le café GOLDONI – LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI ATTO TERZO Scena Terza – LE CAFE ACTE 3 Scène 3

le Café Goldoni

LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO TERZO- Scena Terza
Le Café GOLDONI
ACTE III Scène 3
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni

LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARLO GOLDONI
1707- 1793

La bottega del caffe goldoni le cafe texte et traduction artgitato

 

Traduction Jacky Lavauzelle

La bottega del caffè

LE CAFE

1750 – 1751

*************

Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750

ATTO TERZO
ACTE III

Scène 3
Scena Terza

Placida dalla locanda e detto.
Placida de l’auberge

PLACIDA
Sì, nasca quel che può nascere, voglio ritrovare quell’indegno di mio marito.
Oui, quoiqu’il en soit, je veux trouver cet homme indigne que j’ai comme mari.

DON MARZIO
Pellegrina, come va?

Pèlerine, comment allez-vous ?

PLACIDA
Voi, se non m’inganno, siete uno di quelli che erano alla tavola con mio marito?

Vous, si je ne me trompe, étiez aussi à table avec mon mari ?

DON MARZIO
Si, son quello delle castagne secche.

Oui, je suis celui qui a des châtaignes sèches.

PLACIDA
Per carità ditemi dove si trova quel traditore.

Pour l’amour du ciel, pouvez-vous me dire où se trouve ce traître ?

DON MARZIO
Io non lo so, e quand’anche lo sapessi, non ve lo direi.
Je ne sais pas, et même si je le savais, je ne dirais rien.

PLACIDA
Per che causa?

Pour quelle raison ?

DON MARZIO
Perché se lo trovate, farete peggio.
Parce que si vous le trouvez, ce sera pire encore.
 Vi ammazzerà.
Il vous tuera.

PLACIDA
Pazienza.

Tant pis.
Avrò terminato almen di penare.
J’en aurai terminé de souffrir.

DON MARZIO
Eh, spropositi!

Oh, bêtises !
Bestialità!
Idiotie !
Ritornate a Torino.
Repartez à Turin.

PLACIDA
Senza mio marito?

Sans mon mari ?

DON MARZIO
Sì; senza vostro marito.

Oui, sans votre mari.
Ormai, che volete fare?
A présent, que vous voulez en faire?
E’ un briccone.
C ‘est un coquin !

PLACIDA
Pazienza!

Tant pis !
 almeno vorrei vederlo.
au moins, j’aimerais le revoir.

DON MARZIO
Oh, non lo vedete più.

Oh, vous ne le verrez plus.

PLACIDA
Per carità, ditemi, se lo sapete;

Pour l’amour du ciel, dites-moi ce que vous savez.
è egli forse partito?
est-il parti ?

DON MARZIO
E’ partito, e non è partito.
Il est parti sans partir.

PLACIDA
Per quel che vedo, V. S. sa qualche cosa di mio marito?

A ce que je vois, Votre Seigneurie sait quelque chose à propos de mon mari ?

DON MARZIO
Io?
Moi ?
So, e non so, ma non parlo.
Je sais et je ne sais pas, mais je ne parle pas !

PLACIDA
Signore, muovetevi a compassione di me.

Seigneur, ayez de la compassion pour moi.

DON MARZIO
Andate a Torino, e non pensate ad altro.

Partez à Turin, et ne pas pensez plus à autre chose.
Tenete, vi dono questi due zecchini.
Tenez, voici ces deux sequins.

PLACIDA
Il Cielo vi rimeriti la vostra carità;
Le Ciel remercie votre bienfaisance;
ma non volete dirmi nulla di mio marito?
mais vous ne voulez-vous pas me dire quelque chose à propos de mon mari ?
Pazienza!
Tant pis !
me ne anderò disperata.
Je pars désespérée.
in atto di partire piangendo
elle mime un départ en pleurant

DON MARZIO
Povera donna!

Pauvre femme !
da sé
à part
Ehi?
Eh ?
la chiama
il l’appelle

PLACIDA
Signore!

Monsieur !

DON MARZIO
Vostro marito è qui in casa della ballerina, che prende la sua roba, e partirà per la porta di dietro.
Votre mari est ici, dans la maison de la danseuse, il prend ses affaires et va sortir par la porte de derrière.
parte
il part

PLACIDA
E’ in Venezia! 

Il est à Venise !
Non è partito!
Il n’est donc pas parti !
E’ in casa della ballerina!
Il est ici dans la maison de la danseuse!
Se avessi qualcheduno che mi assistesse, vorrei di bel nuovo azzardarmi.
Si j’avais quelqu’un pour m’aider, je tenterais bien autre chose.
Ma così sola temo di qualche insulto.
Mais seule, je peux craindre quelques insultes.

