenteil.
Tu es tout le contraire.
– Wer weiß, wie du sein wirst, wenn sich die andern entwickelt haben.
– Qui sait comment tu seras quand les autres auront grandi.

Wendla
Wer weiß
Qui sait
 – vielleicht werde ich nicht mehr sein.
– peut-être que je ne serai pas !

Frau Bergmann
Kind, Kind, wie kommst du auf die Gedanken!
Mon enfant, mon enfant, comment te viennent de si vilaines pensées !

Wendla
Nicht, liebe Mutter;
Non, chère mère ;
nicht traurig sein!
Ne sois pas triste !

Frau Bergmann
sie küssend
elle l’embrasse
Mein einziges Herzblatt!
Mon unique fortune !

Wendla
Sie kommen mir so des Abends, wenn ich nicht einschlafe.
Elles arrivent le soir, quand je ne suis pas endormie.
Mir ist gar nicht traurig dabei, und ich weiß, daß ich dann um so besser schlafe.
Je ne suis pas triste, car je sais que je dors beaucoup mieux ensuite.
– Ist es sündhaft, Mutter, über derlei zu sinnen?
– Est-ce un péché, mère, de rêver ainsi ?

Frau Bergmann
Geh denn und häng das Bußgewand in den Schrank!
Va accrocher ce sac dans le placard !
Zieh in Gottes Namen dein Prinzeßkleidchen wieder an!
Remets à nouveau ta robe de petite princesse !
Ich werde dir gelegentlich eine Handbreit Volants unten ansetzen.
J’y ajouterai quand même quelques pouces de ruban.

Wendla
das Kleid in den Schrank hängend
accrochant la robe dans l’armoire
Nein, da möcht’ ich schon lieber gleich vollends zwanzig sein…!
Ah non ! là je préférerais avoir mes vingt ans révolus…!

Frau Bergmann
Wenn du nur nicht zu kalt hast!
Si seulement tu ne prends pas trop froid !
– Das Kleidchen war dir ja seinerzeit reichlich lang; aber…
– La robe en effet, il y a quelques années, était bien longue ; mais …

Wendla
Jetzt, wo der Sommer kommt?
Maintenant que l’été arrive ?
– O Mutter, in den Kniekehlen bekommt man auch als Kind keine Diphtheritis!
– O Mère, aux genoux, aucun enfant n’attrape la diphtérie !
Wer wird so kleinmütig sein.
Que l’on manque de courage.
In meinen Jahren friert man noch nicht – am wenigsten an die Beine.
A mon âge, on ne peut pas geler – du moins au niveau des jambes. Wär’s etwa besser, wenn ich zu heiß hätte, Mutter?
Est-ce mieux si j’ai trop chaud, mère ?
– Dank’ es dem lieben Gott, wenn sich dein Herzblatt nicht eines Morgens die Ärmel wegstutzt und dir so zwischen Licht abends ohne Schuhe und Strümpfe entgegentritt!
– Merci à Dieu bienveillant, si ta bien-aimée n’arrive pas un matin les manches raccourcies et ne rentre à la lumière de la nuit sans chaussures et sans chaussettes !
– Wenn ich mein Bußgewand trage, kleide ich mich darunter wie eine Elfenkönigin…
– Quand je porterai mon sac, je n’aurai rien en-dessous comme la reine des fées …
Nicht schelten, Mütterchen!
Ne me gronde pas, Mère !
  Es sieht’s dann ja niemand mehr.
Personne ne pourra le voir !

******************

Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps
Acte 1 Erster Akt
 Scène 1 Erste Szene

 

HENRIK IBSEN Œuvre Arbeid

LITTERATURE NORVEGIENNE
norsk litteratur




POESIE NORVEGIENNE
norsk poesi

Henrik IBSEN
20 mars 1828 Skien Norvège –  23 mai 1906 Oslo





 **

Edda Gabler

Drame en quatre actes
(1891)
Les insurmontables couleurs du chaos

Hedda est avant tout cette femme insatisfaite, « horriblement lâche » (Acte II),  et perdue. En se perdant, elle est cette femme qui entraînera les autres dans la déchéance, « le ridicule et la bassesse atteignent comme une malédiction tout ce que j’ai touché » (Acte IV).





