ATAULPHE – ATHAULF – ATAULFO – PLAZA DE ORIENTE Madrid PLACE DE L’ORIENT -东方广场 – Плаза-де-Ориенте –

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

ATAULPHE
Ataulf, Ataulphe ou Athaulf

ATAULFO

 

Plaza de Oriente Place de l'orient Madrid Athaulf Ataulfo Roi des Visigothsvers 372-415
Roi des Visigoths

« Les Visigoths passent le Danube (375), ils sont vainqueurs à Andrinople (378), puis entrent en Grèce (395). Battus à Pollentia (403), ils prennent Rome (410), occupent Toulouse (412) et Barcelone (417). Alaric les conduit de 395 à 410, puis Athaulf (410-415), Vallia (415-420), Theodoric Ier (420-451) et Theodoric II (453-465). Eric (465-484) mène la puissance visigothe à son apogée : Limoges est occupée en 471, l’Auvergne en 475, Arles en 480. Après lui vinrent Alaric II (484-507), tué à la bataille de Vouillé, Amalaric (507-531), Reccared (586-601), etc. »

Élisée Reclus
L’Homme et la Terre
Librairie universelle, 1905
Tome troisième, pp. 295-388

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Atlas universel d’histoire et géographie
LE REGNE D’ATAULPHE
de 410 à 415

410. Alaric pour la 3e fois assiège Rome, la prend par la trahison des esclaves, la pille, mais épargne les habitants. — Il se dispose à passer en Sicile et de là en Afrique, mais il meurt à Cosenza et est enterré dans le lit du Busentin. — Son beau-frère Ataulphe lui succède.
Il conclut la paix avec les Romains et se dispose à passer en Gaule.

412. Ataulphe quitte l’Italie avec les Visigoths et entre en Gaule où il occupe la Narbonnaise.

413. Les Bourguignons, s’étant alliés à Jovin, viennent sous la conduite de Gondicaire s’établir sur les bords du Rhône. Ataulphe, à l’instigation de Placidie, sœur d’Honorius. se rapproche de plus en plus de ce prince et déclare la guerre à Jovin et à son frère Sébastien. Il surprend ce dernier dans Narbonne Ap.J.-C.

Ataulphe se brouille de nouveau avec Honorius. Il assiège Marseille et est repoussé par le comte Boniface, mais il s’empare de Narbonne et de Toulouse.

Révolte et défaite d’Héraclien, gouverneur d’Afrique.

414. Ataulphe se réconcilie de nouveau avec Honorius et épouse Placide, sœur d’Honorius.

Anthémius remet le gouvernement de l’empire d’Orient à la sœur de Théodose II, Pulchérie, âgée de 16 ans. Elle est nommée Auguste.

Constance, général d’Honorius, contraint Ataulphe à quitter Narbonne et à se retirer en Espagne. — Ataulphe avant d’abandonner la Gaule, pille Bordeaux.

415. Ataulphe est assassiné à Barcelone avec ses enfants. Sigéric lui succède. Il est massacré, après 7 jours de règne, et remplacé par Wallia, beau-frère d’Ataulphe. —

Marie-Nicolas Bouillet
Bouillet – Atlas universel d’histoire et géographie, 1865 (1865)
1865 (pp. 134-138).
MOYEN AGE
DE LA MORT DE THÉODOSE A LA PRISE DE CONSTANTINOPLE
395-1453 APRÈS JÉSUS-CHRIST.

Plaza de España Madrid PLACE D’ESPAGNE – Площадь Испании – 西班牙广场 –

Madrid – Мадрид – 马德里
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Plaza de España Madrid

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Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


 Plaza de España
La Place d’Espagne
西班牙广场
Площадь Испании

 

Monumento a Miguel de Cervantes
Monument à Miguel de Cervantes

Lorenzo Coullaut Valera
Sculpeur espagnol
Escultor español
Marchena 1876 – Madrid 1932

Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 000 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 00 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 0 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 1 Sancho Pancha Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 1 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 2 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 3 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 4 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 5 Cervantes  Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 7 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 8 Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 9

 DON QUIJOTE DE LA MANCHA
El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha
DON QUICHOTTE de la Manche

Miguel de Cervantès

Traduction Jacky Lavauzelle

Prólogo
Prologue

Don Quijote Don Quichotte Miguel de Cervantes Prologo Prologue Artgitato Traduction Française

Desocupado lector: sin juramento me podrás creer que quisiera que este libro, como hijo del entendimiento, fuera el más hermoso, el más gallardo y más discreto que pudiera imaginarse. Pero no he podido yo contravenir al orden de naturaleza, que en ella cada cosa engendra su semejante.
Lecteur inoccupé sans serment aucun, crois-moi, j’aurais envie que ce livre, comme fruit de l’entendement, soit le plus beau, le plus brave et le plus fin que l’on puisse imaginer. Mais je ne pouvais pas violer l’ordre de la nature, qui veut que chaque chose engendre son semblable.
Y, así, ¿qué podía engendrar el estéril y mal cultivado ingenio mío, sino la historia de un hijo seco, avellanado, antojadizo y lleno de pensamientos varios y nunca imaginados de otro alguno, bien como quien se engendró en una cárcel, donde toda incomodidad tiene su asiento y donde todo triste ruido hace su habitación?
Et donc, que pouvait engendrer un  stérile et inculte talent comme le mien, sinon l’histoire d’un fils maigre, rabougri, fantasque et plein de pensées étranges et inimaginables, comme ce qui a été engendré dans une prison où tout inconfort a son siège et où tout triste bruit a son habitation ?
El sosiego, el lugar apacible, la amenidad de los campos, la serenidad de los cielos, el murmurar de las fuentes, la quietud del espíritu son grande parte para que las musas más estériles se muestren fecundas y ofrezcan partos al mundo que le colmen de maravilla y de contento.
La paix, le calme, l’aménité des champs, la sérénité des cieux, le murmure des fontaines, un esprit calme sont de grands secours aux muses les plus stériles et fertiles qui apportent alors au monde des fruits merveilleux et plaisants.
Acontece tener un padre un hijo feo y sin gracia alguna, y el amor que le tiene le pone una venda en los ojos para que no vea sus faltas, antes las juzga por discreciones y lindezas y las cuenta a sus amigos por agudezas y donaires.
Il arrive à un père d’engendrer un enfant laid et sans grâce, mais l’amour lui bande les yeux de peur qu’il ne voit ses défauts, il les juge pour des subtilités et des finesses et en parle à ses amis comme des expressions d’intelligence et de malice.
Pero yo, que, aunque parezco padre, soy padrastro de don Quijote, no quiero irme con la corriente del uso, ni suplicarte casi con las lágrimas en los ojos, como otros hacen, lector carísimo, que perdones o disimules las faltas que en este mi hijo vieres, que ni eres su pariente ni su amigo, y tienes tu alma en tu cuerpo y tu libre albedrío como el más pintado, y estás en tu casa, donde eres señor della, como el rey de sus alcabalas, y sabes lo que comúnmente se dice, que «debajo de mi manto, al rey mato», todo lo cual te esenta y hace libre de todo respecto y obligación, y, así, puedes decir de la historia todo aquello que te pareciere, sin temor que te calunien por el mal ni te premien por el bien que dijeres della.
Mais moi, bien que je ne sois pas le père, je suis seulement le beau-père de Don Quichotte, je ne souhaite pas suivre cet usage courant, et te prier, presque les larmes aux yeux, comme les autres, cher lecteur, de pardonner ou de dissimuler les défauts de mon fils. Puisque tu n’es ni un parent, ni un ami, et que tu as ton âme dans ton corps et ta volonté libre comme tout un chacun, et tu vis dans ta maison, où tu en es le seigneur, comme le roi de ses impôts, et tu sais comme il est dit communément que « sous ma robe, je tue le roi, » tout ce qui fait que tu es exempté envers moi de respect et que tu es libre de toute obligation, et, ainsi, tu raconteras de l’histoire tout ce qui te semblera bon pour toi, sans crainte d’être calomnié par le mal ni récompensé pour le bien que tu diras d’elle.