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 Traduction Jacky Lavauzelle
    ARTGITATO
  *****************

la bottega del caffe Goldoni atto terzo Scena terza
le café Goldoni acte 3 scène 3

La bottega del caffè
le café Goldoni

LES MEFAITS DU TABAC 3/3 Anton Tchekhov Scène en 1 Acte – О вреде табака

LES MEFAITS DU TABAC TCHEKHOV

русская литература
Littérature Russe

 Tchekhov Artgitato Les Méfaits du Tabac

 

Anton Pavlovitch Tchekhov
Антон Павлович Чехов
1860-1904

России театр
Théâtre Russe

——–


Les Méfaits du Tabac

 

О вреде табака

Scène monologue en un acte
Сцена-монолог в одном действи

3/3

Действующее лицо
Acteur (un seul personnage)

Иван Иванович Нюхин, муж своей жены, содержательницы музыкальной школы и женского пансиона.
Ivan Ivanitch Nioukin, le mari de la directrice d’école de musique et d’un pensionnat de jeunes filles.

(Voir 1ère partie précédente)
(voir 2ème partie)

(Приближается к рампе.)
(En s’approchant de la rampe.)
 Дочерей моей жены можно видеть по большим праздникам у тетки их Натальи Семеновны, той самой, которая страдает ревматизмом и ходит в этаком желтом платье с черными пятнышками, точно вся осыпана тараканами.
  les filles de ma femme, on peut les voir, les jours des grandes vacances ,chez leur tante Nathalie Semenovna, celle qui souffre de rhumatismes, et qui a une robe isabelle avec des taches noires, comme une pluie de cafards.
Там подают и закуски.
Elles servent là-bas des collations.
А когда там не бывает моей жены, то можно и это…
Et quand il n’y a pas ma femme, il est même possible
(Щелкает себя по шее.)
(il mime quelqu’un qui boit)
Надо вам заметить, пьянею я от одной рюмки, и от этого становится хорошо на душе и в то же время так грустно, что и высказать не могу;
Je dois vous faire remarquer que je me saoule dès le premier verre, et que cela me fait du bien à l’âme et, en même temps, j’ai une si grande tristesse… que je n’arrive pas l’exprimer ;
вспоминаются почему-то молодые годы, и хочется почему-то бежать, ах если бы вы знали, как хочется! 
J’ai alors en tête, pour je ne sais quelles raisons, mes jeunes années, et je cherche à m’échapper, en quelque sorte, oh ! si vous saviez comme je le veux ardemment !
(С увлечением.)
(Avec enthousiasme.)
Бежать, бросить всё и бежать без оглядки… 
Courir, tout laisser tomber et s’enfuir sans regarder en arrière …
куда?
pour aller où ?
Всё равно куда…
Ça n’a pas beaucoup d’importance…
лишь бы бежать от этой дрянной, пошлой, дешевенькой жизни, превратившей меня в старого, жалкого дурака, старого, жалкого идиота, бежать от этой глупой, мелкой, злой, злой, злой скряги, от моей жены, которая мучила меня тридцать три года, бежать от музыки, от кухни, от жениных денег, от всех этих пустяков и пошлостей…
juste fuir cette médiocrité, cette vulgarité, une vie de misère, qui a fait de moi un vieux fou malheureux, un vieil idiot pathétique, fuir cette stupide, méchante, avare femme, qui m’a tourmenté trente-trois ans, fuir la musique, fuir la cuisine, fuir l’argent de ma femme et toutes ces futilités et ces banalités …
и остановиться где-нибудь далеко-далеко в поле и стоять деревом, столбом, огородным пугалом, под широким небом, и глядеть всю ночь, как над тобой стоит тихий, ясный месяц, и забыть, забыть…
et de rester loin, quelque part, loin, très loin dans une campagne et être comme un arbre, un poteau, un épouvantail de potager, sous le grand ciel, et regarder toute la nuit ce ciel, être calme, sous la lune lumineuse et oublier, oublier …
О, как бы я хотел ничего не помнить!..
Oh, comme j’aimerai tout oublier ! ..
Как бы я хотел сорвать с себя этот подлый, старый фрачишко, в котором я тридцать лет назад венчался…
Comme je voudrais arracher ces viles vieilles frusques dans lesquelles, il y a trente ans, je me suis marié
(срывает с себя фрак)
(il arrache son costume)
в котором постоянно читаю лекции с благотворительною целью… 
avec lesquelles je fais mes conférences en permanence pour la charité
Вот тебе! 
Tiens, voilà !
(Топчет фрак.)
(En piétinant son costume.)
Вот тебе! 
Voilà pour toi !
Стар я, беден, жалок, как эта самая жилетка с ее поношенной, облезлой спиной…
Je suis vieux, pauvre, misérable, comme ce gilet usé, minable
(Показывает спину.)
(Il montre son dos.)
Не нужно мне ничего!
Rien, je n’ai besoin de rien !
Я выше и чище этого, я был когда-то молод, умен, учился в университете, мечтал, считал себя человеком…
Je suis plus grand que tout çajadis, j’étais jeune, intelligent, j’étudiais à l’université, jadis, je rêvais, je pensais comme un homme
Теперь не нужно мне ничего!
Maintenant, je n’ai besoin de rien !
Ничего бы, кроме покоя…
Rien que du repos, que l’on me laisse reposer en paix !
(Поглядев в сторону, быстро надевает фрак.)
(Il regarde ailleurs, rapidement il se rhabille.)
Однако за кулисами стоит жена…
Je vois dans les coulisses ma femme
Пришла и ждет меня там
Elle vient d’arriver et m’attend là-bas …
(Смотрит на часы.)
(Il regarde sa montre.)
Уже прошло время… 
C’est le moment de conclure
Если спросит она, то пожалуйста, прошу вас, скажите ей, что лекция была…
Si elle demande, s’il vous plaît, je vous en prie, dites-lui bien que la conférence s’est bien déroulée
что чучело, то есть я, держал себя с достоинством. 
et que l’épouvantail, c’est-à-dire moi, … que je me suis comporté avec dignité.
(Смотрит в сторону, откашливается.)
(Il regarde de côté et se racle la gorge.)
Она смотрит сюда…
Elle regarde ici …
 (Возвысив голос.)
(en élevant la voix.)
Исходя из того положения, что табак заключает в себе страшный яд, о котором я только что говорил, курить ни в каком случае не следует, и я позволю себе, некоторым образом, надеяться, что эта моя лекция
Basé sur le principe que le tabac contient un terrible poison, dont je viens de parler, on ne devrait en aucun cas fumer, et j’espère, d’une certaine façon,… je souhaite que cette conférence
  «о вреде табака»
 « sur les méfaits du tabac »
принесет свою пользу. 
aura été profitable à tous.
Я все сказал.
J’en ai terminé.

