Archives de catégorie : Religion

MIRACLE DE SAINT ANTOINE DE PADOUE : La prêche aux poissons – Prègado aos peixes

*
SAINT ANTOINE DE PADOUE – SAINT ANTOINE DE LISBONNE

Saint Antoine de Padoue

Prègado aos peixes – La prêche aux poissons

Photo Jacky Lavauzelle

 

LE PRÊCHE AUX POISSONS
(Prègado aos peixes)
de
Saint Antoine de Lisbonne
ou
Saint Antoine de Padoue

 

Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Lisbonne

Fernando Martins de Bulhões
Frère Antoine
né en 1195 à Lisbonne – mort le 13 juin 1231 à côté de Padoue en Italie
Canonisé en 1232

****

AZULEJOS DU MUSEE SAINT ANTOINE DE LISBONNE
MUSEU SANTO ANTONIO
LISBONNE – LISBOA
24 Largo de Santo António da Sé Alfama
AZULEJOS DU MUSEE SAINT ANTOINE DE LISBONNE
AZULEJOS DU MUSEE SAINT ANTOINE DE LISBONNE

**

AZULEJOS DU MIRACLE DE SAINT ANTOINE
A LA CATHEDRALE DE LISBONNE
de Lisboa
Igreja de Santa Maria Maior
Largo da Se
AZULEJOS DU MIRACLE DE SAINT ANTOINE A LA CATHEDRALE DE LISBONNE Sé de Lisboa

**

Episode où saint Antoine prêche aux poissons de la mer
Saint Antoine de Padoue

ou
Saint Antoine de Lisbonne
 né en 1195 à Lisbonne et mort le 13 juin 1231 près de Padoue
« Saint Antoine se trouvant donc à Rimini, où étaient une grande multitude d’hérétiques, et voulant les ramener à la lumière de la véritable foi et au chemin de la vertu, il les prêcha pendant plusieurs jours, et disputa avec eux de la foi du Christ et de la sainte Écriture. Mais eux, non-seulement ne se rendaient pas à ses saintes paroles, mais demeuraient endurcis et obstinés à ne vouloir pas l’écouter. Saint Antoine, un jour, par une divine inspiration, s’en alla vers la plage où le fleuve se jette dans la mer, et, s’étant ainsi placé entre le fleuve et la mer, il commença à parler comme s’il prêchait de la part de Dieu aux poissons, et il dit : « Écoutez la parole de Dieu, vous, poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques dédaignent de l’entendre. » Et, dès qu’il, eut parlé, aussitôt accourut, vers le bord où il était, une telle multitude de poissons, grands, petits et moyens, que jamais dans cette mer et dans ce fleuve on n’en avait vu une si grande quantité. Tous tenaient leurs têtes hors de l’eau, et tous semblaient regarder la face de saint Antoine, tous dans le plus grand ordre et une grande paix. Car sur le devant et le plus près de la rive se tenaient les petits poissons, après eux venaient les moyens, et derrière, où l’eau était plus profonde, se tenaient les plus gros. Les poissons étant donc rangés dans cet ordre, saint Antoine se mit à prêcher solennellement et à dire : « Mes frères les poissons, vous êtes fort obligés, selon votre pouvoir, de rendre grâce à notre Créateur, qui vous a donné un aussi noble élément pour votre habitation car, selon qu’il vous plaît, vous avez des eaux douces et des eaux salées. Il vous a ménagé beaucoup de refuges pour échapper aux tempêtes, il vous a encore préparé un élément clair et transparent, et une nourriture dont vous vivez. Dieu, votre créateur libéral et bon, quand il vous fit naître, vous commanda de croître et de multiplier, et vous donna sa bénédiction. Quand le déluge universel arriva, quand tous les autres animaux moururent, Dieu vous réserva seuls sans dommage. Ensuite, il vous a donné des nageoires pour courir où il vous plaît. A vous il fut accordé, par le commandement de Dieu, de garder le prophète Jonas, et, après trois jours, de le rejeter à terre sain et sauf. C’est vous qui donnâtes le cens pour Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, en sa qualité de pauvre, n’avait pas de quoi le payer. Par un mystère singulier, vous servîtes de nourriture au roi éternel Jésus-Christ, avant et après la résurrection. A cause de toutes ces choses, vous êtes extrêmement obligés de louer et de bénir Dieu, qui vous a départi tant et de tels bienfaits de plus qu’aux autres créatures. » A ces paroles, et aux autres enseignements que saint Antoine ajouta, les poissons commencèrent à ouvrir la gueule, à incliner la tête, et avec ces signes et d’autres marques de respect, selon leur manière et leur pouvoir, ils louaient Dieu.
Alors saint Antoine, voyant tout le respect des poissons pour Dieu leur créateur, se réjouit en esprit, et dit à haute voix : « Béni soit le Dieu éternel, parce que les poissons de l’eau l’honorent mieux que ne font les hommes hérétiques, et les animaux sans raison écoutent mieux sa parole que les hommes infidèles ! » Or plus saint Antoine prêchait, et plus la multitude des poissons augmentait, et aucun d’eux ne quittait la place qu’il avait choisie. A ce miracle, le peuple de la cité commença d’accourir, et, dans ce nombre, les hérétiques dont on a parlé plus haut ; lesquels, voyant un miracle si merveilleux et si manifeste, furent émus dans leur cœur, et tous se jetèrent aux pieds de saint Antoine pour entendre sa parole. Alors saint Antoine se mit à prêcher la foi catholique il prêcha d’une manière si élevée, que tous les hérétiques se convertirent et revinrent à la vraie. foi du Christ, et tous les fidèles demeurèrent consolés avec une grande allégresse et. fortifiés dans la foi. Cela fait, saint Antoine congédia les poissons ; avec la bénédiction de Dieu, et tous partirent en donnant des marques extraordinaires de joie, elle peuple de même. Ensuite saint Antoine resta à Rimini plusieurs jours, prêchant et recueillant beaucoup de fruits spirituels dans les âmes. »

Frédéric Ozanam
Les poètes franciscains en Italie au treizième siècle
XXIX
Du miracle que Dieu fit, quand saint Antoine, étant a Rimini, prêcha aux poissons de la mer
Lecoffre, 1870

**

LE PRÊCHE DU PERE ANTONIO VIEIRA
1654
Qu’avons-nous à prêcher au poisson aujourd’hui?
Eux, ont deux bonnes qualités d’auditeurs : ils écoutent et ne parlent pas !