******

Le Canard sauvage
(VILDANDEN)
Copenhague, 11 novembre 1884
Nationale Scene de Bergen
Le Mikado  du mensonge et de la vérité




le-canard-sauvage-vildanden-artgitato-henrik-ibsen

Dans Vildanden, nous avons d’abord la Volonté, la volonté de puissance, Vil. Rien n’est dû au hasard. Ce que va nous présenter Ibsen vient de l’homme non par innocence mais par le souhait d’avoir et de posséder, d’être et de paraître, de vouloir.

*********

Une Maison de Poupée

La METAMORHOSE  du MOINEAU
Et dukkehjem
(1879)
 Et dukkehjem Henrik Ibsen Une Maison de poupée

Dans ses notes d’Hedda Gebler, Ibsen notait que « hommes et femmes n’appartiennent pas au même siècle ». Nora ne sera jamais dans le même temps que son mari, l’avocat Torvald Helmer.

*******

POESIE

Med en vandlilje

Avec un Lys d’Eau

Se, min bedste, hvad jeg bringer ;
Vois, ma douce, ce que je t’apporte ;
blomsten  med de hvide vinger.
la fleur avec les blanches ailes.

 



 

 

La Plaza de Maria Pita A Coruña – La Corogne

La Plaza de Maria Pita A Coruña – La Corogne
Praza de María Pita
Galice – GaliciaGaliza

LA COROGNE
A Coruña
科伦纳
コラナ
Corunna
——

Photos Jacky Lavauzelle
*




  La Plaza de Maria Pita
LA COROGNE
A Coruña
コラナ
Corunna
科伦纳

LA COROGNE – A CORUÑA

María Pita
La Corogne 1560 – 1643 Cambre

A lutté contre la Marine Anglaise
dirigée par Francis Drake (1540 -1596)
Et sauva la ville de La Corogne
en 1589

La Plaza de Maria Pita
la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-1 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-2
El Palacio Municipal
1908-1912
la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-3
Plaques commémoratives
Bataille de La Corogne
contre Francis Drake
en 1589
la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-4 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-5 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-6 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-7 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-8 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-10 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-11 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-12 la-plaza-de-maria-pita-a-coruna-la-corogne-artgitato-14
*******
La Plaza de Maria Pita
*****

Discurso en defensa del talento de las mugeres, y de su aptitud para el gobierno, y otros cargos en que se emplean los hombres
de Josefa Amar y Borbón

En España tenemos el exemplo de Juliana de Cibo, que sirvió como soldado en la guerra de Granada contra los Moros; de María de Estrada, que militó en las tropas de Hernán Cortés; de María Zontano, que asistió en el exército destinado para la conquista de Argel, en tiempo de Carlos V.; y de María Pita, que tanto se señaló en el sitio que pusieron los Ingleses a la Coruña, omitiendo otras muchas, por no ser posible mencionarlas todas en tan corto volumen.

Zaragoza y Junio 5 de 1786. Josepha Amar.

***********

María Pita
derrota a los ingleses sobre los muros de la Coruña

En Galicia, Compostela comparte con Roma por guardar el sepulcro del Apóstol la veneración del Orbe Católico; una gallega, María Pita, derrota a los ingleses sobre los muros de la Coruña; y de la Universidad compostelana se forma aquella legión sagrada que con el nombre de batallón literario se cubre de gloria en cien hechos de armas atestiguados por la venerada bandera, que acribillada a balazos se guarda como reliquia inestimable en el centro universitario de Santiago. Castilla, patria del Cid, tierra hidalga por excelencia, cuna de Isabel la Católica, tiene la gloria de conseguir con Aragón la unidad política de España; alienta después a aquellos Padilla, Bravo, Maldonado y el obispo Acuña, paladines de la libertad frente al soberbio poder de Carlos de Austria, y da en 1808 el fiero grito de Independencia, lanzando a su heroico pueblo, con rugidos de león sobre los cañones de Murat. Y Andalucía, la hermosa Andalucía, la que fue mora siete siglos, es al entrar en la unidad de la patria y en la unidad de la fe, la que hace posible la empresa de Colón, y la que le despide en Huelva para el Nuevo Mundo; y es también la que en Cádiz nutre toda la vida nacional en la suprema crisis de principio de este siglo, y proclama la primera constitución española, afirmando la existencia de la nación entre las angustias de un cerco, sin hacer caso de las bombas francesas, con estoicismo sublime y soberano.
El Regionalismo
de Francisco Seco de Lucena
******

