Archives de catégorie : Traduction

PHILISTER HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XXXVII LES BOURGEOIS OBTUS

PHILISTER INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
PHILISTER – LES BOURGEOIS OBTUS




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XXXVII

 PHILISTER

 

Lyrisches Intermezzo
XXXVII
LES BOURGEOIS OBTUS

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
PHILISTER
Heinrich Heine

*

XXXVII

Philister in Sonntagsröcklein
Des bourgeois obtus en tenue du dimanche
Spazieren durch Wald und Flur;  
Déambulent à travers bois et champs;
Sie jauchzen, sie hüpfen wie Böcklein,
S’esclaffent, bondissent tels des chevreaux,
Begrüßen die schöne Natur.
En hommage à belle nature…

 

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XXXVII
PHILISTER
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
XXXVII
HEINRICH HEINE

CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES II-71

LUIS DE CAMOES OS CAMOES LES LUSIADES
OS LUSIADAS II-71 LES LUSIADES II-71
LITTERATURE PORTUGAISE

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES II-71

OS LUSIADAS II-71

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT II
Canto Segundo

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  71
Strophe 71

II-71

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

******

LUIS DE CAMOES
OS LUSIADAS
LES LUSIADES II-71

 *****

Louvam do Rei os Mouros a bondade,
Les Maures louent de ce Roi sa bonté,
Condição liberal, sincero peito,
Sa grande ouverture, la sincérité de ses actes,…



Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LUIS DE CAMOES
OS LUSIADAS LES LUSIADES II-71

Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LA VIE DE LUIS DE CAMOES
par Charles Magnin

( Extrait )
Par En cherchant à montrer la différence qui sépare la vie aventureuse et active des écrivains portugais, notamment celle de Camoens, de la vie casanière et posée de la plupart de nos gens de lettres, je ne prétends pas élever par-là les œuvres des uns, ni déprimer les productions des autres. Je n’en crois pas les élégies de Camoens plus touchantes parce qu’elles sont datées d’Afrique, de la Chine et de l’Inde ; je n’en estime pas Polyeucte et Cinna moins admirables, parce que le grand Corneille n’a guère fait de plus longues pérégrinations que le voyage de Paris à Rouen. Je ne conseille à personne de louer un cabinet d’étude à Macao ; mais je crois que, généralement, si les ouvrages écrits au milieu des traverses et au feu des périls ne sont pas plus beaux, les vies de leurs auteurs sont plus belles. Indépendamment de la variété des aventures, on y trouve plus d’enseignements. J’admire et j’honore infiniment La Fontaine et Molière, mais j’honore et j’admire encore plus, comme hommes, Cervantès et Camoens. A mérite de rédaction égal, une histoire littéraire du Portugal serait un meilleur et plus beau livre qu’une histoire littéraire de notre dix-septième ou dix-huitième siècle. C’est une chose bonne et sainte que la lecture de ces vies d’épreuves, que ces passions douloureuses des hommes de génie, Je ne sache rien de plus capable de retremper le cœur. C’est pour cela que dans ce temps de souffrances oisives, de désappointements frivoles, de molles contrariétés et de petites douleurs, j’ai cru bon d’écrire l’étude suivante sur la vie de Luiz de Camoens.
….

LUIS DE CAMOES
CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

CAMOES LES LUSIADES OS LUSIADAS II-70

LUIS DE CAMOES LES LUSIADES OS LUSIADAS
OS LUSIADAS II-69 LES LUSIADES II-69
LITTERATURE PORTUGAISE

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES II-69

OS LUSIADAS II-69

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT II
Canto Segundo

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  69
Strophe 69

II-69

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

******

LUIS DE CAMOES
LES LUSIADES OS LUSIADAS II-70

 *****

E como o Gama muito desejasse
Et comme Gama attendait ardemment
Piloto para a Índia que buscava,
Un pilote pour cette Inde qu’il recherchait,…

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LUIS DE CAMOES
LES LUSIADES
OS LUSIADAS  II-70

Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LA VIE DE LUIS DE CAMOES
par Charles Magnin

