Archives de catégorie : littérature

CATULLE XXX CATULLUS – Ad Alphenum – A Alphénus

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CATULLE CATULLUS XXX

litterarumLittérature Latine
Catulle

Poeticam Latinam

Traduction Jacky Lavauzelle

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CATULLE – CATULLUS
84 av J.-C. – 54 av J.-C.

POESIE XXX

 Ad Alphenum

A ALPHENUS

***

Alfene immemor atque unanimis false sodalibus,
Amnésique Alfénus Varus envers tes compagnons,
iam te nil miseret, dure, tui dulcis amiculi?
Es-tu déjà aussi sans pitié, implacable, pour ton ami si tendre ?
iam me prodere, iam non dubitas fallere, perfide?
N’hésiterais-tu pas à me tromper, à me trahir, infidèle ?
nec facta impia fallacum hominum caelicolis placent.
Pourtant, les actes perfides des impies ne plaisent pas aux créatures du ciel.







quae tu neglegis ac me miserum deseris in malis.
Tout cela tu négliges, et me laisse à ce sort misérable.
 eheu quid faciant, dic, homines cuive habeant fidem?
Hélas, que faire, dis-moi, à quel homme donner sa confiance ?
   certe tute iubebas animam tradere, inique, me
C’était toi, injuste, qui pourtant me demandais que je livre mon âme,
 inducens in amorem, quasi tuta omnia mi forent.
me conduisant à cet amour qui semblait pavé de sécurité.


 idem nunc retrahis te ac tua dicta omnia factaque
maintenant tu te retires, et toutes tes paroles et tous tes actes
  ventos irrita ferre ac nebulas aereas sinis.
par les vents et les nuages sont emportés.
  si tu oblitus es, at di meminerunt, meminit Fides,
Si tu as oublié, les dieux eux se souviennent, la Foi elle se souvient,
  quae te ut paeniteat postmodo facti faciet tui.
et tes peines à venir me vengeront alors de ta perfidie.




Ad Alphenum
A Alphénus

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO







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Catulle – Catullus
POESIE XXX

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LA CANAILLE & LES DELICATS
par Ferdinand Brunetière
1882

On a voulu faire de Catulle, sans arguments bien solides, un poète aristocratique, un poète du grand monde, comme de sa Lesbie, sur des inductions plutôt que sur des preuves, ce que Brantôme appelait « une grande et honnête dame. » Je persiste à ne pas croire, pour ma part, que Lesbie fût la célèbre Clodia, mais je crois que bon nombre des fréquentations de Catulle furent parmi la bohème littéraire de Rome. Au surplus, la conciliation n’est pas si difficile. Ce que nous savons, en effet, c’est que, lorsque l’adolescent de Vérone arriva de sa province dans la capitale, il y subsistait, sous le raffinement de quelques habitudes, sous l’étalage du luxe et sous l’apparence de la civilisation, un grand fonds d’antique brutalité romaine. Si nous en pouvions douter, nous rapprendrions au moins de certaines épigrammes de Catulle lui-même, plus grossières que mordantes, et dont l’outrageuse crudité passe tout. C’est bien fait à M. Rostand de nous les avoir traduites. On ne peut pas juger d’un poète en commençant par faire exception de toute une partie de son œuvre, qui peut-être est celle que les contemporains en ont presque le plus goûtée. Là où Catulle est bon, il va jusqu’à l’exquis, et c’est bien de lui que l’on peut dire aussi justement que de personne qu’il est alors le mets des délicats ; mais là où il est grossier, il l’est sans mesure, et c’est bien encore de lui que l’on peut dire qu’il est le charme de la canaille. Or, à Rome, en ce temps-là, dans le sens littéraire de l’un et l’autre mot, la canaille et les délicats, c’était presque tout un. On ne distinguait pas encore, selon le mot d’Horace, la plaisanterie spirituelle de l’insolente rusticité. La curiosité de l’intelligence, vivement éveillée, capable de goûter les finesses de l’alexandrinisme, était en avance, pour ainsi dire, sur la rudesse des mœurs et la vulgarité des habitudes mondaines.





