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CICERO – CICERON – CICERONE- 西塞罗 – 提贝里乌斯 -GALLERIA BORGHESE – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊

ROME – ROMA – 罗马
CICERONE – CICERON – CICERO -西塞罗
Bustes Romains – Busti Romani
LA VILLA BORGHESE
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Cicéron – Cicerone
Marcus Tullius Cicero
西塞罗
106 – 43 av. J.-C.

LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
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Buste de CICERON
Busto di CICERONE

CICERON
RHÉTORIQUE
ou
DE L’INVENTION ORATOIRE
LIVRE I
Rhétorique (Œuvres complètes)
Texte établi par Nisard, Didot, 1864, vol. 1 (pp. 88-126).

I. J’ai souvent examiné dans de longues méditations, si le talent de la parole et l’étude approfondie de l’éloquence ont été plus avantageux que nuisibles à l’homme et à la société. En effet, si je considère les maux qui ont déchiré notre patrie, si je me rappelle les catastrophes qui ont bouleversé autrefois les cités les plus florissantes, partout je vois la plus grande partie de ces malheurs causée par des hommes éloquents. Mais lorsque je veux, avec le secours de l’histoire, remonter à des époques plus reculées, je vois la sagesse, et plus encore l’éloquence, fonder des villes, éteindre les guerres, établir des alliances durables, et serrer les nœuds d’une sainte amitié. Ainsi, après un mûr examen, la raison elle-même me porte à croire que la sagesse sans l’éloquence est peu utile aux États, mais que l’éloquence sans la sagesse n’est souvent que trop funeste, et ne peut jamais être utile. Aussi l’homme qui, oubliant la sagesse et le devoir, s’écartera des sentiers de l’honneur et de la vertu, pour donner tous ses soins à l’étude de l’éloquence, ne peut être qu’un citoyen inutile à lui-même, et dangereux pour sa patrie ; mais s’armer de l’éloquence pour défendre, et non pour attaquer les intérêts de l’État, c’est se rendre aussi utile à soi-même qu’à son pays, et mériter l’amour de ses concitoyens.

Cicerone Ciceron Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

« Le genre démonstratif comporte toutes les richesses & toute la magnificence de l’art oratoire. Ciceron dit à cet égard que l’orateur, loin de cacher l’art, peut en faire parade, & en étaler toute la pompe ; mais il ajoute en même tems qu’on doit user de réserve & de retenue ; que les ornemens qui sont comme les fleurs & les brillans de la raison, ne doivent pas se montrer par-tout, mais seulement de distance en distance. Je veux, dit-il, que l’orateur place des jours & des lumieres dans son tableau ; mais j’exige aussi qu’il y mette des ombres & des enfoncemens, afin que les couleurs vives en sortent avec plus d’éclat. Habeat igitur illa in dicendo admiratio ac summa laus, umbram aliquam ac recessum, quo magis, id quod erit illuminatum, extare atque eminere videatur. Orat. n°. 38.  »
MALLER, MARMONTEL, BOUCHER D’ARGIS
L’ENCYCLOPEDIE – 1ère édition
Tome 4 – 1751

Gallerie Borghese Galleria Borghese la salle des bustes la sala dei busti romani artgitato

NERO-NERON-NERONE -尼禄- GALLERIA BORGHESE- GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊- ROME – ROMA- 罗马

ROME – ROMA – 罗马
NERON – NERONE – NERO – 尼禄
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NERONE
NERON
NERO
尼禄
37-68
dernier empereur de la dynastie
Julio-Claudienne
Règne de 54 à 68 après J.-C.

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Buste de Néron
Busto di Nerone

Collin de Plancy
Dictionnaire infernal
Henri Plon, 1863
6e édition –  p. 491

Néron, empereur romain, dont le nom odieux est devenu la plus cruelle injure pour les mauvais princes. Il portait avec lui une petite statue ou mandragore qui lui prédisait l’avenir. On rapporte qu’en ordonnant aux magiciens de quitter l’Italie, il comprit sous le nom de magiciens les philosophes, parce que, disait-il, la philosophie favorisait l’art magique. Cependant il est certain, disent les démonomanes, qu’il évoqua lui-même les mânes de sa mère Agrippine.

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SUETONE
 Caius Suetonius Tranquillus
Vers 70 – Vers 122

VII

De vita duodecim Caesarum         libri VIII

CALIGULA

CHAPITRE VII

Vita Gai

Le mariage et les enfants de Germanicus

 Habuit in matrimonio Agrippinam, M. Agrippae et Iuliae filiam, et ex ea nouem liberos tulit:
Il avait pour femme Agrippine l’Aînée, fille de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia Caesaris filia, qui lui donna neuf enfants,
quorum duo infantes adhuc rapti, unus iam puerascens insigni festiuitate,
dont deux moururent très tôt, et un pendant son adolescence,
cuius effigiem habitu Cupidinis in aede Capitolinae Veneris Liuia dedicauit,
Livia mit son effigie sous la protection de Cupidon, et la consacra dans le temple de Vénus au Capitole,
Augustus in cubiculo suo positam, quotiensque introiret, exosculabatur;
 Auguste dans sa chambre la plaça, et, aussi souvent qu’il le pouvait, entrait lui témoigner son affection ;
 ceteri superstites patri fuerunt,
les autres enfants survécurent à leur père,
tres sexus feminini, Agrippina Drusilla Liuilla, continuo triennio natae;
trois filles, Julia Agrippina (Agrippine la Jeune) , Julia Drusilla et Julia Livilla, nées successivement tous les ans ;
totidem mares, Nero et Drusus et C. Caesar.
et trois garçons, Néron (Nero Iulius Caesar), Drusus (Drusus Iulius Caesar), et Caius César (Caligula).
 Neronem et Drusum senatus Tiberio criminante hostes iudicauit.
L‘accusation de Tibère poussa le sénat à déclarer Néron et Drusus ennemis publics.