( Extrait )
Par En cherchant à montrer la différence qui sépare la vie aventureuse et active des écrivains portugais, notamment celle de Camoens, de la vie casanière et posée de la plupart de nos gens de lettres, je ne prétends pas élever par-là les œuvres des uns, ni déprimer les productions des autres. Je n’en crois pas les élégies de Camoens plus touchantes parce qu’elles sont datées d’Afrique, de la Chine et de l’Inde ; je n’en estime pas Polyeucte et Cinna moins admirables, parce que le grand Corneille n’a guère fait de plus longues pérégrinations que le voyage de Paris à Rouen. Je ne conseille à personne de louer un cabinet d’étude à Macao ; mais je crois que, généralement, si les ouvrages écrits au milieu des traverses et au feu des périls ne sont pas plus beaux, les vies de leurs auteurs sont plus belles. Indépendamment de la variété des aventures, on y trouve plus d’enseignements. J’admire et j’honore infiniment La Fontaine et Molière, mais j’honore et j’admire encore plus, comme hommes, Cervantès et Camoens. A mérite de rédaction égal, une histoire littéraire du Portugal serait un meilleur et plus beau livre qu’une histoire littéraire de notre dix-septième ou dix-huitième siècle. C’est une chose bonne et sainte que la lecture de ces vies d’épreuves, que ces passions douloureuses des hommes de génie, Je ne sache rien de plus capable de retremper le cœur. C’est pour cela que dans ce temps de souffrances oisives, de désappointements frivoles, de molles contrariétés et de petites douleurs, j’ai cru bon d’écrire l’étude suivante sur la vie de Luiz de Camoens.
….

LUIS DE CAMOES
LES LUSIADES OS LUSIADAS

LA POESIE DE HILEDARDE DE BINGEN

HILDEGARDE DE BINGEN
Littérature Latine



HILDEGARDE DE BINGEN
HILDEGARDE VON BINGEN
1098-1179

hildegarde-de-bingen-poemes-hildegard-von-bingen-artgitato
Hildegarde recevant l’inspiration divine
enluminure du Scivias

 TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE




 

L’Œuvre de
HILDEGARDE DE BINGEN
HILDEGARDE VON BINGEN
SAINTE HILDEGARDE
Hildegarde de Ruppertsberg




POEMES

 

O MAGNE PATER
Ô PERE MAJESTUEUX

O magne Pater,
Ô Père majestueux,
in magna necessitate sumus.
Nous sommes dans une immense nécessité.

**

O AETERNE DEUS
 Ô DIEU ETERNEL

O aeterne Deus,
O Dieu éternel,
nunc tibi placeat ut in amore illo ardeas,
  garde désormais ce même feu de l’amour,

**

DE SANCTA MARIA
A MARIE

Ave Maria,
Je vous salue Marie,
 O auctrix vite,
Auteur de la vie,

**

O BEATA INFANTIA
Ô ENFANCE BIENHEUREUSE

O beata infantia
Ô enfance bienheureuse
electi Disibodi,
de l’élu Disibod*,

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Hildegarde de Bingen
dans la Chronique
par Guillaume de Nangis
Année 1146
« Une vierge allemande a la révélation de choses formidables »

Le roi de France Louis, enflammé de zèle à la nouvelle de la prise de Roha, ville de Mésopotamie, ou plutôt, comme d’autres empereurs, touché en sa conscience de l’incendie de Vitry, reçut la croix à Vézelai au temps de Pâques, et résolut avec les grands de son royaume et une innombrable multitude de gens, d’entreprendre le pélerinage d’outremer.

L’église de Tournai, qui, pendant environ six cents ans, depuis le temps de saint Médard, soumise à l’évêque- de Noyon, n’avait pas eu d’évêque particulier, commença à en avoir un. Anselme, consacré abbé de Saint-Vincent de Laon par le pape Eugène, fut consacré évêque de Tournai. Dans le pays d’Allemagne, il y avait une admirable vierge, d’un âge avancé, qui avait reçu de telles grâces de Dieu que, laïque et non lettrée, ravie souvent en des sommeils miraculeux, elle avait non seulement la révélation de choses véritables qu’elle publiait ensuite, mais dictait en latin, et faisait ainsi dictant des livres de la doctrine catholique. Telle était, au rapport de quelques-uns, sainte Hildegarde, qui, dit-on, fit beaucoup de prédictions.

Guillaume de Nangis
Chronique
Règne de Louis VII
1137-1180

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Hildegarde de Bingen
*********************

HILDEGARDE DE BINGEN
Sainte Hildegarde
l’une des plus pures gloires de la famille
de saint Benoît
par Joris-Karl Huysmans

« — Pour nous, reprit le P. Maximin, voici vraiment quel devrait être, si nous avions un peu de temps pour travailler, le levain de nos méditations, le sujet de nos lectures et il amena à lui un in-folio qui contenait les œuvres de sainte Hildegarde, abbesse du monastère de Ruperstberg.

