Um dia, meu amor (e talvez cedo, Un jour, mon amour (et peut-être bientôt, Que já sinto estalar-me o coração!) Car je sens déjà mon cœur se briser !) Recordarás com dor e compaixão Tu te souviendras avec douleur et compassion As ternas juras que te fiz a medo… Des tendres serments que je t’ai fais … * Então, da casta alcova no segredo, Alors, dans le secret de l’alcôve, Da lamparina ao tremulo clarão, La lampe à la torche vacillante, Ante ti surgirei, espectro vão, Devant toi, j’apparaîtrai, vain spectre, Larva fugida ao sepulcral degredo… Larve fuyante vers l’exil sépulcral … * E tu, meu anjo, ao ver-me, entre gemidos Et toi, mon ange, quand tu me verras, entre gémissements E aflictos ais, estenderás os braços Et afflictions, tu tendras tes bras Tentando segurar-te aos meus vestidos… Essayant de te retenir à mes vêtements… * — «Ouve! espera!» — Mas eu, sem te escutar, – «Écoute ! attends ! » – Mais moi, sans t’écouter, Fugirei, como um sonho, aos teus abraços Je fuirai, comme un rêve, tes étreintes E como fumo sumir-me-hei no ar! Et comme une fumée, je disparaîtrai dans l’air !
Sonho que sou um cavaleiro andante. Je rêve que je suis un chevalier errant. Por desertos, por sóis, por noite escura, À travers les déserts, les soleils, la nuit sombre ;
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DIALOGUE Diálogo
A cruz dizia á terra onde assentava, La croix a dit à la terre où elle reposait, Ao valle obscuro, ao monte aspero e mudo: À la vallée obscure, au mont rude et muet :
Viver assim: sem ciúmes, sem saudades, Vivre ainsi : sans jalousie, sans envie, Sem amor, sem anseios, sem carinhos, Sans amour, sans désir, sans affection,
Só! – Ao ermita sozinho na montanha Seul ! – Au solitaire ermite sur la montagne, Visita-o Deus e dá-lhe confiança: Dieu lui rend visite et lui donne sa confiance :
Em vão lutamos. Como névoa baça, Nous luttons en vain. Comme un brouillard terne, A incerteza das coisas nos envolve. L’incertitude des choses nous entoure.
Quando nós vamos ambos, de mãos dadas, Quand nous allions tous deux, main dans la main, Colher nos vales lírios e boninas, Récolter dans les vallées marguerites et lis,
Os que amei, onde estão? Idos, dispersos, Ceux que j’aimais, où sont-ils ? Disparus, dispersés, arrastados no giro dos tufões, entraînés par de violents typhons,
LITTÉRATURE RUSSE POÉSIE RUSSE Русская литература Русская поэзия
TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
Marina Ivanovna Tsvetaïeva Марина Ивановна Цветаева poétesse russe русская поэтесса Moscou 26 septembre 1892 – Ielabouga 31 août 1941 26 сентября 1892, Москва — 31 августа 1941, Елабуга
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LES CHEVEUX GRIS 1922 Седые волосы ____________________________________________
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Это пеплы сокровищ: Ce sont les cendres du trésor : Утрат, обид. Pertes, insultes…