LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand
Frank Wedekind
1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich
L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
I-1
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication
Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid
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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE
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Acte 1
Erster Akt
Scène 1
Erste Szene
Wendla
Warum hast du mir das Kleid so lang gemacht, Mutter?
Mère, pourquoi m’as tu fait cette robe si longue ?
Frau Bergmann
Du wirst vierzehn Jahr heute!
Tu as tes quatorze ans aujourd’hui !
Wendla
Hätt’ ich gewußt, daß du mir das Kleid so lang machen werdest, ich wäre lieber nicht vierzehn geworden.
Si j’avais su que j’aurais une si longue robe, j’aurais préféré ne pas les avoir, ces quatorze ans.
Frau Bergmann
Das Kleid ist nicht zu lang, Wendla.
Ta robe n’est pas trop longue, Wendla.
Was willst du denn!
Que veux-tu donc ?
Kann ich dafür, daß mein Kind mit jedem Frühling wieder zwei Zoll größer ist?
Mon enfant, chaque printemps, ne prends-tu pas deux pouces ?
Du darfst doch als ausgewachsenes Mädchen nicht in Prinzeßkleidchen einhergehen.
Tu ne peux plus sortir en robe de petite princesse tout de même, une grande fille comme toi !
Wendla
Jedenfalls steht mir mein Prinzeßkleidchen besser als diese Nachtschlumpe.
Quoi qu’il en soit, ma robe de petite princesse me va beaucoup mieux que cette chemise de nuit.
– Laß mich’s noch einmal tragen, Mutter!
– Permets-moi de la porter à nouveau, mère !
Nur noch den Sommer lang.
Seulement encore cet été.
Ob ich nun vierzehn zähle oder fünfzehn, dies Bußgewand wird mir immer noch recht sein.
Que j’ai quatorze ou quinze ans, ce sac sera toujours bien pour moi.
– Heben wir’s auf bis zu meinem nächsten Geburtstag;
– Nous la mettrions de côté pour mon prochain anniversaire ;
jetzt würd’ ich doch nur die Litze heruntertreten.
maintenant je ne pourrais que marcher sur ses coutures.
Frau Bergmann
Ich weiß nicht, was ich sagen soll.
Je ne sais pas quoi dire.
Ich würde dich ja gerne so behalten, Kind, wie du gerade bist.
Je voudrais te garder ainsi, mon enfant, comme tu es maintenant.
Andere Mädchen sind stakig und plump in deinem Alter.
D’autres filles sont des potiches à ton âge.
Du bist das Gegenteil.
Tu es tout le contraire.
– Wer weiß, wie du sein wirst, wenn sich die andern entwickelt haben.
– Qui sait comment tu seras quand les autres auront grandi.
Wendla
Wer weiß
Qui sait
– vielleicht werde ich nicht mehr sein.
– peut-être que je ne serai pas !
Frau Bergmann
Kind, Kind, wie kommst du auf die Gedanken!
Mon enfant, mon enfant, comment te viennent de si vilaines pensées !
Wendla
Nicht, liebe Mutter;
Non, chère mère ;
nicht traurig sein!
Ne sois pas triste !
Frau Bergmann
sie küssend
elle l’embrasse
Mein einziges Herzblatt!
Mon unique fortune !
Wendla
Sie kommen mir so des Abends, wenn ich nicht einschlafe.
Elles arrivent le soir, quand je ne suis pas endormie.
Mir ist gar nicht traurig dabei, und ich weiß, daß ich dann um so besser schlafe.
Je ne suis pas triste, car je sais que je dors beaucoup mieux ensuite.
– Ist es sündhaft, Mutter, über derlei zu sinnen?
– Est-ce un péché, mère, de rêver ainsi ?
Frau Bergmann
Geh denn und häng das Bußgewand in den Schrank!
Va accrocher ce sac dans le placard !
Zieh in Gottes Namen dein Prinzeßkleidchen wieder an!
Remets à nouveau ta robe de petite princesse !
Ich werde dir gelegentlich eine Handbreit Volants unten ansetzen.
J’y ajouterai quand même quelques pouces de ruban.
Wendla
das Kleid in den Schrank hängend
accrochant la robe dans l’armoire
Nein, da möcht’ ich schon lieber gleich vollends zwanzig sein…!
Ah non ! là je préférerais avoir mes vingt ans révolus…!
Frau Bergmann
Wenn du nur nicht zu kalt hast!
Si seulement tu ne prends pas trop froid !
– Das Kleidchen war dir ja seinerzeit reichlich lang; aber…
– La robe en effet, il y a quelques années, était bien longue ; mais …
Wendla
Jetzt, wo der Sommer kommt?
Maintenant que l’été arrive ?
– O Mutter, in den Kniekehlen bekommt man auch als Kind keine Diphtheritis!
– O Mère, aux genoux, aucun enfant n’attrape la diphtérie !
Wer wird so kleinmütig sein.
Que l’on manque de courage.
In meinen Jahren friert man noch nicht – am wenigsten an die Beine.
A mon âge, on ne peut pas geler – du moins au niveau des jambes. Wär’s etwa besser, wenn ich zu heiß hätte, Mutter?
Est-ce mieux si j’ai trop chaud, mère ?
– Dank’ es dem lieben Gott, wenn sich dein Herzblatt nicht eines Morgens die Ärmel wegstutzt und dir so zwischen Licht abends ohne Schuhe und Strümpfe entgegentritt!
– Merci à Dieu bienveillant, si ta bien-aimée n’arrive pas un matin les manches raccourcies et ne rentre à la lumière de la nuit sans chaussures et sans chaussettes !
– Wenn ich mein Bußgewand trage, kleide ich mich darunter wie eine Elfenkönigin…
– Quand je porterai mon sac, je n’aurai rien en-dessous comme la reine des fées …
Nicht schelten, Mütterchen!
Ne me gronde pas, Mère !
Es sieht’s dann ja niemand mehr.
Personne ne pourra le voir !
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Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps
Acte 1 Erster Akt
Scène 1 Erste Szene