Image illustrative de l'article Don Quichotte

Solo quisiera dártela monda y desnuda, sin el ornato de prólogo, ni de la inumerabilidad y catálogo de los acostumbrados sonetos, epigramas y elogios que al principio de los libros suelen ponerse. Porque te sé decir que, aunque me costó algún trabajo componerla, ninguno tuve por mayor que hacer esta prefación que vas leyendo.
J’aurais aimé te la livrer nue, sans les fioritures du prologue, ou le catalogue innombrable des sonnets coutumiers, épigrammes et louanges dont l’usage veut qu’en début des livres ils soient fixés. Parce que je dois te dire que si la composition m’a coûté un peu de travail, un plus important encore a été nécessaire à la préface que tu lis à présent.
Muchas veces tomé la pluma para escribille, y muchas la dejé, por no saber lo que escribiría; y estando una suspenso, con el papel delante, la pluma en la oreja, el codo en el bufete y la mano en la mejilla, pensando lo que diría, entró a deshora un amigo mío, gracioso y bien entendido, el cual, viéndome tan imaginativo, me preguntó la causa, y, no encubriéndosela yo, le dije que pensaba en el prólogo que había de hacer a la historia de don Quijote, y que me tenía de suerte que ni quería hacerle, ni menos sacar a luz las hazañas de tan noble Caballero.
Plusieurs fois, je pris ma plume pour écrire, et souvent le l’ai laissée, ne sachant pas ce que j’allais écrire ; et un jour, le papier devant moi, avec une plume à l’oreille, le coude sur le bureau et la main sur sa joue, en pensant à ce que je dirais, est venu, à l’improviste, un de mes amis, drôle et spirituel, qui, me voyant, m’a demandé la cause de ma préoccupation. Je lui ai dit que je pensais au prologue qu’il faudrait pour l’histoire de Don Quichotte, et j’en étais si découragé que je ne souhaitais plus la faire ni de mettre au grand jour les exploits de notre noble chevalier.

-Porque ¿cómo queréis vos que no me tenga confuso el qué dirá el antiguo legislador que llaman vulgo cuando vea que, al cabo de tantos años como ha que duermo en el silencio del olvido, salgo ahora, con todos mis años a cuestas, con una leyenda seca como un esparto, ajena de invención, menguada de estilo, pobre de concetos y falta de toda erudición y doctrina, sin acotaciones en las márgenes y sin anotaciones en el fin del libro, como veo que están otros libros, aunque sean fabulosos y profanos, tan llenos de sentencias de Aristóteles, de Platón y de toda la caterva de filósofos, que admiran a los leyentes y tienen a sus autores por hombres leídos, eruditos y elocuentes? Pues ¿qué, cuando citan la Divina Escritura?
« Comment ne pas être dérouté par ce pensera le public, antique législateur, quand il verra que, après tant d’années, moi qui dormais dans le silence de l’oubli, je viens maintenant, avec toutes mes années derrière moi, avec une légende sèche comme un jonc, oublieux de l’innovation, le style diminué, pauvre d’esprit et manquant et d’érudition et de doctrine, sans annotations sur les marges, sans notes à la fin du livre, comme je vois dans d’autres livresmême quand ils sont fabuleux et profanes, remplis de citations d‘Aristote, de Platon et de toute le troupe des philosophes, qu’admire le public qui voit combien les auteurs qu’ils lisent sont érudits et éloquents ? Et que dire de ceux qui citent les Saintes Ecritures ?
No dirán sino que son unos santos Tomases y otros doctores de la Iglesia, guardando en esto un decoro tan ingenioso, que en un renglón han pintado un enamorado destraído y en otro hacen un sermoncico cristiano, que es un contento y un regalo oílle o leelle.
Ne penserait-on pas qu’ils sont comme des saints Thomas et autres docteurs de l’Église, peignant en une ligne un amour dépravé  et en une autre un sermon chrétien Christian, faisant de celui-ci un cadeau et une merveille à entendre.
De todo esto ha de carecer mi libro, porque ni tengo qué acotar en el margen, ni qué anotar en el fin, ni menos sé qué autores sigo en él, para ponerlos al principio, como hacen todos, por las letras del abecé, comenzando en Aristóteles y acabando en Xenofonte y en Zoílo o Zeuxis, aunque fue maldiciente el uno y pintor el otro.
Tout cela a fait défaut dans mon livre, parce que je n’ai rien à renvoyer à la marge, ou à préciser à la la fin ni ne sais quels sont les auteurs que j’ai suivis afin de les nommer, comme tout le monde, par les lettres de l’alphabet, en commençant par Aristote et en terminant par Xénophon ou par Zoilo ou Zeuxis, le premier un médisant et l’autre un peintre.
También ha de carecer mi libro de sonetos al principio, a lo menos de sonetos cuyos autores sean duques, marqueses, condes, obispos, damas o poetas celebérrimos; aunque si yo los pidiese a dos o tres oficiales amigos, yo sé que me los darían, y tales, que no les igualasen los de aquellos que tienen más nombre en nuestra España.
Il va également manquer dans  mon livre de sonnets au commencement, au moins ces sonnets dont les auteurs sont ducs, marquis, comtes, évêques, reines ou poètes célèbres; même si je dois demander aux deux ou trois amis officiels, je sais qu’ils me les donneraient, et de telle sorte qu’ils ne seraient pas égalés par les plus beaux noms de notre Espagne.
En fin, señor y amigo mío —proseguí—, yo determino que el señor don Quijote se quede sepultado en sus archivos en la Mancha, hasta que el cielo depare quien le adorne de tantas cosas como le faltan, porque yo me hallo incapaz de remediarlas, por mi insuficiencia y pocas letras, y porque naturalmente soy poltrón y perezoso de andarme buscando autores que digan lo que yo me sé decir sin ellos. De aquí nace la suspensión y elevamiento, amigo, en que me hallastes, bastante causa para ponerme en ella la que de mí habéis oído.
Eh bien, seigneur et ami – continuai-je-, je détermine que le seigneur Don Quichotte restera enterré dans les fichiers de La Manche, jusqu’à ce que le ciel envoie quelqu’un l’habillant de toutes ces choses qui lui manquent, parce que je suis incapable de remédier à mon échec et à mon manque de lettres, et parce que je suis fainéant et naturellement paresseux, incapable d’aller à la recherche d’auteurs qui disent ce que je sais dire sans les invoquer. D’où l‘hésitation et la pensée, ami, en laquelle vous me trouvâtes, cause suffisante comme vous l’avez entendu.

Oyendo lo cual mi amigo, dándose una palmada en la frente y disparando en una carga de risa, me dijo:
En entendant cela, mon ami, se frappant le front et la cuisse, dans un énorme rire, me dit:

—Por Dios, hermano, que agora me acabo de desengañar de un engaño en que he estado todo el mucho tiempo que ha que os conozco, en el cual siempre os he tenido por discreto y prudente en todas vuestras aciones.
-par Dieu, frère, vous venez juste de me sortir de la tromperie où j’étais depuis trop longtemps, moi qui vous tenais pour discret et prudent dans toutes vos actions.
Pero agora veo que estáis tan lejos de serlo como lo está el cielo de la tierra. ¿Cómo que es posible que cosas de tan poco momento y tan fáciles de remediar puedan tener fuerzas de suspender y absortar un ingenio tan maduro como el vuestro, y tan hecho a romper y atropellar por otras dificultades mayores?
Mais maintenant je vois que vous en êtes aussi loin que le ciel ne l’est de la terre. Comment est-il possible que des choses si petites,  et si faciles à remédier, peuvent endormir vos forces et absorber votre esprit accoutumé à casser et à écraser bien d’autres difficultés majeures ?
A la fe, esto no nace de falta de habilidad, sino de sobra de pereza y penuria de discurso.
Ma foi cela ne vient pas d’un manque de compétences, mais  de beaucoup de paresse et de la pauvreté de la pensée.
¿Queréis ver si es verdad lo que digo? Pues estadme atento y veréis cómo en un abrir y cerrar de ojos confundo todas vuestras dificultades y remedio todas las faltas que decís que os suspenden y acobardan para dejar de sacar a la luz del mundo la historia de vuestro famoso don Quijote, luz y espejo de toda la caballería andante.
Vous voulez voir si ce que je dis est vrai ? Soyez à l’écoute et vous verrez en un clin d’œil comme je confonds  toutes vos difficultés et solutionne tous ces défauts à vous décider de suspendre et d’arrêter l’histoire de votre célèbre Don Quichotte, la lumière et le miroir de toute la chevalerie errante.