C’est que, voyez-vous, celle-là est la grande prophétesse du Nouveau Testament. Jamais, depuis les visions de saint Jean à Pathmos, l’esprit-saint ne s’était communiqué à un être terrestre avec autant de plénitude et de lumière. Dans son Heptachronon, elle prédit le protestantisme et la captivité du Vatican ; dans son Scivia ou connaissance des voies du seigneur qui a été rédigé, d’après son récit, par un moine du couvent de Saint-Désibode, elle interprète les symboles des écritures et la nature même des éléments. Elle a également écrit un diligent commentaire de notre règle et d’altières et d’enthousiastes pages sur la musique sacrée, sur la littérature, sur l’art qu’elle définit excellemment : une réminiscence à moitié effacée d’une condition primitive dont nous sommes déchus depuis l’éden. Malheureusement, pour la comprendre, il faut se livrer à de minutieuses recherches, à de patientes études. Son style apocalyptique a quelque chose de rétractile ; il semble qu’il se recule et se referme davantage encore lorsqu’on veut l’ouvrir. 

— Je sais bien, moi, que j’y perds mon peu de latin, dit M. Bruno. Quel dommage qu’il n’existe pas une traduction, avec gloses à l’appui, de ses œuvres ! 

— Elles sont intraduisibles, fit le père qui poursuivit :

 Sainte Hildegarde est, avec saint Bernard, l’une des plus pures gloires de la famille de saint Benoît. Quelle prédestinée que cette vierge qui fut inondée des clartés intérieures dès l’âge de trois ans et mourut à quatre-vingt-deux ans, après avoir vécu toute sa vie dans les cloîtres ! 

— Et ajoutez qu’elle fut, à l’état permanent, fatidique, s’écria l’oblat. Elle ne ressemble à aucune autre sainte ; tout en elle étonne jusqu’à cette façon dont Dieu l’apostrophe, car il oublie qu’elle est femme et l’appelle : « l’homme ».  

— Et elle emploie, quand elle veut se désigner, cette étrange expression : « moi, la chétive forme », repartit le prieur. — Mais voici une autre écrivain qui nous est chère aussi, et il montra à Durtal les deux volumes de sainte Gertrude. Celle-là est encore l’une de nos grandes moniales, une abbesse vraiment bénédictine, dans le sens exact du mot, car elle faisait expliquer les saintes écritures à ses nonnes, voulait que la piété de ses filles s’appuyât sur la science, que leur foi se sustentât avec des aliments liturgiques, si l’on peut dire.

 — Je ne connais d’elle que ses Exercices, observa Durtal et ils m’ ont laissé le souvenir de paroles d’écho, de redites des livres saints. Si tant est qu’on puisse la juger sur de simples extraits, elle me paraît ne pas avoir l’expression originale, être bien au-dessous d’une sainte Térèse ou d’une sainte Angèle.

 — Sans doute, répondit le moine. Elle se rapproche cependant de sainte Angèle par le don de la familiarité lorsqu’elle converse avec le Christ et aussi par la véhémence amoureuse de ses propos ; seulement tout cela se transforme en sortant de sa propre source ; elle pense liturgiquement ; et cela est si vrai que la plus minime des réflexions se présente aussitôt à elle, habillée de la langue des Evangiles et des Psaumes. 

Ses Révélations, ses Insinuations, son Héraut de l’amour divin sont merveilleux à ce point de vue ; puis n’est-elle pas exquise sa prière à la Sainte Vierge qui débute par cette phrase : Salut, ô blanc lis de la Trinité resplendissante et toujours tranquille ?…

 Comme suite à ses œuvres, les Bénédictins de Solesmes ont édité aussi les Révélations de sainte Mechtilde, son livre sur la Grâce spéciale et la Lumière de la Divinité de son homonyme la sœur de Magdebourg ; ils sont là, sur cette rangée…

 — Que je vous montre des guides savamment jalonnés pour l’âme qui s’échappe d’elle-même et veut tenter l’ascension des monts éternels, dit à son tour M. Bruno, en présentant à Durtal la Lucerna mystica de Lopez Ezquerra, les in-quarto de Scaramelli, les tomes de Schram, l’Ascétique chrétienne de Ribet, les Principes de théologie mystique du père Séraphin.

 — Et celui-ci, le connaissez-vous ? Reprit l’oblat ; ce volume qu’il tendait était intitulé De l’Oraison, demeurait anonyme, portait en bas de sa première page : Solesmes, typographie de l’abbaye de Sainte-Cécile – et au-dessous de la date imprimée 1886, Durtal déchiffra ces mots écrits à l’encre : « Communication essentiellement privée. » 

— Je n’ai jamais vu cet opuscule qui ne semble pas, du reste, avoir été mis dans le commerce ; quel en est l’auteur ?

 — La plus extraordinaire des moniales de ce temps ; l’abbesse des bénédictines de Solesmes. Je regrette seulement que vous partiez si tôt, car j’eusse été heureux de vous le faire lire.

