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ROMANCES SANS PAROLES Paul VERLAINE (1874)

POESIE FRANCAISE
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

Paul_Verlaine_signature_svg

PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES

1874

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

ROMANCES SANS PAROLES

ARIETTES OUBLIEES

I
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
II
Je devine, à travers un murmure,
Le contour subtil des voix anciennes
III
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
IV
Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses
De cette façon nous serons bien heureuses
V
Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
VI
C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord sous l’œil même du guet
VII
Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
VIII
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
IX
L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,

1 Ariettes Oubliées Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

*

PAYSAGES BELGES

WALCOURT
Briques et tuiles,
Ô les charmants

CHARLEROI
Dans l’herbe noire
Les Kobolds vont.

BRUXELLES, SIMPLES FRESQUES
I
La fuite est verdâtre et rose
Des collines et des rampes,

II
L’allée est sans fin
Sous le ciel, divin

BRUXELLES, CHEVAUX DE BOIS
Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,

MALINES
Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin

Paysages Belges Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

************

BIRDS IN THE NIGHT

Vous n’avez pas eu toute patience,
Cela se comprend par malheur, de reste ;

Birds in the night Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

******************

AQUARELLES

*

GREEN

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.

SPLEEN

Les roses étaient toutes rouges
Et les lierres étaient tout noirs.

STREETS
I

Dansons la gigue !

STREETS
II

Ô la rivière dans la rue !
Fantastiquement apparue

 CHILD WIFE

Vous n’avez rien compris à ma simplicité,
Rien, ô ma pauvre enfant !

A POOR YOUNG SHEPHERD

J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.

BEAMS

Elle voulut aller sur les flots de la mer,
Et comme un vent bénin soufflait une embellie,

Aquarelles Green Spleen Streets Child Wife A Poor Young Shepherd Beams Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890

ARIETTES OUBLIEES PAUL VERLAINE – Romances sans paroles (1872)

POESIE FRANCAISE
ARIETTES OUBLIEES
ROMANCES SANS PAROLES (Edition Vanier – 1902)

Paul_Verlaine_signature_svg

PAUL VERLAINE
1844-1896

Oeuvre de Paul Verlaine Artgitato Frédéric_Bazille_-_Portrait_de_Paul_Verlaine_comme_une_Troubadour

Portrait de Paul Verlaine en troubadour
Frédérique Bazille
1868
Museum of Art – Dallas

 

*

Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES
ARIETTES OUBLIEES

1872

PAUL VERLAINE Son Oeuvre Texte Poésie Artgitato

Tableaux et Caricatures
Gustave Courbet – Eugène Carrière – Frédérique Bazille
Paterne Berrichon – Félix Vallotton – Félix Régamey

*

Ariettes Oubliées Romances sans paroles Paul Verlaine Mikhaïl Vroubel Démon assis 1890
Mikhaïl Vroubel Démon Assis 1892

ROMANCES SANS PAROLES
ARIETTES OUBLIEES

I

Le vent dans la plaine
Suspend son haleine.
Favart

C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est, vers les ramures grises,
Le chœur des petites voix.
Ô le frêle et frais murmure !
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l’herbe agitée expire…
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.
Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante,
C’est la nôtre, n’est-ce pas ?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas ?

Ariettes oubliées
II

Je devine, à travers un murmure,
Le contour subtil des voix anciennes
Et dans les lueurs musiciennes,
Amour pâle, une aurore future !
Et mon âme et mon cœur en délires
Ne sont plus qu’une espèce d’œil double
Où tremblote à travers un jour trouble
L’ariette, hélas ! de toutes lyres !
Ô mourir de cette mort seulette
Que s’en vont, cher amour qui t’épeures
Balançant jeunes et vieilles heures !
Ô mourir de cette escarpolette !

Ariettes oubliées
III

Il pleut doucement sur la ville.
(Arthur Rimbaud.)

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine !

Ariettes oubliées
IV

Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses
De cette façon nous serons bien heureuses
Et si notre vie a des instants moroses,
Du moins nous serons, n’est-ce pas ? deux pleureuses.
Ô que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes,
À nos vœux confus la douceur puérile
De cheminer loin des femmes et des hommes,
Dans le frais oubli de ce qui nous exile !
Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles
Éprises de rien et de tout étonnées,
Qui s’en vont pâlir sous les chastes charmilles,
Sans même savoir qu’elles sont pardonnées.

Ariettes oubliées
V

Son joyeux, importun d’un clavecin sonore.
(Pétrus Borel)

Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu’avec un très léger bruit d’aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir, longtemps parfumé d’Elle.
Qu’est-ce que c’est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux chant badin ?
Qu’as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?

Ariettes oubliées
VI

C’est le chien de Jean de Nivelle
Qui mord sous l’œil même du guet
Le chat de la mère Michel ;
François-les-bas-bleus s’en égaie.
La Lune à l’écrivain public
Dispense sa lumière obscure
Où Médor avec Angélique
Verdissent sur le pauvre mur.
Et voici venir La Ramée
Sacrant en bon soldat du Roy.
Sous son habit blanc mal famé,
Son cœur ne se tient pas de joie,
Car la boulangère… — Elle ? — Oui dam !
Bernant Lustucru, son vieil homme,
A tantôt couronné sa flamme…
Enfants, Dominus vobiscum !
Place ! en sa longue robe bleue
Toute en satin qui fait frou-frou,
C’est une impure, palsembleu !
Dans sa chaise qu’il faut qu’on loue
Fût-on philosophe ou grigou,
Car tant d’or s’y relève en bosse
Que ce luxe insolent bafoue
Tout le papier de monsieur Loss !
Arrière ! robin crotté ! place,
Petit courtaud, petit abbé,
Petit poète jamais las
De la rime non attrapée !
Voici que la nuit vraie arrive…
Cependant jamais fatigué
D’être inattentif et naïf
François-les-bas-bleus s’en égaie.

Ariettes oubliées
VII

Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.
Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s’en soit allé.
Bien que mon cœur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme.
Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon cœur s’en soit allé.
Et mon cœur, mon cœur trop sensible
Dit à mon âme : Est-il possible,
Est-il possible, — le fût-il, —
Ce fier exil, ce triste exil ?
Mon âme dit à mon cœur : Sais-je
Moi-même, que nous veut ce piège
D’être présents bien qu’exilés,
Encore que loin en allés ?

Ariettes oubliées
VIII

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Ariettes oubliées
IX

Le rossignol qui du haut d’une branche se regarde dedans, croit être tombé dans la rivière. Il est au sommet d’un chêne et toute-fois il a peur de se noyer.
Cyrano de Bergerac

L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.
Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées !

Œuvres de Paul Verlaine
 


ROMANCES SANS PAROLES
ARIETTES OUBLIEES

1872

ERLEBNIS HUGO VON HOFMANNSTHAL – EXPERIENCE

La Poésie de Hugo von Hofmannsthal
Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal
Erlebnis Hugo von Hofmannsthal



Littérature Allemande
Deutsch Literatur

Hugo von Hofmannsthal
Vienne 1874-1929 Rodaun
Gedichte Hugo von Hofmannsthal Poésie Poème Poesie Artgitato Les Poèmes de Hofmannsthal Artgitato




Expérience

Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal

 

Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

ERLEBNIS

Traduction Jacky Lavauzelle

****
Erlebnis hugo von hofmannsthal Expérience ArtgitatoTempête de neige en mer 1842 Londres Tate Britain

William Turner
Tempête de neige en mer 1842

****

Mit silbergrauem Dufte war das Tal
La vallée se colorait d’un gris-argent
Der Dämmerung erfüllt, wie wenn der Mond
Crépusculaire, comme si la lune
Durch Wolken sickert. Doch es war nicht Nacht.
Pénétrait les nuages. Mais ce n’était pas la nuit.
Mit silbergrauem Duft des dunklen Tales
Dans ce gris argenté des contes noirs
Verschwammen meine dämmernden Gedanken,
Vagabondaient mes pensées sombres,
Und still versank ich in dem wehenden,
Et en silence, je nageais dans l’ondulation,
Durchsichtigen Meere und verließ das Leben.
De la mer transparente et je laissai la vie.
Wie wunderbare Blumen waren da.
Combien de merveilleuses fleurs se trouvaient là,
Mit Kelchen dunkelglühend! Pflanzendickicht,
Sombres incandescences des corolles ! Bouquet floral
Durch das ein gelbrot Licht wie von Topasen
D’une lumière dorée de topaze
In warmen Strömen drang und glomm. Das Ganze
Dans des courants chauds pénétrés et protégés. Tout
War angefüllt mit einem tiefen Schwellen
Se remplissait dans les profondeurs assoupies
Schwermütiger Musik. Und dieses wußt ich,
D’une musique mélancolique. Et je connaissais ça,
Obgleich ichs nicht begreife, doch ich wußt es:
Bien que ne comprennant pas, mais je le savais :
Das ist der Tod. Der ist Musik geworden,
C’était la mort. Elle était musique,
Gewaltig sehnend, süß und dunkelglühend,
Puissant désir, douce et sombre,
Verwandt der tiefsten Schwermut.
Parente de la plus profonde tristesse.

  Aber seltsam!
Quelle étrangeté !

Ein namenloses Heimweh weinte lautlos
Une nostalgie sans nom inondait silencieusement
In meiner Seele nach dem Leben, weinte,
Mon âme après la perte de la vie, pleurant,
Wie einer weint, wenn er auf großem Seeschiff
Comme pleure celui qui prend la grande mer
 Mit gelben Riesensegeln gegen Abend
Avec sa voile géante dorée vers le soir
Auf dunkelblauem Wasser an der Stadt,
Sur l’eau bleu foncé devant la ville,
Der Vaterstadt, vorüberfährt. Da sieht er
Sa ville natale, passant. Là, il voit
Die Gassen, hört die Brunnen rauschen, riecht
Les rues, entend le bruit des fontaines, il sent
Den Duft der Fliederbüsche, sieht sich selber,
L’odeur de lilas, et se revoit,
 Ein Kind, am Ufer stehn, mit Kindesaugen,
Enfant sur le rivage, debout, avec ses yeux d’enfant,
Die ängstlich sind und weinen wollen, sieht
Le regard inquiet et désirant pleurer, voyant
Durchs offene Fenster Licht in seinem Zimmer –
Par la lumière de la fenêtre ouverte de sa chambre –
Das große Seeschiff aber trägt ihn weiter,
Mais le grand navire le porte au-loin,
  Auf dunkelblauem Wasser lautlos gleitend
Sur l’eau bleu foncé glissant silencieusement
Mit gelben, fremdgeformten Riesensegeln.
Avec ses étranges voiles dorées.

 

*********************

 Erlebnis Hugo von Hofmannsthal

LA POESIE D’Hugo von Hofmannsthal – Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

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Ballade des äußeren Lebens Hugo von Hofmannsthal Ballade de la Vie Extérieure

La Poésie de Hugo von Hofmannsthal
Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal
Ballade des äußeren Lebens Hofmannsthal



Littérature Allemande
Deutsch Literatur

Hugo von Hofmannsthal
Vienne 1874-1929 Rodaun
Gedichte Hugo von Hofmannsthal Poésie Poème Poesie Artgitato Les Poèmes de Hofmannsthal Artgitato




Ballade de la Vie Extérieure

Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal

Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

Ballade des äußeren Lebens

Traduction Jacky Lavauzelle

****

Ballade des äußeren Lebens Ballade de la Vie Extérieure Hugo von Hofmannsthal Artgitato Vanité de Philippe de Champaigne 1602 1674

Vanité
Philippe de Champaigne

 

Und Kinder wachsen auf mit tiefen Augen,
Et les enfants grandissent avec des regards profonds,
  die von nichts wissen, wachsen auf und sterben,
qui ne connaissent rien, ils grandissent et meurent,
  und alle Menschen gehen ihre Wege.
et tous les gens vont leur chemin.