—Decid —le repliqué yo, oyendo lo que me decía—, ¿de qué modo pensáis llenar el vacío de mi temor y reducir a claridad el caos de mi confusión?
«Dites, répliquai-je, ayant entendu ce qu’il dit de moi, comment pensez-vous combler le vide qui me terrorise et réduire notablement le chaos de ma confusion ?

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Plaza de España Madrid

Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 6

 

La PUERTA del SOL – Пуэрта-дель-Соль – 太阳门 – MADRID

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


La Puerta del Sol
Пуэрта-дель-Соль
太阳门

La estatua del oso y del madroño
La statue de l’ours et de l’arbousier

Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 0 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 1 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 2 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 3 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 4 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 5 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 6 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 7 Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 8

MADRID et autour de la Puerta del Sol
en 1847

« Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité… »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
Tome 18, 1847 pp. 317-353

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LA PUERTA DEL SOL
vue par Théophile Gautier

« Devant le portail de l’église del Buen-Suceso, qui forme un des pans de la place irrégulière qu’on nomme Puerta-del-Sol, s’élevait un édifice de charpente avec fronton, colonnes, escalier, une Madeleine de carton ; ce n’était assurément pas la peine de dépenser vingt mille duros pour cacher une jolie façade rococo par une vilaine colonnade gréco-romaine. Le Correo ou hôtel des Postes s’enveloppait également d’une armature destinée à porter des transparents et des verres de couleur. »

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

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LA PUERTA DEL SOL
Le rendez-vous des oisifs
Théophile Gautier

« La Puerta del Sol n’est pas une porte, comme on pourrait se l’imaginer, mais bien une façade d’église peinte en rose et enjolivée d’un cadran éclairé la nuit, et d’un grand soleil à rayons d’or, d’où lui vient le nom de Puerta del Sol. Devant cette église, il y a une espèce de place ou carrefour traversé par la rue d’Alcala dans sa longueur, et croisé par les rues de Carretas et de la Montera. La poste, grand bâtiment régulier, occupe l’angle de la rue de Carretas et a sa façade sur la place. La Puerta del Sol est le rendez-vous des oisifs de la ville, et il paraît qu’il y en a beaucoup, car dès huit heures du matin la foule est compacte. Tous ces graves personnages sont là, debout, enveloppés dans leurs manteaux, bien qu’ils fasse une chaleur atroce, sous le prétexte frivole que ce qui défend du froid défend aussi du chaud. »

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
charpentier, 1859
pp. 89-124
Chapitre VIII

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LA PUERTA DEL SOL en 1889

Quoiqu’il en soit, Madrid n’en est pas moins devenue la première cité espagnole, se distinguant par l’importance de sa population, par ses admirables musées, ses écoles, ses établissements publics, ses manufactures, et par sa situation au point de croisement des grandes artères de la monarchie. Elle a en outre la renommée d’être l’une des plus belle villes de l’Europe. On remarque surtout les rues d’Alcala, d’Atocha, du Fuen Carral, de Toledo ; — la plaza mayor, décorée de la statue équestre de Philippe III ; — la célèbre Puerta del Sol, au centre de Madrid, l’une des merveilles de la capitale de l’Espagne, à laquelle viennent aboutir huit des plus belles rues de la ville ; — la place d’Orient, où s’élèvent le palais royal, le théâtre royal et la statue équestre de Philippe IV ; — la place du Congrès, ornée de la statue de Cervantès ; — la magnifique promenade du Prado, la plus fréquentée ; — d’autres charmantes promenades, telles que les Délices, prolongement du Prado. : la Florida, sur la rive droite du Manzanarès ; la Castellana, et surtout les délicieux jardins du Buen Retiro, le lieu le plus agréable de la ville.

Honoré Beaugrand – Lettres de voyages
Presses de La Patrie – 1889 – pp. 294-302
Trentième lettre : Madrid
Madrid, 10 février 1889

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LA PUERTA DEL SOL
CONFLUENT DES PRINCIPALES RUES

« Ce n’est pas que l’ordre soit difficile à garder. Placez-vous, par exemple, à la Puerta del Sol : elle vous mène à tout, elle est le confluent des principales rues : d’un côté la calle Mayor, de l’autre la rue d’Alcala, la carrera San-Geronimo, la Montera et les Carrelas. C’est dans ces limites qu’est concentrée l’activité de Madrid et ce qui s’y fait de commerce. »

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858 -pp. 423-445

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LA PUERTA DEL SOL
EN 1879
Rumeurs & Oisiveté

« Le lendemain, dès le lever du soleil, une rumeur étrange commença à circuler dans les nombreux groupes d’oisifs rassemblés à la Puerta del Sol ; cette rumeur, d’abord faible, hésitante, incertaine, grossit peu à peu, s’étendit de proche en proche ; en moins d’une heure, elle prit un essor effrayant, et se répandit dans tous les quartiers de Madrid avec la rapidité d’un courant électrique. »

Gustave Aimard
Par mer et par terre : le batard
1879 – pp. 338-360
CHAPITRE XVI
QUELLE FUT LA MORT DU DUC DE SALABERRY-PASTA

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MADRID

El Palacio Real de Madrid – Le Palais Royal de Madrid – 马德里王宫 – Королевский дворец в Мадриде

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


El Palacio Real de Madrid
Le Palais Royal
马德里王宫
Королевский дворец в Мадриде

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 66 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 63 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 15 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 21 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 61 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 62 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 6 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 5 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 4 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 3 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 01 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 1 Fernando el Catolico El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 1 Isabelle la Catolica El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 2 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 0 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 00

UNE COLLECTION D’ARMES EXCEPTIONNELLE

« Le seigneur de cette exquise et grandiose demeure en a un très légitime orgueil. Ceci soit dit pour expliquer comment il avait tenu, m’ayant rencontré chez des amis communs, à m’en faire les honneurs, malgré mon manque absolu de compétence dans la partie où il excelle. Il a réuni là une collection d’armes à rivaliser celle du Palais Royal de Madrid. »
Paul Bourget

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 201El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 200
Une nuit de Noël sous la Terreur
H. Daragon, 1907
pp. 5-18
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LES TAPISSERIES DU PALAIS ROYAL

Au Palais royal de Madrid, des tapisseries du Jugement dernier et de divers épisodes de la Vie de saint Antoine sont données comme tissées d’après des patrons de lui, chose possible. Les gravures qu’on lui attribue sont doubteuses.
La Revue de l’Art Ancien et ModerneTome XXXI
Janvier-juin 1912 : pp. 161-176
L. de Fourcaud

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 107 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 106 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 105 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 104 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 103 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 102 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 101 El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 100

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Hieronymus van Aken, dit Jérôme Bosch (vers 1460 † 1516). I-II.

LE PALAIS vu par Théophile Gautier en 1865

Le palais de Madrid est d’un aspect majestueux et d’une symétrie imposante, quoiqu’un peu ennuyeuse peut-être ; il est bâti en une espèce de granit bleuâtre, d’un grain très-fin et très-dur, avec cette solidité à toute épreuve que les Espagnols, les meilleurs maçons après les Romains, savent donner à leurs monuments ; les murailles ont près de quinze pieds d’épaisseur, et les embrasures des fenêtres forment des cabinets habitables. L’intérieur en est orné de fresques de Bayeu, de Maëlla, de tableaux de grands maîtres et de riches ameublements. L’escalier de gala est très-beau ; Napoléon le trouvait supérieur à celui des Tuileries.