Dixi et animam levavi!

(Кланяется и величественно уходит.)
(Il salue l’assemblée et majestueusement sort.)

Rideau
конец

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

le café GOLDONI – LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI ATTO TERZO Scena Seconda- LE CAFE ACTE 3 Scène 2

le Café Goldoni

LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO TERZO- Scena Seconda
Le Café GOLDONI
ACTE III Scène 2
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni

LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARLO GOLDONI
1707- 1793

La bottega del caffe goldoni le cafe texte et traduction artgitato

 

Traduction Jacky Lavauzelle

La bottega del caffè

LE CAFE

1750 – 1751

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Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750

ATTO TERZO
ACTE III

Scène 2
Scena Seconda

Don Marzio che osserva coll’occhialetto, e ride fra sé, e detti.
Don Marzio qui observe avec son lorgnon, et rit de lui-même.

LEANDRO
Non avete meco gittato il tempo.

Non, vous n’avez pas perdu de temps.

LISAURA
Sì, sono stata anch’io a parte de’ vostri indegni profitti.

Oui, j’ai fait aussi partie de vos profits indignes.
Arrossisco in pensarlo;
Je rougis rien que d’y penser ;
andate al diavolo, e non vi accostate più a questa casa.
aller en enfer, et ne vous approchez plus de cette maison.

LEANDRO
Ci verrò a prendere la mia roba.

Je vais prendre mes affaires.

DON MARZIO
ride, e burla di nascosto Leandro

Qui rit, et plaisante sur Leandro

LISAURA
La vostra roba vi sarà consegnata dalla mia serva.

Vos affaires serons livrés par ma femme de chambre.
 entra, e chiude la porta
  elle entre et ferme la porte

LEANDRO
A me un insulto di questa sorta? 

A moi, me faire une insulte de ce genre?
Me la pagherai.
Tu me le paieras !

DON MARZIO
ride, e, voltandosi Leandro, si compone in serietà

Il rit, et, se tournant vers Leandro, redevient grave

LEANDRO
Amico, avete veduto?

Ami, vous avez vu ?

DON MARZIO
Che cosa?

Quoi ?
Vengo in questo punto.
J’arrive juste à l’instant.

LEANDRO
Non avete veduto la ballerina sulla porta?

Vous n’avez pas vu la danseuse à la porte?

DON MARZIO
No, certamente, non l’ho veduta.

Non, vraiment, je ne l’ai pas vue.

LEANDRO
a sé

à part
Manco male!
C’est le moindre mal !

DON MARZIO
Venite qua, parlatemi da galantuomo, confidatevi con me, e state sicuro, che i fatti vostri non si sapranno da chi che sia. 

Venez ici, me parler en homme, mettez votre confiance en moi, et soyez assuré que vos histoires ne seront connus de personne.
Voi siete forestiere, come sono io, ma io ho più pratica del paese di voi.
Vous êtes un étranger, comme moi, mais j’ai plus de pratique dans ce pays que vous.
Se vi occorre protezione, assistenza, consiglio, e sopra tutto segretezza, son qua io.
Si vous avez besoin de protection, assistance ou conseil, et surtout de confidentialité, je suis votre homme.
Fate pur capitale di me.
Faites de moi votre meilleur capital.
Di cuore, con premura, da buon amico; 
Ouvrez votre cœurcomme à un bon ami ;
senza che nessuno sappia niente.
sans que personne ne sache rien.

LEANDRO
Giacché con tanta bontà vi esibite di favorirmi, aprirò a voi tutto il mio cuore, ma per amor del cielo vi raccomando la segretezza.

Puisqu’avec tant de bonté vous m’offrez votre amitié, je vais vous ouvrir tout grand mon cœur, mais pour l’amour du ciel, je recommande le secret absolu.

DON MARZIO
Andiamo avanti.

Allons, je vous écoute.

LEANDRO
Sappiate che la pellegrina è mia moglie.

Sachez que la pèlerine est ma femme !

DON MARZIO
Buono!

Bien !

LEANDRO
Che l’ho abbandonata in Torino.

Que je l’ai abandonnée à Turin.