Traduction Jacky Lavauzelle

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Ernest RENAN
L’ANTECHRIST
Michel Lévy, 1873 pp. 301-320

CHAPITRE XIII
MORT DE NÉRON

Dès la première apparition du printemps de l’an 68, Vespasien reprit la campagne. Son plan, nous l’avons déjà dit, était d’écraser le judaïsme pas à pas, en procédant du nord et de l’ouest vers le sud et l’est, de forcer les fugitifs à se renfermer à Jérusalem, et là d’égorger sans merci cet amas de séditieux. Il s’avança ainsi jusqu’à Emmaüs à sept lieues de Jérusalem, au pied de la grande montée qui mène de la plaine de Lydda à la ville sainte. Il ne jugea pas que le temps fût encore venu d’attaquer cette dernière ; il ravagea l’Idumée, puis la Samarie, et, le 3 juin, établit son quartier général à Jéricho, d’où il envoya massacrer les Juifs de la Pérée. Jérusalem était serrée de toutes parts ; un cercle d’extermination l’entourait. Vespasien revint à Césarée pour rassembler toutes ses forces. Là il apprit une nouvelle qui l’arrêta court, et dont l’effet fut de prolonger de deux ans la résistance et la révolution à Jérusalem.

Néron était mort le 9 juin. Pendant les grandes luttes de Judée que nous venons de raconter, il avait continué en Grèce sa vie d’artiste ; il ne rentra dans Rome que vers la fin de 67. Il n’avait jamais tant joui ; on fit coïncider pour lui tous les jeux, en une seule année ; toutes les villes lui envoyèrent les prix de leurs concours ; à chaque instant, des députations venaient le trouver pour le prier d’aller chanter chez elles. Le grand enfant, badaud (ou peut-être moqueur) comme on ne le fut jamais, était ravi de joie : « Les Grecs seuls savent écouter, disait-il ; les Grecs seuls sont dignes de moi et de mes efforts. » Il les combla de privilèges, proclama la liberté de la Grèce aux jeux Isthmiques, paya largement les oracles qui prophétisèrent à son gré, supprima ceux dont il ne fut pas content, fit, dit-on, étrangler un chanteur qui ne rabaissa pas sa voix comme il fallait pour faire valoir la sienne. Hélius, un des misérables à qui, lors de son départ, il avait laissé les pleins pouvoirs sur Rome et le sénat, le pressait de revenir ; les symptômes politiques les plus graves commençaient à se manifester ; Néron répondit qu’il se devait avant tout à sa réputation, obligé qu’il était de se ménager des ressources pour le temps où il n’aurait plus l’empire. Sa constante préoccupation était, en effet, que, si la fortune le réduisait jamais à l’état de particulier, il pourrait très-bien se suffire avec son art ; et quand on lui faisait remarquer qu’il se fatiguait trop, il disait que l’exercice qui n’était maintenant pour lui qu’un délassement de prince serait peut-être un jour son gagne-pain. Une des choses qui flattent le plus la vanité des gens du monde qui s’occupent un peu d’art ou de littérature est de s’imaginer que, s’ils étaient pauvres, ils vivraient de leur talent. Avec cela, il avait la voix faible et sourde, quoiqu’il observât pour la conserver les ridicules prescriptions de la médecine d’alors ; son phonasque ne le quittait pas, et lui commandait à chaque instant les précautions les plus puériles. On rougit de songer que la Grèce fut souillée par cette ignoble mascarade. Quelques villes cependant se tinrent assez bien ; le scélérat n’osa pas entrer dans Athènes ; il n’y fut pas invité.

Les nouvelles les plus alarmantes cependant lui arrivaient ; il y avait près d’un an qu’il avait quitté Rome ; il donna l’ordre de revenir. Ce retour fut à l’avenant du voyage. Dans chaque ville, on lui rendit les honneurs du triomphe ; on démolissait les murs pour le laisser entrer. À Rome, ce fut un carnaval inouï. Il montait le char sur lequel Auguste avait triomphé ; à côté de lui était assis le musicien Diodore ; sur la tête, il avait la couronne olympique ; dans sa droite, la couronne pythique ; devant lui, on portait les autres couronnes et, sur des écriteaux, l’indication de ses victoires, les noms de ceux qu’il avait vaincus, les titres des pièces où il avait joué ; les claqueurs, disciplinés aux trois genres de claque qu’il avait inventés, et les chevaliers d’Auguste suivaient ; on abattit l’arc du Grand Cirque pour le laisser entrer. On n’entendait que les cris ; « Vive l’olympionice ! le pythionice ! Auguste ! Auguste ! À Néron-Hercule ! À Néron-Apollon ! Seul périodonice ! seul qui l’ait jamais été ! Auguste ! Auguste ! O voix sacrée ! heureux qui peut t’entendre ! » Les mille huit cent huit couronnes qu’il avait remportées furent étalées dans le Grand Cirque et attachées à l’obélisque égyptien qu’Auguste y avait placé pour servir de meta.