« Isto suposto, quero hoje, à imitação de Santo António, voltar-me da terra ao mar, e já que os homens se não aproveitam, pregar aos peixes. O mar está tão perto que bem me ouvirão. Os demais podem deixar o sermão, pois não é para eles. Maria, quer dizer, Domina maris: «Senhora do mar»; e posto que o assunto seja tão desusado, espero que me não falte com a costumada graça. Ave Maria…
Enfim, que havemos de pregar hoje aos peixes? Nunca pior auditório. Ao menos têm os peixes duas boas qualidades de ouvintes: ouvem e não falam. Uma só cousa pudera desconsolar ao pregador, que é serem gente os peixes que se não há-de converter. Mas esta dor é tão ordinária, que já pelo costume quase se não sente. Por esta causa mão falarei hoje em Céu nem Inferno; e assim será menos triste este sermão, do que os meus parecem aos homens, pelos encaminhar sempre à lembrança destes dois fins. »
Sermão de Santo António
Sermon de saint Antoine
1654
 Prègado aos peixes
Le Prêche aux Poissons
por Padre Antônio Vieira
Par le Père Antonio Vieira

*****************

SAINT ANTOINE DE PADOUE – SAINT ANTOINE DE LISBONNE

Saint Antoine de Padoue

Prègado aos peixes – La prêche aux poissons

SAINT ANTOINE DE LISBONNE Estátua de Santo Antonio de LISBOA STATUE DE SAINT ANTOINE

*
SAINT ANTOINE DE LISBONNE

Igreja de Santo António de Lisboa

Igreja de Santo António de Lisboa
Eglise de SAINT ANTOINE DE LISBONNE

Photo Jacky Lavauzelle

 

Saint Antoine de Lisbonne
ou
Saint Antoine de Padoue

 Estátua de Santo Antonio em frente à Igreja
Largo de Santo Antonio da Se, Lisboa
Estátua de Santo Antônio em Lisboa

Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Lisbonne

Fernando Martins de Bulhões
Frère Antoine
né en 1195 à Lisbonne – mort le 13 juin 1231 à côté de Padoue en Italie
Canonisé en 1232

Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa

Saint Antoine de Padoue avec l’enfant Jésus

Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa
Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa
Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa

« À l’oratoire de Saint-Antoine, plusieurs morceaux à fresque, du Titien, très-curieux et assez méchants ; on voit là, non ce qu’il est, mais ce qu’il sera. Je ne veux parler d’un tableau de cette chapelle, où un âne renifle sur de l’avoine pour se mettre à genoux devant le Saint-Sacrement. »

Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa
Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa

« Le merveilleux vaisseau du Saint-Esprit, saint Antoine de Padoue, un des disciples et compagnons que saint François s’était choisis, et celui qu’il nommait son vicaire, prêchait une fois devant le Pape et les cardinaux au consistoire, où étaient des hommes de diverses nations, Grecs, Latins, Français, Allemands, Slaves, Anglais ; et d’autres diverses langues. Il fut enflammé de l’Esprit-Saint, et annonça la parole de Dieu d’une manière si efficace, si dévote, si pénétrante, si douce, si claire et si intelligente, que tous ceux qui étaient présents, quoiqu’ils fussent de diverses langues, entendirent toutes ses paroles clairement, distinctement, comme s’il avait parlé le langage de chacun d’eux, et tous restèrent stupéfaits. Il sembla que l’on vît se renouveler l’antique miracle des apôtres au temps de la Pentecôte, lorsque, par la vertu de l’Esprit-Saint, ils parlaient toutes les langues et les cardinaux se disaient l’un à l’autre : « N’est-il pas venu d’Espagne, celui qui prêche ? Et comment donc entendons-nous tous dans son langage le langage de notre pays ? ». Le Pape, réfléchissant comme les autres, et s’émerveillant de la profondeur de cette prédication, s’écria : « En vérité, celui-ci est l’arche du Testament et le trésor de l’Écriture sainte. »
Frédéric Ozanam
Les poètes franciscains en Italie au treizième siècle
XXVIII
De la merveilleuse prédication que fit saint Antoine de Padoue, frère mineur, au consistoire
Lecoffre, 1870

Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa
Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa
Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa

« Que le jour de la Canonisation de saint Antoine de Padoue toutes les cloches de la Ville de Lisbonne sonnèrent d’elles-mêmes sans que l’on sut d’où cela venait ; que ce Saint étant un jour sur le bord de la mer, & ayant appellé les poissons pour les prêcher, ils vinrent devant lui en foule, & mettant la tête hors de l’eau ils l’écoutaient attentivement. On ne finirait point s’il fallait rapporter toutes ces balivernes : il n’y a sujet si vain & si frivole, & même si ridicule, où les auteurs de ces vies de Saints, ne prennent plaisir d’entasser miracles sur miracles, tant ils sont habiles à forger de beaux mensonges. »
Jean Meslier, Voltaire
Testament de Meslier
Chapitre III
Cramer, 1762

« Les mariniers portugais de l’Inde orientale portent avec eux une image de saint Antoine de Padoue, à laquelle ils demandent du bon vent, et ils le garrottent au mât du navire jusqu’à ce qu’il leur en ait donné... »
Charles de Brosses
Lettres familières écrites d’Italie à quelques amis en 1739 et 1740  (Tome Premier)

« Candide ne prit point courage, mais il suivit la vieille dans une masure : elle lui donna un pot de pommade pour se frotter, lui laissa à manger et à boire ; elle lui montra un petit lit assez propre ; il y avait auprès du lit un habit complet. « Mangez, buvez, dormez, lui dit-elle, et que Notre-Dame d’Atocha, monseigneur saint Antoine de Padoue, et monseigneur saint Jacques de Compostelle prennent soin de vous ! je reviendrai demain. » Candide, toujours étonné de tout ce qu’il avait vu, de tout ce qu’il avait souffert, et encore plus de la charité de la vieille, voulut lui baiser la main. « Ce n’est pas ma main qu’il faut baiser, dit la vieille ; je reviendrai demain. Frottez-vous de pommade, mangez et dormez. »
Voltaire
Candide, ou l’Optimisme
Chapitre VII
Editions Garnier – 1877

*

Saint Antoine de Lisbonne Igreja de Santo António de Lisboa

SAINT ANTOINE DE LISBONNE
Igreja de Santo António de Lisboa

DANTE ALIGHIERI : LE PURGATOIRE PURGATORIO CANTO I CHANT I

***

LA DIVINE COMEDIE – Divina Commedia
Traduction – Texte Bilingue
LITTERATURE ITALIENNE
Letteratura Italiana

DANTE ALIGHIERI
Firenze 1265 Florence – Ravenna 1321 Ravenne

Portrait de Dante de la Chapelle du Palais de Bargello Florence
Cappella del Podestà Firenze
attribué à Giotto di Bondone
Il ritratto di Dante in un’elaborazione grafica
Détail
& Representación artística del purgatorio
Représentation artistique du purgatoire

***********

Traduction  Traduzione Jacky Lavauzelle

——–



DANTE ALIGHIERI

LA DIVINE COMEDIE
Divina Commedia
1303 – 1321
LE PURGATOIRE
PURGATORIO

 

CANTO 1
CHANT 1

 ******

Per correr miglior acque alza le vele
A la recherche de meilleures eaux, elle hisse les voiles
 
omai la navicella del mio ingegno,
désormais de la nacelle de mon génie,
che lascia dietro a sé mar sì crudele;
laissant derrière lui une mer si cruelle ;

e canterò di quel secondo regno
et je chanterai ce second royaume
dove l’umano spirito si purga
d’où l’esprit humain se purifie
e di salire al ciel diventa degno.
et monte au ciel plus dignement.