DON MARZIO
 da sé, guardandolo con l’occhialetto
à lui même en regardant avec ses lunettes
 Oh che briccone!
Oh ! Le coquin !

LEANDRO
Sappiate ch’io non sono altrimenti il conte Leandro.

Sachez que je ne suis pas le comte Leandro.

DON MARZIO
da sé, come sopra
à part, comme ci-dessus

 Meglio.
De mieux en mieux

LEANDRO
I miei natali non sono Nobili.

Ma naissance n’est pas noble.

DON MARZIO
Non sareste già figliuolo di qualche birro?

Vous ne seriez pas le fils d’un quelconque sbire, par hasard ?

LEANDRO
Mi maraviglio, signore;
Je vous demande pardon, monsieur;
son nato povero, ma di gente onorata.
Je suis né pauvre, mais de gens honorables

DON MARZIO
Via, via:
Bien, bien :
tirate avanti.
poursuivez.

LEANDRO
Il mio esercizio era di scritturale..
J’étais comptable

DON MARZIO
Troppa fatica, non è egli vero?

Trop de problèmes, n’est-ce pas ?

LEANDRO
E desiderando vedere il mondo…

Et je désirais tant voir le monde
Son venuto a Venezia…
Je suis venu à Venise …

DON MARZIO
A fare il birbante.

Pour faire le coquin.

LEANDRO
Ma voi mi strapazzate.

Mais vous m’insultez !
Questa non è la maniera di trattare.
Cela ne se fait pas de traiter les gens de cette manière !

DON MARZIO
Sentite:

Écoutez !
io ho promesso proteggervi, e lo farò;
J’ai promis de vous protéger, et je le ferai;
ho promesso segretezza, e la osserverò;
J’ai promis le secret, et je l’observerai;
ma fra voi e me avete da permettermi che possa dirvi qualche cosa amorosamente.
mais de vous à moi, vous devez me laisser vous dire quelque chose amicalement.

LEANDRO
Vedete il caso in cui mi ritrovo;

Vous voyez où je suis ;
se mia moglie mi scopre, sono esposto a qualche disgrazia.
si ma femme me trouve, je m’expose à un malheur.

DON MARZIO
Che pensereste di fare?

Que pensez-vous faire?

LEANDRO
Si potrebbe vedere di far cacciar via di Venezia colei?

On pourrait la chasser de Venise ?

DON MARZIO
Via, via.

Allez
 Si vede che siete un briccone.
Vous voyez que vous êtes un coquin.

LEANDRO
Come parlate, signore?

Comme vous me parlez, monsieur?

DON MARZIO
Fra voi e me, amorosamente.

Entre vous et moi, amicalement.

LEANDRO
Dunque anderò via io;

C’est donc moi qui partirai ;
basta che colei non lo sappia.
je souhaite seulement qu’elle ne le sache pas.

DON MARZIO
Da me non lo saprà certamente.

De moi, elle ne saura rien, certainement.

LEANDRO
Mi consigliate ch’io parta?

Vous me recommandez donc que je parte ?

DON MARZIO
Sì, questo è il miglior ripiego.

Oui, cela semble la meilleure option.
Andate subito:
Partez tout de suite:
prendete una gondola;
Prenez une gondole ;
fatevi condurre a Fusina, prendete le poste, e andatevene a Ferrara.
que l’on vous conduise à Fusina, prenez ensuite la poste, et sortez à Ferrare.

LEANDRO
Anderò questa sera;

Je m’en irai donc ce soir;
già poco manca alla notte.
et c’est déjà la nuit.
Voglio prima levar le mie poche robe, che sono qui in casa della ballerina.
Je veux récupérer les choses qui sont ici dans la maison de la danseuse.

DON MARZIO
Fate presto, e andate via subito.

Faites vite et partez immédiatement.
Non vi fate vedere.
Sans vous faire voir.

LEANDRO
Uscirò per la porta di dietro, per non esser veduto.

Je passerai par la porte arrière, pour ne pas être vu.

DON MARZIO
da sé 
à part
 Lo diceva io;
Je le disais :
  si serve per la porta di dietro.
Il se sert de la porte à l’arrière.

LEANDRO
Sopra tutto vi raccomando la segretezza.

Avant tout, je vous recommande le secret.

DON MARZIO
Di questa siete sicuro.

Vous pouvez être sûr de cela.

LEANDRO
Vi prego d’una grazia, datele questi due zecchini

S’il vous plaît une grâce, donnez-lui ces deux sequins
gli dà due zecchini;
Il lui donne deux sequins
poi mandatela via.
puis qu’elle parte.
Scrivetemi, e torno subito.
Écrivez-moi, et je reviendrai.

DON MARZIO
Le darò i due zecchini.

Je vais lui donner les deux sequins.
Andate via.
Allez-vous-en.

LEANDRO
Ma assicuratevi che ella parta…

Mais assurez-vous qu’elle est partie

DON MARZIO
Andate via, che siate maledetto!

Allez-vous, vous êtes maudit !

LEANDRO
Mi scacciate?

Vous me chassez ?

DON MARZIO
Ve lo dico amorosamente, per vostro bene;
Je vous le dis amicalement, pour votre bien ;
 andate, che il diavolo vi porti.
allez et que le diable vous emporte.