 Au point de vue du document il est d’une science vraiment souveraine et il contient d’admirables citations de sainte Hildegarde et de Cassien ; au point de vue de la mystique même, la mère Sainte-Cécile ne fait évidemment que reproduire les travaux de ses devancières et elle ne nous apprend rien de très neuf. Néanmoins, je me rappelle un passage qui me semble plus spécial, plus personnel. Attendez… »

Joris-Karl Huysmans
En route
Chapitre VIII
Stock, 1896
pp. 426-450

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HILDEGARDE DE BINGEN

O MAGNE PATER HILDEGARDE DE BINGEN Ô PERE MAJESTUEUX

Littérature Latine




HILDEGARDE DE BINGEN
HILDEGARDE VON BINGEN
1098-1179

hildegarde-de-bingen-poemes-hildegard-von-bingen-artgitato
Hildegarde recevant l’inspiration divine
enluminure du Scivias

 TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE




 

L’Œuvre de
HILDEGARDE DE BINGEN
HILDEGARDE VON BINGEN




O MAGNE PATER
Ô PERE MAJESTUEUX

 

O magne Pater,
Ô Père majestueux,
in magna necessitate sumus.
Nous sommes dans une immense nécessité.
Nunc igitur obsecramus, obsecramus te
Et maintenant, nous prions, nous te prions,
per Verbum tuum
par ton Verbe
per quod nos constituisti
Par lequel tu as versé
plenos quibus indigemus.
Pleinement de ce que nous manquions.
Nunc placeat tibi, Pater,
Maintenant, ô Père,
quia te decet, ut aspicias in nos
comme il te sied, regarde-nous avec bienveillance,
per adiutorium tuum,
aide-nous,
ut non deficiamus, et
pour que ne faiblissions pas, et
ne nomen tuum in nobis obscuretur,
que ne soit pas obscurcit ton nom en nous,
et per ipsum nomen tuum
et que par ton nom
dignare nos adiuvare.
nous soyons digne de ton aide.

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O MAGNE PATER
Ô PERE MAJESTUEUX

DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS CHAPITRE II DU LIVRE Capítulo II Do Livro

DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS

L’Œuvre de Joaquim Maria Machado de Assis

Poema & Prosa de Machado de Assis




Littérature Brésilienne
Literatura Brasileira

Joaquim Maria Machado de Assis
 Rio de Janeiro 1839 – 1908 Rio de Janeiro


joaquim-maria-machado-de-assis-artgitato




 

L’Œuvre de Machado de Assis

 DOM CASMURRO
II
Roman – Romance
1899

Traduction Jacky Lavauzelle

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dom-casmurro-machado-de-assis-artgitato-joaquin-sorolla-paseo-par-la-playa-1909-museo-sorolla-madridJoaquin Sorolla
Paseo par la playa
1909
Museo Sorolla Madrid

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DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS

Capítulo II- Second Chapitre
Do Livro
Du Livre





Agora que expliquei o título, passo a escrever o livro.
Maintenant que j’ai expliqué le titre, je passe à l’étape suivante qui est d’écrire le livre.
Antes disso, porém, digamos os motivos que me põem a pena na mão.
Avant, cependant, je souhaite donner les raisons pour lesquelles j’ai pris un stylo dans les mains.

Vivo só, com um criado.
Je vis seul avec un domestique.
A casa em que moro é própria;
Dans une maison qui m’appartient ;
fi-la construir de propósito, levado de um desejo tão particular que me vexa imprimi-lo, mas vá lá.
Je la fis construire avec, en tête, un dessin particulier qui me gêne d’expliciter, mais je vais le faire quand même.
Um dia, há bastantes anos, lembrou-me reproduzir no Engenho Novo a casa em que me criei na antiga Rua de Mata-cavalos, dando-lhe o mesmo aspecto e economia daquela outra, que desapareceu. 
Un jour, il y a plusieurs années, j’ai souhaité reproduire à Engenho Novo la maison dans laquelle j’ai grandi, dans une vieille rue de Mata-Cavalos, de lui donner le même aspect et les mêmes fonctions.
Construtor e pintor entenderam bem as indicações que lhes fiz:
Le constructeur et peintre ont bien compris les demandes que je formulais :
é o mesmo prédio assobradado, três janelas de frente, varanda ao fundo, as mesmas alcovas e salas.
c’était le même bâtiment d’un étage, trois fenêtres devant, une  véranda derrière, les mêmes chambres et les mêmes salles.
Na principal destas, a pintura do teto e das paredes é mais ou menos igual, umas grinaldas de flores miúdas e grandes pássaros que as tomam nos bicos, de espaço a espaço.
Dans la pièce principale, la peinture du plafond et des murs sont à peu près semblables, quelques guirlandes de fleurs fines et des grands oiseaux qui  les attrapent par le bec, approximativement.
Nos quatro cantos do teto as figuras das estações, e ao centro das paredes os medalhões de César, Augusto, Nero e Massinissa, com os nomes por baixo…
Dans les quatre coins, les saisons, et au centre des murs, des médaillons de César, Auguste, Néron et Masinissa, avec les noms en-dessous …
Não alcanço a razão de tais personagens.
Je ne comprends toutefois pas le présence de tels personnages.
Quando fomos para a casa de Mata-cavalos, já ela estava assim decorada;
Quand nous sommes arrivés à Mata-Cavalos, elle était déjà décorée ainsi ;
vinha do decênio anterior.
ça provenait de la décennie précédente.
Naturalmente era gosto do tempo meter sabor clássico e figuras antigas em pinturas americanas.
Bien sûr, c’était dans l’air du temps d’imiter les saveurs classiques et les figures antiques dans les peintures américaines.
O mais é também análogo e parecido.
L’ensemble est également similaire.
Tenho chacarinha, flores, legume, uma casuarina, um poço e lavadouro.
Je possède de la terre, des fleurs, des légumes, un casuarina, un puits et un lavoir.
Uso louça velha e mobília velha.
J’ai aussi de la vieille vaisselle et des meubles anciens.
Enfim, agora, como outrora, há aqui o mesmo contraste da vida interior, que é pacata, com a exterior, que é ruidosa.
Quoi qu’il en soit, maintenant, comme jadis, nous avons le même contraste entre la vie intérieure, qui est calme, et celle de l’extérieure, qui est bruyante.