Quand on grattait ces soupeurs qui savaient apprécier les jolies bagatelles du poète, on retrouvait le paysan du Latium, qui s’égayait, au moment du vin, à faire le mouchoir. La raillerie, comme à la campagne, s’attaquait surtout aux défauts ou disgrâces physiques. Je sais bien que, jusque dans Horace, la grossièreté du vieux temps continuera de s’étaler, mais ce ne sera plus de la même manière naïvement impudente. Au temps de Catulle, la délicatesse n’avait pas encore passé de l’esprit dans les manières. Quand il s’élevait seulement un nuage sur les amours du poète et de sa Lesbie, le docte traducteur de Callimaque s’échappait en injures de corps de garde. Cette société très corrompue ne s’était pas encore assimilé la civilisation grecque. Elle s’essayait à la politesse, elle n’y touchait pas encore. Et sous son élégance toute superficielle, elle manquait étrangement de goût. — Il me paraît que, si l’on examinée quel moment de notre histoire la plupart de ces traits conviennent, on trouvera que c’est au XVIe siècle, dans le temps précis que le contact des mœurs italiennes opérait sur la cour des Valois le même effet qu’à Rome, sur les contemporains de César, le contact des mœurs de la Grèce.

Ferdinand Brunetière
Revue littéraire
À propos d’une traduction de Catulle
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 54 –  1882

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EMILY DICKINSON (1867) THE MURMURING OF BEES – LE MURMURE DES ABEILLES

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 






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THE MURMURING OF BEES




LE MURMURE DES ABEILLES

1867

The murmuring of Bees, has ceased
Le murmure des Abeilles a cessé
But murmuring of some
Mais d’autres s’entendent

POEME D’EMILY DICKINSON

FERNANDO PESSOA CHRONIQUE DE LA VIE QUI PASSE (1915)- LE PROLETARIAT S’ORGANISE – O proletariado organiza-se

Chronique de la Vie qui passe
Poème & Prose de Fernando Pessoa





Traduction – Texte Bilingue
tradução – texto bilíngüe

Traduction Jacky Lavauzelle


LITTERATURE PORTUGAISE
POESIE PORTUGAISE

Literatura Português

FERNANDO PESSOA
1888-1935
Fernando Pesso Literatura Português Poesia e Prosa Poésie et Prose Artgitato

 





Prosa de Fernando Pessoa




Crónicas da Vida Que Passa
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Crónica da Vida Que Passa
CHRONIQUE DE LA VIE QUI PASSE

21 de abril 1915
21 avril 1915

 

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O proletariado organiza-se
Le Prolétariat s’organise

 




 

O proletariado organiza-se.
Le prolétariat s’organise.
Inaugurou-se há dias, em Lisboa, a Associação de Classe dos Monárquicos.
Il a inauguré il y a quelques jours, à Lisbonne, l’Association de Classe de Monarchistes

 

 

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Crónica da Vida Que Passa
Chronique de la Vie qui Passe
Fernando Pessoa
1915

POEMES DE MICHAEL DRAYTON – MICHAEL DRAYTON’S POEMS – IDEAS – IDEES

LITTERATURE ANGLAISE

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MICHAEL DRAYTON
1563 (Hartshill) – 23 décembre 1631 (Londres)
1563 – 23 December 1631

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE MICHAEL DRAYTON

Michael Drayton’s poems
IDEAS
IDEES
*

IDEE VI – IDEA VI
 How many paltry, foolish, painted things
LES VIERGES ET LES MATRONES

How many paltry, foolish, painted things,
Combien de choses [femmes] insignifiantes, insensées, peintes,
That now in coaches trouble every street,
Qui dans leur carrosse engorgent chaque rue,

IDEE LXI – IDEA LXI
Since there’s no help
TOUT EST FINI

Since there’s no help, come let us kiss and part.
Puisqu’il en est ainsi, venez que je vous embrasse et partez.
Nay, I have done, you get no more of me;
Non, tout est fini, vous n’aurez rien de plus de moi ;

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Les Guerres des barons de Drayton
et le Jules César de Shakespeare

Si l’opinion de Malone est fondée, ce n’est pas en 1607 qu’il faut rapporter la composition de Jules César, mais dans les années qui ont suivi. Malheureusement pour l’hypothèse de Malone, les érudits et bibliophiles modernes ont établi qu’avant l’édition de 1607 le drame de Sterline en avait eu une première en Écosse trois ans auparavant. Un critique moderne, M. Collier, a découvert un sentier détourné par lequel il s’est approché plus sûrement de la date probable. Il a été frappé de la ressemblance qui existe entre un passage d’un poëme de Drayton, les Guerres des barons, où le poète résume le caractère de Mortimer, et le passage où par la bouche d’Antoine Shakespeare résume le caractère de Brutus : « Sa vie fut noble, et les éléments étaient en lui mêlés de telle sorte que la nature pouvait se lever et dire au monde entier, « c’était un homme. » La ressemblance est en effet frappante et aussi étroite que possible. L’édition du poème de Drayton où se trouve ce passage est de 1603 ; mais cette date ne nous renseigne pas sur celle de Jules César, et nous laisse incertain de savoir qui de Drayton ou de Shakespeare a imité l’autre. Si c’est Drayton, Jules César est antérieur à 1603 ; si c’est Shakespeare, la date de Jules César peut se rapprocher beaucoup de celle de Malone. Mais avant l’édition de 1603, les Guerres des barons en avaient eu une première en 1596 sous ce titre : la Mortimeriade, et dans cette édition, le passage relevé par M. Collier n’existe pas. C’est donc Drayton qui est l’imitateur, et Jules César est antérieur à 1603.