LEANDRO
Oh che razza d’uomo!

Oh quel genre d’homme!
Se strapazza gli amici, che farà poi coi nemici!
S’il malmène ses amis, que doit-il faire à ses ennemis !
va in casa di Lisaura
Il entre dans la maison de Lisaura

DON MARZIO
Il signor Conte! Briccone! Il signor Conte!

Monsieur le Comte ! Ah, le coquin ! Monsieur le Comte !
Se non si fosse raccomandato a me, gli farei romper l’ossa di bastonate.
S’il ne s’était pas recommandé à moi, je lui aurais rompu les os par une bonne bastonnade.

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 Traduction Jacky Lavauzelle
    ARTGITATO
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la bottega del caffe Goldoni atto terzo Scena seconda
le café Goldoni acte 3 scène 2

La bottega del caffè
le café Goldoni

le café GOLDONI – LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI ATTO TERZO Scena Prima- LE CAFE ACTE 3 Scène 1

le Café Goldoni

LA BOTTEGA DEL CAFFE GOLDONI
ATTO TERZO- Scena Prima
Le Café GOLDONI
ACTE III Scène 1
Traduction – Texte Bilingue
Carlo Osvaldo Goldoni

LITTERATURE ITALIENNE

letteratura italiana

CARLO GOLDONI
1707- 1793

La bottega del caffe goldoni le cafe texte et traduction artgitato

 

Traduction Jacky Lavauzelle

La bottega del caffè

LE CAFE

1750 – 1751

*************

Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750Carlo_Goldoni_-_1750

ATTO TERZO
ACTE III

Scène 1
Scena Prima

Leandro scacciato di casa da Lisaura.
Leandro est rejeté par Lisaura de sa maison

LEANDRO
A me un simile trattamento?
Pour moi, un tel traitement ?

LISAURA
(sulla porta)
(à la porte)
Sì, a voi, falsario, impostore!
Oui, vous, faussaire, imposteur !

LEANDRO
Di che vi potete dolere di me? 
Que pouvez-vous me reprocher de mal ?
D’aver abbandonata mia moglie per causa vostra?
D’avoir abandonné ma femme à cause de vous ?

LISAURA
Se avessi saputo, che eravate ammogliato, non vi avrei ricevuto in mia casa.
Si j’avais su que vous étiez marié, je ne vous aurais jamais reçu dans ma maison.

LEANDRO
Non sono stato io il primo a venirvi.
Je suis pas le premier à y venir.

LISAURA
Siete però stato l’ultimo.
Mais vous êtes le dernier.

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 Traduction Jacky Lavauzelle
    ARTGITATO
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la bottega del caffe Goldoni atto terzo Scena prima
le café Goldoni acte 3 scène 1

La bottega del caffè
le café Goldoni

ARTIFEX GLORIOSUS Sonnet de GABRIELE D’ANNUNZIO – Sonetto

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

——-

Artifex gloriosus

Sonetto

Sonnet


Anche a me l’oro, come a Benvenuto,
A moi aussi l’or, comme à Benvenuto,
è servo. Chiedi! Sien divini o umani
en serviteur. Demande ! Que divins ou humains,
i tuoi sogni, di sotto a le mie mani
tes rêves soient ; sous mes mains
invincibili il vaso esce compiuto.
invincibles, le vase sera parfait

*

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

 

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MADAME VIOLANTE Sonnet de Gabriele D’ANNUNZIO – Sonetto -Madama Violante

Gabriele D’Annunzio
prince de Montenevoso

Traduction – Texte Bilingue
Poesia e traduzione

LITTERATURE ITALIENNE

 Gabriele d'Annunzio Traduction Artgitato Proses et Poèmes Italiens

Letteratura Italiana

Gabriele D’Annunzio
1863-1938

Traduction Jacky Lavauzelle

——-

Madama Violante

Sonetto

Madame Violante

Sonnet

Ricercarli soleva biondi e bianchi e di faccia
belli e di vita destri e nel primo fiore…


Cade riverso e sta lo spadaccino
Il tombe en arrière le spadassin
imberbe; cade e sta, colpito in fondo
imberbe ; il tombe, il est frappé
al cuore. Imberbe, intonso, èsile, biondo,
au cœur. Imberbe, épaisse chevelure, mince, blond,
ceruli occhi, sottil naso aquilino.
yeux azur, subtil nez aquilin….

*

*

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

 

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LES LUSIADES – OS LUSIADAS -Traduction du Poème de Luis de Camões – Livre I – Canto Primeiro – strophe 84- Verso 84

LES LUSIADES – OS LUSIADAS
LITTERATURE PORTUGAISE

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES

OS LUSIADAS

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT I
Canto Primeiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  84
Strophe 84

I-84

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

Já o raio Apolíneo visitava
Déjà les rayons d’Apollon visitaient
Os montes Nabatêos acendido,
Les monts Nabatéens qui s’illuminaient,
Quando o Gama, colos seus determinava…

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

*********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LES LUSIADES – OS LUSIADAS -Traduction du Poème de Luis de Camões – Livre I – Canto Primeiro – strophe 83- Verso 83

LES LUSIADES – OS LUSIADAS
LITTERATURE PORTUGAISE

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES

OS LUSIADAS

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT I
Canto Primeiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  83
Strophe 83