O meu fim evidente era atar as duas pontas da vida, e restaurar na velhice a adolescência.
Mon but évident était de lier les deux extrémités de ma vie, et de restaurer ma vieillesse dans mon adolescence.
Pois, senhor, não consegui recompor o que foi nem o que fui.
Pour vous, lecteur, je n’ai pu ni retrouver qui j’étais ni ce qui fut.
Em tudo, se o rosto é igual, a fisionomia é diferente.

En tout état de cause, si le visage est le même, la physionomie, elle, est différente.
Se só me faltassem os outros, vá;
Si seulement il ne manquait que les autres, va ;
um homem consola-se mais ou menos das pessoas que perde;
Les hommes se consolent plus ou moins de ce qu’ils perdent ;
mas falto eu mesmo, e esta lacuna é tudo.

mais là, c’est moi qui manque, et cette absence est tout.
O que aqui está é, mal comparando, semelhante à pintura que se põe na barba e nos cabelos, e que apenas conserva o hábito externo, como se diz nas autópsias;
Ce qui est ici, je reconnais qu’il s’agit d’une mauvaise comparaison, ressemble à la teinture qui se met sur la barbe et les cheveux, et qui ne retient que l’aspect externe, comme on dit dans les autopsies ;
o interno não aguenta tinta.
l’intérieur ne se teinte pas d’encre.
Uma certidão que me desse vinte anos de idade poderia enganar os estranhos, como todos os documentos falsos, mas não a mim.
Un certificat me donnant vingt ans pourrais tromper les étrangers, comme tous les faux papiers, mais pas moi.
Os amigos que me restam são de data recente;
Les amis qui me restent sont récents ;
todos os antigos foram estudar a geologia dos campos-santos.
les plus vieux étudient la géologie des cimetières.
Quanto às amigas, algumas datam de quinze anos, outras de menos, e quase todas crêem na mocidade.
Quant aux amies, certaines datent de quinze ans, d’autres moins, et presque toutes croient en la jeunesse.
Duas ou três fariam crer nela aos outros, mas a língua que falam obriga muita vez a consultar os dicionários, e tal frequência é cansativa.
Deux ou trois voudraient le faire croire à d’autres, mais la langue qu’elles parlent demande beaucoup de temps ensuite en consultation des dictionnaires, et cette fréquence est fatigante.





Entretanto, vida diferente não quer dizer vida pior;
Cependant, une vie différente ne signifie pas une vie plus mauvaise ;
é outra coisa.
c’est autre chose.
A certos respeitos, aquela vida antiga aparece-me despida de muitos encantos que lhe achei;
A certains égards, cette vieille vie me semble dépouillée aujourd’hui de nombreux charmes que je percevais jadis ;
mas é também exato que perdeu muito espinho que a fez molesta, e, de memória, conservo alguma recordação doce e feiticeira.
mais il est également vrai qu’elle a perdu de nombreuses épines qui la rendait détestable, et j’en garde des souvenirs doux et suave.
Em verdade, pouco apareço e menos falo.
En fait, je sors et je parle peu.
Distrações raras.
Les distractions sont rares.
O mais do tempo é gasto em hortar, jardinar e ler;
La majeure partie de mon temps se passe à jardiner et à lire ;
como bem e não durmo mal.
je mange et je dors plutôt bien.

