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LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS III-94 LES LUSIADES – Por esta causa o Reino governou

* Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-94 LES LUSIADES III-94
LITTERATURE PORTUGAISE





Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue




Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-94




OS LUSIADAS III-94
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 94
Strophe 94

III-94

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-94
LES LUSIADES III-94

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Sancho II de Portugal – « o Capelo » e « o Piedoso »
Sanche II de Portugal, dit le Pieux

« Por esta causa o Reino governou
« A cause de cela le royaume fut gouverné
O Conde Bolonhês, depois alçado
Par le Conte de Boulogne, avant d’être proclamé…

 

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Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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Luís Vaz de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-94 CAMOES LUSIADES III-94
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS VAZ DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

MA YUAN 马远 Le chant des premières pousses printanières foulées au pied

Le Chant des Premières Pouces Printanières Foulées au pied

*

 

Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO DE JACKY LAVAUZELLE




 

 




Chineses Paintings
中国画

  MALACCA
MELAKA

 

 Zheng He Duo Yun Xuan Art Gallery
郑和朵云轩
MALACCA – MELAKA 马六甲
MUSEE D’ART 艺术馆  

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CHINESES PAINTINGS
PEINTURES CHINOISES
EXHIBITION OF CHINESE FAMOUS PAINTING
MALACCA – MELAKA
中国画

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Ma Yuan
Qinsshan
1160 – 1225
马远
1160年-1225年
——–
DYNASTIE DES SONG DU SUD
1127–1279


《踏歌图》
Le Chant des Premières Pouces Printanières Foulées au pied
北京故宫博物院藏
Le Musée national du Palais
Gúolì Gùgōng Bówùyùan
Cité Interdite

 

Début du XIIIe siècle
Rouleau vertical
Encre et Couleurs sur Soie

Le Chant des Premières Pouces Printanières
Poème de Jacky Lavauzelle

Pointes de gris et impassibles vides
Lignes au-dessus des pierres
Dents acérées
Mâchoires d’ombres
Calme confus fracassé sur des mers de rochers
Une étendue sommeille dans le creux d’une feuille
L’homme naufragé
Dans l’immensité des gouffres
Dans une sourde mêlée d’insectes et de souffles
Surnage.
Pointes au-dedans du vide
Flots de pierres au-dessus des têtes
Bouches ouvertes en armures
Brisants dans l’attente des fracas
L’homme dans le large
S’écrase
Passe
Etranger
A quelques ondes des vides.

 

*
L’ODEUR DE LA MONTAGNE
de Renée Vivien

Le soir, désaltérant la soif de la campagne,
Coule, froidement vert comme un fleuve du Nord,
Et voici que descend l’odeur de la montagne.

Consolant la tristesse et ranimant l’effort,
La fraîcheur des sommets se répand dans la plaine.

On voit de loin, jetant des flammes sur les fleurs,
Le ver luisant et la luciole incertaine ;
Et la bruine déferle, éteignant les couleurs
Et noyant d’infini les pâles paysages.
L’or du couchant jaillit, tel le vin du pressoir,
Et s’attarde, empourpré, sur les divins visages

De l’Ombre et de la Mort, qui passent dans le soir…

Renée Vivien
L’Odeur de la Montagne
Évocations, Alphonse Lemerre, éditeur-  

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MAÎTRISE LOGIQUE DE SONG

La scène est pleine d’expression et déborde d’enseignement : L’Empereur, à demi étendu sur ce lit de repos, montre une bouche grave, un sourcil lourd de pensers philosophiques. Il admoneste le Prince Héritier debout, par déférence, à quelques pas de Lui.

Mais la leçon de chaque jour dépasse l’enseignement d’un Père à son fils. Des deux côtés, recueillant les deux flots du manteau de paroles, voyez le Grand Protecteur civil et le Général d’Armée. Comme s’éduque l’enfant, s’instruisent les Ministres et, par eux, le peuple entier.