I-83

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

E busca mais, para o cuidado engano,
Et de plus, il se mit pour cela à chercher,
   Mouro, que por piloto à nau lhe mande,
Un Maure, à envoyer afin de piloter le navire,
  Sagaz, astuto, e sábio em todo o dano,…

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

*********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LA POESIE DE GIOSUÈ CARDUCCI – Poesie di Giosuè Carducci

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letteratura italiana
Littérature Italienne

Traduction – Texte Bilingue

Sélection de poèmes de
Giosuè Carducci
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Selezione di Poesie
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Poésie de Giosuè Carducci selezione di poesie artgitato
GIOSUÈ CARDUCCI
1835- 1907

Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

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Colloqui con gli Alberi
Colloques avec les Arbres
(vers 1872)

Te che solinghe balze e mèsti piani
Toi qui des rochers esseulés et tristes plaines
Ombri, o quercia pensosa, io piú non amo,
Tu ombres, ô chêne pensif, je ne t’aime plus,

*

Disperata
Désespérance

Su ’l caval de la Morte Amor cavalca
Sur le cheval de la Mort chevauche Amour
E traesi dietro catenato il cuore:
Qui charrie derrière lui son cœur captif :

*

Fiesole
(Sonetto – Sonet -Su l’arce onde mirò Fiesole al basso,

Sur les hauteurs d’où regarda Fiesole vers la plaine)

Su l’arce onde mirò Fiesole al basso,
Sur les hauteurs d’où regarda Fiesole vers la plaine,
 Dov’or s’infiora la città di Silla,
Coule dans la cité de Scylla fleurie,

*

Giuseppe Manzini
(poème de 1872)

Qual da gli aridi scogli erma su ‘l mare
Comme les arides roches abruptes au cœur de la mer
Genova sta, marmoreo gigante,
où Gênes se dresse, géant marmoréen,

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Il Bove
Le Bœuf
(1872)

T’amo, o pio bove; e mite un sentimento 
Je t’aime, ô bœuf sacré ; et un sentiment doux
Di vigore e di pace al cor m’infondi,
De force et de paix au cœur m’imprègne,

*

Intermezzo IX
Intermède 9

Non contro te suoni maligno il verso,
Non, contre toi, je ne clame malignement mes vers,
 Terra a cui non risposi
Terre à qui ne répond

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Momento Epico
Moment Epique
(vers 1886)

Addio, grassa Bologna! e voi di nera
Adieu, grasse Bologne ! et vous noirs
Canape nel gran piano ondeggiamenti,   

Chanvres dans les ondulations de la grande plaine,

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Per il quinto anniversario della battaglia di Mentana
Pour l’Anniversaire de la Bataille de Mentana
(Giambi ed epodi
  LIBRO II- 1872)

Ogni anno, allor che lugubre
Chaque année, alors que, lugubre,
L’ora de la sconfitta
Le temps de la défaite

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Pianto Antico
Plainte Antique
(1871)

L’albero a cui tendevi
L’arbre à qui tu tendais
 la pargoletta mano,
ta petite main,

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Qui Regna Amore
Ici Règne Amour
(vers 1872)

Ove sei? de’ sereni occhi ridenti
Où es-tu ? De tes yeux souriants et sereins
A chi tempri il bel raggio, o donna mia?
A qui destines-tu ce beau regard, ô dame?

*

San Martino
(1883)

La nebbia a gl’irti colli
Des collines hérissées le brouillard
piovigginando sale,
s’élève en ondées,

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Santa Maria degli Angeli
Sainte-Marie-des-Anges
(1877)

Frate Francesco, quanto d’aere abbraccia
Frère Françoisque d’espace occupe
   Questa cupola bella del Vignola,
Cette belle coupole de Vignola,

*

Virgilio
(Vers 1870)

Come, quando su’ campi arsi la pia
Comme, quand sur les champs brûlés, la pieuse
Luna imminente il gelo estivo infonde,
Lune imminente disperse la fraîcheur de l’été,

***

ÇA IRA
(1883)

PREMIER SONNET
Lieto su i colli di Borgogna splende

Lieto su i colli di Borgogna splende
Heureux brille sur les collines de Bourgogne
e in val di Marna a le vendemmie il sole:
et sur les vendanges dans la vallée de la Marne le soleil :

SECOND SONNET
Son de la terra faticosa i figli

Son de la terra faticosa i figli
Fils de l’épuisante terre
Ohe armati salgon le ideali cime,
Armés, vous avez gravi les idéales cimes,

TROISIÈME SONNET
Da le ree Tuglieri di Caterina

Da le ree Tuglieri di Caterina
Des Tuileries de Catherine de Médicis
Ove Luigi inginocchiossi a i preti,
Louis le seizième devant les prêtres s’est soumis,

QUATRIÈME SONNET
L’un dopo l’altro i messi di sventura
LA CHUTE DE LONGWY

L’un dopo l’altro i messi di sventura
L’un après l’autre les messagers de malheur
Piovon come dal ciel, Longwy cadea.
Comme du ciel tombent ; Longwy a cédé.

