Archives de catégorie : Traduction

LES CHOSES QUI JAMAIS NE REVIENNENT – Poème EMILY DICKINSON (1881) The Things that never can come back are several

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

*******

 

EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

The Things that never can come back are several
****

*********




LES CHOSES QUI JAMAIS NE REVIENNENT
****

*****

1881

********

The Things that never can come back, are several —
Les Choses qui jamais ne reviennent sont multiples –
Childhood — some forms of Hope — the Dead —
L’Enfance – certaines formes d’Espoir – les Morts -…

*




 

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POEME EMILY DICKINSON

LA LETTRE BRÛLEE D’ALEXANDRE POUCHKINE (1825) СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО

*

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

*
1825
 

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE  1825
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО 
1825

****


LA LETTRE BRÛLEE
****

 

Прощай, письмо любви! прощай: она велела.
Adieu, lettre d’amour ! adieu : elle le veut ainsi.
Как долго медлил я! как долго не хотела
J’ai tant attendu ! tout ce temps, ma main
Рука предать огню все радости мои!..
Refusait de mettre au feu toute ma joie !…

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Останься век со мной на горестной груди…
Reste pour toujours avec moi sur ma triste poitrine…

 

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POUCHKINE
СОЖЖЕННОЕ ПИСЬМО
 1825  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

*****

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

 LA LETTRE BRÛLEE
1825
Пушкин 

LE CHANSONNIER SONNET 165 (Première Partie) CANZONIERE PETRARCA 165 – SONNET CLXV

*
Pétrarque Chansonnier Petrarca

Pétrarque CANZONIERE Petrarca LE CHANSONNIER (Sommaire)

FRANCESCO PETRARQUE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

——–


Canzoniere Petrarca  Sonetto 165

LE CHANSONNIER PETRARQUE Sonnet 165
CLXV

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

Rime In vita di Madonna Laura

PRIMA PARTE
Première Partie

165/263

Dante Boccace Petrarque Guido Cavalvanti Cino da Pistoia Guittone dArezzo Trecento Italien 1544 Giorgio Vasari

Come ’l candido pie’ per l’erba fresca
Quand son pied candide se pose sur l’herbe fraîche,
i dolci passi honestamente move,
ses doux pas se déplaçant délicatement,
vertú che ’ntorno i fiori apra et rinove,
une vertu ouvre les fleurs nouvelles pleinement,
de le tenere piante sue par ch’esca.
qui de sa plante semble émaner.

**

Amor che solo i cor’ leggiadri invesca
Amour qui aux seuls cœurs gracieux se montre
né degna di provar sua forza altrove,
et ne daigne forcer ailleurs sa puissance,
da’ begli occhi un piacer sí caldo piove
aux beaux yeux extrait tant d’ardentes pluies
ch’i’ non curo altro ben né bramo altr’ésca.
que je ne cherche ni d’autres biens ni d’autres appâts.

**


**

Et co l’andar et col soave sguardo
Et à ce doux regard, à cette silhouette
s’accordan le dolcissime parole,
s’accordent des douces paroles soyeuses,
et l’atto mansüeto, humile et tardo.
et une démarche de bonté, humble et délicate.

**

Di tai quattro faville, et non già sole,
De ces quatre étincelles, et non seulement,
nasce ’l gran foco, di ch’io vivo et ardo,
naît le grand feu dont je vis et brûle,
che son fatto un augel notturno al sole.
moi qui suis devenu oiseau nocturne sous le soleil.

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CANZONIERE PETRARCA
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

Ritratto_di_francesco_petrarca,_altichiero,_1376_circa,_padova

canzoniere Petrarca 165
le chansonnier Pétrarque Sonnet 165
canzoniere poet

FRANCESCO PETRARQUE


LE CHANSONNIER SONNET 164 (Première Partie) CANZONIERE – PETRARQUE CLXIV

*

FRANCESCO PETRARQUE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

——–


Canzoniere Petrarca  Sonetto 164

LE CHANSONNIER PETRARQUE Sonnet 164
CLXIV

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

Rime In vita di Madonna Laura

PRIMA PARTE
Première Partie

164/263

Dante Boccace Petrarque Guido Cavalvanti Cino da Pistoia Guittone dArezzo Trecento Italien 1544 Giorgio Vasari

Or che ’l ciel et la terra e ’l vento tace
Alors que le silence sur le ciel, la terre et le vent s’est abattu,
et le fere e gli augelli il sonno affrena,
que les bêtes et les oiseaux par les rênes du sommeil sont tenus,
Notte il carro stellato in giro mena
que fait sa ronde le char de la Nuit…