*

Und süße Früchte werden aus den herben
Et si la douceur des fruits provient de l’amer,
und fallen nachts wie tote Vögel nieder
ils tombent la nuit comme des oiseaux morts
und liegen wenig Tage und verderben.
et gisent quelques jours et pourissent.

*

Und immer weht der Wind, und immer wieder
Et toujours le vent qui souffle et toujours
 vernehmen wir und reden viele Worte
nous entendons et nous prononçons tant de mots
 und spüren Lust und Müdigkeit der Glieder.
et ressentons le plaisir et la fatigue de nos membres.

*

Und Straßen laufen durch das Gras, und Orte
Et les routes faufilent dans l’herbe, et des lieux
sind da und dort, voll Fackeln, Bäumen, Teichen,
sont ici et là, pleins de torches, d’arbres, d’étangs,
und drohende, und totenhaft verdorrte…
menaçants, et flétris comme morts…

*

Wozu sind diese aufgebaut? Und gleichen
Pourquoi sont-ils faits ? Et même
einander nie ? Und sind unzählig viele ?
sont-ils là ? Et sont-ils innombrables ?
Was wechselt Lachen, Weinen und Erbleichen?
Pourquoi passer du rire aux pleurs et à la pâleur ?

*

Was frommt das alles uns und diese Spiele,
A quoi bon tous ça et ces jeux,
 die wir doch groß und ewig einsam sind
nous qui sommes grands et solitaires pour toujours
 und wandernd nimmer suchen irgend Ziele ?
et qui marchons sans chercher de but ?

*

Was frommt’s, dergleichen viel gesehen haben?
A quoi bon, tout ce que l’on a vu ?
Und dennoch sagt der viel, der « Abend  » sagt,
Et pourtant, qui dit « Soir » dit
 ein Wort, daraus Tiefsinn und Trauer rinnt
un mot, qui possède tant de profondeur et de tristesse
   wie schwerer Honig aus den hohlen Waben.
comme ce miel lourd d’un nid d’abeille creux.

 

*********
Ballade des äußeren Lebens

La poésie de Hugo von Hofmannsthal – Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

La Poésie de Hugo von Hofmannsthal
Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal



Littérature Allemande
Deutsch Literatur

Hugo von Hofmannsthal
Vienne 1874-1929 Rodaun
Gedichte Hugo von Hofmannsthal Poésie Poème Poesie Artgitato Les Poèmes de Hofmannsthal Artgitato




Français -Allemand

Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal

 

Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

Französisch – Deutsch

Traduction Jacky Lavauzelle

****

Ballade des äußeren Lebens
Ballade de la vie extérieure

Und Kinder wachsen auf mit tiefen Augen,
Et les enfants grandissent avec des regards profonds,
  die von nichts wissen, wachsen auf und sterben,
qui ne connaissent rien, ils grandissent et meurent,

Ballade des äußeren Lebens Ballade de la Vie Extérieure Hugo von Hofmannsthal Artgitato Vanité de Philippe de Champaigne 1602 1674

*

Die Beiden
Les Deux

Sie trug den Becher in der Hand
Elle portait la coupe dans la main
– Ihr Kinn und Mund glich seinem Rand –,
– Le menton et la bouche semblables à son bord –

Die Beiden Hugo von Hofmannsthal Les Deux Artgitato Poésie Alfred De Dreux Portrait du Comte Alfred de Montgomery

*

Erlebnis
Expérience

Mit silbergrauem Dufte war das Tal
La vallée se colorait d’un gris-argent
Der Dämmerung erfüllt, wie wenn der Mond
Crépusculaire, comme si la lune

Erlebnis hugo von hofmannsthal Expérience ArtgitatoTempête de neige en mer 1842 Londres Tate Britain

*

Die Töchter der Gärtnerin
Les Filles du Jardinier

Die eine füllt die großen Delfter Krüge,
  Elles remplissent les grandes cruches de Delft,
Auf denen blaue Drachen sind und Vögel,
Décorées de dragons et d’oiseaux bleus,