Émile Montégut
AVERTISSEMENT pour le Jules César de William Shakespeare

Traduction par Émile Montégut
Texte établi par Émile Montégut, Hachette,  (Œuvres complètes. Tome VII, pp. 391-401).

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MICHAEL DRAYTON

MICHAEL DRAYTON IDEA LXI- IDEE 61 – Since there’s no help – TOUT EST FINI

LITTERATURE ANGLAISE

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MICHAEL DRAYTON
1563 (Hartshill) – 23 décembre 1631 (Londres)
1563 – 23 December 1631

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE MICHAEL DRAYTON

Michael Drayton’s poems
IDEA LXI
IDEE LXI
*

Since there’s no help

TOUT EST FINI

**

Since there’s no help, come let us kiss and part.
Puisqu’il en est ainsi, venez que je vous embrasse et partez.
Nay, I have done, you get no more of me;
Non, tout est fini, vous n’aurez rien de plus de moi ;
And I am glad, yea glad with all my heart,
Et je suis heureux, oui, heureux de tout mon cœur,
That thus so cleanly I myself can free.
Que de façon aussi appropriée je puisse enfin me libérer.

Shake hands for ever, cancel all our vows,
Délions nos main pour toujours, annulons tous nos vœux,
And when we meet at any time again,
Et que si nous nous rencontrons à tout moment,
Be it not seen in either of our brows
Qu’il ne puisse se voir sur aucun de nos sourcils
That we one jot of former love retain.
Que nous gardons encore un gramme de notre vieil amour.

Now at the last gasp of Love’s latest breath,
Maintenant au dernier soupir du dernier souffle d’Amour,
When, his pulse failing, Passion speechless lies;
Quand son pouls chancelant, la passion reste sans voix,
When Faith is kneeling by his bed of death,
Quand la Foi s’agenouille devant son lit de mort,

And Innocence is closing up his eyes—
Et que l’Innocence attend pour lui fermer les yeux,
Now, if thou wouldst, when all have given him over,
Alors, si vous le voulez, quand tous l’ont abandonné,
 From death to life thou might’st him yet recover!
De la mort à la vie, vous pourrez le retrouver !

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Les Guerres des barons de Drayton
et le Jules César de Shakespeare

Si l’opinion de Malone est fondée, ce n’est pas en 1607 qu’il faut rapporter la composition de Jules César, mais dans les années qui ont suivi. Malheureusement pour l’hypothèse de Malone, les érudits et bibliophiles modernes ont établi qu’avant l’édition de 1607 le drame de Sterline en avait eu une première en Écosse trois ans auparavant. Un critique moderne, M. Collier, a découvert un sentier détourné par lequel il s’est approché plus sûrement de la date probable. Il a été frappé de la ressemblance qui existe entre un passage d’un poëme de Drayton, les Guerres des barons, où le poète résume le caractère de Mortimer, et le passage où par la bouche d’Antoine Shakespeare résume le caractère de Brutus : « Sa vie fut noble, et les éléments étaient en lui mêlés de telle sorte que la nature pouvait se lever et dire au monde entier, « c’était un homme. » La ressemblance est en effet frappante et aussi étroite que possible. L’édition du poème de Drayton où se trouve ce passage est de 1603 ; mais cette date ne nous renseigne pas sur celle de Jules César, et nous laisse incertain de savoir qui de Drayton ou de Shakespeare a imité l’autre. Si c’est Drayton, Jules César est antérieur à 1603 ; si c’est Shakespeare, la date de Jules César peut se rapprocher beaucoup de celle de Malone. Mais avant l’édition de 1603, les Guerres des barons en avaient eu une première en 1596 sous ce titre : la Mortimeriade, et dans cette édition, le passage relevé par M. Collier n’existe pas. C’est donc Drayton qui est l’imitateur, et Jules César est antérieur à 1603.