Ma qui la morta poesì resurga,
Mais ici resurgit la poésie morte,
o sante Muse, poi che vostro sono;
  ô saintes Muses, car je suis à vous ;
e qui Calïopè alquanto surga,
  et que la belle voix Calliope s’entend légèrement,




seguitando il mio canto con quel suono
suivant mon chant avec cet air
di cui le Piche misere sentiro
dont les neuf Pies misérables de Piéros sentirent
 
lo colpo tal, che disperar perdono.
tant le coup, qu’elles désespérèrent d’être pardonnées.

Dolce color d’orïental zaffiro,
Douce couleur d’oriental saphir
che s’accoglieva nel sereno aspetto
qui s’accueillait dans une apparence sereine
  del mezzo, puro infino al primo giro,
de l’air, pur jusqu’au premier tour,




a li occhi miei ricominciò diletto,
à mes yeux recommencera le  plaisir,
 
tosto ch’io usci’ fuor de l’aura morta
 dès que je m’extirpai de l’air mort
 
che m’avea contristati li occhi e ’l petto.
qui m’avait noirci et mes yeux et mon cœur.

Lo bel pianeto che d’amar conforta
La belle planète qui d’aimer réconforte
faceva tutto rider l’orïente,
rendait joyeux la totalité de l’orient,
velando i Pesci ch’erano in sua scorta.
voilant la constellation des Poissons dans son escorte.

I’ mi volsi a man destra, e puosi mente
Je me suis tourné vers la droite, et j’ai fixé mon esprit
a l’altro polo, e vidi quattro stelle
 sur l’autre pôle, et je vis quatre étoiles
non viste mai fuor ch’a la prima gente.
jamais vues sauf des premiers regards d’Adam et d’Eve.

Goder pareva ’l ciel di lor fiammelle:
Le ciel de leurs flammes semblait se complaire :
oh settentrïonal vedovo sito,
 oh site veuf septentrional,
poi che privato se’ di mirar quelle!
puisque de les admirer tu ne peux !




Com’io da loro sguardo fui partito,
Comme je les quittai du regard,
un poco me volgendo a l’altro polo,
vers l’autre pôle me tournant légèrement,
 
là onde ’l Carro già era sparito,
 là où le chariot de la Grande Ourse avait disparu,




vidi presso di me un veglio solo,
je vis à côté de moi un vieillard seul,
  degno di tanta reverenza in vista,
digne de tant de respect dans son regard,
che più non dee a padre alcun figliuolo.
qu’aucun fils ne peut en donner plus à son père.

Lunga la barba e di pel bianco mista
Sa longue barbe légèrement blanchie
 
portava, a’ suoi capelli simigliante,
portait, comme pour ses cheveux,
 
de’ quai cadeva al petto doppia lista.
une double vague qui tombait sur sa poitrine.

Li raggi de le quattro luci sante
Les rayons des quatre saintes lumières
fregiavan sì la sua faccia di lume,
 ornaient tant son visage de lumière,
 
ch’i’ ’l vedea come ’l sol fosse davante.
que je le voyais comme s’il faisait face au soleil.

« Chi siete voi che contro al cieco fiume
« Qui êtes-vous, en affrontant l’aveugle rivière 
fuggita avete la pregione etterna? »,
 avez fui l’éternel cachot ?  »
 
diss’el, movendo quelle oneste piume.
dit-il, en ajustant ces vénérables plumes.

« Chi v’ ha guidati, o che vi fu lucerna,
« Qui vous a donc guidé, qui vous a éclairé de sa lampe,
 
uscendo fuor de la profonda notte
pour vous extirper de la profonde nuit
che sempre nera fa la valle inferna?
de ce noir qui toujours recouvre la vallée infernale ?




Son le leggi d’abisso così rotte?
Les lois de l’abîme sont-elles brisées ?
o è mutato in ciel novo consiglio,
Ou un nouveau règlement existe-t-il dans le ciel,
 che, dannati, venite a le mie grotte? ».
 Que, damnés, vous arriviez  ainsi à mes grottes ? ».

Lo duca mio allor mi diè di piglio,
Mon guide me saisit alors,
 
e con parole e con mani e con cenni
Et avec ses paroles, ses mains et ses gestes
reverenti mi fé le gambe e ’l ciglio.
de ma tête à mes genoux me rendit révérencieux.




Poscia rispuose lui: « Da me non venni:
Puis il répondit : « De moi-même, je ne suis pas venu :
  donna scese del ciel, per li cui prieghi
une dame [Béatrice] est venue du ciel, m’a supplié
de la mia compagnia costui sovvenni.
  de l’aider par ma compagnie.

Ma da ch’è tuo voler che più si spieghi
Mais comme tu veux comprendre
di nostra condizion com’ell’è vera,
notre condition, ce qu’elle est vraiment,
esser non puote il mio che a te si nieghi.
je ne serais te le refuser.

Questi non vide mai l’ultima sera;
Celui-là n’a jamais vu sa nuit dernière ;
ma per la sua follia le fu sì presso,
Mais par sa folie en était si proche,
che molto poco tempo a volger era.
et très peu de temps lui restait.




Sì com’io dissi, fui mandato ad esso
Oui comme je le disais, j’ai été envoyé
 
per lui campare; e non lì era altra via
afin de le sauver, et il n’y avait pas d’autres chemins
che questa per la quale i’ mi son messo.
que celui dans lequel je me suis engagé.

Mostrata ho lui tutta la gente ria;
Je lui ai montré toute la perdition humaine ;
e ora intendo mostrar quelli spirti
et maintenant j’ai l’intention de montrer les esprits
che purgan sé sotto la tua balìa.
Qui se purifie sous ta tutelle.




Com’io l’ ho tratto, saria lungo a dirti;
Comme je l’ai porté serait long à raconter ;
de l’alto scende virtù che m’aiuta
une vertu des hauteurs descend qui m’aide
conducerlo a vederti e a udirti.
A  le conduire à te voir et à t’entendre.

Or ti piaccia gradir la sua venuta:
Que tu veuilles accepter sa venue :
libertà va cercando, ch’è sì cara,
quêtant la liberté, qui lui est si chère,
 come sa chi per lei vita rifiuta.
 comme sait qui [Caton] refusa la vie pour elle.