CINQUIÈME SONNET
Udite, udite, o cittadini. Ieri
LA CHUTE DE VERDUN

Udite, udite, o cittadini. Ieri
Écoutez, écoutez, ô citoyens. Hier
Verdun a l’inimico apri le porte:
Verdun à l’ennemi a ouvert ses portes :

SIXIÈME SONNET
Su l’ostel di città stendardo nero
LES MASSACRES DE SEPTEMBRE (1792)

Su l’ostel di città stendardo nero
La bannière noire sur l’Hôtel de Ville,
— Indietro! — dice al sole ed a l’amore:
Dit : Reculez! au soleil et à l’amour :

SEPTIÈME SONNET
Una bieca druidica visione
UNE EFFROYABLE GÉNÉRATION DE CRIMES

Una bieca druidica visione
Une vision sombre druidique
Su gli spiriti cala e gli tormenta:
S’abat sur les esprits et les tourmente :

HUITIÈME SONNET
Gemono i rivi e mormorano i venti
LA MORT DE MADAME DE LAMBALLE

Gemono i rivi e mormorano i venti
Gémissent les rivières et murmurent les vents
 Freschi a la savoiarda alpe natia.
Frais sur les Alpes savoyardes.

NEUVIÈME SONNET
Oh non mai re di Francia al suo levare
LA PRIÈRE DE LOUIS XVI

Oh non mai re di Francia al suo levare
Oh ! jamais roi de France à son lever
 Tali di salutanti ebbe un drappello!
Ne fut salué par une telle armée !


DIXIÈME SONNET
LE RETOUR DES HÉROS NATIONAUX

Al calpestio de’ barbari cavalli
Les piaffements des barbares chevaux
  Ne l’avel si svegliò dunque Baiardo?
Ont-ils réveillé Bayard du tombeau ?

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ONZIÈME SONNET
ET AU-DESSUS, LA MARSEILLAISE

Su ì colli de le Argonne alza il mattino
Se lève sur les hauteurs de l’Argonne, un matin
Brumoso, accidioso e lutolento.
Brumeux, boueux, indolent.

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DOUZIÈME SONNET
UNE NOUVELLE HISTOIRE

Marciate, o de la patria incliti tìgli,
Marchez, ô enfants glorieux de la patrie,
De i caimoni e de’ canti a l’armonia:
Des canonnades et des chants en harmonie :

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DELLA «CANZONE DI LEGNANO»
DE LA « CANZONE DI LEGNANO »
PARTE I
PARTIE I
LE PARLEMENT
IL PARLAMENTO

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Le-Parlement-753x1024.jpg.

I

Sta Federico imperatore in Como.
Frédéric, empereur, séjourne à Côme.

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Carducci

HENRI HAUVETTE
Littérature Italienne
CINQUIÈME PARTIE
L’ITALIE RÉGÉNÉRÉE

L’influence exercée par G. Carducci sur le mouvement intellectuel de son temps a été considérable, et on a remarqué que son exemple avait suscité un nombre inusite de professeurs-poetes. Parmi ceux—ci, Giuseppe Chiarini, d’Arezzo ({8334908) fut lié au maitre par une étroite amitié, qui ne se démentit pas un seul jour. Théoricien et imitateur de la métrique a barbare », traducteur de H. Heine, poéte délicat lui-méme, notamment dans un volume intitulé Lacrymae ({880), il s’est fait le biographe de Carducci (Memorie della vim di G. Carducci, Florence, {903), comme il fut celui d’autres grande poétes, de Foscolo ({892) et de Leopardi (I 905).

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Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

