Archives de catégorie : Traduction

CATULLE XXXII CATULLUS – Ad Ipsicillam – À IPSITHILLA

*

CATULLE CATULLUS XXXII

litterarumLittérature Latine
Catulle

Poeticam Latinam

Traduction Jacky Lavauzelle

IMG_4840

CATULLE – CATULLUS
84 av J.-C. – 54 av J.-C.

POESIE XXXII

 Ad Ipsicillam
*****

À IPSITHILLA
****

***

Amabo, mea dulcis Ipsitilla,
Je t’en prie, ma douce Ipsithilla,
 meae deliciae, mei lepores,
ma joie et le délice de mon existence,
iube ad te veniam meridiatum.
Permets-moi de passer cet après-midi.
 







 

et si iusseris, illud adiuvato,
et si tu es d’accord,  alors,
ne quis liminis obseret tabellam,
je te demande la faveur de ne pas fermer ta porte,
 neu tibi lubeat foras abire,
ou de ne pas sortir de tes pénates,
  sed domi maneas paresque nobis
Mais de bien rester à la maison et de te préparer à recevoir
 novem continuas fututiones.
pas moins de neuf exploits amoureux à la suite.
verum si quid ages, statim iubeto:
mais à la vérité, si tu y consens, que ce soit sur l’heure :


 

 nam pransus iaceo et satur supinus
Car bien repu et allongé
pertundo tunicamque palliumque.
mon désir déforme tant ma tunique que mon manteau.

 




Ad Ipsicillam
À IPSITHILLA

**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO







**********************
Catulle – Catullus
POESIE XXXII

****************************

LA CANAILLE & LES DELICATS
par Ferdinand Brunetière
1882

On a voulu faire de Catulle, sans arguments bien solides, un poète aristocratique, un poète du grand monde, comme de sa Lesbie, sur des inductions plutôt que sur des preuves, ce que Brantôme appelait « une grande et honnête dame. » Je persiste à ne pas croire, pour ma part, que Lesbie fût la célèbre Clodia, mais je crois que bon nombre des fréquentations de Catulle furent parmi la bohème littéraire de Rome. Au surplus, la conciliation n’est pas si difficile. Ce que nous savons, en effet, c’est que, lorsque l’adolescent de Vérone arriva de sa province dans la capitale, il y subsistait, sous le raffinement de quelques habitudes, sous l’étalage du luxe et sous l’apparence de la civilisation, un grand fonds d’antique brutalité romaine. Si nous en pouvions douter, nous rapprendrions au moins de certaines épigrammes de Catulle lui-même, plus grossières que mordantes, et dont l’outrageuse crudité passe tout. C’est bien fait à M. Rostand de nous les avoir traduites. On ne peut pas juger d’un poète en commençant par faire exception de toute une partie de son œuvre, qui peut-être est celle que les contemporains en ont presque le plus goûtée. Là où Catulle est bon, il va jusqu’à l’exquis, et c’est bien de lui que l’on peut dire aussi justement que de personne qu’il est alors le mets des délicats ; mais là où il est grossier, il l’est sans mesure, et c’est bien encore de lui que l’on peut dire qu’il est le charme de la canaille. Or, à Rome, en ce temps-là, dans le sens littéraire de l’un et l’autre mot, la canaille et les délicats, c’était presque tout un. On ne distinguait pas encore, selon le mot d’Horace, la plaisanterie spirituelle de l’insolente rusticité. La curiosité de l’intelligence, vivement éveillée, capable de goûter les finesses de l’alexandrinisme, était en avance, pour ainsi dire, sur la rudesse des mœurs et la vulgarité des habitudes mondaines.





Quand on grattait ces soupeurs qui savaient apprécier les jolies bagatelles du poète, on retrouvait le paysan du Latium, qui s’égayait, au moment du vin, à faire le mouchoir. La raillerie, comme à la campagne, s’attaquait surtout aux défauts ou disgrâces physiques. Je sais bien que, jusque dans Horace, la grossièreté du vieux temps continuera de s’étaler, mais ce ne sera plus de la même manière naïvement impudente. Au temps de Catulle, la délicatesse n’avait pas encore passé de l’esprit dans les manières. Quand il s’élevait seulement un nuage sur les amours du poète et de sa Lesbie, le docte traducteur de Callimaque s’échappait en injures de corps de garde. Cette société très corrompue ne s’était pas encore assimilé la civilisation grecque. Elle s’essayait à la politesse, elle n’y touchait pas encore. Et sous son élégance toute superficielle, elle manquait étrangement de goût. — Il me paraît que, si l’on examinée quel moment de notre histoire la plupart de ces traits conviennent, on trouvera que c’est au XVIe siècle, dans le temps précis que le contact des mœurs italiennes opérait sur la cour des Valois le même effet qu’à Rome, sur les contemporains de César, le contact des mœurs de la Grèce.

