Ganymed Hölderlin Gedichte – Poème de Hölderlin : Ganymède (1803)

LITTERATURE ALLEMANDE
GANYMED Hölderlin
Deutsch Literatur
Ganymède Hölderlin

Friedrich Hölderlin

1770-1843

 

Traduction Jacky Lavauzelle

——–

 GANYMED

Ganymède

Was schläfst du, Bergsohn, liegest in Unmuth, schief,
Quoi ? tu dors, fils de ce mont affalé dans la mauvaise humeur,
Und frierst am kalten Ufer, Gedultiger!
Et glacé tu reposes sur les rives froides, patient !
         Denkst nicht der Gnade, du, wenn’s an den
Ne penses-tu plus à la grâce, toi, qui est à la
Tischen die Himmlischen sonst gedürstet?
Table céleste où les dieux boivent à tes côtés ?

*

Kennst drunten du vom Vater die Boten nicht,    
Là-bas, ne reconnais-tu plus les messagers du Père,
Nicht in der Kluft der Lüfte geschärfter Spiel?
Ni le jeu de l’air affûté au fond des gorges ?
Trift nicht das Wort dich, das voll alten
N’es-tu pas interrogé par les paroles du vieil homme
Geists ein gewanderter Mann dir sendet?
Esprit du passé que l’homme t’envoie ?

*

Schon tönet’s aber ihm in der Brust. Tief quillt’s
Déjà elle vit dans sa poitrine. Elle gonfle de sa profondeur
Wie damals, als hoch oben im Fels er schlief,
Comme jadis quand en haut sur la roche il dormait,
Ihm auf. Im Zorne reinigt aber
Lui. Purifié par sa colère, 
Sich der Gefesselte nun, nun eilt er
Il brise ses chaînes, et maintenant le voici qui se précipite 

*

Der Linkische; der spottet der Schlaken nun
Le maladroit ; les railleries glissent sur lui
Und nimmt und bricht und wirft die Zerbrochenen
Il prend et brise et jette
Zorntrunken, spielend, dort und da zum   
Ivre par son courroux, jouant ici et là 
Schauenden Ufer und bei des Fremdlings
A la face du rivage et de son étrange

*

Besondrer Stimme stehen die Heerden auf,
Voix particulière les troupeaux se lèvent,
Es regen sich die Wälder, es hört tief Land
Les forêts pleurent et la montagne entend de sa terre
Den Stromgeist fern, und schaudernd regt im
L’esprit du courant au loin, et d’un frisson se secoue dans le
Nabel der Erde der Geist sich wieder.   
Nombril de la terre cet esprit qui revit.

*

Der Frühling kömt. Und jedes, in seiner Art,
Le printemps arrive. Et chacun, à sa manière,
Blüht. Der ist aber ferne; nicht mehr dabei.
Fleurit. Mais qu’il est loin ; il n’est plus là !
Irr gieng er nun; denn allzugut sind
Il s’en est allé maintenant ; car ils sont trop bons
Genien; himmlisch Gespräch ist sein nun
les génies ; la conversation céleste est sienne désormais.

*********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************
Ganymed Hölderlin
Ganymède Hölderlin

Poème de Hölderlin