Émile Montégut
AVERTISSEMENT pour le Jules César de William Shakespeare

Traduction par Émile Montégut
Texte établi par Émile Montégut, Hachette
  – Œuvres complètes – Tome VII

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MICHAEL DRAYTON

MICHAEL DRAYTON IDEA VI – IDEE 6 – LES VIERGES ET LES MATRONES – How many paltry foolish painted things

LITTERATURE ANGLAISE

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MICHAEL DRAYTON
1563 (Hartshill) – 23 décembre 1631 (Londres)
1563 – 23 December 1631

Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE MICHAEL DRAYTON

Michael Drayton’s poems
IDEA VI
IDEE VI
*

 How many paltry, foolish, painted things

LES VIERGES ET LES MATRONES

 

How many paltry, foolish, painted things,
Combien de choses [femmes] insignifiantes, insensées, peintes,
That now in coaches trouble every street,
Qui dans leur carrosse engorgent chaque rue,
Shall be forgotten, whom no poet sings,
Seront oubliées, qu’aucun poète ne louera
Ere they be well wrapp’d in their winding-sheet?
Avant d’être bien enveloppées dans un linceul enroulé ?

Where I to thee eternity shall give,
Là où je pourrai donner l’éternité,
When nothing else remaineth of these days,
Quand rien d’autre ne subsistera de nos jours,
And queens hereafter shall be glad to live
Et les reines par la suite seront ravies de vivre
Upon the alms of thy superfluous praise.
Sur l’aumône du superflu de votre éloge.

Virgins and matrons reading these my rhymes
Les vierges et les matrones, lisant mes rimes,
Shall be so much delighted with thy story,
Seront si passionnées par votre histoire,
That they shall grieve they liv’d not in these times
Qu’elles s’affligeront de ne pas vivre en ces temps

To have seen thee, their sex’s only glory.
De ne pas vous avoir vue, seule gloire de leur sexe.
So shalt thou fly above the vulgar throng,
Car ainsi survolant la vulgaire foule,
Still to survive in my immortal song.
Toujours vous survivrez dans mon immortel chant.

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Les Guerres des barons de Drayton
et le Jules César de Shakespeare

Si l’opinion de Malone est fondée, ce n’est pas en 1607 qu’il faut rapporter la composition de Jules César, mais dans les années qui ont suivi. Malheureusement pour l’hypothèse de Malone, les érudits et bibliophiles modernes ont établi qu’avant l’édition de 1607 le drame de Sterline en avait eu une première en Écosse trois ans auparavant. Un critique moderne, M. Collier, a découvert un sentier détourné par lequel il s’est approché plus sûrement de la date probable. Il a été frappé de la ressemblance qui existe entre un passage d’un poëme de Drayton, les Guerres des barons, où le poète résume le caractère de Mortimer, et le passage où par la bouche d’Antoine Shakespeare résume le caractère de Brutus : « Sa vie fut noble, et les éléments étaient en lui mêlés de telle sorte que la nature pouvait se lever et dire au monde entier, « c’était un homme. » La ressemblance est en effet frappante et aussi étroite que possible. L’édition du poème de Drayton où se trouve ce passage est de 1603 ; mais cette date ne nous renseigne pas sur celle de Jules César, et nous laisse incertain de savoir qui de Drayton ou de Shakespeare a imité l’autre. Si c’est Drayton, Jules César est antérieur à 1603 ; si c’est Shakespeare, la date de Jules César peut se rapprocher beaucoup de celle de Malone. Mais avant l’édition de 1603, les Guerres des barons en avaient eu une première en 1596 sous ce titre : la Mortimeriade, et dans cette édition, le passage relevé par M. Collier n’existe pas. C’est donc Drayton qui est l’imitateur, et Jules César est antérieur à 1603.

Émile Montégut
AVERTISSEMENT pour le Jules César de William Shakespeare

Traduction par Émile Montégut
Texte établi par Émile Montégut, Hachette

Œuvres complètes – Tome VII

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MICHAEL DRAYTON

 

FRANK WEDEKIND Frühlings Erwachen I-3 L’EVEIL DU PRINTEMPS 1891

*LITTERATURE ALLEMANDE
Dramatische Werke
Théâtre Allemand

Frank Wedekind

1864 Hannover Hanovre -1918 München Munich

 


L’EVEIL DU PRINTEMPS
Frühlings Erwachen
I-3
1891
Erscheinungsjahr
Année de publication

Franz Marc
Der Traum – Le Rêve
1912
Musée Thyssen-Bornemisza
Madrid

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TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

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Acte 1
Erster Akt
 Scène 3
Dritte Szene

Thea, Wendla und Martha- kommen Arm in Arm die Straße herauf.
Théa, Wendla et Martha arrivent par la rue en se tenant les bras.