PUERTO DE A CORUÑA – LE PORT DE LA COROGNE

Puerto de A Coruña
Galice – GaliciaGaliza

PUERTO DE A CORUÑA
LA COROGNE
A Coruña
科伦纳
コラナ
Corunna
——

Photos Jacky Lavauzelle
*




 LE PORT DE LA COROGNE
PUERTO DE A CORUÑA
コラナ
Corunna
科伦纳

PUERTO DE A CORUÑA

puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-12 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-10 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-9 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-7 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-6 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-5 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-4 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-3 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-2 puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-1 a-coruna-la-corogne-artgitato-espagne-espana

**********

LA COROGNE AU XVIIIe SIECLE
A Coruña en el siglo XVIII

Los paquebotes del correo marítimo han contribuido notablemente, a fomentar el comercio de las Islas, y de Buenos Aires, desde el puerto de la Coruña, en el cual se halla establecido el navío de estos buques. Al mismo tiempo dan salida a algunos géneros, y frutos de la producción de Galicia, que antes no se conocían en Indias.
Les paquebots du courrier maritime ont contribué de manière significative à la promotion du commerce dans les îles, et à Buenos Aires, depuis le port de La Corogne. Dans le même temps, ils portaient des espèces et des fruits de la production de la Galice, qui étaient jusque-là inconnus en Inde.

Discurso sobre la educación popular sobre los artesanos y su fomento
de Pedro Rodríguez de Campomanes
(Asturias, 1723 – Madrid, 3 de febrero de 1802)

XIX
Del comercio exterior, y del que de España se hace a Indias, en particular
Du commerce extérieur et de ce que l’Espagne fait dans les Indes en particulier

**********

LA FLOTTE INVINCIBLE A LA COROGNE
dans
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE

L’extrait de Strype se réduit à ceci, que la flotte invincible composoit 130 vaisseaux de 57868 tonneaux, 19295 soldats, 8450 matelots, 2088 esclaves, & 2630 grandes pieces d’artillerie de bronze de toute espece, sans compter 20 caravelles pour le service de l’armée navale, & 10 vaisseaux d’avis à 6 rames. Cette flotte, avant que de sortir du port de Lisbonne, coûtoit déjà au roi d’Espagne plus de 36 millions de France, évaluation de ce tems-là ; je ne dis pas évaluation de nos jours.

Le duc de Médina-Celi fit voile de l’embouchure du Tage avec cette belle flotte en 1588, & prit sa route vers le Nord. Elle essuya une premiere tempête qui écarta les vaisseaux les uns des autres, ensorte qu’ils ne purent se rejoindre ensemble qu’à la Corogne. Elle en partit le 12 Juillet, & entra dans le canal à la vûe des Anglois, qui la laisserent passer.

Le Blond, Bellin, Jaucourt
L’Encyclopédie
Première Edition
1751
Tome 6
pp. 879-880

***********

PUERTO DE A CORUÑA
LE PORT DE LA COROGNE

Acisclo Manzano : Homenaje a Balmis – Hommage à Balmis – A CORUÑA – 2003

Acisclo Manzano
homenaje a Balmis
Galice – GaliciaGaliza


acisclo-manzano-homenaje-a-balmis-hommage-a-balmis-a-coruna-2003-artgitato-1

Acisclo Manzano
LA COROGNE
A Coruña
科伦纳
コラナ
Corunna
——

Photos Jacky Lavauzelle
*




 Acisclo Manzano
homenaje a Balmis
hommage à Balmis
2003
LA COROGNE
A Coruña
コラナ
Corunna
科伦纳

LA COROGNE – A CORUÑA

Escultura de Acisclo Manzano por la que A Coruña rinde homenaje a Balmis. Inaugurada en el año 2003 en el Paseo del Parrote.
Sculpture d’Acisclo Manzano
La Corogne rend hommage à Balmis
La sculpture a été inaugurée en 2003 sur le Paseo del Parrote de La Corogne

Acisclo Manzano Freire nace en Orense en 1940
Acisclo Manzano est né à Orense (Ourense) en 1940

********

Francisco Javier Balmis
vacuna de la viruela
vaccin de la variole
Alicante, 2 de diciembre de 1753 – Madrid, 12 de febrero de 1819
2 décembre 1753 – 12 février 1819