********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
*********************

Ritratto_di_francesco_petrarca,_altichiero,_1376_circa,_padova

canzoniere Petrarca 164
le chansonnier Pétrarque Sonnet 164
canzoniere poet

FRANCESCO PETRARQUE

UN OBJET D’ETONNEMENT – WILLIAM WORDSWORTH POEMS IX – As a huge stone is sometimes seen to lie

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

 

IX
UN OBJET D’ETONNEMENT

 
As a huge stone is sometimes seen to lie
Comme une pierre énorme parfois s’observe
Couched on the bald top of an eminence;
Jonchée à la pointe d’une éminence,
Wonder to all who do the same espy,
Qui reste pour tous objet d’étonnement,
By what means it could thither come, and whence;
Comment était-il là et d’où venait-il ?
So that it seems a thing endued with sense:
Il semblait chose dotée de sens :
Like a sea-beast crawled forth, that on a shelf
Comme une bête marine agrippée
Of rock or sand reposeth, there to sun itself;
Sur un rocher ou couchée sur le sable au soleil ;


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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEMS

LE PLUS VIEUX DES HOMMES POEME WORDSWORTH POEMES – RESOLUTION ET INDEPENDANCE – VIII – Now whether it were by peculiar grace

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

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William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

 

VIII
LE PLUS VIEUX DES HOMMES

 
Now, whether it were by peculiar grace,
Maintenant, que ce soit par une grâce particulière,
A leading from above, a something given,
Un présage d’en haut, une chose donnée,
Yet it befell that, in this lonely place,
Dans tous les cas, dans ce lieu solitaire,
When I with these untoward thoughts had striven,
Où se brouillaient de ténèbreuses pensées,
Beside a pool bare to the eye of heaven
À côté d’un étang isolé qui s’offrait au regard du ciel,
I saw a Man before me unawares:
Je vis un Homme placé devant moi :
The oldest man he seemed that ever wore grey hairs.
Le plus vieux des hommes portant cheveux gris.


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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORT POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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PRÉSAGES Poème d’Alexandre POUCHKINE (1829) Приметы

*

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

*
1829
 

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE  1829
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


Приметы
1829

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PRÉSAGES
****

 

Я ехал к вам: живые сны
Je suis allé à vous : des rêves vifs
 
За мной вились толпой игривой,
Espiègles, m’envahissaient,
И месяц с правой стороны
Et la lune sur ma droite…

DISPONIBLE SUR AMAZON

 Согласны с чувствами души.
Ils accordent les sentiments de l’âme.

 

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POUCHKINE
 1829  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

*****

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

 PRESAGES
1829
Пушкин 

LA RUE DE VERRE – Poème d’EMILY DICKINSON (1880) Glass was the Street – in Tinsel Peril

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

Glass was the Street
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LA RUE DE VERRE
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1880

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Glass was the Street – in Tinsel Peril
De verre était la rue – dans un Aventureux Crissement
 
Tree and Traveller stood.
Arbre et Voyageur debout se tenaient…




 

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POEME D’EMILY DICKINSON

LES SABOTS DE L’HORLOGE – EMILY DICKINSON (1879) WE TALKED WITH EACH OTHER

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

We talked with each other
****

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LES SABOTS DE L’HORLOGE
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1879

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We talked with each other about each other
Nous nous sommes parlés, les uns les autres
Though neither of us spoke —
Même si aucun de nous n’a parlé -…


 

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POEME D’EMILY DICKINSON

LA MER ENGLOUTIE -POEME HEINRICH HEINE – LE LIVRE DES CHANTS X – Der Wind zieht seine Hosen an

LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

 

Der Wind zieht seine Hosen an,
Le vent soulève tout,
Die weißen Wasserhosen;
Sous de blanches tempêtes ;
Er peitscht die Wellen so stark er kann,
Il fouette les vagues autant qu’il est possible,
  Die heulen und brausen und tosen.
Qui hurlent, gémissent et se fracassent.

*

 Aus dunkler Höh’, mit wilder Macht,
Du ciel assombri, avec une sauvage puissance,
Die Regengüsse träufen;
Les pluies diluviennes s’abattent ;
  Es ist als wollt’ die alte Nacht
Comme si la vieille nuit
Das alte Meer ersäufen.
Cherchait à engloutir la vieille mer.

*

 An den Mastbaum klammert die Möve sich,
La mouette au mât s’accroche,
Mit heiserem Schrillen und Schreien;
Avec une plainte rauque et criarde ;
  Sie flattert und will gar ängstiglich
Elle s’ébroue de peur, hagarde,
Ein Unglück prophezeien.
Prophétisant un prochain désastre.






*

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HEINRICH HEINE
*************

UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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POEME HEINRICH HEINE