MARTHA
Wie einem das Wasser ins Schuhwerk dringt!

Comme l’eau rentre dans ces chaussures !

WENDLA
Wie einem der Wind um die Wangen saust!

Comme le vent souffle sur les joues !

THEA
Wie einem das Herz hämmert!

Comme le cœur bat !

WENDLA
Gehn wir zur Brücke hinaus!

Sortons et allons au pont !
Ilse sagte, der Fluß führe Sträucher und Bäume.
Il se dit que sur la rivière, ils transportent des arbustes et des arbres
Die Jungens haben ein Floß auf dem Wasser.
. Les garçons ont un radeau sur l’eau.
Melchi Gabor soll gestern abend beinah ertrunken sein.
Melchi Gabor s’est presque noyé hier soir.

THEA
O der kann schwimmen!

Il sait nager pourtant !

MARTHA
Das will ich meinen, Kind!

Je le pense aussi, mon enfant !

WENDLA
Wenn der nicht hätte schwimmen können wäre er wohl sicher ertrunken!

S’il n’avait pas su si bien nager, il se serait sûrement noyé !

THEA
Dein Zopf geht auf, Martha; dein Zopf geht auf!

Ta tresse s’en va, Martha, ta tresse s’en va !

MARTHA
Puh – laß ihn aufgehn!

Peuh ! laisse-la donc tranquille !
Er ärgert mich so Tag und Nacht.
Elle me le fait jour et nuit.
Kurze Haare tragen wie du darf ich nicht, das Haar offen tragen wie Wendla darf ich nicht, Ponyhaare tragen darf ich nicht, und zu Hause muß ich mir gar die Frisur machen
Je ne peux ni porter les cheveux courts comme toi ni comme Wendla, je ne peux pas porter les cheveux au vent comme Wendla,  je ne suis pas autorisée à porter une frange et je dois me les coiffer seule
 – alles der Tanten wegen!
– tout ça pour obéir à mes tantes !

WENDLA
Ich bringe morgen eine Schere mit in die Religionsstunde.

J’apporterai demain une paire de ciseaux au cours de religion.
Während du »Wohl dem, der nicht wandelt« rezitierst, werd’ ich ihn abschneiden.
Pendant que tu chanteras « Heureux l’homme qui ne s’égare pas» je te les couperai.

MARTHA
Um Gottes willen, Wendla!

Pour l’amour de Dieu, Wendla !
Papa schlägt mich krumm, und Mama sperrt mich drei Nächte ins Kohlenloch.
Papa me battra, et maman m’enfermera trois nuits dans le trou à charbon.

WENDLA
Womit schlägt er dich, Martha?

Il te bat ?

MARTHA
Manchmal ist es mir, es müßte ihnen doch etwas abgehen, wenn sie keinen so schlecht gearteten Balg hätten wie ich.

Parfois, il m’arrive de penser que sans moi, ils leur manqueraient quelque chose.

THEA
Aber Mädchen!

Mais ma fille !

MARTHA
Hast du dir nicht auch ein himmelblaues Band durch die Hemdpasse ziehen dürfen?

Est-ce que tu n’as pas pu glisser un ruban bleu à travers ton corsage ?

THEA
Rosa Atlas!

Rose satin !
Mama behauptet, Rosa stehe mir bei meinen pechschwarzen Augen.
Maman dit que le rose se marie bien à mes yeux de jais.

MARTHA
Mir stand Blau reizend!

Le bleu m’allait bien !
– Mama riß mich am Zopf zum Bett heraus.
– Maman m’a tirée par les tresses du lit.
So – fiel ich mit den Händen vorauf auf die Diele.
Alors – je suis tombée avec les mains sur le plancher.
– Mama betet nämlich Abend für Abend mit uns…
– Maman prie tous les soirs avec nous …

WENDLA
Ich an deiner Stelle wäre ihnen längst in die Welt hinausgelaufen.

Moi, depuis longtemps j’aurais lâché ça pour entrer dans le monde.