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

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LE PALAIS ROYAL vu par H. Beaugrand en 1889

« Le principal monument de Madrid est le palais royal, édifice d’une architecture grandiose, construit en pierre de taille blanche. Il renferme de somptueux salons, auxquels conduit un escalier d’honneur en marbre blanc moucheté de noir. On y admire tout particulièrement les salles du trône, la chapelle, le vestibule d’honneur aux belles colonnades, la cour intérieure, etc. Parmi les autres édifices civils, on doit citer : les palais des Cortès et des divers ministères ; l’audiancia ; l’hôtel-de-ville ; le palais Villa-Hermosa, etc. »
Honoré Beaugrand – Lettres de voyages
Presses de La Patrie – 1889 – pp. 294-302
Trentième lettre : Madrid
Madrid, 10 février 1889

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SOUVENIRS ET MEMOIRES DE JOSEPH NAPOLEON
Sa cour, l’armée française, et l’Espagne en 1811, 1812 et 1813

Le palais de Madrid, tel qu’il existe aujourd’hui, offre à peu près l’aspect du Louvre. C’est un carré parfait, au milieu duquel se trouve une grande cour entourée de portiques au rez-de-chaussée, et de galeries à chaque étage. C’est par cette cour que la partie souterraine du palais reçoit du jour et de l’air ; car c’est une des singularités de cet édifice d’avoir plus d’étendue sous terre que dehors. La colline sur laquelle il est bâti a été excavée jusqu’au niveau du Mançanarez ; on entre de plain-pied dans les souterrains par le flanc qui regarde la rivière, et on y descend par des escaliers placés aux quatre coins de la cour. C’est là que sont les cuisines, les caves, les bûchers, les magasins de toutes espèces, et même quelques logemens pour les employés des cuisines, dans la partie qui s’ouvre sur le flanc de la colline. On compte ainsi jusqu’à sept étages superposés qui plongent dans les entrailles de la terre.
L’architecture du palais est noble et simple. Chacune des quatre faces, ornée de pavillons à pilastres, ressemble assez à la façade méridionale du Louvre. Toutes les précautions ont été prises pour que l’édifice ne devienne pas la proie des flammes comme celui qu’il a remplacé. La pierre, le marbre, le fer et le bronze ont été seuls employés à sa construction. Toutes les salles sont voûtées, les chambranles des portes, les encadremens des croisées, sont en marbre. La plupart des portes sont en bronze ou revêtues de feuilles de ce métal. Les parquets seuls sont en bois. Le feu prendrait dans une salle qu’il ne pourrait consumer que les tentures et les meubles qui en forment la décoration. Enfin les murailles extérieures sont assez solides pour résister à l’action de la grosse artillerie, elles ont quatorze pieds d’épaisseur.
Le rez-de-chaussée du palais a toujours été occupé par les bureaux des divers ministres, qui composent l’administration espagnole. Ils y étaient également installés du temps de Joseph. Le roi avait ainsi l’avantage de pouvoir obtenir sur-le-champ les renseignemens qu’il pouvait désirer, et de trouver, à toute heure de la journée, à sa disposition les ministres de chaque département. Les entresols étaient destinés aux logemens des officiers et employés de la maison du roi.
Au premier étage se trouvent, outre les appartemens consacrés aux princes, les appartemens du roi, séparés de ceux de la reine par les salons de réception publique. Un bel escalier de marbre, décoré de sculptures délicatement travaillées, conduit aux grands appartemens.
Ceux-ci sont extraordinairement vastes. Le pièce principale est la salle du trône appelée salon de los reynos, qui communique à la chambre à coucher du roi par son cabinet et sa bibliothèque. Cette salle tire son nom d’un plafond superbe, peint à la fresque par Tiepolo, peintre vénitien d’un grand talent, et qui représente les différens costumes des peuples soumis à la monarchie espagnole. Dans cette suite de peintures pittoresques, on voit figurer des habitans de chacune des quatre parties du monde, et en les admirant, on se rappelle involontairement le compliment emphatique qu’un courtisan de Philippe Il adressait à ce monarque ambitieux : « Sire, le soleil ne se couche jamais dans vos états. » L’ameublement du salon de los reynos répond à sa destination par sa magnificence. Le dais royal et le trône, élevé sur des gradins recouverts de beaux tapis, sont ornés de broderies d’une merveilleuse richesse et entourés d’une balustrade d’or enrichie de ciselures et d’arabesques. Tous les meubles supportent des vases précieux par la matière ou par le travail, des bustes ou des statues.
A l’exception des tableaux de maîtres et des ouvrages de sculpture antique que renferme le palais, tous les objets de décoration et d’ameublement qui y sont places proviennent des fabriques nationales. Les marbres des tables et des lambris ont été extraits des riches carrières de la Péninsule ; les vitres des croisées, aussi belles que les verres de Bohème ; les glaces, dont la grandeur est sans égale en Europe, ont été coulées dans la manufacture de San Ildefonso ; les tentures et les portières de soierie viennent des fabriques de Murcie et de Grenade (qui sont un reste de l’industrie des Maures) ; les tapisseries, exécutées d’après les meilleurs tableaux des écoles d’Italie et d’Espagne, ont été tissues dans la manufacture royale, située aux portes de.Madrid ; enfin les porcelaines sortent de la manufacture de la China, au Buen Retiro. Ces tapisseries et ces porcelaines peuvent rivaliser avec ce que produisirent de mieux, il y a cent ans, les manufactures de Sèvres et des Gobelins.
Ce qui donne à la décoration intérieure du palais de Madrid un caractère de grandeur et de magnificence vraiment royales, c’est la profusion de peintures qu’on y trouve ; ce sont les tableaux nombreux, chefs-d’œuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Véronèse, de Tintoret, du Corrège, du Poussin, de Velasquez, de Murillo, de Vandick, etc. ; ce sont les plafonds et les fresques du Titien, du Bassan, de Luc Giordano et de Raphaël Mengs.
A mon entrée dans le salon, où la place des pages était marquée, je fus un peu surpris du grand nombre d’officiers et de fonctionnaires de l’ordre civil ou de la maison du roi qui y étaient pressés. Les Français ne paraissaient pas y être en majorité, autant du moins que j’en pouvais juger par les conversations particulières que j’entendais autour de moi, et qui, presque toutes avaient lieu en langue castillane. Mon étonnement cessa lorsque M. Rancaño m’eut prévenu qu’à moins de circonstances extraordinaires, le roi Joseph parlait toujours en espagnol aux personnes admises à ses réceptions publiques… »

Abel Hugo
Souvenirs sur Joseph Bonaparte
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
2e série, tome 1, 1833 pp. 300-324

El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 00

Palacio de Velázquez – PALAIS DE VELASQUEZ – MADRID -Дворец Веласкеса – 宫贝拉斯克斯 –

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PARQUE DE EL RETIRO
Palacio de Velázquez
Velázquez Palace
Palais Vélasquez
宫贝拉斯克斯

Дворец Веласкеса

 

Construit de 1881 à 1883
Exposición Nacional de Minería
architecte

Ricardo_Velázquez_Bosco
Ingénieur Alberto Palacio
Alberto de Palacio y Elissague
(1856-1939)

ceramiste Daniel Zuloaga
Daniel Zuloaga y Boneta
1852 –1921

Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 0 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 1 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 2 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 3 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 4 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 5 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 6 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 7 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 8 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 9 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 12 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 13 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 15 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 17 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 23 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 31 Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 81 Andres Eloy Blanco Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 82

PUENTE DE TOLEDO – Madrid – Pont de Tolède – Толедо мост 托莱多桥

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Pont de Tolède
Puente de Toledo
Толедо мост 托莱多桥

Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 31 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 10 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 5 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 6 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 7 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 8 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 4 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 3 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 2 Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 1

