RETOUR AU PAYS – POÈME DE FRIEDRICH HÖLDERLIN – Rückkehr in die Heimat

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*LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur

Friedrich Hölderlin
1770-1843

Traduction Jacky Lavauzelle

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die Gedichte
Les Poèmes

 

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RETOUR AU PAYS
Rückkehr in die Heimat
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Albert Flamm, Abendstimmung am Rhein, Ambiance du soir sur le Rhin

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Ihr milden Lüfte! Boten Italiens!
Ô vous doux airs ! Messagers d’Italie !
Und du mit deinen Pappeln, geliebter Strom!
Et toi, avec tes peupliers, ô fleuve bien-aimé !
Ihr wogenden Gebirg! o all ihr
Tes montagnes vallonnées ! ô vous tous
Sonnigen Gipfel, so seid ihrs wieder?
Sommets ensoleillés, vous revoici donc ?

*

Du stiller Ort! in Träumen erschienst du fern
Ô lieu silencieux ! dans les rêves tu m’es apparu si loin
Nach hoffnungslosem Tage dem Sehnenden,
Dans ma mémoire, après ce jour désespéré,
Und du mein Haus, und ihr Gespielen,
Et toi ma maison, et vous mes camarades,
Bäume des Hügels, ihr wohlbekannten!
Et vous, les arbres de la colline, que je connais si bien !

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Wie lang ists, o wie lange! des Kindes Ruh
Comme il y a longtemps, si longtemps ! le repos de l’enfant
Ist hin, und hin ist Jugend und Lieb und Lust;
S’en est allé, comme la jeunesse, l’amour et la luxure ;
Doch du, mein Vaterland! du heilig –
Mais toi, ô ma Patrie ! toi sainte –
Duldendes! siehe, du bist geblieben.
Tolérance ! toi, tu es restée !

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Und darum, daß sie dulden mit dir, mit dir
Et pour tout ce qu’ils supportent avec toi, mais avec toi
Sich freun, erziehst du, teures! die Deinen auch
Ils se réjouissent que tu préviennes, mon cher !, les tiens aussi
Und mahnst in Träumen, wenn sie ferne
Et que tu les avertisses, quand dans tes rêves au loin tu les aperçois
Schweifen und irren, die Ungetreuen.
Errants et dans l’erreur, eux, les infidèles.

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Und wenn im heißen Busen dem Jünglinge
Et quand dans la poitrine chaude du jeune homme
Die eigenmächtgen Wünsche besänftiget
Les désirs impétueux se trouvent apaisés
Und stille vor dem Schicksal sind, dann
Et sereins devant le destin, alors
Gibt der Geläuterte dir sich lieber.
L’épure se donne à toi plus volontiers.

*
Lebt wohl dann, Jugendtage, du Rosenpfad
Adieu donc, jours de la jeunesse, et toi chemin parsemé de roses
Der Lieb, und all ihr Pfade des Wanderers,
De l’amour, et vous, tous les chemins des errances,
Lebt wohl! und nimm und segne du mein
Adieu ! et prends et bénis
Leben, o Himmel der Heimat, wieder!
ma vie, ô ciel de ma Patrie, encore et encore !


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