Ora, como tudo cansa, esta monotonia acabou por exaurir-me também.
Maintenant, comme tout me fatigue, cette monotonie m’a finalement épuisé aussi.
Quis variar, e lembrou-me escrever um livro.
Je voulais un changement, et m’est venu l’idée d’écrire un livre.
Jurisprudência, filosofia e política acudiram-me, mas não me acudiram as forças necessárias.
La jurisprudence, la philosophie et la politique se sont présentées à moi, mais je n’avais pas la force nécessaire.
Depois, pensei em fazer uma História dos Subúrbios, menos seca que as memórias do padre Luís Gonçalves dos Santos, relativas à cidade;
Alors je pensais faire une Histoire des Faubourgs, moins sèches que les mémoires du père Luís Gonçalves dos Santos [Padre Perereca 1767-1844], relatifs à la ville ;
era obra modesta, mas exigia documentos e datas, como preliminares, tudo árido e longo.
Le travail était modeste, mais la recherche des documents requis et ses dates demandaient un travail aride et long.
Foi então que os bustos pintados nas paredes entraram a falar-me e a dizer-me que, uma vez que eles não alcançavam reconstituir-me os tempos idos, pegasse da pena e contasse alguns.
Ce fut alors que les bustes peints sur les murs sont venus me parler et me dire que, étant donné qu’ils ne parvenaient pas à reconstituer pour moi les temps anciens, je me devais de prendre la plume et d’en conter quelques-uns.
Talvez a narração me desse a ilusão, e as sombras viessem perpassar ligeiras, como ao poeta, não o do trem, mas o do Fausto:
Peut-être que l’histoire me donnerait l’illusion, et les ombres envahiraient-elles légères, comme au poète, pas le nôtre du train, mais celui du Faust,
« Aí vindes outra vez, inquietas sombras? »…
« Là, vous voilà, ombres agitées ? » …

Fiquei tão alegre com esta ideia, que ainda agora me treme a pena na mão.
J’étais si joyeux à cette idée, que la plume tremble, même encore maintenant, dans la main.
Sim, Nero, Augusto, Massinissa, e tu, grande César, que me incitas a fazer os meus comentários, agradeço-vos o conselho, e vou deitar ao papel as reminiscências que me vierem vindo.
Oui, Neron, Auguste, Masinissa, et toi, grand César, qui m’incitent pour faire mes commentaires, je vous remercie de vos conseils, et je pose sur le papier les souvenirs qui viennent à moi.
Deste modo, viverei o que vivi, e assentarei a mão para alguma obra de maior tomo.
Par conséquent, je vivrai ce que j’ai vécu, et ainsi ma main travaillera pour réaliser demain une œuvre encore plus magistrale.
Eia, comecemos a evocação por uma célebre tarde de novembro, que nunca me esqueceu.
Allons, commençons en évoquant une célèbre fin de novembre, que je n’ai jamais oubliée.
Tive outras muitas, melhores, e piores, mas aquela nunca se me apagou do espírito.
J’ai eu bien d’autres, mieux, et des pires encore, mais celle-ci n’est jamais sortie de mon esprit.
É o que vais entender, lendo.
Tu comprendras pourquoi à la lecture de ce qui suit.

***

DOM CASMURRO MACHADO DE ASSIS

LA MUSE POUCHKINE Муза POEME DE 1821

 Муза LA MUSE POUCHKINE
Алекса́ндр Серге́евич
Alexandre Pouchkine 1821
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE 1821
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
Муза – LA MUSE POUCHKINE

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Муза
LA MUSE

la-muse-pouchkine-artgitato-nicolas-poussin-linspiration-du-poete-niedersachsisches-landesmuseumNicolas Poussin
L’Inspiration du poète
1627
*

Муза
La Muse Pouchkine

В младенчестве моем она меня любила
Dès mon enfance, elle m’a aimé,
И семиствольную цевницу мне вручила.
Et la cithare à sept cordes me tendit.
Она внимала мне с улыбкой — и слегка,
Souriant, elle m’écoutait- et légèrement,
По звонким скважинам пустого тростника,
Soufflait dans un roseau vide,
Уже наигрывал я слабыми перстами
Déjà je jouais de mes doigts chétifs
И гимны важные, внушенные богами,
Des hymnes imposants inspirés des dieux,
И песни мирные фригийских пастухов.
Et des rustiques chants phrygiens pacifiques.
С утра до вечера в немой тени дубов
Du matin au soir, dans les ombres silencieuses des chênes
Прилежно я внимал урокам девы тайной,
Promptement, je rejouais encore et encore les secrètes leçons,
И, радуя меня наградою случайной,
Et elle, agréable, voulant me récompenser,
Откинув локоны от милого чела,
Lançant en arrière les boucles de son front charmant,
Сама из рук моих свирель она брала.
De sa main attrapait la flûte.
Тростник был оживлен божественным дыханьем
La ranimant du souffle divin
И сердце наполнял святым очарованьем
Remplissant de charme sacré mon cœur.