Enfin la conscience des parties nobles du genre humain se souleva. L’Orient, à l’exception de la Judée, supportait sans rougir cette honteuse tyrannie, et s’en trouvait même assez bien ; mais le sentiment de l’honneur vivait encore dans l’Occident. C’est une des gloires de la Gaule que le renversement d’un pareil tyran ait été son ouvrage. Pendant que les soldats germains, pleins de haine contre les républicains et esclaves de leur principe de fidélité, jouaient auprès de Néron, comme auprès de tous les empereurs, le rôle de bons suisses et de gardes du corps, le cri de révolte fut poussé par un Aquitain, descendant des anciens rois du pays. Le mouvement fut vraiment gaulois ; sans en calculer les conséquences, les légions gallicanes se jetèrent dans la révolution avec entraînement. Le signal fut donné par Vindex aux environs du 15 mars 68. La nouvelle en arriva vite à Rome. Les murs furent bientôt charbonnés d’inscriptions injurieuses : « À force de chanter, dirent les mauvais plaisants, il a réveillé les coqs (gallos). » Néron ne fit d’abord qu’en rire ; il témoigna même être bien aise qu’on lui fournît l’occasion de s’enrichir du pillage des Gaules. Il continua de chanter et de se divertir jusqu’au moment où Vindex fit afficher des proclamations où on le traitait d’artiste pitoyable. L’histrion écrivit alors, de Naples, où il était, au sénat pour demander justice, et se mit en route pour Rome. Il affectait cependant de ne s’occuper que de certains instruments de musique, nouvellement inventés, et en particulier d’une espèce d’orgue hydraulique sur lequel il consulta sérieusement le sénat et les chevaliers.

La nouvelle de la défection de Galba (3 avril) et de la jonction de l’Espagne à la Gaule, qu’il reçut pendant son dîner, fut pour lui un coup de foudre. Il renversa la table où il mangeait, déchira la lettre, brisa de colère deux vases ciselés d’un grand prix, où il avait accoutumé de boire. Dans les préparatifs ridicules qu’il commença, son principal souci fut pour ses instruments, pour son bagage de théâtre, pour ses femmes, qu’il fit habiller en amazones, avec des peltes, des haches et des cheveux coupés ras. C’étaient des alternatives étranges d’abattement et de bouffonnerie lugubre, qu’on hésite également à, prendre au sérieux et à traiter de folie, tous les actes de Néron flottant entre la noire méchanceté d’un nigaud cruel et l’ironie d’un blasé. Il n’avait pas une idée qui ne fût puérile. Le prétendu monde d’art où il vivait l’avait rendu complètement niais. Parfois, il songeait moins à combattre qu’à aller pleurer sans armes devant ses ennemis, s’imaginant les toucher ; il composait déjà l’epinicium qu’il devait chanter avec eux le lendemain de la réconciliation ; d’autres fois, il voulait faire massacrer tout le sénat, brûler Rome une seconde fois, et pendant l’incendie lâcher les bêtes de l’amphithéâtre sur la ville. Les Gaulois surtout étaient l’objet de sa rage ; il parlait de faire égorger ceux qui étaient à Rome, comme fauteurs de leurs compatriotes et comme suspects de vouloir se joindre à eux. Par intervalles, il avait la pensée de changer le siège de son empire, de se retirer à Alexandrie ; il se rappelait que des prophètes lui avaient promis l’empire de l’Orient et en particulier le royaume de Jérusalem ; il songeait que son talent musical le ferait vivre, et cette possibilité, qui serait la meilleure preuve de son mérite, lui causait une secrète joie. Puis il se consolait par la littérature ; il faisait remarquer ce que sa situation avait de particulier : tout ce qui lui arrivait était inouï ; jamais prince n’avait perdu vivant un si grand empire. Même aux jours de la plus vive angoisse, il ne changea rien à ses habitudes ; il parlait plus de littérature que de l’affaire des Gaules ; il chantait, faisait de l’esprit, allait au théâtre incognito, écrivait sous main à un acteur qui lui plaisait : « Retenir un homme si occupé ! C’est mal. »

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ROME – ROMA – 罗马
CALIGULA – CALIGOLA – 卡利古拉
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CALIGULA
CALIGOLA
卡利古拉
12 – 41
Empereur romain de 37 à 41
Succède à Tibère

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Buste de Caligula
Busto di Caligola

Caligula Caligola Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato Gallerie Borghese Galleria Borghese la salle des bustes la sala dei busti romani artgitato

