HEINRICH HEINE – Steiget auf, ihr alten Träume ! VENEZ VIEUX RÊVES !

LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




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Steiget auf, ihr alten Träume!
Venez vieux rêves d’autrefois !
Öffne dich, du Herzensthor!
Ouvre-toi, porte de mon cœur !
Liederwonne, Wehmutsthränen
Que de suaves mélodies, que de langoureuses douleurs
Strömen wunderbar hervor.
Eclatent superbement.

*

Durch die Tannen will ich schweifen,
A travers les pins je veux errer,
Wo die muntre Quelle springt,
Lorsque s’écoule la source enjouée,
Wo die stolzen Hirsche wandeln,
Où le fier cerf vagabonde,
Wo die liebe Drossel singt.
Où la grive chante l’amour.




*

Auf die Berge will ich steigen,
Je veux gravir les montagnes,
Auf die schroffen Felsenhöhn,
Sur les abruptes falaises,
Wo die grauen Schloßruinen
Où les grises ruines du château
 In dem Morgenlichte stehn.
Se couvrent de la lumière du matin .

*

Dorten setz’ ich still mich nieder
Je resterai silencieusement recueilli
Und gedenke alter Zeit,
Me rappelant des temps jadis,
Alter blühender Geschlechter
Des vigoureux conflits
Und versunkner Herrlichkeit.
Et de gloires englouties.

*




*

Gras bedeckt jetzt den Turnierplatz,
Maintenant l’herbe dévore la Place des Tournois,
Wo gekämpft der stolze Mann,
Où se battait l’homme orgueilleux,
Der die Besten überwunden
Vainqueur du plus fort
Und des Kampfes Preis gewann.
Arrachant le prix du combat.

*

Epheu rankt an dem Balkone,
Maintenant le lierre enlace le balcon,
Wo die schöne Dame stand,
Où la belle dame attendait,
Die den stolzen Überwinder
De son fier conquérant
Mit den Augen überwand.
La victoire devant ses yeux.

*




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Ach! den Sieger und die Siegrin
Hélas! le victorieux et la victorieuse
Hat besiegt des Todes Hand –
La mort les a vaincus-
Jener dürre Sensenritter
Cet étique cavalier à la faux
Streckt uns alle in den Sand.
Dans le sable tous nous allonge.

***
HEINRICH HEINE