PERCY BYSSHE SHELLEY – ODE AU VENT D’OUEST – III – ODE TO THE WEST WIND

LITTERATURE ANGLAISE

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PERCY BYSSHE SHELLEY
4 August 1792 – 8 July 1822
4 août 1792 – 8 jullet 1822

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE PERCY BYSSHE SHELLEY
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Shelley’s poems
POEMS
POEMES

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ODE TO THE WEST WIND
ODE AU VENT D’OUEST

III
Thou  who didst waken from his summer dreams

LES IMPASSIBLES ONDES DES COURANTS CRISTALLINS

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Thou who didst waken from his summer dreams
Toi qui as réveillé de ses rêves estivaux
 
The blue Mediterranean, where he lay,
La Méditerranée indigo, allongée
Lulled by the coil of his crystalline streams,
Dans les impassibles ondes de ses courants cristallins,

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Beside a pumice isle in Baiæ’s bay,
A côté d’une île volcanique à Naples dans la baie de Baïes,
And saw in sleep old palaces and towers
Qui a vu dans le sommeil de vénérables palais et citadelles
Quivering within the wave’s intenser day,
Tremblant dans la lueur plus intense de la vague,

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All overgrown with azure moss and flowers
Tout envahis de mousses et de fleurs azurées
  So sweet, the sense faints picturing them! Thou
Si douces que les sens ne peuvent les peindre ! Toi,
  For whose path the Atlantic’s level powers
Par le passage duquel s’offrent les puissances de l’Atlantique

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Cleave themselves into chasms, while far below
S’ouvrent les abysses, s’ouvrent au-dessous
  The sea-blooms and the oozy woods which wear
Les floraisons marines et les bosquets aquatiques
  The sapless foliage of the ocean, know
Le feuillage sans sève de l’océan, reconnaissent

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Thy voice, and suddenly grow grey with fear,
Ta voix, et soudainement gris de peur,
And tremble and despoil themselves: O, hear!
Frissonnent et se dénudent : O, écoute !

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ODE TO THE WEST WIND
ODE AU VENT D’OUEST
POESIE DE SHELLEY

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SHELLEY INCOMPRIS

Les deux proscrits étaient morts. Il semblait que la poésie, alors incomprise, de Shelley devait laisser aussi peu de trace dans le souvenir de ses contemporains que son frêle corps dans les flots de la Méditerranée. Il semblait au contraire que la renommée de Byron, délivrée des calomnies qu’elle avait soulevées autour d’elle et purifiée par une mort héroïque, allait rentrer triomphante en Angleterre, portée par l’admiration de toute l’Europe. Il n’en fut pas ainsi. Tandis que la voix éloquente de M. Tricoupi, célébrait la louange du poète dans cette langue sonore qui avait retenti, plus de vingt siècles auparavant, aux mêmes lieux, pour les soldats de Marathon, le nom du poète resta exilé de l’Angleterre. À peine au contraire la cendre de Shelley était-elle refroidie, qu’une nouvelle école littéraire saluait en lui son chef, et élevait sa renommée au- dessus de celle de Byron. Il ne faut point s’en étonner : il est plus facile de revenir de l’obscurité que de l’impopularité. Autant et plus que Byron, Shelley avait jeté le gant à la société anglaise ; mais il n’avait pas été discuté : il n’avait eu ni admirateurs ni détracteurs, il avait été simplement incompris et rejeté. Byron au contraire avait eu ses partisans et ses adversaires ; la voix publique était fatiguée de crier son nom. L’admiration ou le mépris de sa poésie n’avait pas la saveur de la nouveauté. Son nom appartenait à l’histoire, il ne pouvait être le drapeau d’une coterie ; il était de ceux qu’on pouvait copier désormais sans avouer ses emprunts.

Edmond de Guerle
Byron, Shelley et la Littérature anglaise, d’après les Souvenirs des derniers Jours, de E.-J. Trelawny
Revue des Deux Mondes
Deuxième période
Tome 19
1859

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POEME DE PERCY BYSSHE SHELLEY