MARTHA
– o sie wolle noch sehen!
– Elle voudrait m’y voir !
Meiner Mutter wenigstens solle ich einmal keine Vorwürfe machen können…
Ma mère, qu’au moins une fois je ne puisse pas la blâmer …

THEA
Hu – Hu –

Hou ! Hou !

MARTHA
Kannst du dir denken, Thea, was Mama damit meinte?

Comprends-tu, Théa ce que maman voulait dire ?

THEA
Ich nicht.

Moi non.
– Du, Wendla?
– Et toi, Wendla ?




WENDLA
Ich hätte sie einfach gefragt.

Je lui aurais posé la question.

MARTHA
Ich lag auf der Erde und schrie und heulte.
J’étais sur le sol et je criais et je pleurais.
Da kommt Papa.
Alors Papa est arrivé.
Ritsch – das Hemd herunter.
Cratch- ma chemise s’est défaite et elle est tombée.
Ich zur Türe hinaus.
Moi, je suis restée devant la porte.
Da habe man’s.
Enfin, voilà.
Ich wolle nun wohl so auf die Straße hinunter…
Je voulais descendre comme ça dans la rue…

WENDLA
Das ist doch gar nicht wahr, Martha.

Non, ce n’est pas vrai, Martha.

MARTHA
Ich fror.

J’étais gelé.
 Ich schloß auf.
Je suis rentrée.
Ich habe die ganze Nacht im Sack schlafen müssen.
J’ai dormi toute la nuit dans un sac.

THEA
Ich könnte meiner Lebtag in keinem Sack schlafen!

Moi, je ne pourrais jamais dormir dans un sac !

WENDLA
Ich möchte ganz gern mal für dich in deinem Sack schlafen.

J’aimerais bien dormir pour toi dans ton sac.

MARTHA
Wenn man nur nicht geschlagen wird.

Mais si on ne te bat pas.

THEA
Aber man erstickt doch darin!

Mais on y suffoque !

MARTHA
Der Kopf bleibt frei.

La tête reste libre.
Unter dem Kinn wird zugebunden.
Sous le menton, tu fais un nœud.

THEA
Und dann schlagen sie dich?

Et ensuite on te bat ?








MARTHA
Nein. Nur wenn etwas Besonderes vorliegt.

Non. Seulement si je fais quelque chose de spécial.

WENDLA
Womit schlägt man dich, Martha?

Avec quoi on te bat, Martha ?

MARTHA
Ach was – mit allerhand.

Ah ! Avec toutes sortes de choses
– Hält es deine Mutter auch für unanständig, im Bett ein Stück Brot zu essen?
– Et toi, ta mère trouve-t-elle indécent le fait de manger un morceau de pain au lit ?

WENDLA
Nein, nein.

Non, non.

MARTHA
Ich glaube immer, sie haben doch ihre Freude – wenn sie auch nichts davon sagen. 

Je crois toujours qu’ils y prennent du plaisir- même s’ils ne disent rien.
Wenn ich einmal Kinder habe, ich lasse sie aufwachsen wie das Unkraut in unserem Blumengarten.
Si j’ai des enfants, je les laisserai grandir comme des mauvaises herbes dans notre jardin fleuri.
Um das kümmert sich niemand, und es steht so hoch, so dicht – während die Rosen in den Beeten an ihren Stöcken mit jedem Sommer kümmerlicher blühn.
Personne ne s’en soucie, et elles s’élèvent hautes et poussent épaisses, alors que les roses dans les parterres de fleurs sur leurs bâtons fleurissent chaque été de plus en plus misérables.

THEA
Wenn ich Kinder habe, kleid’ ich sie ganz in Rosa, Rosahüte, Rosakleidchen, Rosaschuhe.

Si j’ai des enfants, ils auront du rose partout, des chapeaux roses, des robes roses, des chaussures roses.
Nur die Strümpfe – die Strümpfe schwarz wie die Nacht!
Seuls les bas ne seront pas roses- ce seront des bas noirs comme la nuit !
Wenn ich dann spazierengehe, laß ich sie vor mir hermarschieren.
En me promenant, je les laisserai gambader devant moi afin que je les admire.
– Und du, Wendla?
– Et toi, Wendla ?

WENDLA
Wißt ihr denn, ob ihr welche bekommt?

Vous ne savez même pas si vous en aurez ?

THEA
Warum sollten wir keine bekommen?

Pourquoi n’en n’aurions nous pas ?

MARTHA
Tante Euphemia hat allerdings auch keine.

Tante Euphémie n’en a pas.








THEA
Gänschen! – weil sie nicht verheiratet ist.