************

Homenaje a Balmis
Hommage à Balmis

 a los niños huérfanos que partieron en la expedición
Balmis et les neuf orphelins qui partirent dans son expédition

acisclo-manzano-homenaje-a-balmis-hommage-a-balmis-a-coruna-2003-artgitato-1 acisclo-manzano-homenaje-a-balmis-hommage-a-balmis-a-coruna-2003-artgitato-3 acisclo-manzano-homenaje-a-balmis-hommage-a-balmis-a-coruna-2003-artgitato

**********

BALMIS A LA TÊTE
D’UNE EXPEDITION ESPAGNOLE

Juan Valera es tan de carne y hueso como el Sr. D. Manuel J. Quintana, el cual admito que es un monumento nacional, pero a condición de que se me conceda que es un monumento monolítico, de una sola pieza y sin juegos. Admito que un hombre sea sincero, sintiendo el furor pimpleo en vista de que una expedición española va a propagar la vacuna en América bajo la dirección de D. Francisco Balmis. Pero admítase también que puede ser sincero el poeta que quiere asuntos nuevos y formas nuevas, y busca y rebusca y encuentra algo original e inaudito en sus pensares de pensares, como dice doña Emilia Pardo de Bazán; en su espíritu y en su temperamento de artista refinado, nacido en el centro de una sociedad compleja, riquísima en experiencia, que tiene el cerebro excitadísimo por grandes gastos nerviosos y que ve más que vio nunca el mundo y siente especies de dolores, sino nuevos, renovados y complicados hasta lo infinito.

Mezclilla
 Baudelaire
de Leopoldo Alas

LA COROGNE – A CORUÑA – 科伦纳 – コラナ – Corunna

Galice – GaliciaGaliza
a-coruna-la-corogne-artgitato-espagne-espana

LA COROGNE
A Coruña
科伦纳
コラナ
Corunna
——

Photos Jacky Lavauzelle
*




  LA COROGNE
A Coruña
コラナ
Corunna
科伦纳

LA COROGNE – A CORUÑA

**

Ánimas
Monumento dedicado a la Virgen del Carmen

Monument dédié à la Vierge du Carmen

la-virgen-del-carmen-a-coruna-la-vierge-du-carmen-la-corogne-artgitato-3para consuelo del pueblo sufrido
pour consoler ceux qui souffrent

**

Acisclo Manzano
Homenaje a Balmis
Hommage à Balmis
2003
acisclo-manzano-homenaje-a-balmis-hommage-a-balmis-a-coruna-2003-artgitato

**

Puerto de La Coruña
Le Port de La Corogne

puerto-de-a-coruna-le-port-de-la-corogne-artgitato-6

**

paseo-maritimo-alcalde-francisco-vazquez-a-coruna-la-corogne-artgitato
**

Praza do Humor

LA COROGNE – A CORUÑA

******

DEFINITION DE LA COROGNE
DANS
LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
DE 1751

COROGNE (la), Géogr. mod. ville maritime d’Espagne, en Galice, avec un port très-commode. Long. 9. 20. lat. 43. 20.

L’Encyclopédie, 1re éd.
1751
Tome 4
p. 259

*******************

ARBRE
de Guillaume Apollinaire
(extrait)

Elle pousse entre les bouleaux de la Finlande

Ce beau nègre en acier

La plus grande tristesse
C’est quand tu reçus une carte postale de La Corogne

Le vent vient du couchant
Le métal des caroubiers
Tout est plus triste qu’autrefois
Tous les dieux terrestres vieillissent
L’univers se plaint par ta voix
Et des êtres nouveaux surgissent
Trois par trois

Guillaume Apollinaire
Arbre
Calligrammes
Poèmes de la paix et de la guerre
1913-1916
NRF, 1918
pp. 32-34

***************

LES MOUSQUETAIRES
&
LA COROGNE

Tout l’équipage faisait silence.

Cinq minutes après, le commandant appela le lieutenant en second, qui remonta aussitôt, en ordonnant de mettre le cap sur la Corogne.

Pendant qu’on exécutait l’ordre donné, Aramis reparut sur le pont et vint s’asseoir contre le bastingage.

La nuit était arrivée, la lune n’était point encore venue, et cependant Aramis regardait opiniâtrement du côté de Belle-Isle. Yves s’approcha alors du commandant, qui était revenu prendre son poste à l’arrière, et, bien bas, bien humblement :

— Quelle route suivons-nous donc, capitaine ? demanda-t-il.