L’Empereur explique :
« Que l’Univers, et tous les êtres qu’il contient, sont issus de deux Principes, coéternels, infinis, distingués, mais inséparables, norme et matière.
« Qu’il n’y a pas, entre ces deux Principes, antécédence ou postériorité d’origine, mais de Raison, — et une dignité. (La Norme ne tombant point sous les sens, la Matière les supportant.)
« Que l’une et l’autre, sans âme ni contour, s’individualisent dans la chair dont chacun de nous est fait, et qui, pour un temps, limite une portion de Norme, laquelle, à son heure, s’en retourne à l’infini quand le fini dans la chair se dissout, se décompose.

L’Empereur examine :
« S’il faut nier le Néant primordial, — et, certain de l’Éternité de Norme et Matière, décerner à celle-ci un titre tel : « Grande Raréfaction », ou bien « Grande Harmonie », afin de conférer à l’union de l’une et l’autre ce rang suprême : « Grande Unité », « Grand Commencement », « Grande Mutation », « Grand Être Réalisé ».

L’Empereur daigne commenter :
« Norme et Matière ont existé de tous les temps. Tout être est donc fait de Norme et Matière. Norme ne fut pas avant Matière. Norme, plus noble que Matière, ne peut exister sans elle ; et pourtant unique, se dénombre en la diversité. Norme éternelle s’incarne dans l’éphémère. Norme et Matière étaient avant que Ciel et Sol ne fussent. Ciel et Sol sont Norme et Matière. Norme et Matière sont autres que Ciel et Sol.

Et l’Empereur décide enfin :
« Que le Monde est vraiment un tourbillon, rare dans son noyau central, — de plus en plus dense, compact et formel à sa périphérie ; concrété comme la coquille autour de l’œuf mou. »

Dès lors,
« Que l’on n’enseigne point, par une méprise absurde, que les neuf sphères dans les cieux s’enveloppent comme les écailles concentriques de l’oignon, — mais bien qu’elles forment, en se déroulant du centre à l’étendue et dans tous les plans à la fois, les Neuf Volutes enspiralées du tourbillon de l’Univers, — et il n’y a pas de rayon. »

Et c’est ainsi que, négligeant l’odeur des festins, souriant de loin aux concours d’hommes et de femmes, l’Empereur s’enivre de sa seule pensée, et jouit du pur embrassement de ses concepts : pénétré, mieux qu’un Général d’Armée, des trente-deux principes de Bataille, il les emploie à la défense ou à l’assaut de ses seuls Palais de Logique.
Il gagnera la question de savoir si la Raison est antérieure aux sentiments, ou ceux-ci à la Raison. Il résoudra si le Grand Vide au bout du monde est dur en fonction de sa vitesse ou de sa définition.

Le Ministre civil, bien éduqué, s’incline, vaincu par la logomachie du Maître qui vient précisément de le complimenter sur son zèle intelligent. Le Guerrier, un peu à l’écart, tremble de tous ses gros membres. Plus forts que les béliers de sièges, les Mots frappent à lui crever le front.
Il n’ose point approuver trop haut. Il n’oserait surtout contredire. Mais, tandis que le Philosophe mène au combat ses idées bien rangées, le Militaire, inquiet malgré lui, se souvient que les Hordes Nord tiennent déjà les provinces du froid ; qu’ils sont là-bas plus d’un million, menaçants et mobiles. Il sait que depuis deux cents ans la Dynastie recule et se dérobe vers le Sud, abandonnant les villes, les canaux, les rivières et les champs dont les sillons transverses, disposés contre les chars antiques, n’ont pas pu retarder les foulées du galop Mongol…

Et que l’on s’en ira bientôt finir parmi les sauvages tout crus !

Mais telle est la vertu logique et l’imposante majesté des Mots, que le soudard renfrogne son inquiétude, écoute plus fort, feint de comprendre et se tient toujours coi.