***

*********************
Hugo von Hofmannsthal

**************
HOFMANNSTHAL
PAR STEFAN ZWEIG ET PAR ARTHUR SCHNITZLER

Hofmannsthal erschien in seinen kurzen Knabenhosen, etwas nervös und befangen, und begann zu lesen.
Hofmannsthal est apparu dans son pantalon court de garçon, un peu nerveux et coincé, et il commença à lire.
„Nach einigen Minuten“, erzählte mir Schnitzler, „horchten wir plötzlich scharf auf und tauschten verwunderte, beinahe erschrockene Blicke.
« Après quelques minutes, » Schnitzler me dit, « nous écoutions attentivement et échangions des regards étonnés, presque effrayés.
Verse solcher Vollendung, solcher fehlloser Plastik, solcher musikalischer Durchfühltheit, hatten wir von keinem Lebenden je gehört, ja seit Goethe kaum für möglich gehalten.
Des vers tellement parfaits, d’une si libre plasticité, remplis d’émotions intenses, nous n’en avions pas entendu parmi les poètes vivants, et nous imaginions cela presqu’impossible depuis Goethe. […]
“ Als Hofmannstahl endete, blieben alle stumm.
« Quand Hofmannsthal eut fini, tous restèrent silencieux.
„Ich hatte“, sagte mir Schnitzler, „das Gefühl, zum erstenmal im Leben einem geborenen Genie begegnet zu sein, und ich habe es in meinem ganzen Leben nie mehr so überwältigend empfunden.“
«J’ai eu», me dit Schnitzler, «le sentiment pour la première fois dans ma vie d’avoir rencontré un Génie né, et je ne l’ai, dans ma vie, jamais autant intensément ressenti « .

Stefan Zweig -1970
Die Welt von gestern
Erinnerungen eines Europäers
Frankfurt/M. : Fischer
Zweig 1970 : 46

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DIE BEIDEN HOFMANNSTHAL – LES DEUX- Poème d’Hugo von Hofmannsthal

La Poésie de Hugo von Hofmannsthal
Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal
Die Beiden Hofmannsthal



Littérature Allemande
Deutsch Literatur

Hugo von Hofmannsthal
Vienne 1874-1929 Rodaun
Gedichte Hugo von Hofmannsthal Poésie Poème Poesie Artgitato Les Poèmes de Hofmannsthal Artgitato




LES DEUX

Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal

Die Poesie von Hugo von Hofmannsthal

DIE BEIDEN

Traduction Jacky Lavauzelle

****

Die Beiden Hugo von Hofmannsthal Les Deux Artgitato Poésie Alfred De Dreux Portrait du Comte Alfred de Montgomery

Sie trug den Becher in der Hand
Elle portait la coupe dans la main
– Ihr Kinn und Mund glich seinem Rand –,
– Le menton et la bouche semblables à son bord –
So leicht und sicher war ihr Gang,
Aussi facile et sûre était sa démarche,
Kein Tropfen aus dem Becher sprang.
Pas une goutte de la coupe ne tomba.

*

So leicht und fest war seine Hand:
Aussi lumineuse et précise était sa main :
 Er ritt auf einem jungen Pferde,
Lui, était monté sur un jeune cheval,
Und mit nachlässiger Gebärde
Et d’un geste imperceptible
 Erzwang er, daß es zitternd stand.
Le stoppa, bien que frémissant.

*

Jedoch, wenn er aus ihrer Hand
Toutefois, lorsque de leurs mains
 Den leichten Becher nehmen sollte,
Ils se passèrent cette tasse légère,
So war es beiden allzu schwer:
Cela devenait trop difficile pour les deux :
 Denn beide bebten sie so sehr,
Car les deux tremblaient tellement,
Daß keine Hand die andre fand
Que pas une main ne trouva l’autre
Und dunkler Wein am Boden rollte.
Et que le sombre vin s’écoula sur le sol.

