LE DIEU VAGABOND – O DEUS ERRANTE – JACKY LAVAUZELLE

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 LE DIEU VAGABOND
Death doesn't exist Poem of Jacky Lavauzelle




Jacky Lavauzelle Poetry
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LE DIEU VAGABOND

 


POEMES
стихи
POEMAS
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DEATH DOESN’T EXIST

Death doesn’t exist ! There is life, a great incomprehensible fluid that passes through forests, deer, and sometimes men…

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WORTHY

The tree is dead = our mouths are dead

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LE DIEU DE DIEU

Le Dieu de Dieu Jacky Lavauzelle
Francisco de Zurbarán, Christ en croix, 1627, Art Institute, Chicago
Louise Labé se demandait « Quelle grandeur rend l’homme vénérable ? Quelle grosseur ? Quel poil ? Quelle couleur ? » Nous ne voyons sans doute que la paume de la main de Dieu. Dieu lui-même ne nous voit pas, nous, qui sommes cachés par sa propre main.
La main qui se pose nous protège de la lumière céleste ou divine. Sans la main de Dieu nous brûlerions !
Ou alors, peut-être verrions-nous vraiment, enfin ! Qui sait ?
Et le Dieu de Dieu, qui est-il ? A-t-il aussi une main posée sur sa tête. Et le Dieu de Dieu de Dieu, qui est-il ? Quelle grandeur rend Dieu vénérable ? Quelle grosseur ? Quel poil ? Quelle couleur ?

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LA MORT DES COULEURS

Les couleurs, les couleurs coulaient. Les couleurs s’écoulaient sans cesse.
Les couleurs des légendes. Et autour des légendes les peintres s’étaient réunis. Le monde perdait ses couleurs. Le noir progressait et enveloppait l’univers.
Tous les sages étaient partis. Ils n’avaient trouvé aucune solution.
Tous les philosophes étaient partis. Les philosophes ne comprenaient pas la cause première.
Les politiciens étaient attendus. Ils ne sont jamais venus. Il paraît qu’ils s’amassent près de la frontière du monde.
Les peintres étaient là. Dernier rempart contre le noir total et la nuit éternel. Ils sortirent des pinceaux et des pinceaux encore. Ils sortirent des tubes de couleurs. De tous les tubes, ne sortaient que du noir.
Arriva le Peintre de la Nuit ! Personne ne l’avait invité. Il ne peignait que du noir ! Personne avait besoin de lui. Lui seul voyait des lumières dans son noir et dans la nuit qui dévorait tout. Les autres rirent et se moquèrent de lui.
Le Peintre de la Nuit prit alors son pinceau le plus fin. Et traça une fine ligne dans la nuit, sans se préoccuper des quelques couleurs qui restaient.
Derrière le noir, une lumière de la plus belle intensité, magique, ne demandait qu’à sortir et à rejoindre les cimes.
C’était une nouvelle lumière qui ne recouvrait plus les objets. Elle partait de la sève et de l’essence des choses…
Le Peintre de la Nuit finit son ouvrage devant des humains médusés.

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LES FAUSSES CARESSES

Tableau de Céline MARCOZ
Six visages fardés attendaient fiévreux et passionnés
Pendant que je vagabondais avec la légèreté d’un rempart brisé
C’est dans un pré lointain que mon espoir s’en est allé
Avec un refrain profane, j’ai chanté
Ce qu’encore je pouvais chanter
En bondissant, clopinant, dans ce grand désordre au putride goût de flamme
Mes lourdes peines qui gambadaient sous ces rameaux sacrés
Dans la prairie ombrée, ,mes peines s’en sont allées
Six visages d’une unique femme ont surgi dans mon aventure banale
Six blanches colombes éveillées dans ma triste nuit sous les arbres
Qui n’avaient que la beauté de cette évidence qui rend fou
Un épervier aveuglé s’est perdu sous le soleil
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Carícias falsas

Seis rostos pintados esperavam febris e apaixonados
Enquanto eu vaguei com a leveza de uma muralha quebrada
É em um campo distante que minha esperança se foi
Com um refrão profano, eu cantei
O que eu ainda conseguia cantar
Saltando, mancando, nesta grande confusão com o sabor pútrido da chama
Minhas tristezas pesadas brincam sob esses ramos sagrados
No prado sombrio, minhas sentenças foram embora
Seis caras de uma mulher solteira surgiram na minha aventura banal
Seis pombas brancas acordam na minha triste noite sob as árvores
Quem só tinha a beleza dessa evidência que te deixa louco
Um falcão cego é perdido sob o sol
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MEU PENSAMENTO

Meu pensamento era apenas uma pedrinha mergulhando em um poço sem fundo
Abri uma sessão para ternura tardia
Desde que eu tive tempo para me perder, preso entre dois gladioli
Eu arrumei meus sentimentos enquanto os outros arrumavam suas camisas
Em uma bolsa, antes de sair, dobrando-os
E dobrando-os
Eu deixei cair meu pensamento e embarquei em espaços paralelos
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там

Увы, несчастный, жизнь передо мной
Hélas, malheureux, la vie s’offrait devant moi
там
Là-bas
Я больше не верил в провидение
Je ne croyais plus à la providence
У меня не было цели
Je n’avais pas de but
Я добрался туда, удивленный странной смелостью
J’étais arrivé là, surpris par une audace étrange
там
Là-bas
Это где
C’est là
Перед этим страшным испугом
Devant cet effroyable effroi
Я увидел что-то сияющее
J’ai vu quelque chose briller
там
Là bas
И я почувствовал, как крылья толкали меня в спину
Et j’ai senti des ailes me pousser dans le dos

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 LE DIEU VAGABOND
Death doesn't exist Poem of Jacky Lavauzelle