*LITTERATURE ALLEMANDE
Deutsch Literatur
Friedrich Hölderlin
1770-1843
Traduction Jacky Lavauzelle
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die Gedichte
Les Poèmes
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LES LUNATIQUES
Die Launischen
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Hör’ ich ferne nur her, wenn ich für mich geklagt,
Dans ma plainte, J’entends d’ici
Saitenspiel und Gesang, schweigt mir das Herz doch gleich;
Le jeu des cordes et les chants ; mon cœur devient alors silencieux ;
Bald auch bin ich verwandelt,
Bientôt je serai changé aussi
Blinkst du, purpurner Wein! mich an
Quand vers moi tu clignoteras, ô vin pourpre !
*
Unter Schatten des Walds, wo die gewaltige
A l’ombre de la forêt, où le puissant
Mittagssonne mir sanft über dem Laube glänzt;
Soleil de midi sur la tonnelle brille aimablement ;
Ruhig sitz ich daselbst, wenn
Je m’assieds là tranquillement
Zürnend schwerer Beleidigung
Quand irrité vivement
*
Ich im Felde geirrt – Zürnen zu gerne doch
Je me mis à errer dans la campagne : trop enclin à la colère
Deine Dichter, Natur! trauern und weinen leicht,
Sont tes poètes, Nature ! comme ils pleurent et pleurent facilement,
Die Beglückten; wie Kinder,
Les bienheureux ; comme des enfants,
Die zu zärtlich die Mutter hält,
Que leur mère a élevés trop tendrement,
*
Sind sie mürrisch und voll herrischen Eigensinns;
Les voici grincheux et pleins d’entêtement dominateur ;
Wandeln still sie des Wegs, irret Geringes doch
Les voilà silencieux le long du chemin, mais comme si peu de chose
Bald sie wieder; sie reißen
Les déconcentre ; ils se détournent
Aus dem Gleise sich sträubend dir.
Du chemin, à t’irriter un peu plus.
*
Doch du rührest sie kaum, Liebende! freundlich an,
Mais si tu les touches à peine, aimablement ! en amie,
Sind sie friedlich und fromm; fröhlich gehorchen sie;
Ils redeviennent paisibles et pieux ; ils t’obéissent joyeusement ;
Du lenkst, Meisterin! sie mit
Tu les conduis, Maîtresse ! désormais,
Weichem Zügel, wohin du willst.
Avec tes rênes souples où tu désires.
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