Ferdinand Brunetière
Revue littéraire
À propos d’une traduction de Catulle
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 54 –  1882

***********************

LUIS DE CAMOES OS LUSIADES III-79 LES LUSIADES – Dá-lhe combates ásperos, fazendo

*Luís de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-79 LES LUSIADES III-79
LITTERATURE PORTUGAISE









Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue








Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-79








OS LUSIADAS III-79

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 79
Strophe 79

III-79

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

******








Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-79
LES LUSIADES III-79

 *****

Sancho Primeiro

******

« Dá-lhe combates ásperos, fazendo
« Livrant un rugueux combat
Ardis de guerra mil o Mouro iroso;
Le Maure irrité tente mille ruses de guerre ;…

 

*********************
Luís Vaz de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-79 CAMOES LUSIADES III-79
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************




White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

LA FAUSSE DESINVOLTURE – HEINRICH HEINE – LE LIVRE DES CHANTS VI – Als ich, auf der Reise, zufällig

LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

Als ich, auf der Reise, zufällig
Quand, en voyage, je rencontrai
Meines Liebchens Familie fand,
La famille de mon aimée,
Schwesterchen, Vater und Mutter,
Sœur, père et mère,
  Sie haben mich freudig erkannt.
Je fus accueilli chaleureusement.

*

Sie fragten nach meinem Befinden,
Ils m’interrogèrent sur ma santé,
Und sagten selber sogleich:
Et me dirent dans la foulée,
Ich hätte mich gar nicht verändert,
Que je n’avais pas changé,
Nur mein Gesicht sey bleich.
Seul mon visage semblait plus pâle .






*

Ich fragte nach Muhmen und Basen,
Je demandai des nouvelles des tantes et des cousins,
Nach manchem langweil’gen Gesell’n,
Des nouvelles de vieilles connaissances,
Und nach dem kleinen Hündchen,
Et du gentil petit chiot,
Mit seinem sanften Bell’n.
Avec ses amusants jappements.

*

Auch nach der vermählten Geliebten
 Je continuai sur mon aimée
Fragte ich nebenbei;
Simulant la désinvolture ;
Und freundlich gab man zur Antwort:
Amicalement, ils répondirent
Daß sie in den Wochen sey.
Qu’elle était désormais mariée.

 

*

Und freundlich gratulirt’ ich,
Amicalement, je félicitais cette union,
Und lispelte liebevoll:
Et murmurant avec amour
Daß man sie von mir recht herzlich
Que de ma part
Viel tausendmal grüßen soll.
Ils la saluent mille fois.

*

Schwesterchen rief dazwischen:
La petite sœur intervint :
Das Hündchen, sanft und klein,
Le petit chien si doux et si mignon,
Ist groß und toll geworden,
Est devenu grand et méchant,
Und ward ertränkt, im Rhein.
Qu’il a fallu le noyer dans le Rhin.

*

Die Kleine gleicht der Geliebten,
Comme cette enfant ressemble à mon aimée,
Besonders, wenn sie lacht;
Surtout quand elle rit ;
Sie hat dieselben Augen,
Elle a les mêmes yeux,
Die mich so elend gemacht.
Ceux qui m’ont rendu à ce point misérable.

****************************************

HEINRICH HEINE
*************

UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

****************************************

L’ABSENCE DE LA SORCIERE – EMILY DICKINSON (1876) LONG YEARS APART

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

*******

 

EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

LONG YEARS APART
****

****

*********




L’ABSENCE DE LA SORCIERE
****

*****

1876

********

Long Years apart — can make no
Les longues Années d’éloignement- ne peuvent engendrer de
Breach a second cannot fill —
Brèche qu’une seule seconde ne puisse colmater -…

***************

POEME D’EMILY DICKINSON

L’ECLAT DE LA MORT – EMILY DICKINSON (1875) That short — potential stir

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

*******

 

EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

That short — potential stir
****

****

*********




L’ECLAT DE LA MORT
****

*****

1875

********

That short — potential stir
Ce court – et potentiel émoi
 
That each can make but once —
Que chacun peut faire juste une seule fois -…

***************

POEME D’EMILY DICKINSON

LE VOYAGEUR SUR LA LANDE – POEME DE WILLIAM WORDSWORTH – RESOLUTION ET INDEPENDANCE -III

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

III

 
I was a Traveller then upon the moor;
J’étais un Voyageur sur la lande ;
I saw the hare that raced about with joy;
J’ai vu le lièvre bondir de joie ;
I heard the woods and distant waters roar;
Entendant les bois et les eaux au lointain rugir ;
Or heard them not, as happy as a boy:
Ou ne les entendant plus, aussi heureux qu’un jeune garçon :
The pleasant season did my heart employ:
L’agréable saison a accaparé mon cœur :
My old remembrances went from me wholly;
Mes vieux souvenirs ont complétement disparu ;
And all the ways of men, so vain and melancholy.
Et toutes les méthodes des hommes, si vaines, si mélancoliques.

**************************

POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH

************************************

UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

*************************************

RESOLUTION ET INDEPENDANCE -II – POEME DE WILLIAM WORDSWORTH – RESOLUTION AND INDEPENDENCE

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

II

 
All things that love the sun are out of doors;
Tout qui aime le soleil est là ;
The sky rejoices in the morning’s birth;
Le ciel se réjouit de la naissance du matin ;
The grass is bright with rain-drops;—on the moors
L’herbe est brillante avec ses gouttes de pluie ; – sur les landes,
The hare is running races in her mirth;
Le lièvre joyeusement va de bond en bond ;
And with her feet she from the plashy earth
Et ses pattes frappent les flaques d’eau,
Raises a mist, that, glittering in the sun,
Le brouillard qui se lève scintille au soleil,
Runs with her all the way, wherever she doth run.
Suivant le soleil sur sa route.

**************************

POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH

************************************

UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

*************************************

POÈMES DE WILLIAM WORDSWORTH – WILLIAM WORDWORTH’S POEMS

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

traduction Jacky Lavauzelle William Wordsworth

*******

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 

 traduction Jacky Lavauzelle William Wordsworth


LES POÈMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

traduction Jacky Lavauzelle William Wordsworth

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POÈMES

*******
*

Scorn not the Sonnet
Ne méprise pas le Sonnet

Scorn not the Sonnet; Critic, you have frowned,
Ne méprise pas le Sonnet ; Critique, tu t’es détourné
Mindless of its just honours; with this key
A tort de ses justes honneurs ; avec cette clé…

william Wordsworth Traduction Jacky Lavauzelle

***

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE
RÉSOLUTION & INDÉPENDANCE

I

There was a roaring in the wind all night;
Le vent incessamment a rugi  toute la nuit ;
The rain came heavily and fell in floods;
Incessamment la pluie lourdement s’est abattue ;

**

II

All things that love the sun are out of doors;
Tout qui aime le soleil est là ;
The sky rejoices in the morning’s birth;
Le ciel se réjouit de la naissance du matin ;

**

III

I was a Traveller then upon the moor;
J’étais un Voyageur sur la lande ;
I saw the hare that raced about with joy;
J’ai vu le lièvre bondir de joie ;

**

IV

 But, as it sometimes chanceth, from the might
Mais, comme il arrive parfois, la puissance
Of joys in minds that can no further go,
Des joies permettant à l’esprit de repousser ses limites,

**

V

I heard the sky-lark warbling in the sky;
J’entendis l’alouette flotter dans le ciel,
And I bethought me of the playful hare:
Et je pensai au plaisant lièvre ludique :

**

VI

My whole life I have lived in pleasant thought,
Toute ma vie j’ai vécu dans d’agréables pensées,
As if life’s business were a summer mood;
Comme si les affaires de la vie avaient un goût d’été ;

**

VII

I thought of Chatterton, the marvellous Boy,
Je pensais à Chatterton, ce garçon merveilleux,
The sleepless Soul that perished in his pride;
 Cette âme sans sommeil qui périt dans son orgueil ;

**

VIII

Now, whether it were by peculiar grace,
Maintenant, que ce soit par une grâce particulière,
A leading from above, a something given,
Un présage d’en haut, une chose donnée,