Vue sur le Manzanares et la Pasarela de la Arganzuela

Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato 10

sur la pasarela

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LE MANCANARES et LE PONT DE TOLEDE vus par Ernest Cœurderoy

« L’été, vous chercheriez en vain le Mançanares dans la campagne de Madrid. Il n’y a que les entrepreneurs de romans français qui l’aient découvert et décrit. Le pauvre ruisseau se cache tout honteux dans les sables pour échapper à la poursuite des lazzis castillans. Le magnifique pont de Toledo ressemble à un vieux fat bien attiffé qui ne trouve pas sa belle au rendez-vous. — Ole ! Ole ! »

Ernest Cœurderoy
Jours d’Exil, tome II
Las Coplas de los Ciegos

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Le Manzanares dans le Militona de Théophile Gautier

« Andrès n’avait ni chagrins d’amour, ni chagrins d’argent, puisqu’il devait épouser bientôt celle qu’il aimait, et jouissait de cent mille réaux de rente parfaitement assurés. D’ailleurs, comment se noyer au mois de juin dans le Manzanares, à moins d’y creuser un puits ? »

Théophile Gautier
Militona (1847)
Hachette, 1860 – pp. 87-106

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Anecdote dans La Femme et le Pantin de Pierre Louÿs

« Vous connaissez, disait-il, cette plaisanterie d’un ambassadeur étranger qui préférait le Manzanarès à toutes les autres rivières, parce qu’il était navigable en voiture et à cheval. »

Pierre Louÿs
La Femme et le Pantin : roman espagnol
Librairie Charpentier et Fasquelle – pp. 31-51

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« Comme quantité ou excellence, leurs eaux égalent celles des plus grands fleuves du monde ; comme quantité ou volume, c’est quelque peu différent. Sous ce rapport, véritables rivières d’Espagne, elles peuvent se réclamer du Mançanarès, que les géographes supposent couler à Madrid. »

Auguste Achintre, Joseph-Alexandre Crevier
L’Île Ste. Hélène. Passé, présent et avenir
Les Ateliers du Journal Le National, 1876 -pp. ill-76

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LA VIE DE MADRID
Le long du Mançanares
par le duc de Saint-Simon
1858

« La vie de Madrid étoit de deux sortes pour les personnes sans occupation : celle des Espagnols et celle des étrangers, je dis étrangers établis en Espagne. Les Espagnols ne mangeoient point, paressoient chez eux, et avoient entre eux peu de commerce, encore moins avec les étrangers ; quelques conversations, par espèce de sociétés de cinq ou six chez l’un d’eux, mais à porte ouverte, s’il y venoit de hasard quelque autre. J’en ai trouvé quelquefois en faisant des visites. Ils demeuroient là trois heures ensemble à causer, presque jamais à jouer. On leur apportoit du chocolat, des biscuits, de la mousse de sucre, des eaux glacées, le tout à la main. Les dames espagnoles vivoient de même entre elles. Dans les beaux jours le cours étoit assez fréquenté dans la belle rue, qui conduit au Retiro, ou en bas sous des arbres entre quelques fontaines, le long du Mançanarez. Ils voyoient et rarement les étrangers en visite, et ne se mêloient point avec eux. À l’égard de ceux-ci, hommes et femmes mangeoient et vivoient à la française, en liberté, et se rassembloient fort entre eux en diverses maisons. La cour montroit quelquefois que cela n’étoit pas de son goût, et s’en lassa à la fin, parce qu’il n’en étoit autre chose. De paroisses ni d’office canonical, c’est ce qui ne se fréquentoit point ; mais des saluts, des processions, et la messe basse dans les couvents. On rencontre par les rues beaucoup moins de prêtres et de moines qu’à Paris, quoique Madrid soit plein de couvents des deux sexes. »

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon
Mémoires du duc de Saint-Simon
Texte établi par Adolphe Chéruel, Hachette, 1858 -Tome 19, pp. 87-104

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Real Jardín Botánico de Madrid-1781- Le Jardin Botanique Royal Madrid – 马德里 – 皇家植物园 – Королевские ботанические сады Мадрид

  Madrid – Мадрид – 马德里
Real Jardín Botánico de Madrid
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Entrée
Le Jardin Botanique Royal Madrid
Real Jardín Botánico
马德里 – 皇家植物园
Королевские ботанические сады Мадрид

ordonnance royale 17 octobre 1755 – roi Ferdinand VI
(Migas Calientes)
Sur l’actuelle promendade du Prado sous Charles III
1716-1788
Roi de 1759 à 1788
17 de octubre de 1755 por el rey Fernando VI en el Soto de Migas Caliente
Carlos III ordenó el traslado a su situación actual en 1781, al Paseo del Prado
Королевский указ 17 октября 1755 – король Фердинанд VII – Мигас Калиентес
На Promendade Prado под Карла III
西班牙卡洛斯三世

 Charles III Carles III Real Jardín Botánico Jardin Botanique Royal Madrid Artgitato

Le Plan du Jardin – El plan del jardín
План сада – 花园计划

Image illustrative de l'article Jardin botanique royal de Madrid

 Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Plan Plano 2 Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Plan Plano

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Mariano Lagasca y Segura
Mariano Lagasca
1776 – 1839

Tras la Guerra de la Independencia (1808-1814), Lagasca es nombrado director del Real Jardín Botánico
Après la Guerre d’indépendance, Lagasca est nommé directeur du Jardin

Mariano Lagasca y Segura Jardin Boranique Royal Madrid artgitato

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Aesculus Hippocastanum
Castaño de Indias
marronnier commun, marronnier d’Inde, marronnier blanc
欧洲七叶树
Конский каштан обыкновенный

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Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Aesculus Hippocastanum Castaño de Indias Chataignier des Indes

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BONZAÏ – BONSAI – 盆景 – Бонса́й

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Acer palmatum ‘Deshojo’
Arce rojo de cinco puntas
El arce japonés palmeado
Erable du Japon
клён дланевидный

鸡爪槭

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Acer Palmatum Deshojo Arce rojo de cinco puntas

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Elaeagnus pungens – Eleagno
胡颓子 – лох колючий

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Elaeagnus pungens Eleagno

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Fagus sylvatica
Hêtre commun
水青冈
бук европейский

  Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Pinus densiflora    Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Pseudocydonia senensis falso membrillo

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Juniperus chinensis
Genévrier de Chine

можжевельник китайский
[famille des Cupressaceae]

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Juniperus chinensis

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Larix decidua
Mélèze d’Europe – Mélèze commun
Лиственница европейская, или общий лиственница
欧洲落叶松,或共同落叶松

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Larix decidua    *

Olea europaea var sylvestris
El acebuche
L’oléastre
Olea еигораеа вар обыкновенная
油橄榄樟子松

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Olea europaea var sylvestris

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Olea europae var sylvestris Acebuche

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Pinus densiflora
pin rouge du Japon ou pin parasol du Japon

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Pinus sylvestris – Pin sylvestre
樟子松 – обыкновенная

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Pinus Sylvestris Pino Albar

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Prunus mume
Abricotier du Japon
梅花

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Prunus mume Albaricoquero japones de flor

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Trachelospermum asiaticum
jasmin étoilé jaune ou faux jasmin jaune
络黄龙病

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai trachelospermum asiaticum

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Zelkova serrata
zelkova du Japon
Японский дзельквы
日本光叶榉树

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Bonzai Zelkova Serrata

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Crocosmia ‘Lucifer’

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Crocosmia Lucifer

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Helleborus Orientalis
Rose de carême
东方铁筷子
Helleborus восточный

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Helleborus Orientalis

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Hydrangea Macrophylla
Hortensia
八仙花
Гортензия крупнолистная

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Hydrangea Macrophylla

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Hylotelephium Telephium
紫八宝
hylotelephium незаживающая язва
[Famille des Crassulaceae]

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paeonia suffruticosa – paeonia arbustiva
pivoine arbustive
пион древовидный
牡丹
Lu He Hong

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique Paeonia suffruticosa Peonia arbustiva