De vita duodecim Caesarum         libri VIII

CALIGULA

CHAPITRE XII

Vita Gai

Les projets de Caligula contre Tibère

 Caligula Suetone Junia Claudilla 1ère épouse de Caligula

Non ita multo post Iuniam Claudillam M. Silani nobilissimi uiri f(iliam) duxit uxorem.
Peu après, Junia Claudilla, fille de Marcus Silanus, un homme de la grande noblesse devint sa femme.
Deinde augur in locum fratris sui Drusi destinatus,
Puis nommé augure, à la place de son frère Drusus,
prius quam inauguraretur ad pontificatum traductus est insigni testimonio pietatis atque indolis,
avant qu’il n’eût sa nomination, il eût le pontificat traduisant le témoignage de piété et de caractère,
cum deserta desolataque reliquis subsidiis aula, Seiano hoste suspecto mox et oppresso, ad spem successionis paulatim admoueretur.
quand la demeure impériale, déserte et privée de ses autres supports, Séjan, lui, avait été déjà soupçonné, était prête à s’éteindre peu à peu, lui faisant apparaître un espoir pour la succession.
Quam quo magis confirmaret, amissa Iunia ex partu Enniam Naeuiam, Macronis uxorem, qui tum praetorianis cohortibus praeerat, sollicitauit ad stuprum, pollicitus et matrimonium suum, si potitus imperio fuisset;
Pour qu’elle soit meilleure encore, après avoir perdu Junia pendant ses couches, avec Ennia, la femme de Macron, qui, à ce moment-là commandait la garde prétorienne, il commet l’adultère, lui promettant même de l’épouser s’il est devenait empereur,
deque ea re et iure iurando et chirographo cauit.
et à la fois par un serment, et par un acte, il s’engageât.
Per hanc insinuatus Macroni ueneno Tiberium adgressus est, ut quidam opinantur, spirantique adhuc detrahi anulum et,
 A travers les faveurs de Macron, il empoisonna Tibère, comme certains le pensent, et il ordonna que sa bague lui fut enlevé, alors même qu’il respirait encore,
quoniam suspicionem retinentis dabat, puluinum iussit inici atque etiam fauces manu sua oppressit,
et comme il pensait qu’il la retenait, il lui mit un oreiller sur la bouche de sa main,
liberto, qui ob atrocitatem facinoris exclamauerat, confestim in crucem acto. 
un affranchi qui alors cria à l’acte terrible, fut immédiatement crucifié.
Nec abhorret a ueritate,
Et cela est encore très loin de la vérité,
cum sint quidam auctores, ipsum postea etsi non de perfecto, at certe de cogitato quondam parricidio professum;
car quelques auteurs disent que plus tard, que même si ce parricide il n’avait pas réalisé, il l’aurait toutefois cogité ;
gloriatum enim assidue in commemoranda sua pietate, ad ulciscendam necem matris et fratrum introisse se cum pugione cubiculum Tiberi[i] dormientis et
car ils disent qu’il se vantait, en parlant de sa piété filiale, avec un poignard pour venger la mort de sa mère, d’être entré dans la chambre de Tibère qui dormait,
misericordia correptum abiecto ferro recessisse; 
et il fut tellement ému de compassion qu’il en jeta son épée et disparu ;
nec illum, quanquam sensisset, aut inquirere quicquam aut exequi ausum.
Tibère le savait mais, cependant, ne dit rien ni ne chercha à le poursuivre.

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Traduction Jacky Lavauzelle
Artgitato
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SPQR

TIBERE – TIBERIO -TIBERIUS – 提贝里乌斯 -GALLERIA BORGHESE – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊

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Tibère – Tiberio -提贝里乌斯
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Tibère – Tiberio
提贝里乌斯

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TIBERIO
TIBERE
Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus
42 av. J.-C. – 37 ap. J.-C.
Empereur de 14 à 37 après J.-C.
Dynastie Julio-Claudienne

Tiberio Tibère Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato Gallerie Borghese Galleria Borghese la salle des bustes la sala dei busti romani artgitato

De vita duodecim Caesarum         libri VIII

CALIGULA

CHAPITRE XII

Vita Gai

Les projets de Caligula contre Tibère

 Caligula Suetone Junia Claudilla 1ère épouse de Caligula

Non ita multo post Iuniam Claudillam M. Silani nobilissimi uiri f(iliam) duxit uxorem.
Peu après, Junia Claudilla, fille de Marcus Silanus, un homme de la grande noblesse devint sa femme.
Deinde augur in locum fratris sui Drusi destinatus,
Puis nommé augure, à la place de son frère Drusus,
prius quam inauguraretur ad pontificatum traductus est insigni testimonio pietatis atque indolis,
avant qu’il n’eût sa nomination, il eût le pontificat traduisant le témoignage de piété et de caractère,
cum deserta desolataque reliquis subsidiis aula, Seiano hoste suspecto mox et oppresso, ad spem successionis paulatim admoueretur.
quand la demeure impériale, déserte et privée de ses autres supports, Séjan, lui, avait été déjà soupçonné, était prête à s’éteindre peu à peu, lui faisant apparaître un espoir pour la succession.
Quam quo magis confirmaret, amissa Iunia ex partu Enniam Naeuiam, Macronis uxorem, qui tum praetorianis cohortibus praeerat, sollicitauit ad stuprum, pollicitus et matrimonium suum, si potitus imperio fuisset;
Pour qu’elle soit meilleure encore, après avoir perdu Junia pendant ses couches, avec Ennia, la femme de Macron, qui, à ce moment-là commandait la garde prétorienne, il commet l’adultère, lui promettant même de l’épouser s’il est devenait empereur,
deque ea re et iure iurando et chirographo cauit.
et à la fois par un serment, et par un acte, il s’engageât.
Per hanc insinuatus Macroni ueneno Tiberium adgressus est, ut quidam opinantur, spirantique adhuc detrahi anulum et,
 A travers les faveurs de Macron, il empoisonna Tibère, comme certains le pensent, et il ordonna que sa bague lui fut enlevé, alors même qu’il respirait encore,
quoniam suspicionem retinentis dabat, puluinum iussit inici atque etiam fauces manu sua oppressit,
et comme il pensait qu’il la retenait, il lui mit un oreiller sur la bouche de sa main,
liberto, qui ob atrocitatem facinoris exclamauerat, confestim in crucem acto. 
un affranchi qui alors cria à l’acte terrible, fut immédiatement crucifié.
Nec abhorret a ueritate,
Et cela est encore très loin de la vérité,
cum sint quidam auctores, ipsum postea etsi non de perfecto, at certe de cogitato quondam parricidio professum;
car quelques auteurs disent que plus tard, que même si ce parricide il n’avait pas réalisé, il l’aurait toutefois cogité ;
gloriatum enim assidue in commemoranda sua pietate, ad ulciscendam necem matris et fratrum introisse se cum pugione cubiculum Tiberi[i] dormientis et
car ils disent qu’il se vantait, en parlant de sa piété filiale, avec un poignard pour venger la mort de sa mère, d’être entré dans la chambre de Tibère qui dormait,
misericordia correptum abiecto ferro recessisse; 
et il fut tellement ému de compassion qu’il en jeta son épée et disparu ;
nec illum, quanquam sensisset, aut inquirere quicquam aut exequi ausum.
Tibère le savait mais, cependant, ne dit rien ni ne chercha à le poursuivre.