— Nous suivons la route qu’il plaît à Monseigneur, répondit l’officier.

Aramis passa la nuit accoudé sur le bastingage.

Yves, en s’approchant de lui, remarqua, le lendemain, que cette nuit avait dû être bien humide, car le bois sur lequel s’était appuyée la tête de l’évêque était trempé comme d’une rosée.

Qui sait ! cette rosée, c’était peut-être les premières larmes qui fussent tombées des yeux d’Aramis !

Quelle épitaphe eût valu celle-là, bon Porthos ?

Alexandre Dumas
Le Vicomte de Bragelonne
Michel Lévy frères
1876
pp. 782-784

**************************

 LA COROGNE
dans
Les Fragments des mémoires
du colonel Vigo-Roussillon

La Guerre d’Espagne
1891

Le 21 décembre, la division partit de nuit, et fut bivouaquer, avec la garde impériale, près du village de Las-Rosas. On disait que l’empereur avait appris que les Anglais, qui, depuis la convention de Cintra, occupaient Lisbonne, avaient reçu des renforts importans ; que d’autres débarquemens avaient eu lieu à l’embouchure du Mondégo et à la Corogne ; que ces détachemens réunis avaient formé une armée anglaise de plus de 30,000 hommes, servant de réserve aux insurrections portugaise et espagnole ; qu’elle avait rallié les troupes battues et s’avançait avec elles en Espagne.

Le 27, marchant sur Benavente, nous passâmes le Duero à Tordesillas. Le 31 décembre, à Castrogonzalès, notre avant-garde atteignit l’arriôre-garde des Anglais, que nous suivions depuis plusieurs jours et qui se dirigeaient vers la Corogne, dans l’espoir de s’y rembarquer. Cinq cents chasseurs à cheval de la garde impériale, qui avaient passé l’Elza à la nage, furent surpris par 3,000 hommes de cavalerie anglaise. Ils durent revenir par le même chemin après avoir été assez maltraités. Leur colonel, M. Lefebvre-Desnouettes, fut fait prisonnier, par les Anglais, dans cette échauffourée.

Les Anglais avaient espéré surprendre, à Burgos, le 24 décembre, le corps du maréchal Soult, qu’ils savaient isolé. C’était un appât que leur avait tendu l’empereur et auquel ils avaient mordu. Mais ils avaient appris, vingt-quatre heures trop tôt, l’approche de l’empereur avec les corps du maréchal Ney et la garde. Les Anglais s’étaient arrêtés tout court, le 24, à Carrion, et ils avaient commencé le lendemain, vers la Corogne, une retraite que leurs habitudes et la nature du pays ne leur permettaient que d’effectuer très lentement.

On sait que le maréchal Soult laissa échapper les Anglais. Cependant l’empereur avait augmenté son corps de celui de Junot et avait mis à sa disposition le corps du maréchal Ney. Soult poursuivait ainsi 20,000 Anglais, déjà dans le plus grand désordre, avec 30,000 Français excellens. L’armée de sir John Moore courait les plus grands dangers, puisqu’elle arriva à la Corogne plusieurs jours avant la flotte qui devait la recueillir. Le maréchal Soult avait perdu trois jours à Lugo, quatre jours devant la Corogne, sans oser attaquer les Anglais. Ils s’échappèrent.

….

Le maréchal Soult marchait de Vigo sur Oporto. Le général Moore, tué à la Corogne, avait été remplacé dans le commandement des troupes anglaises, en Portugal, par sir Arthur Wellesley (depuis lord Wellington). Ce nouveau général avait organisé une armée anglo-portugaise, rallié les armées espagnoles, et remontait la vallée du Tage.

Anonyme
La Guerre d’Espagne
Fragments des mémoires du colonel Vigo-Roussillon
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 106
1891
pp. 127-157

LA VIRGEN DEL CARMEN A CORUÑA – LA VIERGE DU CARMEN LA COROGNE – Suso León

Monumento dedicado a la Virgen del Carmen
Galice – GaliciaGaliza

Ánimas
LA COROGNE
A Coruña
科伦纳
コラナ
Corunna
——

Photos Jacky Lavauzelle
*




 Monumento dedicado a la
Virgen del Carmen
Suso León
2008
LA COROGNE
A Coruña
コラナ
Corunna
科伦纳