Victor Segalen
Peintures
Georges Crès et Cie – 1916

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MA YUAN

Le Jour de Qingming au bord de la rivière (XIIe) Zhang Zeduan

Le Jour de Qingming au bord de la rivière

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Malaysia
Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE




 

 





中国画

 

  MALACCA
MELAKA

*


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郑和朵云轩
MALACCA – MELAKA 马六甲
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CHINESES PAINTINGS
PEINTURES CHINOISES
EXHIBITION OF CHINESE FAMOUS PAINTING
MALACCA – MELAKA
中国画

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DYNASTIE DES SONG
宋朝 [960 -1279]
Peinture du XIIe siècle
Le Jour de Qingming au bord de la rivière

清明上河圖
[Qīng míng shàng hé tú]
Zhang Zeduan
张择端
(1085-1145)





类型 全景 – Type panoramique
Original exposé à Beijing – 中国北京故宫博物院

La journée de Qing Ming 清 明 signifie 清 la clarté et 明 la brillance, la luminosité du soleil – Il est de coutume de visiter et de nettoyer les tombes familiales début avril de chaque année.

« D’abord, savez-vous ce qui se montre ici et pour quoi se tient cette PARADE ? Ce sont des Peintures Chinoises ; de longues et sombres peintures soyeuses, chargées de suie et couleur du temps des premiers âges… Ce sont des Peintures Magiques. Une autre, seule, s’étalera entre les deux mains qui en disposent : c’est le défilé des Cortèges et le Trophée des Tributs des Royaumes…Et résolument, ne comptez sur aucun « effet » prévu ; aucun de ces mirages fuyants dont la « perspective » occidentale joue et décide avec sécurité : si les parallèles se joignent ou non à l’infini… (médiocre infini que deux traits piquent sur un point) : si les personnages dessinés ont une dimension dans l’espace, ou deux ou trois… Ce sont des Peintures parlées. Ne croyez pas à des mots sans justification. Même les plus anciennes et les plus classiques Peintures dans l’Empire calligraphique et littéraire, ne s’accommodent point de l’arrêt, — qui, devant tout, est le maintien de l’ignorance. Mais avant de livrer ses couleurs, chacune d’entre elles a déjà provoqué sa glose : les marges se couvrent, sous un style élégant, de descriptions, de commentaires, d’enthousiasmes lyriques… Il se fait un enveloppé de paroles. Ces Peintures sont donc bien « littéraires », comme j’ai promis dans la dédicace. Imaginaires aussi. »
Victor Segalen – Peintures – Georges Crès et Cie, 1916




























« — Un Maître-Peintre, sous le temps de Song, avait coutume d’aller aux pentes des coteaux, muni d’un flacon de vin, et de passer le jour dans un peu d’ivresse, en regardant et en méditant. Savez-vous ce qu’il observait ? Un spectacle évidemment, puisqu’il était Maître, et Peintre. Les commentateurs ont traduit : « Qu’il cherchait le lien de lumière unissant enfin à jamais joie et vie, vie et joie, » et ils se sont moqués comme d’un ivrogne et d’un fou.
Et pourtant, cette vision enivrée, ce regard pénétrant, cette clairvoyance peut tenir lieu pour quelques-uns, — dont vous êtes ? — de toute la raison du monde, et du dieu.
Je vous convie donc à voir seulement. Je vous prie de tout oublier à l’entour ; de ne rien espérer d’autre ; de ne regretter rien de plus. »
Victor Segalen – Peintures – Georges Crès et Cie, 1916

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RINALDO D’AQUINO – LA COMPLAINTE DE L’AMANTE DU CROISE – Lamento dell’amante del crociato

Littérature Italienne
Letteratura Italiana

 

LAMENTO DELL’AMANTE DEL CROCIATO




La Complainte de l’amante du Croisé

RINALDO D’AQUINO

1227/1228 – 1279/1281

 

Rinaldo Aquino Artgitato J Robert-fleury Baudouin s'empare de la ville d'Édesse 1098Joseph-Nicolas Robert-Fleury
Baudouin s’empare de la ville d’Édesse 1098