Tu ’l sai, ché non ti fu per lei amara
Tu le sais, car elle ne fut pas amère
in Utica la morte, ove lasciasti
ta  mort à Utique, où tu quittas
 la vesta ch’al gran dì sarà sì chiara.
la veste qui sera brillante au grand jour.

Non son li editti etterni per noi guasti,
 Nous ne nous sommes pas détournés des édits éternels,
 ché questi vive e Minòs me non lega;
Depuis celui-ci vit, et Minos, le juge aux enfers, ne me lie pas ;
  ma son del cerchio ove son li occhi casti
Mais je suis de ce cercle où se trouvent les yeux chastes. 

di Marzia tua, che ’n vista ancor ti priega,
de ta conjointe Marcia, qui te regarde encore suppliante,
 
o santo petto, che per tua la tegni:
o sainte poitrine, pour qu’elle soit tienne :
 
per lo suo amore adunque a noi ti piega.
pour son amour, laisse-toi succomber.




Lasciane andar per li tuoi sette regni;
 Laisse-nous pénétrer dans tes sept royaumes ;
grazie riporterò di te a lei,
je demanderai grâce de toi à elle,
se d’esser mentovato là giù degni ».
s’il te sied d’être mentionné là-bas ».

« Marzïa piacque tanto a li occhi miei
« Marcia si heureuse à mes yeux
mentre ch’i’ fu’ di là », diss’elli allora,
Alors que j’étais sur terre», dit-il,
che quante grazie volse da me, fei.
 Que tout ce qu’elle voulait je le lui fis.

Or che di là dal mal fiume dimora,
Au-delà de la rivière du mal,
 
più muover non mi può, per quella legge
elle ne peut plus me toucher, par cette loi
forums.che fatta fu quando me n’usci’ fora.
qui a été faite quand de là-bas je suis sorti.

Ma se donna del ciel ti move e regge,
Mais si dame du ciel te meut et te régit,
 
come tu di’, non c’è mestier lusinghe:
Comme tu dis, la flatterie n’a pas sa place :
bastisi ben che per lei mi richegge.
il suffit que pour elle tu me pries.

Va dunque, e fa che tu costui ricinghe
Va donc, et tu devras le ceindre
d’un giunco schietto e che li lavi ’l viso,
d’un doux jonc, et lui laver le visage,
sì ch’ogne sucidume quindi stinghe;
pour que partent les stigmates ;




ché non si converria, l’occhio sorpriso
il ne conviendrait pas, l’œil surpris
  d’alcuna nebbia, andar dinanzi al primo
par quelques nuées, de se trouver au premier
ministro, ch’è di quei di paradiso.
ministère, de ceux du Paradis.

Questa isoletta intorno ad imo ad imo,
Le rivage de cette îlette,
 
là giù colà dove la batte l’onda,
là où l’onde bat,
porta di giunchi sovra ’l molle limo:
donne des joncs sur sa vase molle :

null’altra pianta che facesse fronda
Aucune autre plante portant frondaison
o indurasse, vi puote aver vita,
ou branchage, ne peut y vivre,
 però ch’a le percosse non seconda.
ne pouvant y supporter les chocs.

Poscia non sia di qua vostra reddita;
Par la suite ne faites pas retour ici ;
lo sol vi mosterrà, che surge omai,
Le soleil vous montrera, qui maintenant se lève,
prendere il monte a più lieve salita ».
l’ascension la plus facile de la montagne ». 

Così sparì; e io sù mi levai
Il disparu ; Je me suis levé
sanza parlare, e tutto mi ritrassi
Sans un mot, et je me suis rapproché
al duca mio, e li occhi a lui drizzai.
de mon guide et j’ai levé les yeux vers lui.

El cominciò: « Figliuol, segui i miei passi:
Et il commença: « Mon fils, suis mes pas :
volgianci in dietro, ché di qua dichina
Revenons sur nos pas, vois comme elle s’abaisse
questa pianura a’ suoi termini bassi ».
cette plaine sur sa partie inférieure ».

L’alba vinceva l’ora mattutina
L’aube gagnait l’heure matinale
che fuggia innanzi, sì che di lontano
qui fuyait, de sorte que de loin
conobbi il tremolar de la marina.
je reconnus le tremblement de la mer.

Noi andavam per lo solingo piano
Nous marchions dans la plaine solitaire
com’om che torna a la perduta strada,
comme celui qui retrouve la route perdue
che ’nfino ad essa li pare ire in vano.
et qui continue en vain.

Quando noi fummo là ’ve la rugiada
Quand nous nous trouvâmes là où la rosée
pugna col sole, per essere in parte
lutte avec le soleil, pour être en partie
dove, ad orezza, poco si dirada,
là où l’ombre tombe, qui peu à peu s’évapore,




ambo le mani in su l’erbetta sparte
ses deux mains sur l’herbe
soavemente ’l mio maestro pose:
doucement mon maître posa :
ond’io, che fui accorto di sua arte,
en comprenant la signification,

porsi ver’ lui le guance lagrimose;
je dirigeai vers lui mes joues pleines de larmes ;
  
ivi mi fece tutto discoverto
il me fit découvrir
quel color che l’inferno mi nascose.
cette couleur que l’enfer m’avait cachée.

Venimmo poi in sul lito diserto,
Puis arrivâmes sur le rivage désert,
che mai non vide navicar sue acque
qui n’a jamais encore vu naviguer sur ses eaux
omo, che di tornar sia poscia esperto.
aucun homme qui ne put revenir sur terre.

Quivi mi cinse sì com’altrui piacque:
Là, il me serra comme le souhaitait Caton :
oh maraviglia! ché qual elli scelse
ô merveille ! comme il choisit
l’umile pianta, cotal si rinacque
l’humble plante, et telle elle renaquit,

subitamente là onde l’avelse.
subitement là où il venait de la cueillir.

********************

*****

PETIT DISCOURS SUR LA PERFECTION – ELOGE DE L’IMPERFECTION -Jacky Lavauzelle

*



JACKY LAVAUZELLE

 

**

PETIT DISCOURS
SUR
LA PERFECTION

L’ELOGE DE L’IMPERFECTION

Notre monde exige la perfection totale, l’excellence absolue, le zéro défaut, même si la machine elle-même ne peut être parfaite.

La perfection nous le savons bien n’est pas supportable.
La perfection c’est l’enfer ! au mieux un TOC, un trouble, une maladie.

S’il ne sert à rien d’être parfait, du moins devons-nous toutefois tendre vers la perfection. « Il vaut mieux viser la perfection et la manquer que viser l’imperfection et l’atteindre. » (Bertrand Russell)
Dans un monde binaire, il vaut mieux regarder vers le haut et lever la tête, quitte à marcher dedans, avec une chance sur deux que ce soit le bon pied.