Gourde ! – parce qu’elle est pas mariée.

WENDLA
Tante Bauer war dreimal verheiratet und hat nicht ein einziges.

Tante Bauer n’en a pas non plus et pourtant elle a été mariée trois fois !

MARTHA
Wenn du welche bekommst, Wendla, was möchtest du lieber, Knaben oder Mädchen?

Et si tu en avais, Wendla, tu voudrais des garçons ou des filles ?

WENDLA
Jungens! Jungens!

Des garçons ! Des garçons !

THEA
Ich auch Jungens!

Moi aussi, je voudrais des garçons !

MARTHA
Ich auch.

Moi aussi.
Lieber zwanzig Jungens als drei Mädchen.
Vingt garçons plutôt que trois filles.

THEA
Mädchen sind langweilig!

Les filles sont vraiment ennuyeuses !

MARTHA
Wenn ich nicht schon ein Mädchen geworden wäre, ich würde es heute gewiß nicht mehr.

Si je ne n’étais pas déjà une fille, je ne voudrais certainement pas en être une.

WENDLA
Das ist, glaube ich, Geschmacksache, Martha!

C’est, je pense, une question de goût, Martha!
Ich freue mich jeden Tag, daß ich ein Mädchen bin.
Je suis heureuse moi tous les jours d’être une fille.
Glaub’ mir, ich wollte mit keinem Königssohn tauschen.
Crois-moi, je ne voudrais pas échanger avec le fils d’un roi.
– Darum möchte ich aber doch nur Buben!
– C’est pourquoi je voudrais n’avoir que des garçons!

THEA
Das ist doch Unsinn, lauter Unsinn, Wendla!

C’est un non-sens, un non-sens, Wendla !

WENDLA
Aber ich bitte dich, Kind, es muß doch tausendmal erhebender sein, von einem Manne geliebt zu werden, als von einem Mädchen!

Mais je t’en prie, mon enfant, c’est mille fois plus exaltant d’être aimé par un homme que par une fille !

THEA
Du wirst doch nicht behaupten wollen, Forstreferendar Pfälle liebe Melitta mehr als sie ihn!

Tu penses que Pfälle, le stagiaire forestier,  aime plus Melitta qu’elle ne l’aime !

WENDLA
Das will ich wohl, Thea!

Probablement, Thea !
 – Pfälle ist stolz.
– Pfälle est fier.
Pfälle ist stolz darauf, daß er Forstreferendar ist – denn Pfälle hat nichts.
– Pfälle est fier d’être un stagiaire forestier – car Pfälle n’a rien d’autre.
– Melitta ist selig, weil sie zehntausendmal mehr bekommt, als sie ist.
Melitta est bénie car elle recevra dix mille fois plus que sa valeur.

MARTHA
Bist du nicht stolz auf dich, Wendla?

N’es-tu pas fière de toi, Wendla ?

WENDLA
Das wäre doch einfältig.

Ce serait stupide.

MARTHA
Wie wollt’ ich stolz sein an deiner Stelle!

A ta place, comme je voudrais être fière !

THEA
Sieh doch nur, wie sie die Füße setzt
Il suffit de voir comment elle met ses pieds
– wie sie geradeaus schaut

– comme elle regarde droit devant elle
wie sie sich hält, Martha!
– comme elle se tient, Martha.
– Wenn das nicht Stolz ist!
– Si ce n’est pas la fierté ça !

WENDLA
Wozu nur?

Pourquoi ?
Ich bin so glücklich, ein Mädchen zu sein; 
Je suis tellement heureuse d’être une fille ;
wenn ich kein Mädchen wär’, brächt’ ich mich um, um das nächste Mal…
si je n’étais pas une fille, je me tuerais, et la prochaine fois …

 Melchior geht vorüber und grüßt.
Melchior arrive et salue.

THEA
Er hat einen wundervollen Kopf.

Il a un esprit merveilleux.

MARTHA
So denke ich mir den jungen Alexander, als er zu Aristoteles in die Schule ging.

Je pense au jeune Alexandre, lorsqu’il allait à l’école d’Aristote.

THEA
Du lieber Gott, die griechische Geschichte!

Divin Dieu, de l’histoire grecque !
ich weiß nur noch, wie Sokrates in der Tonne lag, als ihm Alexander den Eselsschatten verkaufte.
Je ne sais que Socrate vivait dans un tonneau quand Alexandre lui vendait l’ombre de son âne.

WENDLA
Er soll der Drittbeste in seiner Klasse sein.