**

IX

As a huge stone is sometimes seen to lie
Comme une pierre énorme parfois s’observe
Couched on the bald top of an eminence;
Jonchée à la pointe d’une éminence,

**

X

Such seemed this Man, not all alive nor dead,
Ainsi semblait cet homme, ni tout à fait vivant ni tout à fait mort,
Nor all asleep—in his extreme old age:
Ni tout à fait endormi dans son extrême vieillesse :

**

XI

Himself he propped, limbs, body, and pale face,
Lui-même se tenait, tant les membres, le corps que son pâle visage,
Upon a long grey staff of shaven wood:
 A une un longue canne grise de bois nu :

**

XII

At length, himself unsettling, he the pond
Enfin, lui-même inquiétant, devant la mare
Stirred with his staff, and fixedly did look
Notre homme agite son bâton, et fixe son regard

**

XIII

A gentle answer did the old Man make,
Une réponse douce m’arriva du vieil homme
  In courteous speech which forth he slowly drew:
Dans un discours courtois qu’il exprimait lentement:

**

XIV

 His words came feebly, from a feeble chest,
Ses paroles sortaient faiblement, d’une faible poitrine,
But each in solemn order followed each,
Mais chacun des mots se suivait dans un ordre solennel,

**

XV

He told, that to these waters he had come
Il dit que, au bord de ces eaux, il était venu
To gather leeches, being old and poor :
Lui, pauvre vieil homme, à la recherche de sangsues  :

**

XVI

The old Man still stood talking by my side;
Le vieil homme continuait à parler à mes côtés ;
But now his voice to me was like a stream
Mais, désormais, sa voix tel un flux était

**

XVII

My former thoughts returned: the fear that kills;
Mes anciennes pensées revinrent : la peur mortelle,
And hope that is unwilling to be fed;
L’espoir vain et malheureux,

**

XVIII

 He with a smile did then his words repeat;
Il esquissa un sourire, puis répéta ces mots :
And said that, gathering leeches, far and wide
Et me dit qu’il capturait des sangsues, dans tous les lieux

**

XIX

While he was talking thus, the lonely place,
Pendant qu’il parlait ainsi, le solitaire lieu,
The old Man’s shape, and speech—all troubled me:
L’aspect du vieil homme, sa parole – tout me troublait :

**

XX

 And soon with this he other matter blended,
Et bientôt il parla d’autres choses,
Cheerfully uttered, with demeanour kind,
Avec un enthousiasme prononcé,

**************************

POÉSIE DE WILLIAM WORDSWORTH

************************************

L’humilité,
l’échelle de l’ambition

Nihil humani à me alienum puto

Wordsworth est aujourd’hui en pleine possession du trône poétique de l’Angleterre. Ce n’est pas encore un roi populaire chez tout son peuple, mais c’est un roi solidement établi et qui n’a pas même contre lui de prétendant. Qui est-ce qui lui disputerait maintenant le sceptre ? Byron et Walter Scott sont morts, qui d’ailleurs n’ont jamais été plus que lui souverains légitimes. Crabbe et Shelley, deux autres très puissants seigneurs littéraires, — non pas de la famille royale pourtant, — s’en sont allés aussi. Pour ce qui est des poètes contemporains célèbres encore vivants, aucun d’eux ne s’inscrit, j’imagine, comme compétiteur sérieux du monarque actuel. Thomas Moore et Southey n’y songent nullement. Ce sont toujours de laborieux écrivains ; mais ce n’est ni d’ambition, ni de renommée qu’ils s’occupent, c’est de profit. Ils font de l’histoire, je crois, à l’heure qu’il est. Samuel Rogers et Thomas Campbell sommeillent fort paisiblement sur l’oreiller de leur réputation didactique. Et puis, ils ont vieilli les ans et les autres. Les uns et les autres, ris sont au bout de leur poésie. Oh ! oui, Wordsworth est bien le maître et le prince unique. Il règne à un double titre, et par l’originalité du génie et par la fécondité puissante. L’âge en lui n’a pas même refroidi la verve. Ses cheveux ont blanchi sans qu’une seule des feuilles de sa couronne ait été flétrie ou emportée. La source nouvelle qu’il a découverte et où il puise est intarissable. On dirait que la nature qu’il adore, et au sein de laquelle il a passé sa vie, a communiqué à son âme l’éternelle jeunesse. Après plusieurs années de silence, lorsqu’on croyait partout sa voix éteinte, voici qu’elle vient de faire entendre un chant aussi ferme et aussi plein qu’aucun de ses chants d’autrefois. Voici que, du fond de sa retraite, il vient de jeter au milieu du monde un livre de poèmes où se retrouvent toute la verdeur et toute la vitalité de ses premières productions.