Monument dédié à la Vierge du Carmen
patronne des pêcheurs
2008

«LA VIRGEN DEL CARMEN»
para consuelo del pueblo sufrido
pour consoler ceux qui souffrent

****

Sculpteur – Escultor
Suso León

« Un artista inclasificable y anárquico,  las creaciones de Suso León nacen de la voluntad de hacer obra formalmente libre. »
« Un artiste inclassable et anarchiques, les créations de Suso León découlent de la volonté de faire un travail formellement libre. »
(trad. J.L.)
in
http://www.susoleon.com/

*****

Coût – Costo
180.000 € [30 millions de pesetas]

*****

A l’initiative
La initiativa
Cofradía del Carmen y de la Aurora

fue bendecido por el arzobispo de Santiago, Julián Barrio
Le monument fut béni par l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle, Julian Barrio

la-virgen-del-carmen-a-coruna-la-vierge-du-carmen-la-corogne-artgitato-1

Todos los que conocemos el monte sabemos que la Virgen del Carmen es una trabajadora incansable.
Tous ceux qui connaissent la montagne savent que la Vierge du Carmen est un infatigable travailleur.

Muchas veces, un devoto se cura de alguna enfermedad incurable, y entonces lleno de admiración exclama: « ¡Un milagro de la Virgen del Carmen! ».
Souvent, un dévot qui guérit d’une maladie incurable, rempli d’admiration s’exclame : « Un miracle de la Vierge du Carmen ! »

Pero el devoto ignora que la Virgen del Carmen ha tenido que trabajar intensamente para poder curar el cuerpo enfermo.
Mais le dévot sait bien que la Vierge du Carmen a dû travailler dur pour soigner ce corps malade.

Otras veces un devoto se ha salvado de morir trágicamente, lleno de admiración exclamó: « ¡Un milagro! ». Pero el devoto ignora el esfuerzo supremo, el enorme sacrificio, la magnitud del trabajo que a la Virgen del Carmen le ha tocado realizar.
Parfois, un dévot a été sauvé d’une mort tragique, plein d’admiration il s’exclame : « Un miracle ! » Mais ce que le dévot ignore c’est l’effort suprême, l’énorme sacrifice, l’ampleur de l’œuvre que la Vierge du Carmen a eu à réaliser.

El Libro de la Virgen del Carmen:
 CAPÍTULO VI: MILAGROS DE LA VIRGEN DEL CARMEN
de Samael Aun Weor
Traduction Jacky Lavauzelle

la-virgen-del-carmen-a-coruna-la-vierge-du-carmen-la-corogne-artgitato-2

Vamos a relatar algunos milagros de la Virgen del Carmen:
Nous relaterons quelques miracles de la Vierge du Cramen :

1º) Alfredo Bello, se salvó de morir ahogado en una goleta, implorando a la Virgen del Carmen; navegaba Alfredo Bello en la zona del Canal de Panamá hacia la ciudad de Barranquilla, cuando la goleta estalló. Se hundió la nave entre las olas embravecidas del mar. No se veía sino cielo y agua, ni un rayo de esperanza y Alfredo Bello agarrado a un mísero tablón, imploraba a la Virgen del Carmen. Así se salvó el hombre; recibió auxilio a tiempo y lleno de admiración exclamó: « ¡Un milagro! ».
[Sauvetage d’Alfredo Bello après que son navire eu chaviré dans la zone du Canal de Panama ; il trouva une planche sur laquelle il eût la vie sauve (JL)]

El Libro de la Virgen del Carmen:
 CAPÍTULO VI: MILAGROS DE LA VIRGEN DEL CARMEN
de Samael Aun Weor

la-virgen-del-carmen-a-coruna-la-vierge-du-carmen-la-corogne-artgitato-3

********

LA POPULARITE DE LA
VIERGEN DEL CARMEN
EN ESPAGNE

« L’impression dont l’aspect de cette fosse saisissait ceux qui étaient debout sur ses bords se traduisait par mille dévotes éjaculations.

Vierge del Carmen ! — Vierge del Pilar ! — San-Francisco ! — San-Diego ! — San-Antonio ! s’écriait chacun, selon sa dévotion en l’une de ces vierges ou l’un de ces saints dont la popularité se balance à Madrid. »

Les Cimetières de Madrid
Revue des Deux Mondes
1835 – tome 1
Lord Feeling (Antoine Fontaney)

*************
Monumento dedicado a la Virgen del Carmen