*********
DIE BEIDEN HOFMANNSTHAL

MIHAI EMINESCU Împărat şi proletar I – Empereur et Prolétaire I

România – textul în limba română
Mihai Eminescu

*http://artgitato.com/la-poesie-de-mihai eminescu-poezia-lui-mihai-eminescu/ JACKY LAVAUZELLE





TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE



http://artgitato.com/la-poesie-de mihai eminescu Trad Jacky Lavauzelle-poezia-lui-mihai-eminescu/http://artgitato.com/la-poesie-de-mihai eminescu Trad Jacky Lavauzelle-poezia-lui-mihai-eminescu/ Eminescu

Traduction – Texte Bilingue
Traducerea Text bilingvă


LITTERATURE ROUMAINE
POESIE ROUMAINE

Literatura Română
Romanian Poetry

Mihai Eminescu
1850 – 1889

poet roman
Poète Roumain

Empereur & Prolétaire
I

  Împărat şi proletar
I

1 decembrie 1874
1er décembre 1874

 

Pe bănci de lemn, în scunda tavernă mohorâtă,
Sur les bancs de bois, dans la profonde et basse taverne,
Unde pătrunde ziua printre fereşti murdare,
Les rayons du jour se fraient un passage à travers la crasse des fenêtres,
Pe lângă mese lunge, stătea posomorâtă,
Autour de la longue table, assis et triste
Cu feţe-ntunecoase, o ceată pribegită,
Aux faces sombres, une bande errante,
Copii săraci şi sceptici ai plebei proletare.
Enfants pauvres plébéiens et prolétaires.

Ah! – zise unul – spuneţi că-i omul o lumină
Ah! – Dit l’un – dire que  l’homme est une lumière
Pe lumea asta plină de-amaruri şi de chin?
Dans ce monde rempli d’amertumes et de tourments ?

***************
Împărat şi proletar
Mihai Eminescu
Empereur et Prolétaire
I

România – textul în limba română
Mihai Eminescu

*http://artgitato.com/la-poesie-de-mihai eminescu-poezia-lui-mihai-eminescu/ JACKY LAVAUZELLE

EMINESCU Împărat şi proletar Empereur et Prolétaire IV

România – textul în limba română
Mihai Eminescu
Eminescu Împărat şi proletar

EminescuEminescu

Traduction – Texte Bilingue
Traducerea Text bilingvă

Eminescu Împărat şi proletar
Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE ROUMAINE
POESIE ROUMAINE

Literatura Română
Romanian Poetry

MIHAI EMINESCU Împarat si proletar Empereure et Prolétaire Artgitato Gustave_Moreau_-_Phaeton,_1878

Mihai Eminescu
1850 – 1889

poet roman
Poète Roumain

Empereur & Prolétaire
IV

 Împărat şi proletar
IV

1 decembrie 1874
1er décembre 1874

Scânteie marea lină, şi placele ei sure
Lisse, la mer étincelle, et des plaques
Se mişc una pe alta ca pături de cristal
Se déplacent les unes sur les autres comme du cristal
Prin lunce prăvălite; din tainica pădure
Jusqu’à terre ; de la mystérieuse forêt
  Apare luna mare câmpiilor azure,
La lune apparaît dans les plaines d’azur,
Împlându-le cu ochiul ei mândru, triumfal.
Les dominant de son oeil fier et triomphant…

 

***************
Împărat şi proletar
Eminescu Împărat şi proletar
Empereur et Prolétaire
IV

MIHAI EMINESCU Împărat şi proletar III – Empereur et Prolétaire III

România – textul în limba română
Mihai Eminescu Empereur et Prolétaire III

EminescuEminescu

Traduction – Texte Bilingue
Traducerea Text bilingvă

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE ROUMAINE
POESIE ROUMAINE
MIHAI EMINESCU Împarat si proletar Empereure et Prolétaire Artgitato Gustave_Moreau_-_Phaeton,_1878

Literatura Română
Romanian Poetry

Mihai Eminescu
1850 – 1889

poet roman
Poète Roumain

Empereur et Prolétaire
III

  Împărat şi proletar
III

1 decembrie 1874
1er décembre 1874

Empereur et prolétaire
III

Parisul arde-n valuri, furtuna-n el se scaldă,
Brûle Paris dans les ondes, s’y baigne la tempête,
Turnuri ca facle negre trăsnesc arzând în vânt –
Des torches noires tournoient dans le vent –
 Prin limbile de flăcări, ce-n valuri se frământ,
En langues de flammes, se tordant dans les vagues,
Răcnete, vuiet de-arme pătrund marea cea caldă,
Cris, rugissements des armes pénétrant la mer de braise,
Evul e un cadavru, Paris – al lui mormânt.
Le siècle, un cadavre, Paris, un tombeau…

