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LE VIEUX VIOLON de Ioannis Polemis – Τὸ παλιὸ βιολί – Ιωάννης Πολέμης

Poème de Ioannis Polemis
Gr
èce – Ελλάδα

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Traduction Jacky Lavauzelle*******

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Ioannis Polemis poèmes
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LITTERATURE GRECQUE
POESIE GRECQUE

Ελληνική λογοτεχνία
Ελληνική ποίηση

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
1862 – 1924

Ιωάννης Πολέμης Traduction Jacky Lavauzelle

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Traduction Jacky Lavauzelle


LES POEMES GRECS

Τὸ παλιὸ βιολί
LE VIEUX VIOLON
1909

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Ionnis Polemis Traduction Jacky Lavauzelle
Jeune femme jouant du violon, Orazio Gentileschi

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Ἄκουσε τ᾿ ἀπόκοσμο τὸ παλιὸ βιολὶ
Écoute le vieux violon
μέσα στὴ νυχτερινὴ σιγαλιὰ τοῦ Ἀπρίλη
dans cette calme nuit d’avril,
στὸ παλιὸ κουφάρι του μιὰ ψυχὴ λαλεῖ
comme, dans son armature délabrée, l’âme déclame
μὲ τ᾿ ἀχνὰ κι᾿ ἀπάρθενα τῆς ἀγάπης χείλη.
l’amour par ses lèvres usées et confuses.

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Καὶ τ᾿ ἀηδόνι τ᾿ ἄγρυπνο καὶ τὸ ζηλευτὸ
Le magnifique rossignol
ζήλεψε κι ἐσώπασε κι ἔσκυψε κι ἐστάθη
jaloux, attentif, se dresse et se fige,
γιὰ νὰ δεῖ περήφανο τί πουλὶ εἶν᾿ αὐτὸ
fier de ce qu’il est,
ποὺ τὰ λέει γλυκύτερα τῆς καρδιᾶς τὰ πάθη.
il évoque les douces passions du cœur.

*

Ὡς κι ὁ γκιώνης τ᾿ ἄχαρο, τὸ δειλὸ πουλί,
Et l’effrayant hibou, oiseau étrange,
μὲ λαχτάρ᾿ ἀπόκρυφη τὰ φτερὰ τινάζει
secoue ses plumes comme un inquiétant caprice,
καὶ σωπαίνει ἀκούγοντας τὸ παλιὸ βιολί,
continuant d’écouter le vieux violon,
γιὰ νὰ μάθει ὁ δύστυχος πῶς ν᾿ ἀναστενάζει.
ô malheureux, pour apprendre la plainte.

*

Τί κι ἂν τρώει τὸ ξύλο του τὸ σαράκι; τί
Que le ver dévore son bois ? quoi ?
κι ἂν περνοῦν ἀγύριστοι χρόνοι κι ἄλλοι χρόνοι;
le temps lui-même ne passe-t-il pas ?
Πιὸ γλυκιὰ καὶ πιὸ ὄμορφη καὶ πιὸ δυνατὴ
Plus de douceur, plus de beauté, plus de profondeur
ἡ φωνή του γίνεται, ὅσο αὐτὸ παλιώνει.
dans sa voix qui vieillit comme lui.

*

Εἶμ᾿ ἐγὼ τ᾿ ἀπόκοσμο τὸ παλιὸ βιολὶ
Je suis le vieux violon
 μέσα στὴ νυχτερινὴ σιγαλιὰ τοῦ Ἀπρίλη
dans une calme nuit d’avril
στὸ παλιὸ κουφάρι μου μιὰ ψυχὴ λαλεῖ
comme dans mon armature délabrée, l’âme déclame
μὲ τῆς πρώτης νιότης μου τὰ δροσάτα χείλη.
aux premières lèvres de ma jeunesse.

*

Τί κι ἂν τρώει τὰ σπλάγχνα μου τὸ σαράκι; τί
Que le ver dévore mon bois ? quoi ?
κι ἂν βαδίζω ἀγύριστα χρόνο μὲ τὸν χρόνο;
le temps depuis si longtemps je traverse ;
Πιὸ γλυκιὰ πιὸ ὄμορφη καὶ πιὸ δυνατὴ
Plus de douceur, plus de beauté, plus de profondeur
γίνεται ἡ ἀγάπη μου, ὅσο ἐγὼ παλιώνω.
à mon amour qui comme moi vieillit.

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Traduction Jacky Lavauzelle

ARTGITATO
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LA POESIE GRECQUE EN GRECE 

Le langage est ce qu’il y a en Grèce de plus antique. C’est un grand charme pour celui qui a voué un culte à l’antiquité grecque d’entendre parler grec autour de lui, de reconnaître dans les conversations d’un guide ou d’un marinier tel mot qu’il n’avait jusque-là rencontré que dans Homère. Il semble alors qu’on est réellement transporté dans la Grèce antique ; on est tenté de dire aux passans, comme Philoctète à ses compatriotes retrouvés dans Lemnos : je veux vous entendre, et de s’écrier comme lui, ô langage bien aimé ! Mais, pour se livrer à ce transport, il faudrait, dira-t-on, que ce langage fût celui des anciens Hellènes, et non pas un dérivé imparfait que défigure une prononciation bizarre. A cela on peut répondre : Quant à la prononciation, il n’y a pas de raison pour que les descendans de Périclès adoptent le système qu’un savant Hollandais a imaginé au XVIe siècle. Du reste la question est délicate et ne saurait être traitée ici. Qu’il suffise d’affirmer que plusieurs règles de prononciation, adoptées par les Grecs modernes, remontent à la plus haute antiquité, et que l’on trouve déjà dans le second siècle de notre ère des exemples de l’iotacisme, c’est-à-dire de ê, ei, oi, prononcés i, bien que l’iotacisme ne paraisse avoir été définitivement et complètement constituée qu’au Xe ou XIe siècle.

Dans le langage populaire de certaines parties de la Grèce, on retrouve quelques vestiges des dialectes qui y furent parlé autrefois. En général, les anciens dialectes grecs ont péri par suite de la conquête, qui les a éteints avec la vie locale des pays subjugués. Cependant ils n’ont pas disparu entièrement ; on retrouve des traces assez nombreuses du dialecte œolien dans la Béotie et la Phocide, et dans un canton montagneux du Péloponèse, la Tzaconie, le dialecte dorien s’est merveilleusement conservé un certain nombre de mots grecs oubliés par le temps ont été remplacés dans l’usage par une autre expression : ainsi, trecho, courir, au lieu de dremo ; au lieu d’artos, pain, psomi. Eh bien ! il arrive que le vieux mot grec oublié se retrouve dans un coin de la Grèce, par exemple dremo dans les villages du Parnasse…

Jean-Jacques Ampère
La poésie grecques en Grèce
Seconde Partie
Revue des Deux Mondes, tome 7, 1844

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Ioannis Polemis
Ιωάννης Πολέμης
Έλληνα ποιητή
Poème de Ioannis Polemis

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