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LA SOLITUDE CHEZ POUCHKINE

Lorsque Pouchkine se vit en présence de cette sévère et puissante nature de l’antique Chersonèse, qu’il aperçut le Caucase à la cime souveraine, que ses regards se perdirent à l’horizon de ces steppes sans fin où l’on voit passer les chameaux des caravanes comme aux déserts de l’Arabie, alors le poète connut de nouvelles émotions. Ce fut pour lui un moment de recueillement profond et solennel ; s’interrogeant pour la première fois dans la solitude, il sentit ce qui manquait à son esprit encore inculte ; il appela au secours de son âme chagrine et désabusée l’étude et la réflexion. Jusqu’alors son génie n’avait obéi qu’à une fougueuse effervescence, à des colères subites et à des passions soudaines ; d’admirables instincts poétiques avaient donné à ses premiers accents la verve, la puissance et l’harmonie ; mais le flot de ces inspirations pouvait se tarir, si des études sérieuses n’en venaient entretenir et purifier la source. Pouchkine recommença donc son éducation lui-même. Il écrivait des lieux de son exil : « J’ai appelé dans la solitude le paisible travail et le goût de la réflexion. Le temps est à moi, et j’en use selon ma volonté ; mon esprit est devenu l’ami de l’ordre ; j’apprends à retenir mes pensées, je cherche à réparer en liberté le temps perdu : je me mets en règle avec le siècle. » Comme l’intelligence de Pouchkine était vive, cette éducation fut bientôt terminée. »

Pouchkine et le mouvement littéraire en Russie depuis 40 ans
Charles de Saint-Julien
Revue des Deux Mondes
Œuvres choisies de Pouchkine, traduites par M. H. Dupont
T.20 1847

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LA MUSE POUCHKINE

CAMOES OS LUSIADAS II-69 LES LUSIADES

LUIS DE CAMOES
OS LUSIADAS II-69 LES LUSIADES II-69
LITTERATURE PORTUGAISE

Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue

Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES II-69

OS LUSIADAS II-69

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT II
Canto Segundo

Traduction Jacky Lavauzelle

verso  69
Strophe 69

II-69

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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LUIS DE CAMOES
LES LUSIADES II-69
OS LUSIADAS II-69

 *****

Não é o outro que fica tão manhoso;
L’autre n’en est pas moins sournois ;
Mas nas mãos vai cair do Lusitano,
Mais il tombe dans les mains des Lusitaniens,…

Vasco de Gama par Gregorio Lopes

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LUIS DE CAMOES
LES LUSIADES II-69
OS LUSIADAS II-69

Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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White_Fawn_Drawing Faon Diane

LA VIE DE LUIS DE CAMOES
par Charles Magnin

( Extrait )
Par En cherchant à montrer la différence qui sépare la vie aventureuse et active des écrivains portugais, notamment celle de Camoens, de la vie casanière et posée de la plupart de nos gens de lettres, je ne prétends pas élever par-là les œuvres des uns, ni déprimer les productions des autres. Je n’en crois pas les élégies de Camoens plus touchantes parce qu’elles sont datées d’Afrique, de la Chine et de l’Inde ; je n’en estime pas Polyeucte et Cinna moins admirables, parce que le grand Corneille n’a guère fait de plus longues pérégrinations que le voyage de Paris à Rouen. Je ne conseille à personne de louer un cabinet d’étude à Macao ; mais je crois que, généralement, si les ouvrages écrits au milieu des traverses et au feu des périls ne sont pas plus beaux, les vies de leurs auteurs sont plus belles. Indépendamment de la variété des aventures, on y trouve plus d’enseignements. J’admire et j’honore infiniment La Fontaine et Molière, mais j’honore et j’admire encore plus, comme hommes, Cervantès et Camoens. A mérite de rédaction égal, une histoire littéraire du Portugal serait un meilleur et plus beau livre qu’une histoire littéraire de notre dix-septième ou dix-huitième siècle. C’est une chose bonne et sainte que la lecture de ces vies d’épreuves, que ces passions douloureuses des hommes de génie, Je ne sache rien de plus capable de retremper le cœur. C’est pour cela que dans ce temps de souffrances oisives, de désappointements frivoles, de molles contrariétés et de petites douleurs, j’ai cru bon d’écrire l’étude suivante sur la vie de Luiz de Camoens.
….