***************
Împărat şi proletar
Eminescu
Empereur et Prolétaire
III

MIHAI EMINESCU Împărat şi proletar II – Empereur et Prolétaire II

România – textul în limba română
Mihai Eminescu
Empereur et Prolétaire

EminescuEminescu

Traduction – Texte Bilingue
Traducerea Text bilingvă

Empereur et Prolétaire
Traduction Jacky Lavauzelle
MIHAI EMINESCU Împarat si proletar Empereure et Prolétaire Artgitato Gustave_Moreau_-_Phaeton,_1878


LITTERATURE ROUMAINE
POESIE ROUMAINE

Literatura Română
Romanian Poetry

Mihai Eminescu
1850 – 1889

poet roman
Poète Roumain

Empereur et Prolétaire
II

  Împărat şi proletar
II

1 decembrie 1874
1er décembre 1874

 

EMPEREUR ET PROLETAIRE
II

Pe malurile Senei, în faeton de gală,
En phaéton de gala, sur les rives de la Seine
Cezarul trece palid, în gânduri adâncit;
César va pâle, seul dans ses pensées ;
Al undelor greu vuiet, vuirea în granit
Des vagues lourdes de rugissement, tremblement du granit
A sute d-echipajuri, gândirea-i n-o înşală;
Sous de centaines équipages, ne le distrait pas ;
Poporul loc îi face tăcut şi umilit.
Le peuple rend les gens silencieux et humbles.

Zâmbirea lui deşteaptă, adâncă şi tăcută,
Intelligent, son sourire, profond, silencieux,
Privirea-i ce citeşte în suflete-omeneşti,
Un regard lisant dans les âmes,
Şi mâna-i care poartă destinele lumeşti,
Et cette main qui porte les destins du monde,
Cea grupă zdrenţuită în cale-i o salută.
Les groupes en haillons la saluent.
Mărirea-i e în taină legată de aceşti.
Sa gloire leur reste secrètement liée.

Convins ca voi el este-n nălţimea-i solitară
Il est convaincu que dans les hauteurs de sa solitude
Lipsită de iubire, cum că principiul rău,
Sans amour, telle que les principes du mal,
Nedreptul şi minciuna al lumii duce frâu;
Injustice et mensonge empoignent les rênes du monde ;
 Istoria umană în veci se desfăşoară,
L’histoire humaine jamais n’y déroge,
Povestea-i a ciocanului ce cade pe ilău.
Le marteau tombant sur l’enclume.

Şi el – el vârful mândru al celor ce apasă –
Et lui- pointe fière de ceux qui oppressent-
 
Salută-n a lui cale pe-apărătorul mut.
Salue dans son passage le muet défenseur.
De aţi lipsi din lume, voi cauza-ntunecoasă
Dans ce monde, manquant, vous, la cause ténébreuse
De răsturnări măreţe, mărirea-i radioasă,
Des grands bouleversements, l’apogée radieuse
Cezarul, chiar Cezarul de mult ar fi căzut.
De César, César-même aurait chuté.

Cu ale voastre umbre nimica crezătoare,
Par vos ombres qui ne croient plus en rien,
 Cu zâmbetu-vă rece, de milă părăsit,
Par vos masques de pitié froide,
Cu mintea de dreptate şi bine râzătoare,
Avec votre bon esprit et vos belles idées,
Cu umbra voastră numai, puteri îngrozitoare,
Avec seulement vos ombres, pouvoirs terrifiants,
La jugu-i el sileşte pe cei ce l-au urât.
Il oblige sous son joug ceux qui le haïssait.

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Împărat şi proletar
Eminescu
Empereur et Prolétaire
II