« Ainsi tu m’apparais, incertaine, inconnue,
Beauté, que je cherchai dès l’aube de mes jours !
L’aube a fui !…. de midi l’heure est presque venue,
Et sans t’atteindre, hélas ! je te cherche toujours.
Je ne t’atteindrai point, montagne inaccessible !
Mais, de loin rayonnant, ton front toujours visible,
Sert de but à ma course, et de phare à mes pas ;
Je ne t’atteindrai point !… Mais ta clarté chérie,
Aura du moins doré l’horizon de ma vie,
Et détourné mes yeux des fanges d’ici-bas ! »
Anonyme — Jean Polonius
À la Perfection idéale

Si l’on veut toucher la perfection, il reste les choses simples, les petites choses de la vie, qui elles sont atteignables.  Là nous pouvons pousser le détail, sans s’en rendre malade. Comme le disait Leonard de Vinci  » I dettagli fanno la perfezione e la perfezione non è un dettaglio » , « le détail fait la perfection et la perfection n’est pas un détail. »

Le bonheur est dans les choses simples.

« J’extrairai le bonheur des plus petites choses,
Des rayons, des reflets qui viennent se poser
Légers comme une abeille au cœur ardent des roses ;
Et j’aurai sur la bouche un rêve de baiser ! »
Albert Lozeau – ILLUSION
Le Miroir des jours 1912
Montréal,  

Voici quelques éléments qui permettent peut-être de prendre la perfection de haut, pour ce qu’elle est, un objectif inatteignable et réellement ambitieux, jamais une réalité.

Nous pouvons commencer par la sphère religieuse. Si les dieux ne peuvent pas être parfaits, cela donne à notre humanité bien des consolations. Nous avons trois religions très intéressantes : celle de la Rome antique, de la Grèce antique et celle de l’hindouisme.

L’épisode de Krishna avec les 999.999 gopis ou bergères est révélateur. Krishna dans l’eau d’un lac va satisfaire ces 999.999 gopis et pas une de plus dans un orgasme démesuré et gigantesque. Le chiffre rond, parfait, reviendrait à l’accomplissement définitif, c’est-à-dire à la mort, et Krishna est un bien bon vivant qui se refuse à cette éventualité. Pour que les choses évoluent, avancent, progressent, il faut garder un espace pour l’évolution, la progression, bref, la vie tout simplement.

Il faut donc écarter d’emblée toutes les ambitions exagérées, inhumaines, et se dire que on peut se donner cette ambition, mais que le résultat est bien illusoire : « ne craignez pas d’atteindre la perfection, vous n’y arriverez jamais. » disait Salvador Dali.

Chez nos héros antique, nous avons tant et tant d’exemples. Prenons Achille, héros troyen et son misérable talon, seule minuscule partie de son corps d’athlète à ne pas être protégée. Diderot dans la Première Encyclopédie (1751- Tome 17) : «  Les poètes ont dit qu’Achille n’était vulnérable qu’au talon. Achille est ici le symbole de tous les hommes extraordinaires. Quelque parfaits qu’ils aient été, quelque effort qu’ils aient fait pour s’élever au-dessus de la condition humaine, il leur est toujours resté un endroit vulnérable & mortel ; & c’est toujours un Pâris, quelque âme vile, basse & lâche qui le découvre. »

La perfection est impossible et si elle se présente face à nous, nous pouvons être vigilant, ce n’est qu’une illusion de la perfection. Les peintres italiens du trecento et du quattrocento ont poussé les artifices du trompe l’oeil pour perdre l’oeil  à son plus haut degré : perspective, bleuissement des fonds, superposition de glacis, effets vaporeux, le sfumato, afin de rajouter du contraste avec le premier plan.
L’art ne sert ici qu’à tromper le regard.

Il ne nous reste que la perfection monétaire… Vu l’état des finances, cette perfection reste bien relative.

L’essentiel est bien d’être conscient de notre état et de travailler à l’améliorer sans cesse, sans aucune honte.
« Il est de la nature des êtres intelligents de sentir leurs imperfections : la nature a donc mis en nous la pudeur, c’est-à-dire la honte de nos imperfections. »
(Montesquieu – De l’Esprit des Lois – Livre XVI – Chapitre XII -De la Pudeur naturelle-Editions Garnier 1777)

N’ayons donc plus honte de nos imperfections !

Jacky Lavauzelle

 

虞 舜 YU SHUN THEAN HOU TEMPLE Kuala Lumpur

Malaysia
董永

Voyage en Malaisie
二十四孝
PHOTO JACKY LAVAUZELLE
Twenty-four Paragons of Filial Piety in China
Les 24 modèles de piété filiale en Chine

虞 舜 YU SHUN

 

 




 

 

THEAN HOU TEMPLE
天后宫外观
Les 24 enfants Chinois exemplaires
The Twenty-four Chinese Filial Exemplars
1 虞 舜 YU SHUN

二十四孝


 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








天后宫
Thean Hou Temple

Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

*************************

二十四孝

虞 舜 YU SHUN

**************************

虞 舜
YU SHUN
L’ENFANT BATTU

Yu shun est traditionnellement placé à la première place des tables des vingt-quatre personnages reconnus pour leur piété filiale et pour leur dévouement avec leurs proches

La piété filiale décrite dans les vingt quatre tableaux de personnages chinois est la transcription pour le peuple chinois d’une des premières vertus du Confucianisme :
 » Lou Tzeu dit : « Parmi les hommes naturellement enclins à respecter leurs parents, à honorer ceux qui sont au-dessus d’eux, peu aiment à résister à leurs supérieurs. Un homme qui n’aime pas à résister à l’autorité, et cependant aime à exciter du trouble, ne s’est jamais rencontré. Le sage donne son principal soin à la racine. Une fois la racine affermie, la Voie peut naître. L’affection envers nos parents et le respect envers ceux qui sont au-dessus de nous sont comme la racine de la vertu. » (traduction Séraphin Couvreur – I-2  -Les Entretiens de Confucius 孔子)
La piété filiale 孝顺 [Xiàoshùn] est donc le socle sur lequel peut se bâtir une société. Le respect que l’on porte à ses parents 顺从父母的, donnera des citoyens obéissants tant vis à vis de leur supérieur que de l’empereur.

Jacky Lavauzelle

*******

Tableau 1
虞 舜 YU SHUN
二十四孝

 

*********************

Tableau 1
Les 24 enfants modèles de piété filiale Chinois
The Twenty-four Chinese Filial Exemplars, story 1

*********************

董永 DONG YONG
二十四孝

*****************************************

THEAN HOU TEMPLE KUALA LUMPUR 二十四孝 Twenty-four Paragons of Filial Piety in China

Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE
二十四孝
Twenty-four Paragons of Filial Piety in China
Les 24 modèles de piété filiale en Chine
黃庭堅
天后宫

 

 




 

 

THEAN HOU TEMPLE
天后宫外观
Les 24 enfants Chinois exemplaires
The Twenty-four Chinese Filial Exemplars
Histoire 24 – story 24
二十四孝


 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








天后宫
Thean Hou Temple

Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

*************************

天后宫

二十四孝

**************************

***

TABLEAU 1

YU SUN
虞 舜

***

TABLEAU 8
董永
DONG YONG

Dynastie des Han de l’Est

**

TABLEAU 11
陸績
LU JI Le Voleur d’oranges
188-219
(188年-219年)

Dynastie des Han de l’Est

***

TABLEAU 23
朱寿昌
Zhu Shouchang – Shu Jushô
1014 – 1083
(1014年-1083年)

Haut fonctionnaire du XIe siècle
Dynastie des Song du Nord (960-1127) 

***
TABLEAU 24
HUANG TINGJIAN
黃庭堅

1045-1105

Poète et Calligraphe du XIe siècle
Dynastie des Song du Nord (960-1127) 

 *********

LES ENTRETIENS DE CONFUCIUS

 » Lou Tzeu dit : « Parmi les hommes naturellement enclins à respecter leurs parents, à honorer ceux qui sont au-dessus d’eux, peu aiment à résister à leurs supérieurs. Un homme qui n’aime pas à résister à l’autorité, et cependant aime à exciter du trouble, ne s’est jamais rencontré. Le sage donne son principal soin à la racine. Une fois la racine affermie, la Voie peut naître. L’affection envers nos parents et le respect envers ceux qui sont au-dessus de nous sont comme la racine de la vertu. » (traduction Séraphin Couvreur – I-2  -Les Entretiens de Confucius 孔子)

**********************************

二十四孝

Twenty-four Paragons of Filial Piety in China
Les Vingt-quatre modèles de piété filiale chinoise

*****************************************

天后宫 THEAN HOU TEMPLE Vues de l’extérieur 天后宫外观

Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE
天后宫

 




 

 

THEAN HOU TEMPLE
天后宫外观
Vues de l’extérieur

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








天后宫
Thean Hou Temple

Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

*************************

天后宫

*****************************

LES TEMPLES CHINOIS
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
DE 1751

Louis de Jaucourt
L’Encyclopédie – Tome 16
Première Edition de 1751

Temples des Chinois, (Hist. de la Chine.) parmi les édifices publics où les Chinois font paraître le plus de somptuosité, on ne doit pas omettre les temples, ou les pagodes, que la superstition des princes & des peuples a élevés à de fabuleuses divinités : on en voit une multitude prodigieuse à la Chine ; les plus célèbres sont bâtis dans les montagnes.

Quelque arides que soient ces montagnes, l’industrie chinoise a suppléé aux embellissements & aux commodités que refusait la nature ; des canaux travaillés à grands frais, conduisent l’eau des montagnes dans des bassins destinés à la recevoir ; des jardins, des bosquets, des grottes pratiquées dans les rochers, pour se mettre à l’abri des chaleurs excessives d’un climat brûlant, rendent ces solitudes charmantes.

Les bâtiments consistent en des portiques pavés de grandes pierres quarrées & polies, en des salles, en des pavillons qui terminent les angles des cours, & qui communiquent par de longues galeries ornées de statues de pierre, & quelquefois de bronze ; les toits de ces édifices brillent par la beauté de leurs briques, couvertes de vernis jaune & vert, & sont enrichis aux extrémités, de dragons en saillie de même couleur.

Il n’y a guère de ces pagodes où l’on ne voie une grande tour isolée, qui se termine en dôme : on y monte par un escalier qui règne tout autour ; au milieu du dôme est d’ordinaire un temple de figure carrée ; la voûte est souvent ornée de mosaïque, & les murailles sont revêtues de figures de pierres en relief, qui représentent des animaux & des monstres.

Telle est la forme de la plupart des pagodes, qui sont plus ou moins grands, selon la dévotion & les moyens de ceux qui ont contribué à les construire : c’est la demeure des bonzes, ou des prêtres des idoles, qui mettent en œuvre mille supercheries, pour surprendre la crédulité des peuples, qu’on voit venir de fort loin en pèlerinage à ces temples consacrés à la superstition ; cependant comme les Chinois, dans le culte qu’ils rendent à leurs idoles, n’ont pas une coutume bien suivie, il arrive souvent qu’ils respectent peu & la divinité & ses ministres.

Mais le temple que les Chinois nomment le temple de la Reconnaissance, mérite en particulier que nous en disions quelque chose. Ce temple est élevé sur un massif de brique qui forme un grand perron, entouré d’une balustrade de marbre brut : on y monte par un escalier de dix à douze marches, qui règne tout le long ; la salle qui sert de temple, a cent pieds de profondeur, & porte sur une petite base de marbre, haute d’un pied, laquelle en débordant, laisse tout-au-tour une banquette large de deux ; la façade est ornée d’une galerie, & de quelques piliers ; les toits, (car selon la coutume de la Chine, souvent il y en a deux, l’un qui naît de la muraille, l’autre qui la couvre), les toits, dis-je, sont de tuiles vertes, luisantes & vernissées ; la charpente qui paroît en dedans, est chargée d’une infinité de piéces différemment engagées les unes dans les autres, ce qui n’est pas un petit ornement pour les Chinois. Il est vrai que cette forêt de poutres, de tirans, de pignons, de solives, qui regnent de toutes parts, a je ne sais quoi de singulier & de surprenant, parce qu’on conçoit qu’il y a dans ces sortes d’ouvrages, du travail & de la dépense, quoiqu’au fond cet embarras ne vient que de l’ignorance des ouvriers, qui n’ont encore pû trouver cette simplicité qu’on remarque dans nos bâtimens éuropéens, & qui en fait la solidité & la beauté : la salle ne prend le jour que par ses portes ; il y en a trois à l’orient, extrémement grandes, par lesquelles on entre dans la fameuse tour de porcelaine, & qui fait partie de ce temple.

Louis de Jaucourt
Première Encyclopédie
1751

******

天后宫

THEAN HOU TEMPLE DE KUALA LUMPUR 天后宫

中国历法
Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE








THEAN HOU TEMPLE

 




 

 

 THEAN HOU TEMPLE 

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








Thean Hou Temple
Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

***

LE CALENDRIER 历 CHINOIS 中国
 中国传统历法
du THEAN HOU TEMPLE
 LES DOUZE ANIMAUX-SIGNES
生肖

中国传统历法 乐圣岭天后宫 吉隆坡 中国历法
[Version Chinoise]

**

YUE LAO
月老
THE GOD OF MARRIAGE
月下老人

**

Twenty-four Paragons of Filial Piety in China
Les 24 modèles de Piété filiale Chinoise
二十四孝

**

Vues Extérieures
天后宫外观

****

*************************

LES TEMPLES CHINOIS
DANS LA PREMIERE ENCYCLOPEDIE
DE 1751

Louis de Jaucourt
L’Encyclopédie – Tome 16
Première Edition de 1751

Temples des Chinois, (Hist. de la Chine.) parmi les édifices publics où les Chinois font paraître le plus de somptuosité, on ne doit pas omettre les temples, ou les pagodes, que la superstition des princes & des peuples a élevés à de fabuleuses divinités : on en voit une multitude prodigieuse à la Chine ; les plus célèbres sont bâtis dans les montagnes.

Quelque arides que soient ces montagnes, l’industrie chinoise a suppléé aux embellissements & aux commodités que refusait la nature ; des canaux travaillés à grands frais, conduisent l’eau des montagnes dans des bassins destinés à la recevoir ; des jardins, des bosquets, des grottes pratiquées dans les rochers, pour se mettre à l’abri des chaleurs excessives d’un climat brûlant, rendent ces solitudes charmantes.

Les bâtiments consistent en des portiques pavés de grandes pierres quarrées & polies, en des salles, en des pavillons qui terminent les angles des cours, & qui communiquent par de longues galeries ornées de statues de pierre, & quelquefois de bronze ; les toits de ces édifices brillent par la beauté de leurs briques, couvertes de vernis jaune & vert, & sont enrichis aux extrémités, de dragons en saillie de même couleur.

Il n’y a guère de ces pagodes où l’on ne voie une grande tour isolée, qui se termine en dôme : on y monte par un escalier qui règne tout autour ; au milieu du dôme est d’ordinaire un temple de figure carrée ; la voûte est souvent ornée de mosaïque, & les murailles sont revêtues de figures de pierres en relief, qui représentent des animaux & des monstres.

Telle est la forme de la plupart des pagodes, qui sont plus ou moins grands, selon la dévotion & les moyens de ceux qui ont contribué à les construire : c’est la demeure des bonzes, ou des prêtres des idoles, qui mettent en œuvre mille supercheries, pour surprendre la crédulité des peuples, qu’on voit venir de fort loin en pèlerinage à ces temples consacrés à la superstition ; cependant comme les Chinois, dans le culte qu’ils rendent à leurs idoles, n’ont pas une coutume bien suivie, il arrive souvent qu’ils respectent peu & la divinité & ses ministres.

Mais le temple que les Chinois nomment le temple de la Reconnaissance, mérite en particulier que nous en disions quelque chose. Ce temple est élevé sur un massif de brique qui forme un grand perron, entouré d’une balustrade de marbre brut : on y monte par un escalier de dix à douze marches, qui règne tout le long ; la salle qui sert de temple, a cent pieds de profondeur, & porte sur une petite base de marbre, haute d’un pied, laquelle en débordant, laisse tout-au-tour une banquette large de deux ; la façade est ornée d’une galerie, & de quelques piliers ; les toits, (car selon la coutume de la Chine, souvent il y en a deux, l’un qui naît de la muraille, l’autre qui la couvre), les toits, dis-je, sont de tuiles vertes, luisantes & vernissées ; la charpente qui paroît en dedans, est chargée d’une infinité de piéces différemment engagées les unes dans les autres, ce qui n’est pas un petit ornement pour les Chinois. Il est vrai que cette forêt de poutres, de tirans, de pignons, de solives, qui regnent de toutes parts, a je ne sais quoi de singulier & de surprenant, parce qu’on conçoit qu’il y a dans ces sortes d’ouvrages, du travail & de la dépense, quoiqu’au fond cet embarras ne vient que de l’ignorance des ouvriers, qui n’ont encore pû trouver cette simplicité qu’on remarque dans nos bâtimens éuropéens, & qui en fait la solidité & la beauté : la salle ne prend le jour que par ses portes ; il y en a trois à l’orient, extrémement grandes, par lesquelles on entre dans la fameuse tour de porcelaine, & qui fait partie de ce temple.

Louis de Jaucourt
Première Encyclopédie
1751

 

LE CALENDRIER CHINOIS DU THEAN HOU TEMPLE DE KUALA LUMPUR

中国历法
Malaysia

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE








中国占星的标志传统

 




 

 

中国历法
Le Calendrier Chinois
du
Thean Hou Temple

 Visiter Kuala Lumpur
Meneroka kota Kuala Lumpur
Melawat Kuala Lumpur
吉隆坡
Куала-Лумпур

*








Thean Hou Temple
Tokong Thean Hou
乐圣岭天后宫

******

LE CALENDRIER 历 CHINOIS 中国
中国传统历法
du THEAN HOU TEMPLE

LES DOUZE ANIMAUX-SIGNES
生肖

****************
中国传统历法
[zhōng guó chuan tǒng lì fǎ]

1
Souris ou Rat
The Rat
鼠 [
Shǔ] 

1924-1936-1948-1960-1972-1984-1996-2008
-2020-2032


Fascinating – Intelligent – Pragmatic -Diligent -Stable – Competitive -Temperamental – Sociable – Energetic – Love of Family – Materialistic – Unpredictable.

Fascinant – Intelligent – Pragmatique – Diligent -Stable – Compétitif -Ayant du tempérament- Sociable – Énergique – Amour de la famille – Matériel – Imprévisible.
务实 – 稳定 –  不可预知的 – 竞争

2
Buffle ou Bœuf
OX
牛 [Niú]
1925 – 1937 – 1949 – 1961 – 1973 – 1985 – 1997 -2009 – 2021 – 2033








Sincere – Patient – Brave – Obstinate -Reasonable – Pragmatic – Straight-forward – Versatile – Reliable – Tenacious
Sincère – Patient – Brave – Obstiné -Raisonable- Pragmatique – Droiture- Versatile – Fiable – Tenace
真诚 – 患者 – 勇敢 – 固执 – 合理务实 –  可靠


3
Tigre – Tiger
虎 [Hǔ]

1926 – 1938 – 1950 – 1962 – 1974 – 1986 – 1998 – 2010 – 2022 -2034

Active-Bold-Optimistic – Impulsive – Humorous – Frank – Generous – Pragmatic – Responsible – Tenacious
Actif – Optimiste – Impulsif – Franc – Généreux – Pragmatique – Responsable – Tenace

4
Lièvre ou Lapin
[Tù]

1927 – 1939 – 1951 – 1963 – 1975 – 1987 – 1999 – 2011 – 2023 – 2035












Fortunate – Amicable – Ingenious – Liberal – Conscientious – Artistic – Over generous – Temperamental – Implicit – Love of tranquillity – Comfort reticent
Heureux – Amicalement – Ingénieux – Libéral – Conscient – Artistique – Très généreux – A du Tempérament- Implicite – Amour de la tranquillité – réticent au Confort