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Traduction Jacky Lavauzelle
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SCIPION L’AFRICAIN – 西庇阿 – SCIPIONE L’AFRICANO – Scipio Africanus -GALLERIA BORGHESE – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊

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Scipio Africanus
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Scipio Africanus
SCIPIONE L’AFRICANO
Scipion L’Africain
西庇阿
236 – 183 av. J.-C.

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Buste de Scipion l’Africain
Busto di Scipione l’Africano

 

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Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet- Atlas universel d’histoire et de géographie 1865
1865 (pp. 104-110)
IIe siècle avant J.-C.

190 avant J.-C.
Le consul L.Cornélius Scipion, frère de l’Africain, qui le suit comme lieutenant, conclut une trêve de six mois avec les Etoliens, et passe en Asie, où il remporte sur Antiochus la bataille de Magnésie, qui termine la guerre de Syrie.
187 avant J.-C.
Scipion l’Africain et Scipion l’Asiatique, attaqués per les tribuns Pétilius et par Caton, sont contraints, l’un de s’exiler, l’autre de payer une amende.
183 avant J.-C.
Mort de Scipion l’Africain, retiré à Liternum, en Campanie.

SCIPION L'AFRICAIN Scipione l'africano artgitato Galleria Borghese Galerie Borghese

Les Vies des grands capitaines :
Porcius Caton

Cornélius Népos
34 av J.-C.

I
…Sous les consuls Quintus Fabius Maxime et Marcus Claudius Marcellus, il fut tribun des soldats en Sicile. Lorsqu’il en fut revenu, il suivit l’armée de Caïus Claudius Néron, et ses services furent d’un grand prix à la bataille donnée à Sena, où périt Hasdrubal, frère d’Hannibal. II échut pour questeur au consul Publius Cornélius Scipion, surnommé l’Africain, avec lequel il ne vécut pas aussi bien que son emploi semblait le commander ; car il fut en dissension avec lui toute sa vie. Il fut fait édile du peuple avec Caius Helvius. Étant, préteur, il obtint le gouvernement de la Sardaigne, d’où il avait amené précédemment, lorsqu’il était questeur, en quittant l’Afrique, le poète Quintus Ennius ; ce que nous n’estimons pas moins que le plus magnifique triomphe sur les Sardes.

II.
Caton géra le consulat avec Lucius Valérius Flaccus. Le sort lui donna le gouvernement de l’Espagne citérieure, d’où il revint avec le triomphe. Comme il y restait trop longtemps, P. Scipion l’Africain, consul pour la seconde fois, dont il avait été questeur dans son premier consulat, voulut l’expulser de ce gouvernement, et lui succéder lui-même. Mais le sénat n’y prêta point les mains, parce qu’alors la république était administrée par le droit, et non par la puissance. Scipion, irrité de cela, après être sorti de charge, resta dans la ville en simple particulier.

FELICE ZACCHIA RONDININI -DOMENICO GUIDI – 多梅尼科·圭迪 – GALLERIA BORGHESE – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – ROME – ROMA – 罗马

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Felice Zacchia Rondinini
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Domenico Guidi
多梅尼科·圭迪
1625 – 1701

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RITRATTO DI
FELICE ZACCHIA RONDININI
Buste de Felice Zacchia Rondinini

CIRCA 1660 – Vers 1660

Domenico Guidi Ritratto di Felice Zacchia Rondinini Galleria Borghese Rome Roma artgitato (1) Domenico Guidi Ritratto di Felice Zacchia Rondinini Galleria Borghese Rome Roma artgitato (2)

 » Le saint Sebastien et le saint Alexandre Sauli, sont de lui. Je ne veux point faire tort à la réputation de Domenico Guidi qui fit le saint Jean, ni à l’ouvrier qui fit le saint Barthelemi ; mais les genois regrettent aujourd’hui que Puget n’ait pas fait les quatre statuës. Quand les jesuites de Rome firent élever, il y a trente cinq ans, l’autel de saint Ignace dans l’église du Jesus, ils mirent au concours deux grouppes de cinq figures de marbre blanc qui devoient être placez à côté de ce superbe monument. Les plus habiles sculpteurs qui fussent en Italie présenterent chacun son modele, et ces modeles aïant été exposez, il fut décidé sur la voix publique que celui de Theodon, alors sculpteur de la fabrique de saint Pierre, et celui de Le Gros, tous deux françois, étoient les meilleurs. »

Réflexions critiques sur la poésie et la peinture
Deuxième partie
Section 13

SATIRO DANZANTE – SATYRE DANSANT – GALERIE BORGHESE – 博吉斯画廊 – GALLERIA BORGHESE

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SATIRO DANZANTE
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LA GALERIE BORGHESE
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SATIRO DANZANTE
色狼雕塑
SATYRE DANSANT

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 1

Satiro danzante restaurato con crotali : originariamente con doppio flauto alla bocca
Satyre dansant au son des crotales
à l’origine avec une double flûte à la bouche
色狼雕塑

da un archetipo riferito alla maniera sicionia attribuibile a Lisippo
Marmo pentelico

II secolo d.C.
IIe siècle après J.-C.

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Dehors, à l’abri du vent,
Il avait construit, étant habile
Dans l’art de tresser la paille
Et gourmand
De miel nouveau, des ruches pleines dont l’essaim
Mêlait un bruit d’abeille au murmure des pins.
C’est ainsi que vivait Marsyas le satyre.
Le jour,
Il s’en allait à travers champs partout où sourd
L’eau mystérieuse et souterraine ;
Il connaissait toutes les fontaines :
Celles qui filtrent du rocher goutte à goutte,
Toutes,
Celles qui naissent du sable ou jaillissent dans l’herbe,
Celles qui perlent
Ou qui bouillonnent,
Brusques ou faibles,
Celles d’où sort un fleuve et d’où part un ruisseau,
Celles des bois et de la plaine,
Sources rustiques ou sacrées,
Il connaissait toutes les eaux
De la contrée.

Henri de Régnier
Le Sang de Marsyas
La Cité des Eaux
Mercure de France, sd, 15e édition
pp de 53 à 69 

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 3

Le cyclope

sans apercevoir les Grecs retirés au fond du théâtre, et s’adressant au chœur des Satyres qui dansent.

 Tenez-vous tranquilles, rangez vous. Qu’est-ce donc ? quel est ce jeu ? pourquoi ces bacchanales ? Vous n’avez ici ni Bacchus, ni les grelots d’airain, ni le bruit des tambours. Comment vont les petits récemment nés dans ma caverne ? sont-ils pendants à la mamelle de leurs mères, ou se jouent-ils à leurs côtés ? les corbeilles de joncs sont-elles remplies de fromages ? Que dites-vous ? que répondez-vous ? Tout à l’heure ce bâton va vous faire pleurer. Levez les yeux, ne les baissez pas vers la terre.

EURIDIPE – 欧里庇德斯
Le Cyclope
Traduit de Nicolas Artaud

Satiro danzante Satyre dansant Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato

Les cytises t’ont dit les odes aurorées
Dont tremble l’ombre. Mais tes roses déchirées
Par la ronce aux doigts noirs, pose-les près de moi !
Je veux, puisque tu viens me boire mon émoi,
Te confier tout bas mon amoureuse vie.
Le baiser brille au bout de mes flambes ravies,
Le chant des loriots me veille quand je dors,
Puis un satyre m’aime, et sur le sable d’or,
Ses pieds nus ont laissé d’éclatantes empreintes.
La flûte dont il joue sait les cadences saintes
Qui berçaient les bergers d’Arcadie, autrefois.
C’est le matin qu’il chante, et les vierges du bois,
Par d’étroites et verdoyantes avenues,
De ses accords charmées ! accourent toutes nues,
Et dansent sur mes bords, dans la rosée, aux sons
De son pipeau d’amour d’où sourdent les chansons.

L’Angélus des Sentes
Michel Abadie
Bibliothèque de l’Association
1901 – Paris
Églogues – L’Évangile – pp 37- 39

 

TRE PUTTI DORMIENTI – Les Trois Chérubins dormants – The Three Putti Sleeping – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA
Tre Putti Dormienti
LA VILLA BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
TRE PUTTI DORMIENTI
Les Trois Chérubins dormants
The Three Putti Sleeping
1609

Marmo statuario su piano di paragone orlato di giallo antico
Marbre – Marble

Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (1) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (2) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (3) Tre Putti Dormienti Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato (4)

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Si j’avais les toiles brodées des cieux,
  Enwrought with golden and silver light,
Forgées d’une lumière d’or et d’argent,
The blue and the dim and the dark cloths
Les bleues, les sombres et les noires toiles
 Of night and light and the half-light,
De la nuit et de la lumière et de la pénombre,
 I would spread the cloths under your feet:
Je souhaiterais les étendre sous vos pieds :
  But I, being poor, have only my dreams;
Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que de mes rêves;
I have spread my dreams under your feet;
J’ai donc répandu mes rêves sous vos pieds;
  Tread softly because you tread on my dreams.
Marchez doucement parce que vous marchez sur mes rêves.

William Butler Yeats
HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN 
Les Toiles du Ciel
Traduction Jacky Lavauzelle

ALESSANDRO ALGARDI – LE SOMMEIL- IL SONNO – 亚历山德罗·阿尔加迪 -GALLERIA BORGHESE -ROMA – GALERIE BORGHESE -ROME -罗马

ROME – ROMA – 罗马
Alessandro Algardi
L’Algarde
LA VILLA BORGHESE
LA GALERIE BORGHESE
博吉斯画廊

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
博吉斯画廊
GALLERIA BORGESE

ALESSANDRO ALGARDI
Alexandre ALGARDI
亚历山德罗·阿尔加迪
L’ALGARDE
1595 – 1654

Sculpteur Italien – Scultore Italiano

IL SONNO
LE SOMMEIL
1635-1636

Marbre – Marmo statuario – Marble

Alessandro Algardi
Sculpteur préféré du Pape Innocent X (1574 – élu Pape le 15 septembre 1644 – 1655)
Favorite sculptor of Pope Innocent X (elected Pope September 15, 1644 – 1655)
Scultore preferito di papa Innocenzo X (eletto Papa 15 Settembre 1644 – 1655)
Retrato_del_Papa_Inocencio_X__Roma,_by_Diego_Velázquez Innocent X

 

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 14

« Par quel crime, si jeune, ô des Dieux le plus doux,
Par quel sort, ai-je pu perdre tes dons jaloux,
Ô Sommeil ! — tu me fuis. — Tout dort dans la nature,
Les troupeaux au bercail, l’oiseau dans la verdure ;
Les fleuves mugissants, et de jour aux cent bruits,
Assoupissent au loin leurs murmures des nuits ;
Les cimes des grands bois penchent sous les rosées,
Et les mers au rivage expirent apaisées.  « 

Charles Augustin Sainte-Beuve
Suite de Joseph Delorme
Au Sommeil
Traduit de Stace
Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 11

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Si j’avais les toiles brodées des cieux,
  Enwrought with golden and silver light,
Forgées d’une lumière d’or et d’argent,
The blue and the dim and the dark cloths
Les bleues, les sombres et les noires toiles
 Of night and light and the half-light,
De la nuit et de la lumière et de la pénombre,
 I would spread the cloths under your feet:
Je souhaiterais les étendre sous vos pieds :
  But I, being poor, have only my dreams;
Mais moi, étant pauvre, je ne dispose que de mes rêves;
I have spread my dreams under your feet;
J’ai donc répandu mes rêves sous vos pieds;
  Tread softly because you tread on my dreams.
Marchez doucement parce que vous marchez sur mes rêves.

William Butler Yeats
HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN 
Les Toiles du Ciel
Traduction Jacky Lavauzelle

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 10

  « Voici ce que j’ai vu naguère en mon sommeil :
Le couchant enflammait à l’horizon vermeil
Les carreaux de la ville ; et moi, sous les arcades
D’un bois profond, au bruit du vent et des cascades,
Aux chansons des oiseaux, j’allais, foulant des fleurs
Qu’un arc-en-ciel teignait de changeantes couleurs.
Soudain des pas légers froissent l’herbe ; une femme,
Que j’aime dès longtemps du profond de mon âme,
Comme une jeune fée accourt vers moi ; ses yeux
À travers ses longs cils luisent de plus de feux
Que les astres du ciel ; et sur la verte mousse
À mes lèvres d’amant livrant une main douce,
Elle rit, et bientôt enlacée à mes bras
Me dit, le front brûlant et rouge d’embarras,
Ce mot mystérieux qui jamais ne s’achève…
Ô nuit trompeuse ! Hélas ! pourquoi n’est-ce qu’un rêve ? »

Rêve
Poème de Théophile Gautier
Premières Poésies
Œuvres de Théophile Gautier
Poésies, Lemerre, 1890
 Volume 1  – p. 51

Alessandro Algardi Il sonno Le Sommeil Galleria Borghese Galerie Borghese artgitato 12

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX – La Vénus Borghèse – La Venere Vincitrice – GALERIE BORGHESE – GALLERIA BORGHESE

ROME – ROMA –
罗马(四)—博吉斯画廊和几个教堂
Venus Venitrix Antonio Canova
拿破伦妹妹的雕像
LA VILLA BORGHESE

Armoirie de Rome

 Photos  Jacky Lavauzelle

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LA GALERIE BORGHESE
GALLERIA BORGESE
博吉斯画廊

Antonio CANOVA
1757-1822

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (15)

VENUS VENITRIX
LA VENUS BORGHESE
La Venere Vincitrice
拿破伦妹妹的雕像

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (1)

Paolina Borghese Bonaparte
rappresenta come Venere Vincitrice

Pauline Bonaparte Borghèse
Représentée comme Vénus Venitrix

Sœur de Napoléon Bonaparte
1780-1825



François-Joseph Kinson Pauline_Bonaparte Pauline Bonaparte, principessa Borghese, duchessa di Guastalla
peinture de 1808 de François-Joseph Kinson

Marbre
Marmo Statuario
1805-1808

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (4)

LA RENCONTRE DE CANOVA AVEC BONAPARTE

« Antonio Canova était âgé de quarante ans, et commençait déjà à régner sans rival dans l’art italien de son temps lorsque, le 6 août 1797, il entra pour la première fois en rapports avec le futur empereur. Il était né dans un village des environs de Venise, d’une humble famille de paysans ; et sa rapide fortune avait eu comme point de départ un Lion de Saint Marc qu’il avait sculpté dans une motte de beurre, pour décorer la table d’un dîner dans la villa d’un sénateur vénitien, — début auquel l’on serait tenté d’attribuer une portée presque symbolique si l’on ne se rappelait qu’à la mollesse, vraiment un peu « beurrée, » d’un trop grand nombre des gracieuses productions du sculpteur, s’est plus d’une fois substituée, dans son art, la simple et virile beauté de figures du genre du Napoléon milanais ou des admirables lions couchés du monument funéraire du pape Clément XIII…
Mais cinq années devaient se passer encore avant que Canova fût admis à connaître personnellement son glorieux admirateur. Celui-ci, du reste, à la date de cette première lettre, n’avait guère eu l’occasion d’apprécier par soi-même les « grands talens » d’un artiste dont la renommée seule était parvenue jusqu’à lui ; et ce n’est sans doute que durant l’été de 1802 que l’œuvre du sculpteur s’est vraiment révélée à lui, sous les espèces de ces deux groupes de Psyché et l’Amour qui, aujourd’hui encore, représentent pour nous au Louvre l’art du maître vénitien, — aussi fidèlement admirés des visiteurs du dimanche qu’ils sont désormais dédaignés du public, plus « raffiné, » des jours de semaine. Les deux groupes, en effet, avaient été rapportés de Rome par le général Murat, qui les avait somptueusement installés dans sa maison de Villiers ; et à peine Napoléon les eut-il aperçus, qu’aussitôt le désir lui vint de s’attacher, en qualité de « sculpteur ordinaire, » l’auteur de compositions où il croyait retrouver la plus pure fleur du génie antique. Au début de septembre 1802, Canova apprit de l’ambassadeur français à Rome, François Cacault, que le Premier Consul voulait bien l’appeler à Paris, afin d’y exécuter à la fois son buste et sa statue. Le pauvre Canova eut beau, à l’extrême étonnement du diplomate, essayer par tous les moyens de se dérober à cet honneur imprévu, qu’il considérait comme incompatible avec ses sentimens de patriote vénitien : force lui fut d’obéir à la volonté formelle de son maître, le pape Pie VII, et d’accepter enfin une tâche qui devait, d’ailleurs ; lui être payée avec une libéralité toute princière, 120 000 francs et le remboursement de tous les frais du voyage. »
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères

A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)

 

 

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (6)

« Si la princesse Pauline Borghèse a posé sans voile devant Canova pour la Vénus Victrix, placée aujourd’hui à la villa Borghèse, pourquoi Diane de Poitiers n’aurait-elle pas posé aussi librement devant Jean Goujon ? Quant à la fidélité de l’imitation, je ne suis pas disposé à l’accepter. »

Peintres et sculpteurs modernes de la France – Jean Goujon
Gustave Planche
Revue des Deux Mondes
Tome 7 – 1850

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (7)

« Le rais incandescent traversa le centre impressionné du verre par l’ouverture qui lui faisait face, ressortit, coloré, par l’autre jour qu’entourait le cône évasé d’un projectif, ― et, dans un vaste cadre, sur une toile de soie blanche, tendue sur la muraille, apparut alors, en grandeur naturelle, la lumineuse et transparente image d’une jeune femme, ― statue charnelle de la Venus Victrix, en effet, s’il en palpita jamais une sur cette terre d’illusions. »
Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
L’Eve future – III – Apparition
Bibliothèque-Charpentier
Eugène Fasquelle éditeur, 1909 (nouv. éd.) (pp. 89-93).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (8)

« George, qui tout un soir a soudain rajeuni
Un parterre de rois qu’on vit tressaillir d’aise ;
La reine Caroline et Pauline Borghèse,
Ces déesses qu’aimaient dans un siècle fini
Les héros disparus, et la Celiani
Que Prudhon fait sourire au soleil qui la baise. »

Théodore de Banville
Œuvres de Théodore de Banville
Alphonse Lemerre, éditeur, 1890
(Le Sang de la coupe. Trente-six Ballades joyeuses.
Le Baiser, pp. 3-165).

Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (9) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (11) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (12) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (13)

Dictionnaire Universel d’Histoire et de Géographie
Bouillet Chassang
1878
Lettre C
Pages 309 à 488
CANOVA (Antoine), sculpteur italien,ne en 1757 à Possagno, dans l’Etat vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l’Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ou-vragesquilemirent bientôt au premier ranç des scui-teurs modernes, et dans lesquels il sut allier limitation de la nature avec les beautés idéales de 1 antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément III, dans la basilique de Saint-Pierre, le mausolée de Clément XIV, en marbre, dans l’église des Saints-Apôtres; Psyché enfant, debout, tenant par les ailes un papillon posé dans sa main ; le mausolée d’Alfieri, dans l’église de Santa-Croce à Florence; Washington, pour le sénat de la Caroline, la Madeleine, Orphée et Eurydice, Dédale et Icare, Adonis et Vénus, Endymion , Vénus victorieuse (Pauline Bonaparte), Polymnie (ÉUsa Bonaparte),etc. Il cultiva aussi la peinture avec succès. Canova avait été appelé plusieurs fois à Paris par Bonaparte : il revint en 1815, chargé par le pape de présider à la reconnaissance et à la translation des monuments enlevés à l’Italie et que réclamait le gouvernement pontifical. Cet artiste se distingue par la pureté des contours, l’élégance des formes, la sagesse de la composition, l’expression des physionomies, l’habileté à donner au marbre le poli et le moelleux de la nature vivante ; quelques-uns lui refusent la vigueur et l’originalité. Il était associé étranger de l’Institut. Son OEuvre a été publiée en 1824 par Réveil et Dela-touche. Quatremère de Quincy a donné une étude sur Canova et ses ouvrages, et le comte de Cico-gnara sa Biographie, Venise, 1825.  Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (16) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (18) Antonio CANOVA VENUS VICTRIX - La Vénus Borghèse - La Venere Vincitrice - GALERIE BORGHESE - GALLERIA BORGHESE artgitato (19)

LES RELATIONS ENTRE CANOVA ET L’EMPEREUR

La vérité est que ces « dispositions » du tout-puissant Empereur eurent pour effet d’épouvanter le pauvre Canova. ainsi que nous le prouve assez clairement sa réponse affolée à la lettre de Daru. « Sa Majesté, y écrivait-il, peut me commander de consacrer à son service exclusif tout le reste de mes jours : j’obéirai, car ma vie lui appartient. Mais Elle ne saurait, sans contredire son cœur magnanime et sans violer la splendeur de son nom, Elle ne saurait, dis-je, vouloir vraiment que je renonce à moi-même, à mon art, à ma gloire. Si seulement mes travaux ont mérité d’obtenir d’Elle un gracieux égard, Elle daignera consentir à me laisser dans ma pacifique retraite, en songeant que cette retraite m’est indispensable pour me rendre moins indigne de sa protection. » Et peut-être cet homme d’un cœur doux et timide aurait-il trouvé le courage de résister jusqu’au bout à la volonté du vainqueur de l’Europe, sans l’énergique-pression exercée sur lui par tous ses confrères de Rome et de Florence, désireux d’exploiter à leur propre profit l’influence de leur glorieux ami auprès de l’Empereur.
Théodore de Wyzewa
Revues étrangères
A propos d’une nouvelle biographie de Canova
Revue des Deux Mondes
6ème période – Tome 2
publication 1911 – Paris (p911-922)