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paeonia suffruticosa – paeonia arbustiva
pivoine arbustive
пион древовидный
牡丹
‘Otome no mai’

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique Paeonia suffruticosa otome no mai*

Potentilla Fruticosa
Abbotswood
Potentille frutescente – Potentille arbustive
Лапчатка кустарниковая
金露梅
[Famille des Rosaceae]

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Potentilla Fruticosa Abbotswood

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Rhododendron ‘Amoenum’
Рододендрон
杜鹃

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Rhododendron Amoenum Azalée

Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Rhododendron Amoenum Azalée 2

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Variedad de Tulipanes

Tulipa – Tulipes
тюльпаны
郁金香
[famille des Liliacées]
Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes 1Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 00Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 5Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 4Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 0Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 3Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes 2Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes

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« Cueillez-nous, disent les fleurs. Nous sommes belles à voir et nos haleines sont embaumées. Nous aimons que notre beauté soit rehaussée par les femmes qui nous portent. Quand nous sommes écloses, nous n’avons plus rien à puiser dans le sein de la terre, et les baisers des vents nous dispersent bientôt loin de ceux qui nous ont vu naître.
« Cueillez-nous ! La mort ignorée nous effraie. Portez-nous dans vos fêtes, admirez-nous un instant seulement. Car nous naissons par milliers sous les pas des hommes, et les pleurs de la nuit nous reproduisent en bien plus grand nombre qu’on ne saurait nous détruire.
« Les fleurs ne mentent jamais ; dès qu’elles changent de couleur, elles ont cessé de vivre. »

Ernest Cœurderoy
Jours d’Exil, tome II
Las Coplas de los Ciegos

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La Fuente del Ángel Caído – Monumento del Ángel Caído – PARQUE DE EL RETIRO MADRID

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
La Fuente del Ángel Caído
La Fontaine de l’Ange déchu
Monumento del Ángel Caído

INAUGURATION 1885

Escultura
obra de Ricardo Bellver
1845-1924
El_escultor_Ricardo_Bellver Retrato del escultor español Ricardo Bellver 1845-1924
Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 3

Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 4

Carátulas del pedestal
Couverture du socle
par Francisco Jareño y Alarcón
1818-1892

Francisco_Jareño_y_Alarcón

Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 5

El paraíso perdido – Paradise Lost
Le Paradis perdu
John Milton
Chant I

John_Milton_signature_svg

« D’un seul coup d’œil et aussi loin que perce le regard des anges, il voit le lieu triste dévasté et désert : ce donjon horrible, arrondi de toutes parts, comme une grande fournaise flamboyait. De ces flammes point de lumière ! mais des ténèbres visibles servent seulement à découvrir des vues de malheur ; régions de chagrin, obscurité plaintive, où la paix, où le repos, ne peuvent jamais habiter, l’espérance jamais venir, elle qui vient à tous ! mais là des supplices sans fin, là un déluge de feu, nourri d’un soufre qui brûle sans se consumer.
Tel est le lieu que l’éternelle justice prépara pour ces rebelles ; ici elle ordonna leur prison dans les ténèbres extérieures ; elle leur fit cette part trois fois aussi éloignée de Dieu et de la lumière du ciel, que le centre de la création l’est du pôle le plus élevé. Oh ! combien cette demeure ressemble peu à celle d’où ils tombèrent !
Là bientôt l’archange discerne les compagnons de sa chute, ensevelis dans les flots et les tourbillons d’une tempête de feu. L’un d’eux se vautrait parmi les flammes à ses côtés, le premier en pouvoir après lui et le plus proche en crime : longtemps après connu en Palestine, il fut appelé Béelzébuth. Le grand ennemi (pour cela nommé Satan dans le ciel), rompant par ces fières paroles l’horrible silence, commence ainsi :
« Si tu es celui… Mais combien déchu, combien différent de celui qui, revêtu d’un éclat transcendant parmi les heureux du royaume de la lumière, surpassait en splendeur des myriades de brillants esprits !… Si tu es celui qu’une mutuelle ligue, qu’une seule pensée, qu’un même conseil, qu’une semblable espérance, qu’un péril égal dans une entreprise glorieuse, unirent jadis avec moi et qu’un malheur égal unit à présent dans une égale ruine, tu vois de quelle hauteur, dans quel abîme, nous sommes tombés ! tant il se montra le plus puissant avec son tonnerre ! Mais qui jusqu’alors avait connu l’effet de ces armes terribles ! Toutefois, malgré ces foudres, malgré tout ce que le vainqueur dans sa rage peut encore m’infliger, je ne me repens point, je ne change point : rien (quoique changé dans mon éclat extérieur) ne changera cet esprit fixe, ce haut dédain né de la conscience du mérite offensé, cet esprit qui me porta à m’élever contre le plus Puissant, entraînant dans ce conflit furieux la force innombrable d’esprits armés qui osèrent mépriser sa domination : ils me préférèrent à lui, opposant à son pouvoir suprême un pouvoir contraire ; et dans une bataille indécise, au milieu des plaines du ciel, ils ébranlèrent son trône… »

John Milton
1608 – 1674
Le Paradis perdu
Traduction par François-René de Chateaubriand.
 Renault et Cie, 1861
pp. 1-21

Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 1

Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 2

L’Ange déchu

« Cependant, fendant l’air d’un vol sinistre et prompt,
Un archange déchu, qui portait sur son front
Le stigmate honteux qu’y mit le premier crime,
Se hâtait d’arriver à l’éternel abîme.

Loin des mondes brillants pour lesquels le jour luit,
Dépouillé de tout charme, et perdu dans la nuit,
Se trouve un vaste lieu dont l’aspect épouvante
Et que ne décrirait nulle langue vivante ;
C’est là que le Seigneur exile, pour jamais
L’ange altier qui du ciel osa troubler la paix.
Avec lui sont tombés ces Esprits pleins d’audace
Qui, dans leur fol orgueil, n’ont point demandé grâce
Au Maître tout-puissant qu’ils avaient offensé.
Ils maudissent enfin leur projet insensé ;
Mais leur regret est faux et leur souffrance est vaine,
Car leurs cœurs à jamais se nourrissent de haine.
Les images du ciel les suivent en tout lieu,
En tout lieu les atteint la justice de Dieu. »

Pamphile Le May — Reflets d’antan
La Découverte du Canada VI
L’Ange déchu – La Tempête

LA PLAZA MAYOR de MADRID – Пласа-Майор – 主廣場

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


PLAZA MAYOR – Пласа-Майор
主廣場

Madrid La Plaza Mayor artgitato 1

Autodafé sur la Plaza Mayor de Madrid, Francisco Ricci 1683

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Casa de la Panaderia
La Maison de la Boulangerie
Fin XVIe siècle

Madrid La Plaza Mayor artgitato 4 Casa de la Panaderia Maison de la Boulangerie  Madrid La Plaza Mayor artgitato 2

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LA PLAZA MAYOR vue par
Théophile Gautier en 1865

« Ces courses royales, où l’on déploie toutes les ressources et toutes les recherches de la tauromachie, se donnent, non au cirque d’Alcala, mais dans la plaza Mayor ; c’est pour elles que les toreros réservent leurs plus beaux coups, et que les gentilshommes descendent dans l’arène.

Dans la plaza Mayor, où devaient avoir lieu les courses royales, fourmillait tout un monde de travailleurs. Les amphithéâtres s’élevaient à vue d’œil, et de grands bœufs labouraient paisiblement la terre dépavée, ne se doutant pas qu’ils préparaient l’arène où devaient succomber bientôt, après mille tortures, les plus vaillants de leurs frères cornus.
La plaza Mayor est ouverte par un coin. Pour rétablir la symétrie et augmenter le nombre des balcons, une maison de planches et de toiles se bâtissait comme par enchantement et comblait le vide.
Déjà sous les arcades s’agitaient les marchands de billets, demandant des sommes folles pour une place au premier rang.