5
Dragon ou Lézard
龍 [Lóng]

1928 – 1940 – 1952 – 1964 – 1976 – 1988 – 2000 – 2012 -2024 – 2036


Strong – Success – Passionate – Serious – Stable – Creative – Sociable – Proficient – Open-minded – Highly intelligent
Fort – Succès – Passionné – Sérieux – Stable – Créatif – Sociable – Compétent – Esprit ouvert- Très intelligent

6
Serpent – Snake
  [
Shé]

1917 – 1929 – 1941 – 1953 – 1965 – 1977 – 1989 – 2001 -2013 – 2025

 


Graceful – Decisive – Ingenious – Amicable – Pragmatic – Respectable – Artistic – Organized – Skeptical – Unpredictable
Gracieux- Décisif – Ingénieux – Amicale – Pragmatique – Respectable – Artistique – Organisé – Sceptique – Imprévisible 

7
Cheval – Horse
[
Mǎ]

1918 – 1930 – 1942 – 1954 – 1966 – 1978 – 1990 – 2002 – 2014 – 2026


Kind – Friendly – Smart – Reliable – Liberal – Discipline – Talented – Versatile – Adventurous – Self centered
Amical – Intelligent –  Libéral – Discipliné – Talentueux – Versatile – Aventureux – Concentré

8
Chèvre, Bouc ou Mouton
Ram – Goat
[Yáng]

1919 – 1931 – 1943 – 1955 – 1967 – 1979 – 1991 – 2003 – 2015 – 2027


Honest – Pragmatic – Confident – Sensitive – Genial – Compassionate – Adaptable -Intelligent -Temperamental
Honnête – Pragmatique – Confiant – Sensible – Génial – Compassion – Adaptable -Intelligent -Ayant du tempérament

9
Singe – Monkey
猴 [Hóu]

1920 – 1932 – 1944 – 1956 – 1968 – 1980 – 1992 – 2004 -2016 – 2028


Intelligent – Aspiring – Confident – Prudent – Honest – Energetic – Sensitive – Talented – Creative – Competitive
Intelligent –  Confiant – Prudent – Honnête – Energique – Sensible – Talentueux – Créatif – Compétitif

10
Coq ou Phénix
Rooster
鷄 [Jī]

1921 – 1933 – 1945 – 1957 – 1969 – 1981 – 1993 – 2005 – 2017 – 2029


Intelligent – Honest- Diligent – Careful – Amicable – Liberal – Humorous – Sociable – Proficient – Passionate – Tenacious
Intelligent – Honnête- Diligent – Attentionné- Amical – Libéral – Sens de l’humour – Sociable – Passionné – Tenace

11
Chien – Dog
  [Gǒu]

1922 – 1934 – 1946 – 1958 – 1970 – 1982 – 19924 – 2006 – 2018 -2030


Honest – Confident – Impartial – Richteous – Pragmatic – Prudent – Amicable – Compassionate – Attractive – Leadership
Honnête – Confiant – Impartial – Riche – Pragmatique – Prudent – Amical – Compassion – Attractif – Leadership

12
Cochon, Sanglier ou Porc
[Zhū]

1923 – 1935 – 1947 – 1959 – 1971 – 1983 – 1995 – 2007 – 2019 – 2031

 Honest – Active – Placid – Frank – Confident – Sincere – Compassionate – Pragmatic – Far sighted – Enterprising
Honnête – Actif – Placide – Franc – Confiant – Sincère – A de la compassion- Pragmatique – Conquérant- Entreprenant

******************
LE CALENDRIER CHINOIS
中国历法

********************************




中国传统历法 乐圣岭天后宫 吉隆坡 中国历法

中国历法

Voyage en Malaisie
PHOTO JACKY LAVAUZELLE








中国占星的标志传统




中国传统历法
乐圣岭天后宫


吉隆坡

*








乐圣岭天后宫

******


中国传统历法

生肖

****************
中国传统历法

1

1924-1936-1948-1960-1972-1984-1996-2008
-2020-2032



务实 – 稳定 – 不可预知的 – 竞争

2


1925 – 1937 – 1949 – 1961 – 1973 – 1985 – 1997 -2009 – 2021 – 2033








真诚 – 患者 – 勇敢 – 固执 – 合理务实 – 可靠


3

虎 

1926 – 1938 – 1950 – 1962 – 1974 – 1986 – 1998 – 2010 – 2022 -2034

主动 – 乐观 – 脉冲 – 法郎 – 大方 – 务实 –  顽强

4

1927 – 1939 – 1951 – 1963 – 1975 – 1987 – 1999 – 2011 – 2023 – 2035












快乐 – 真诚 – 银基发展 – 自由 – 认识 – 艺术 – 大方 – 隐 – 宁静

5

1928 – 1940 – 1952 – 1964 – 1976 – 1988 – 2000 – 2012 -2024 – 2036


堡  – 激情 – 严重 – 稳定 – 创意 – 孤立 – 主管 – 智能

6

1917 – 1929 – 1941 – 1953 – 1965 – 1977 – 1989 – 2001 -2013 – 2025


仁慈的 – 巧妙 – 友好 – 务实 – 尊敬 – 艺术 – 组织 – 怀疑 – 不可预知的

7

1918 – 1930 – 1942 – 1954 – 1966 – 1978 – 1990 – 2002 – 2014 – 2026


环保 – 智能 – 自由 – 纪律 – 才华 – 冒险 – 精矿

8

1919 – 1931 – 1943 – 1955 – 1967 – 1979 – 1991 – 2003 – 2015 – 2027


诚实 – 务实 – 自信 – 敏感 – 真棒 – 适应 – 智能

9

猴 

1920 – 1932 – 1944 – 1956 – 1968 – 1980 – 1992 – 2004 -2016 – 2028


智能 – 自信 – 谨慎 – 诚实 – 精力充沛 – 敏感 – 人才 – 创新 – 竞争

10

1921 – 1933 – 1945 – 1957 – 1969 – 1981 – 1993 – 2005 – 2017 – 2029


智能 – 诚实勤奋 -人士 – 自由 – 幽默感 – 孤立 – 业余

11

1922 – 1934 – 1946 – 1958 – 1970 – 1982 – 19924 – 2006 – 2018 -2030


诚信 – 自信 –  务实 – 谨慎 – 友好 – 善 – 魅力 – 领导力

12

1923 – 1935 – 1947 – 1959 – 1971 – 1983 – 1995 – 2007 – 2019 – 2031

诚信 -普拉西德 – 法郎 – 自信 – 真诚 – 爱心务实

******************


中国传统历法

********************************