 

 

Lamento dell’amante del crociato
La Complainte de l’Amante du Croisé
Rinaldo d’Aquino

*

Già mai non mi conforto
 Jamais plus je ne trouverai de réconfort
né mi voglio ralegrare.
ni ne veux de joie
Le navi son giunte a porto
Les navires sont arrivés au port
  e or vogliono collare.
que le large appelle
Vassene lo più gente
Le plus noble part
 in terra d’oltramare
vers les terres d’outre-mer
 ed io, lassa dolente,
et moi, pauvre fille,
come degio fare?
que dois-faire ?

*

Vassene in altra contrata
Il va dans d’autres contrées
e no lo mi manda a diri
mais ne me dit rien
ed io rimagno ingannata:
et je reste bafouée
tanti sono li sospiri,
il y a tant de soupirs
 che mi fanno gran guerra
qui me font grande guerre
la notte co la dia,
tant la nuit que le jour,
nè ‘n celo ned in terra
que ni du ciel ni de cette terre
 non mi par ch’io sia.
je ne suis, me semble-t-il.

*

Santus, santus, santus Deo
Saint, saint, Dieu saint
che ’n la Vergine venisti,
qui vient de la Vierge
salva e guarda l’amor meo,
sauve et garde mon amour,
poi da me la dipartisti.
depuis que tu me l’as pris.
Oit alta potestade
Ô grande puissance
temuta e dattata,
crainte et redoutée,
la mia dolze amistade
mon doux ami
chi sia acomandata!
qu’il te soit recommandé ! 

*

La croce salva la gente
La croix qui sauve
e me face disviare,
m’a égarée,
la croce mi fa dolente
la croix me fait peine
e non mi val Dio pregare.
et je ne veux prier Dieu.
Oi croce pellegrina,
Ô croix des pèlerins,
perchè m’hai sì distrutta?
pourquoi m’as-tu détruite ainsi ?
Oimè, lassa tapina,
Hélas, hélas malheureuse,
chi ardo e ‘ncendo tutta!
je brûle et me consume toute !

*

Lo ‘mperadore con pace
L’empereur peut, avec la paix,
tutto lo mondo mantene
maintenir le monde
ed a meve guerra face,
mais il me fait la guerre,
ché m’ha tolta la mia spene.
me prenant toute espérance.
Oit alta potestate
Ô grande puissance
temuta ed dotata,
crainte et redoutée,
la mia dolze amistate
mon doux ami
vi sia acomandata!
qu’il te soit recommandé !

*

Quando la croce pigliao,
Quand il prit la croix
certo no lo mi pensai,
qui m’aimait tant,
quelli che tanto m’amao
que j’aimais tant
ed illu tanto amai,
et tellement que j’aimais
 chi eo ne fui battuta
que j’en fus abattue
e messa in pregionia
et mise en prison
e in celata tenuta
et tenue en cellule
per la vita mia!
pour toute ma vie !

*

Le navi sono collate,
Les navires sont amarrés
in bonor possan andare
qu’ils aillent sereinement
con elle la mia amistate
avec mon amitié
e la gente che v’ha andare!
avec tous ceux qui partent !
Oi padre criatore
Ô père créateur
a porto le conduci,
au port conduis-les,
ché vanno a servidore
car ils vont servir
de la santa cruci.
la sainte Croix.

*

Però ti prego, Duccetto,
Je t’en prie, Duccetto,
tu che sai la pena mia,
toi qui sais ma peine,
che me ne faci un sonetto
que tu me fasses un sonnet
e mandilo in Soria.
et me l’envoie en Syrie.
Ch’io non posso abentare
Car je ne peux me consoler
la notte nè la dia:
ni la nuit ni le jour ;
in terra d’otremare
en terre d’outre-mer
sta la vita mia!
est ma vie !

 

********************

Rinaldo d’Aquino