Les travaux nécessaires pour changer en arène la plaza Mayor ou la place de la Constitution, car tel est son nom moderne, étaient presque achevés. Les toiles qui simulaient la façade de la fausse maison de charpente, destinée à compléter la symétrie architecturale, venaient de recevoir leur dernier clou, les tapissiers en avaient fini avec les tentures des balcons : — tout était prêt, excepté le ciel.
Chose rare en Espagne, de gros bancs de nuages s’entassaient à tous les coins de l’horizon et formaient de sinistres archipels ; les sommets extrêmes de la sierra de Guadarrama se couvraient d’une neige qui devait se changer en pluie dans la plaine. »

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

Madrid La Plaza Mayor artgitato 3

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L’ANCIENNE PLACE DE LA CONSTITUTION
&
LA PLACE DES COURSES DE TAUREAUX

De là vous pouvez gagner la plaza Mayor, aujourd’hui place de la Constitution ; de laquelle des constitutions ? On n’a jamais pu le savoir. On dit qu’il se donne quelquefois sur cette place des courses de taureaux, auxquelles prennent part les jeunes gens de l’aristocratie ; quand le taureau a éventré quelques chevaux et culbuté leurs cavaliers, je voudrais voir comment il regarde ce cheval de bronze et ce picador de bronze qui occupent le milieu de la place sous le nom de statue équestre de Philippe III. D’un côté de la place est la rue de Tolède, qui mène au vieux Madrid ; de l’autre est la calle Mayor, ou grand’rue. En la descendant, on rencontre la plazuela de la Villa, où l’on montre une tour qui fut la prison de François Ier et une maison qui fut celle de Ximénès. Plus loin, au coin de l’église Santa-Maria, est une ruelle qui fut le théâtre d’une tragédie sanglante. C’est là qu’Antonio Perez fit tuer Escovedo, qui avait découvert le secret de sa liaison avec la princesse d’Eboli, la maîtresse de Philippe II. Le palais de la princesse, sur la place qui est au bout de la ruelle, est aujourd’hui occupé par don Daniel Weisweiller, et est devenu une des maisons les plus hospitalières et les plus aimables de Madrid. »

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858 -pp. 423-445

Visite de Madrid – Visita a Madrid – Визит в Мадрид-观光马德里

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Visite de Madrid
Visita a Madrid
马德里 – 观光马德里
Визит в Мадрид

*

BNE MADRID
 BIBLOTECA NACIONAL DE ESPAÑA
 LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE D’ESPAGNE
 西班牙国家图书馆
Национальная библиотека Испании

BNE Biblioteca Nacional de España Biblitothèque Nationale d'Espagne Artgitato Madrid Antonio Machado (1)

*
Le Musée du Prado
EL MUSEO DEL PRADO

*
Statue de Francisco Goya devant le Musée du Prado
Estatua de Francisco Goya Museo del Prado
Statue of painter Francisco Goya, Museo del Prado
Статуя Франсиско Гойи Музей Прадо
戈雅普拉多博物馆雕像
Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (3)

*

Le Jardin Botanique Royal
Real Jardín Botánico
皇家植物园
Королевские ботанические сады
Madrid Espagne Real Jardín Botánico Jardin Royal Botanique artgitato Tulipes Tulipanes

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El Palacio Real de Madrid
Le Palais Royal
马德里王宫
Королевский дворец в Мадриде
El Palacio Real de Madrid Le Palais Royal de Madrid Artgitato 00
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Plaza de la Armería
 Cathédrale de l’Almudena
 Catedral de la Almudena
Собор Альмудена
馬德里王家阿穆德納聖母主教座堂
 阿穆德納聖母主教座堂

Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (20)

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PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO ALFONSO XII
 Monument à Alphonse XII
阿方索十二碑
Альфонсо XII памятник
Monumento Alfonso XII Monument Alphonse XII Parque de El Retiro Madrid Artgitato 406*

PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
La Fuente del Ángel Caído
La Fontaine de l’Ange déchu
Monumento del Ángel Caído
Madrid Fuente del Ángel Caído Parque de El Retiro artgitato 1
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PARQUE DE EL RETIRO
MONUMENTO A MARTINEZ CAMPOS
 Monument à Martinez Campos
Памятник Мартинес Кампос
Martinez Campos Monumento Monument Parque de El Retiro Madrid Artgitato (4)
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PARQUE DE EL RETIRO
Парк Ретиро
PALACIO DE CRISTAL
Le Palais de Cristal
PALACIO DE CRISTAL Madrid Palais de Cristal Parque de El Retiro Artgitato 8*

PARQUE DE EL RETIRO
Palacio de Velázquez
Palais Vélasquez
宫贝拉斯克斯
Дворец Веласкеса

Palacio de Velázquez Velasquez Palace Palais de Vélasquez Madrid Artgitato 31

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PARQUE DE EL RETIRO
Parterre del Parque del Retiro
Parterre del Parque del Retiro Madrid Artgitato (13)*

EL PASEO DEL PRADO
Пасео дель Прадо
普拉多大道
Paseo del Prado Museo del Prado Velasquez artgitato 0

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PLAZA DE CIBELES
 Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес
Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (4)
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Le palais de Cybèle
 Palacio de Cibeles
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝
Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles (11)
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Fuente de Neptuno Madrid
 Fontaine de Neptune
 Plaza Cánovas del Castillo
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略
Фонтан Нептуна в Мадриде
海神喷泉马德里
Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 1
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Plaza de Antón Martín
 A LOS ABOGADOS DE ATOCHA
 AUX AVOCATS D’ATOCHA
 Matanza de Atocha de 1977
 LE MASSACRE DE 1977
A LOS ABOGADOS DE ATOCHA - plaza de Antón Martín - LE MASSACRE DU 24 JANVIER 1977 (3)

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Plaza de España
La Place d’Espagne
西班牙广场
Площадь Испании

Plaza de España Place d'Espagne Madrid Artgitato 000

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PLAZA DE ORIENTE
La place de l’Orient
Плаза-де-Ориенте
东方广场

Plaza de Oriente Place de l'orient Madrid Athaulf Ataulfo Roi des Visigoths

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PLAZA DE TIRSO DE MOLINA
Place de Tirso de Molina
Тирсо де Молина
迪爾索德莫利納
Plaza de Tirso de Molina Madrid Artgitato (10)

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PLAZA MAYOR
Пласа-Майор
主廣場
Madrid La Plaza Mayor artgitato 1*
PLAZA SANTA ANA MADRID
 Place sainte Anne de Madrid
将圣安妮马德里
площади Санта-Ана в Мадриде
Statue Estatua Federico García Lorca 
Statue – Estatua de Pedro Calderón de la Barca
Statue de Pedro Calderón de la Barca Estatua de Pedro Calderón de la Barca Plaza Santa Ana Place Sainte Anne Artgitato 1

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Plaza de Canalejas
广场卡纳莱哈斯
plaza de las Cuatro Calles
 (anteriormente)
 Place des quatre rues
Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (1)
Casa Allende ou Tomás Allende

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Porte d’Alcalá
Puerta de Alcalá
阿尔卡拉门
Пуэрта-де-Алькала
Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (4)
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Calle de Alcalá
 La Rue d’Alcala
阿尔卡拉街
Улица Алькала
La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 1*

La Place Colomb
 Plaza de Colón
哥伦布广场
Плаза-де-Колон
La Place Colomb Plaza de Colon Madrid Artgitato
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Jardines del Descubrimiento
 Jardin des Découvertes
Jardines del Descubrimiento
 Don Jorge Juan y Santacilia
 Monumento al Descubrimiento de América
 Monument à la Découverte de l’Amérique
Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (2)
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Eloy Gonzalo (Monumento)
贡萨洛埃洛伊
Элой Гонсало
El Héroe de Cascorro
 Plaza de Cascorro Eloy Gonzalo Plaza de Cascorro Madrid Artgitato (1)*

Puente de Toledo
Le Pont de Tolède
Толедо мост
托莱多桥

Puente de Toledo Madrid Pont de Tolède Artgitato

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La Puerta del Sol
Пуэрта-дель-Соль
太阳门
Puerta del Sol La Porte du Soleil Artgitato 1