— Le génie de Wordsworth est une pure émanation de l’esprit du siècle. Eût-il vécu à une autre époque du monde, jamais on n’eût ouï parler de lui. Maintenant même, sa valeur n’est pas incontestée ; les ténèbres dont sa pensée s’enveloppe souvent, et la vulgarité des sujets qu’il traite, ne sont pas les moindres obstacles qui aient retardé son succès. Mais chez lui c’est l’humilité qui est l’échelle de l’ambition. Qu’il ne s’en prenne donc qu’à lui, si ces degrés qu’il a choisis pour monter le mènent lentement et malaisément à la renommée. Sa muse domestique semble avoir peur de quitter la terre ; on dirait qu’elle n’ose pas déployer au soleil la splendeur de ses ailes. Il dédaigne les images et les fantaisies que la passion engendre ; il n’a voulu employer ni le somptueux appareil du savoir mythologique, ni les couleurs éclatantes d’une diction recherchée. Son style est simple et familier. Ce sont les choses et les vérités du ménage qu’il nous dit ; il ne voit rien de plus puissant que les espérances humaines, rien de plus profond que le cœur humain. Voilà ce qu’il pèse, ce qu’il montre, ce qu’il prouve avec toute son incalculable force de sentiment et de pensée ; et en même temps il apaise les battements de son propre cœur à contempler incessamment l’aspect serein de la nature. S’il peut faire couler le sang de son sein blessé, ce sera cette pourpre vivante qui colorera son vers ; puis, s’il calme sa souffrance et ferme sa plaie avec le baume de la rêverie solitaire, et le pouvoir bienfaisant des arbres, des herbes et des influences célestes, c’est tout le triomphe que poursuit son art. Il prend les plus simples aliments de la nature et de l’âme humaine, les conditions purement abstraites et inséparables de notre être, et il essaie d’en former un nouveau système de poésie ; il a réussi dans cette entreprise autant qu’il était donné à homme d’y réussir. — Nihil humani à me alienum puto est la devise de ses ouvrages. Nulle chose n’est, selon lui, indifférente ou secondaire. Tout ce qui n’est pas l’essence absolue du sentiment et de la vérité est, selon lui, factice, vieux et illégitime. En un mot, sa poésie est fondée sur une opposition extrême et perpétuelle entre le naturel et l’artificiel, entre l’esprit de l’humanité et l’esprit de la mode et du monde.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

*************************************

traduction Jacky Lavauzelle William Wordsworth

RESOLUTION ET INDEPENDANCE -I – POEME DE WILLIAM WORDSWORTH – RESOLUTION AND INDEPENDENCE

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

I

 

There was a roaring in the wind all night; 
Le vent incessamment a rugi  toute la nuit ;
The rain came heavily and fell in floods;
Incessamment la pluie lourdement s’est abattue ;
But now the sun is rising calm and bright;
Mais maintenant, le soleil se lève, calme et radieux ;
The birds are singing in the distant woods;
Les oiseaux chantent dans les bois lointains ;
Over his own sweet voice the Stock-dove broods;
Sur sa propre voix douce, le roucoulement d’une colombe ;
The Jay makes answer as the Magpie chatters;
Le geai lui répond dans de longs bavardages ;
And all the air is filled with pleasant noise of waters.
Et tout l’air est rempli du plaisant ruissellement des eaux.

 

**************************

POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH

************************************

UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

*************************************

LE DÉSIR DE GLOIRE (1825) ALEXANDRE POUCHKINE POEME – ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ

*

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

*
1825
 

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE  1825
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


ЖЕЛАНИЕ СЛАВЫ
1825

****


LE DÉSIR DE GLOIRE
****

 

Когда, любовию и негой упоенный,
Quand, enivré d’amour et de bonheur,
Безмолвно пред тобой коленопреклоненный,
À genoux devant toi, silencieux,…

DISPONIBLE SUR AMAZON

   В саду, во тьме ночной, в минуту разлученья.
Dans le jardin, dans l’obscurité de la nuit, au moment de notre séparation.

**********

POUCHKINE
 1825  

********

LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

*****

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

 LE DESIR DE GLOIRE
1825
Пушкин