LUIS DE CAMOES LUSIADES
CAMOES OS LUSIADAS

CORPS ET ÂME Ich kann es nicht vergessen HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XXXVI

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine
CORPS ET ÂME
Ich kann es nicht vergessen

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Ich kann es nicht vergessen




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XXXVI

Ich kann es nicht vergessen

 

Lyrisches Intermezzo
XXXVI
CORPS ET ÂME

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Ich kann es nicht vergessen
Heinrich Heine

*

XXXVI

Ich kann es nicht vergessen,
Je ne peux pas l’oublier,
Geliebtes, holdes Weib,
Ma bien-aimée, mon épouse dévouée,
Daß ich dich einst besessen,
Que je possédais jadis
Die Seele und den Leib.
Corps et âme…

 

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XXXVI
Ich kann es nicht vergessen
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
XXXVI
HEINRICH HEINE

KLEINE LIEDER HEINE INTERMEZZO LYRIQUE XXXV PETITE CHANSON

INTERMEZZO LYRIQUE
Heinrich Heine
Kleine Lieder
PETITE CHANSON

INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
LITTERATURE ALLEMANDE
intermezzo-lyrique-heine-artgitato-lyrisches-intermezzo-heine-willem-van-aelst-bloemenstilleven-met-horloge



Christian Johann Heinrich Heine
Kleine Lieder
PETITE CHANSON




Deutsch Poesie
 Deutsch Literatur

Heinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich HeineHeinrich Heine

HEINRICH HEINE
1797- 1856

German poet
Poète Allemand
Deutsch Dichter

Heinrich Heine Oeuvre Poèmes Poésie Gedichte Artgitato

Übersetzung – Traduction
Jacky Lavauzelle




INTERMEZZO LYRIQUE HEINE
XXXV

Kleine Lieder
 

 

Lyrisches Intermezzo
XXXV
PETITE CHANSONS

1823

INTERMEZZO LYRIQUE
Kleine Lieder
Heinrich Heine

*

XXXII

Aus meinen großen Schmerzen
De ma grande douleur
Mach’ ich die kleinen Lieder;
Sortent de petites chansons ;
Die heben ihr klingend Gefieder
S’y soulève un plumage sonore
Und flattern nach ihrem Herzen.
Qui s’envole vers son cœur…

*******

XXXV
Kleine Lieder
HEINRICH HEINE
INTERMEZZO LYRIQUE

********

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LA POESIE DE HEINRICH HEINE

A ce point de vue, Heine est traité en privilégié. Les Allemands peuvent bien maudire le pamphlétaire, ils savent par cœur les vers du poète. Éditeurs, biographes, critiques d’outre-Rhin lui ont consacré d’importans travaux. Chez nous, seul entre les poètes allemands, il bénéficie de ce privilège d’avoir un public. Je ne nie pas que nous n’ayons pour quelques autres, et pour Goethe par exemple, un juste respect. Nous admirons Gœthe, nous ne l’aimons pas. Au contraire, l’auteur de l’Intermezzo est pour quelques Français de France un de ces écrivains qui sont tout près du cœur. Cela tient à plusieurs raisons parmi lesquelles il en est d’extérieures. Heine a vécu pendant de longues années parmi nous ; il parlait notre langue, quoique avec un fort accent ; il l’écrivait, quoique d’une façon très incorrecte ; il nous a loués, quoique avec bien de l’impertinence ; il a été mêlé à notre société ; il a été en rapports avec nos écrivains, nos artistes et même nos hommes politiques. Nous nous sommes habitués à le considérer comme un des nôtres, et sa plaisanterie, fortement tudesque, passe encore pour avoir été une des formes authentiques de l’esprit parisien. Notre sympathie pour Heine se fonde d’ailleurs sur des motifs plus valables. Il a quelques-unes des qualités qui nous sont chères : son style est clair ; ses compositions sont courtes. Nous aimons ces lieds dont quelques-uns durent le temps d’un soupir, l’espace d’un sanglot. Leur pur éclat nous semble celui de la goutte de rosée que le soleil taille en diamant, ou d’une larme qui brille dans un sourire. C’est par eux que le meilleur de la sentimentalité allemande est parvenu jusqu’à nous. Ou, pour parler plus exactement, la poésie de Heine représente une nuance particulière de sensibilité, qu’il a créée et que nous avons accueillie. Aussi doit-elle avoir sa place dans une histoire de la poésie lyrique en France. De même qu’il y a une « critique allemande » de l’œuvre de Heine, il convient qu’il y en ait parallèlement une « critique française ».

René Doumic
Revue littéraire
La poésie de Henri Heine d’après un livre récent
Revue des Deux Mondes
4e période
tome 140
1897
pp. 457-468

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INTERMEZZO LYRIQUE
XXXV
HEINRICH HEINE