Dans un temps où la littérature devient de plus en plus internationale, où les auteurs du monde entier sont traduits dans toutes les langues, Giosuè Carducci offre l’exemple exceptionnel d’un grand écrivain dont l’œuvre s’est fort peu répandue à l’étranger. Son nom, à vrai dire, était depuis longtemps célèbre. Tout le monde savait que Giosuè Carducci enseignait à Bologne la littérature italienne. On connaissait son Hymne à Satan ; on n’ignorait pas non plus que ce poète, naguère républicain farouche, s’était converti à la monarchie par admiration, par vénération pour la reine douairière d’Italie, Marguerite de Savoie. Lorsque, au mois de décembre 1906, le prix Nobel pour la poésie fut attribué, après plusieurs années d’hésitation, à Giosuè Carducci, journaux et revues lui consacrèrent des études un peu plus substantielles. La mort du poète, enfin, survenue le 16 février dernier, donna lieu hors d’Italie à toute une série nouvelle d’articles nécrologiques, mais cet événement provoqua en Europe des regrets beaucoup moins sentis et beaucoup moins éloquents que la mort d’Henrik Ibsen, par exemple. L’Italie fit à son enfant des obsèques dignes de son génie, mais les autres nations, insuffisamment renseignées, restèrent plutôt indifférentes au deuil pompeux de nos voisins d’outre-monts.
Hâtons-nous de dire qu’il n’y eut, dans cette indifférence de l’étranger, aucune ingratitude. L’œuvre de Carducci ne pouvait raisonnablement prétendre à la grande célébrité internationale. Giosuè Carducci doit à la poésie le meilleur de sa gloire. Or c’est par le roman, c’est par le théâtre, c’est par la littérature d’idées que se créent les célébrités universelles. Traduite dans une langue étrangère, une œuvre lyrique perd le principal de son charme, a l’instar de ces vins généreux dont l’arôme s’évanouit en passant à travers un filtre. On traduit parfois, par curiosité ou pour l’instruction des lettrés, les poèmes lyriques d’un auteur illustre parvenu à la renommée internationale par le roman ou le théâtre. On a traduit récemment les poésies d’Henrik Ibsen, on traduira quelque jour les Laudi de M. Gabriele d’Annunzio, mais la réputation d’un auteur ne saurait se fonder sur une traduction, si bonne fût-elle, de ses ouvrages en vers. Aussi la splendeur de Giosuè Carducci, poète uniquement lyrique, était-elle et reste-t-elle condamnée à n’être jamais pleinement goûtée de quiconque ignore la langue italienne.
Une autre raison de l’obscurité relative où demeura l’œuvre de Carducci tient à son caractère rigoureusement national. Exception faite d’une série de sonnets consacrés à la Révolution française, c’est l’histoire italienne uniquement qui l’inspira, pendant toute sa vie. L’Italie a traversé de 1821 à 1870 une époque de troubles, de succès politiques mêlés de revers, de vastes espoirs suivis de mornes découragements qui aboutirent enfin à la reconstitution de l’unité et dont l’ensemble constitue la période du Risorgimento. Un poète, mort cinquante ans exactement avant Carducci, Giacomo Léopardi, avait exprimé les aspirations nationales dans la première phase de cette lutte glorieuse. Giosuè Carducci les a traduites, presque au jour le jour peut-on dire, dans la deuxième phase, la plus heureuse : celle qui devait se terminer par l’entrée des Italiens dans Rome et l’installation de la monarchie au Quirinal. Les péripéties de cet âge héroïque, Carducci les a retracées d’un point de vue assez spécial, mais avec une telle ferveur patriotique qu’il finit par incarner, aux yeux des Italiens de ce temps, non point le sentiment d’un parti, mais l’idée nationale elle-même, si bien qu’en 1891, lorsque le barde mazzinien et garibaldien inclina son front naguère indocile devant la majesté de la reine Marguerite, on salua dans cette conversion le couronnement de son œuvre de poète et de citoyen. Le nom de Carducci avait pris dans les dernières années de sa vie un sens en quelque sorte symbolique. Il représentait les idées désormais inséparables de patrie et d’unité. Après lui avoir tenu longtemps rigueur, les catholiques d’outre-monts avaient généreusement rapporté la sentence naguère prononcée contre le poète révolutionnaire. Lors d’un jubilé professoral de Carducci, le marquis Filippo Crispolti, le plus connu des publicistes catholiques de la péninsule, tint même à honneur de joindre aux hommages spontanés de l’Italie libérale l’hommage réfléchi de l’Italie catholique. Et il loua en termes parfaits tout ce qui, dans l’œuvre de Carducci, pouvait être loué par un esprit religieux. Cette unanimité dans l’admiration et la reconnaissance se retrouva lorsqu’il s’agit de rendre à la dépouille mortelle du poète les honneurs suprêmes. Le 16 février 1907 plongea dans le deuil l’Italie entière. Jour néfaste pour la Nation ! Jour de larmes pour la Poésie ! La scène funèbre décrite dans l’ode barbare Aux sources du Clitumne dut se répéter sur toutes les rives italiques :
Les nymphes allèrent en pleurant se cacher dans les fleuves, rentrèrent dans le sein maternel, ou, poussant de longs cris, se dispersèrent ainsi que des nuages au-dessus des montagnes…
Et la voix mystérieuse qui jadis, tandis que se mouraient le monde romain, ses dieux et ses héros, s’écria au large de la Méditerranée : « Le grand Pan est mort ! » dut exhaler de nouveau sa plainte en ce triste jour où descendait dans la tombe le plus antique, le plus latin, le plus romain des poètes modernes.

MAURICE MURET
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GIOSUÈ CARDUCCI

LE THEÂTRE D’ANTON TCHEKHOV – Театр Антона Чехова

LE THEÂTRE DE TCHEKHOV
Театр Антона Чехова

русская литература
Littérature Russe

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 Tchekhov Artgitato Théâtre d'Anton Tchekhov

 

Anton Pavlovitch Tchékhov
Антон Павлович Чехов
1860-1904

России театр
Théâtre Russe

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Les Pièces de Théâtre

 

Театр

 

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L’Ours
Медведь
1888
Farce en un acte
Шутка в одном действии

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La demande en mariage
Предложение
1888-1889
Farce en un acte
Шутка в одном действии

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Le Tragédien malgré lui
Трагик поневоле
1889
Из дачной жизни
Шутка в одном действии
Farce en un acte

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Les méfaits du Tabac
О вреде табака
1902

Scène monologue en un acte
Сцена-монолог в одном действи
1ère partie 1/3
2ème partie 2/3
3ème partie 3/3

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SUR TCHEKHOV

L’HOMME NU – LE STYLE DE TCHEKHOV par BORIS DE SCHLOEZER
Борис Фёдорович Шлёцер
NRF – 1922 – PARIS

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Traduction Jacky Lavauzelle
Artgitato
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artgitato@yahoo.com