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Temple d’Amon de Debod
 El Templo de Debod
Храм Амона Дебод
德波阿蒙神庙
Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (6)

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Parque del Oeste
Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz
Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana
Sœur Juana Inés de la Cruz
姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹
Сестра Хуана Инес де ла Крус
Sœur Juana Inés de la Cruz Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz Madrid Artgitato (3)*
Real Basílica
 de San Francisco el Grande MADRID
 Basilique de Saint-François-le-Grand
Сан – Франциско-эль-Гранде Базилика
旧金山昆内特拉格兰教堂
Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (20)
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Mercado de san Miguel
 Marché de saint-Michel
 Market of San Miguel
Рынок Сан – Мигель
圣米格尔市场
Mercado de san Miguel Marché de saint-Michel Market of San Miguel Artgitato Madrid (4)

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LA PUERTA DE TOLEDO
La Porte de Tolède
该普尔塔托莱多
Пуэрта-де-Толедо
LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 1

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MADRID

Madrid, princesse des Espagnes,
Il court par tes mille campagnes
Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs.
La blanche ville aux sérénades,
Il passe par tes promenades
Bien des petits pieds tous les soirs.

Madrid, quand les taureaux bondissent,
Bien des mains blanches applaudissent,
Bien des écharpes sont en jeux.
Par tes belles nuits étoilées,
Bien des señoras long-voilées
Descendent tes escaliers bleus.

Madrid, Madrid, moi, je me raille
De tes dames à fine taille
Qui chaussent l’escarpin étroit ;
Car j’en sais une par le monde
Que jamais ni brune ni blonde
N’ont valu le bout de son doigt !

J’en sais une, et certes la duègne
Qui la surveille et qui la peigne
N’ouvre sa fenêtre qu’à moi ;
Certes, qui veut qu’on le redresse
N’a qu’à l’approcher à la messe,
Fût-ce l’archevêque ou le roi.

Car c’est ma princesse andalouse !
Mon amoureuse ! ma jalouse !
Ma belle veuve au long réseau !
C’est un vrai démon ! c’est un ange !
Elle est jaune comme une orange,
Elle est vive comme un oiseau !

Oh ! quand sur ma bouche idolâtre
Elle se pâme, la folâtre,
Il faut voir, dans nos grands combats,
Ce corps si souple et si fragile,
Ainsi qu’une couleuvre agile,
Fuir et glisser entre mes bras !

Or, si d’aventure on s’enquête
Qui m’a valu telle conquête,
C’est l’allure de mon cheval,
Un compliment sur sa mantille,
Puis des bonbons à la vanille,
Par un beau soir de carnaval.

Alfred de Musset
Premières Poésies
1829-1835
Charpentier  1863
pp. 91-92

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LA PUERTA DEL SOL vue par Théophile Gautier

« Un séjour de plus d’un mois, fait, il y a six ans, dans la très-noble et très-héroïque cité de Madrid, nous avait suffisamment édifié sur les agréments de cette ville ; mais cette annonce magique : Corrida de toros de corte, avait pour nous une attraction irrésistible. »

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

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MADRID en 1847

«  »Ce qui distingue aujourd’hui Madrid en effet, et ce qui explique aussi sans doute les déceptions de beaucoup de voyageurs altérés de pittoresque, de couleur locale, c’est que la métropole de l’Espagne est tout-à-fait en voie de devenir une ville moderne, européenne. Plus on va, plus ce caractère se manifeste. Le passé est très vivant, très puissant encore, il est vrai, sur bien des points ; mais chaque jour il reçoit une nouvelle atteinte. Parcourez Madrid par un beau soleil, et vous apercevrez distinctement tous les signes de cet état de transition. À côté de quelques-uns de ces palais des grands d’Espagne, qui sont restés debout avec leurs écussons et leur apparence de grandeur seigneuriale, une multitude de constructions toutes modernes s’élèvent déjà : c’est le luxe brillant de notre temps auprès du luxe sévère et majestueux des vieux jours ; des rues nouvelles sont ouvertes, les anciennes sont agrandies, améliorées, rectifiées. Une circonstance a beaucoup servi à cette régénération matérielle, c’est la suppression des couvents, la mobilisation de ces propriétés devenues nationales. L’état a pu trouver parmi tant d’édifices religieux, dont l’existence ne s’accommodait plus avec les nécessités de notre époque, de convenables établissements publics. Le sénat tient ses séances à l’ancien couvent de Doña Maria d’Aragon ; c’est à la place du couvent de l’Esprit-Saint que doit être construit le palais du congrès. D’autres ont été simplement rasés ; on y a établi des marchés, on y a formé des places. Il en est enfin qui ont été livrés à l’industrie particulière et que l’industrie a utilisés à son profit. Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité… »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
Tome 18, 1847 pp. 317-353

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LA VIE DE MADRID
par le duc de Saint-Simon
1858

« La vie de Madrid étoit de deux sortes pour les personnes sans occupation : celle des Espagnols et celle des étrangers, je dis étrangers établis en Espagne. Les Espagnols ne mangeoient point, paressoient chez eux, et avoient entre eux peu de commerce, encore moins avec les étrangers ; quelques conversations, par espèce de sociétés de cinq ou six chez l’un d’eux, mais à porte ouverte, s’il y venoit de hasard quelque autre. J’en ai trouvé quelquefois en faisant des visites. Ils demeuroient là trois heures ensemble à causer, presque jamais à jouer. On leur apportoit du chocolat, des biscuits, de la mousse de sucre, des eaux glacées, le tout à la main. Les dames espagnoles vivoient de même entre elles. Dans les beaux jours le cours étoit assez fréquenté dans la belle rue, qui conduit au Retiro, ou en bas sous des arbres entre quelques fontaines, le long du Mançanarez. Ils voyoient et rarement les étrangers en visite, et ne se mêloient point avec eux. À l’égard de ceux-ci, hommes et femmes mangeoient et vivoient à la française, en liberté, et se rassembloient fort entre eux en diverses maisons. La cour montroit quelquefois que cela n’étoit pas de son goût, et s’en lassa à la fin, parce qu’il n’en étoit autre chose. De paroisses ni d’office canonical, c’est ce qui ne se fréquentoit point ; mais des saluts, des processions, et la messe basse dans les couvents. On rencontre par les rues beaucoup moins de prêtres et de moines qu’à Paris, quoique Madrid soit plein de couvents des deux sexes. »

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon
Mémoires du duc de Saint-Simon
Texte établi par Adolphe Chéruel, Hachette, 1858 -Tome 19, pp. 87-104

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LE POINT DE VUE DE
John Lemoinne
1858

« La ville de Madrid peut être appelée une ville neuve en géographie et en histoire ; elle ne fut faite capitale qu’en 1560, par la grâce de Philippe II. Depuis lors elle devint la résidence des rois et fut appelée la corte ; c’est sous ce nom qu’elle est désignée dans le langage officiel. Le roi Charles III, au souvenir duquel se rattachent tous les embellissemens de l’Espagne, fit beaucoup pour Madrid ; il lui donna des musées, des collèges, des hôpitaux, des promenades, mais il ne pouvait lui donner ce qui ne vient que du temps, c’est-à-dire une histoire, des traditions, des monumens consacrés par des souvenirs. La visite de Madrid est donc bientôt faite, et quand on a vu le palais, qui est un édifice moderne, et l’armeria, ou musée d’artillerie, c’est fini. Je ne parle pas du grand musée, qui, après Florence et Paris, est le plus riche du monde ; il demanderait des volumes, et du reste il en a fait faire. Les monumens qui dans toute vieille ville occupent le premier rang, les églises, n’offrent à Madrid aucun intérêt. Il ne reste plus au touriste qu’à se promener et à flâner, ce que nous allons faire, et comme le premier principe de la flânerie c’est le libre arbitre, nous marcherons un peu à l’aventure et sans grand respect de l’ordre. »

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858 -pp. 423-445

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