Il doit être le troisième meilleur élève dans sa classe.

THEA
Professor Knochenbruch sagt, wenn er wollte, könnte er Primus sein.

Professeur Knochenbruch a pourtant bien dit que s’il voulait, il serait premier.

MARTHA
Er hat eine schöne Stirn, aber sein Freund hat einen seelenvolleren Blick.

Il a un visage agréable, mais son ami a un regard mélancolique.

THEA
Moritz Stiefel? – Ist das eine Schlafmütze!

Moritz Stiefel? – C’est un doux rêveur !

MARTHA
Ich habe mich immer ganz gut mit ihm unterhalten.

Je me suis toujours très bien entendue avec lui.

THEA
Er blamiert einen, wo man ihn trifft.

Il te fait honte quand tu le croises.
Auf dem Kinderball bei Rilows bot er mir Pralinés an.
Au bal des enfants des Rilows, il m’a offert des chocolats.
Denke dir, Wendla, die waren weich und warm.
Imagine, Wendla, ils étaient doux et chauds.
 Ist das nicht…?
N’est-ce pas …?
– Er sagte, er habe sie zu lang in der Hosentasche gehabt.
-Il a dit qu’il les avait dans sa poche depuis trop longtemps.

WENDLA
Denke dir, Melchi Gabor sagte mir damals, er glaube an nichts – nicht an Gott, nicht an ein Jenseits – an gar nichts mehr in dieser Welt.

Sais-tu que  Melchi Gabor m’a dit qu’il ne croyait en rien – qu’il ne croyait pas en Dieu, ni à l’au-delà – à rien dans ce monde.

 

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Frank Wedekind
Frühlings Erwachen
L’Eveil du Printemps
Acte 1 Erster Akt
 Scène 3 Dritte Szene

SHAKESPEARE SONNET 40 Take all my loves my love yea take them all – NOUS NE SERONS JAMAIS ENNEMIS

SONNETS SHAKESPEARE THE SONNETS
THE SONNETS – LES SONNETS

Illustration du Phénix par Friedrich Justin Bertuch
*


WILLIAM SHAKESPEARE
[1564 – 1616]

Traduction JACKY LAVAUZELLE




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SONNET 40

The Sonnets SHAKESPEARE
Les Sonnets de SHAKESPEARE
Take all my loves, my love, yea take them all


NOUS NE SERONS JAMAIS ENNEMIS

1598 

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Take all my loves, my love, yea take them all;
Prends toutes mes amours, mon amour, oui prends-les toutes ;
What hast thou then more than thou hadst before?
Qu’auras-tu alors de plus que ce que tu avais auparavant ?…




 

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SHAKESPEARE SONNET 40

LES SONNETS DE SHAKESPEARE THE SONNETS

LE CHANSONNIER Pétrarque Sonnet 143-CANZONIERE PETRARCA Sonetto 143 – CXLIII

*

PETRARQUE

Francesco PETRARCA
1304 – 1374

Traduction Jacky Lavauzelle

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Canzoniere Petrarca  Sonetto 143

LE CHANSONNIER PETRARQUE Sonnet 143
CXLIII

Rerum vulgarium fragmenta

Fragments composés en vulgaire

Rime In vita di Madonna Laura

PRIMA PARTE
Première Partie

143/263

Dante Boccace Petrarque Guido Cavalvanti Cino da Pistoia Guittone dArezzo Trecento Italien 1544 Giorgio Vasari

Quand’io v’odo parlar sí dolcemente
Quand si suavement je vous entends parler
com’Amor proprio a’ suoi seguaci instilla,
De ce qu’Amour distille à ses suivants,
l’acceso mio desir tutto sfavilla,
Mon désir tout scintillant s’embrase…

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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Ritratto_di_francesco_petrarca,_altichiero,_1376_circa,_padova

canzoniere Petrarca 143
le chansonnier Pétrarque Sonnet 143
canzoniere poet

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS III-74 LES LUSIADES Tornado o Rei sublime finalmente

*Luís de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-74 LES LUSIADES III-74
LITTERATURE PORTUGAISE









Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue








Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-74








OS LUSIADAS III-74

A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 74
Strophe 74

III-74

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-74
LES LUSIADES III-74

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Le siège de Lisbonne
O Cerco de Lisboa

Alfredo Roque Gameiro
1917

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« Tornado o Rei sublime finalmente,
« Il fut rendu le sublime Roi finalement,
  Do divino Juízo castigado,
Puni par la divine Justice,…


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White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES