Archives de catégorie : art

Fuente de Neptuno Madrid – Plaza Cánovas del Castillo – Fontaine de Neptune -Фонтан Нептуна в Мадриде

Madrid – Мадрид – 马德里
Fuente de Neptuno Madrid
Plaza Cánovas del Castillo
Фонтан Нептуна в Мадриде
Fontaine de Neptune Madrid
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Fuente de Neptuno Madrid
Fontaine de Neptune
Plaza Cánovas del Castillo
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略
Фонтан Нептуна в Мадриде

海神喷泉马德里

Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 1 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 2 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 3 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 4 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 5

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LES FONTAINES DE CYBELE ET DE NEPTUNE
EN 1858

« Le Prado est un boulevard planté d’arbres, orné de plusieurs rangées de chaises, et où la population de Madrid vient tous les jours se promener. L’espace choisi pour la promenade est compris entre la fontaine de Cybèle et la fontaine de Neptune, et s’appelle le salon du Prado. On donne aussi le nom de Paris à l’allée de chaises qui longe la route des voitures. Au printemps, on se promène avant dîner, vers six ou sept heures ; l’été, on dîne à six heures pour aller ensuite au Prado jusqu’à dix ou onze heures. De l’autre côté du Prado sont les jardins du Buen-Retiro ; pour y aller, on passe auprès d’un obélisque appelé le monument du 2 mai, élevé à la mémoire des hommes qui, le 2 mai 1808, donnèrent le premier signal de la guerre de l’indépendance. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LE QUARTIER DU PRADO en 1847

« Il est un lieu à Madrid où, mieux qu’en aucune soirée, on peut voir vivre et se confondre la société espagnole : c’est le Prado, qui, lui seul, ferait la renommée d’une ville. Le Prado, par sa situation même, est une des plus belles promenades qu’on puisse imaginer ; il s’étend à l’est de Madrid, de la porte des Récollets à la porte d’Atocha, et est placé entre deux collines, comme pour ne perdre aucun rayon de soleil au printemps. D’un côté sont de superbes palais, tels que le Buen-Retiro, le Musée et le magnifique jardin botanique ; une partie de la ville se répand sur le flanc opposé et vient déboucher par les rues d’Alcala, San-Geronimo et Atocha, qui vont en s’élargissant et forment des issues grandioses. Tout le Prado est sillonné d’allées d’arbres au bout desquelles s’élèvent les gracieuses fontaines d’Apollon, de Cybèle et de Neptune. Le Prado est à Madrid ce que sont les Champs-Élysées à Paris. S’il y a moins de grandeur, il y a plus de grace peut-être. La mode, on le sait, est capricieuse et folle ; ce qui la dirige dans son choix, on ne le sait guère ; elle se plaît surtout, de nos jours, aux disparates. Eh bien ! la mode, depuis quelque temps à Madrid, veut qu’on se porte sur un des points du Prado les plus disgracieux, les plus dépourvus d’agrément, dans une allée qui conduit de la porte à l’église d’Atocha, et qui est enserrée entre un mur et un tertre qui s’effondre. « 

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
 tome 18, 1847 pp. 317-353

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PLAZA DE CIBELES – Place de Cybèle – Площадь Пласа-де-Сибелес -西贝莱斯广场

Madrid – Мадрид – 马德里
PLAZA DE CIBELES

Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Place de Cybèle
PLAZA DE CIBELES
Площадь Пласа-де-Сибелес
西贝莱斯广场
 

 

Le palais de Cybèle
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝
Palacio de Cibeles
Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles (11)http://artgitato.com/palais-de-cybele-palacio-de-cibeles/

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PLAZA DE CIBELES
Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес

Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (2) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (3) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (4) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (5) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (6) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato 6

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LA FONTAINE DE CYBELE
PAR THEOPHILE GAUTIER

« En revanche, comme pour représenter l’époque moderne, des omnibus, attelés de six à huit mules maintenues au triple galop par une mousqueterie de coups de fouet, fendaient la foule, qui se rejetait, effarée, sous les arbres écimés et trapus dont est bordée la rue d’Alcala, à partir de la fontaine de Cybèle jusqu’à la porte triomphale élevée en l’honneur de Charles III. »

Théophile Gautier
Militona (1847)
Hachette, 1860 pp. 1-20
Premier Chapitre

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LES FONTAINES DE CYBELE ET DE NEPTUNE
EN 1858

« Le Prado est un boulevard planté d’arbres, orné de plusieurs rangées de chaises, et où la population de Madrid vient tous les jours se promener. L’espace choisi pour la promenade est compris entre la fontaine de Cybèle et la fontaine de Neptune, et s’appelle le salon du Prado. On donne aussi le nom de Paris à l’allée de chaises qui longe la route des voitures. Au printemps, on se promène avant dîner, vers six ou sept heures ; l’été, on dîne à six heures pour aller ensuite au Prado jusqu’à dix ou onze heures. De l’autre côté du Prado sont les jardins du Buen-Retiro ; pour y aller, on passe auprès d’un obélisque appelé le monument du 2 mai, élevé à la mémoire des hommes qui, le 2 mai 1808, donnèrent le premier signal de la guerre de l’indépendance. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LE QUARTIER DU PRADO en 1847

« Il est un lieu à Madrid où, mieux qu’en aucune soirée, on peut voir vivre et se confondre la société espagnole : c’est le Prado, qui, lui seul, ferait la renommée d’une ville. Le Prado, par sa situation même, est une des plus belles promenades qu’on puisse imaginer ; il s’étend à l’est de Madrid, de la porte des Récollets à la porte d’Atocha, et est placé entre deux collines, comme pour ne perdre aucun rayon de soleil au printemps. D’un côté sont de superbes palais, tels que le Buen-Retiro, le Musée et le magnifique jardin botanique ; une partie de la ville se répand sur le flanc opposé et vient déboucher par les rues d’Alcala, San-Geronimo et Atocha, qui vont en s’élargissant et forment des issues grandioses. Tout le Prado est sillonné d’allées d’arbres au bout desquelles s’élèvent les gracieuses fontaines d’Apollon, de Cybèle et de Neptune. Le Prado est à Madrid ce que sont les Champs-Élysées à Paris. S’il y a moins de grandeur, il y a plus de grace peut-être. La mode, on le sait, est capricieuse et folle ; ce qui la dirige dans son choix, on ne le sait guère ; elle se plaît surtout, de nos jours, aux disparates. Eh bien ! la mode, depuis quelque temps à Madrid, veut qu’on se porte sur un des points du Prado les plus disgracieux, les plus dépourvus d’agrément, dans une allée qui conduit de la porte à l’église d’Atocha, et qui est enserrée entre un mur et un tertre qui s’effondre. « 

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
 tome 18, 1847 pp. 317-353

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CYBELE
Par L’Encyclopédie

CYBELE, s. f. (Myth.) divinité du Paganisme. On l’adora sous les noms d’Ops, Rhée, Vesta, la Bonne-déesse, la mere des Dieux, Dyndimene, la mere Idée, Bérécinthe, &c. Elle étoit fille du ciel & de la terre, & femme de Saturne. Elle fut appellée Cybele du mont Cybelus en Phrigie, où l’on racontoit qu’elle avoit été exposée après sa naissance, nourrie par des bêtes sauvages, & épousée par un patre, & où elle avoit un culte particulier. On la représentoit sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clé à la main, & un habit parsemé de fleurs. Elle aima Atys, qui eut tant de mépris pour cette bonne fortune, qu’il aima mieux se priver de ce dont il auroit eu besoin pour en bien profiter, que de céder à la poursuite de la bonne déesse. Il se fit cette belle opération sous un pin où il mourut, & qui lui fut consacré. La mere Idée fut envoyée de Pessinunte à Rome sous la forme d’une pierre brute, où elle fut introduite par Scipion Nasica, pour satisfaire aux livres sibyllins où les Romains avoient lû que l’expulsion des Carthaginois dépendoit de l’établissement de son culte en Italie ; ils ordonnoient encore que Cybele fût reçue à son arrivée par le plus honnête homme ; ce qui fixa le choix sur Nasica. Ses prêtres s’appellerent galli, dactyles, curetes, corybantes ; ils promenoient sa statue dans les rues, chantant, dansant, faisant des contorsions, se déchiquetant le corps & escamotant des aumônes. C’étoit à son honneur qu’on célébroit la taurobolie. Voyez Taurobolie ; voyez aussi Corybantes, Dactyles, Curetes, &c. On lui sacrifioit tous les ans à Rome une truie, au nom des préteurs, par la main d’un de ses prêtres & d’une prêtresse de Vénus. On a prétendu que ses lions désignoient son empire sur les animaux qu’elle produit & nourrit ; sa couronne, les lieux habités dont la terre est couverte ; sa clé, les greniers où l’on renferme les semences après la récolte ; sa robe, les fleurs dont la terre s’émaille ; son mariage avec Saturne, la nécessité du tems pour la génération de toute chose. A la bonne heure. »

Diderot
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751 – Tome 4, p. 585

 

 

Calle de Alcalá – Rue d’Alcala – 阿尔卡拉街 – Улица Алькала – MADRID

Madrid – Мадрид – 马德里
Calle de Alcalá – Улица Алькала
阿尔卡拉街

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Calle de Alcalá
La Rue d’Alcala
阿尔卡拉街
Улица Алькала

La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 1 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 2 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 3 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 4

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LA RUE D’ALCALA EN 1858

« Ce n’est pas que l’ordre soit difficile à garder. Placez-vous, par exemple, à la Puerta del Sol : elle vous mène à tout, elle est le confluent des principales rues : d’un côté la calle Mayor, de l’autre la rue d’Alcala, la carrera San-Geronimo, la Montera et les Carrelas. C’est dans ces limites qu’est concentrée l’activité de Madrid et ce qui s’y fait de commerce…
Puisque nous sommes revenus à la Puerta del Sol, allons-nous-en du côté du Prado. Vous pouvez, si vous voulez, prendre une voiture. Les petits coupés sont assez bien tenus, ils coûtent un franc la course ; quand ils sont libres, ils arborent un petit carton sur lequel il y a écrit : se alquila, à louer ; mais naturellement on ne peut bien flâner qu’à pied. Vous pouvez prendre indifféremment la rue d’Alcala ou la carrera San-Geronimo ; toutes deux vous mènent au Prado. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LA RUE D’ALCALA EN 1847

« D’autres ont été simplement rasés ; on y a établi des marchés, on y a formé des places. Il en est enfin qui ont été livrés à l’industrie particulière et que l’industrie a utilisés à son profit. Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité. »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale, tome 18
1847-pp. 317-353

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LA RUE D’ALCALA PAR THEOPHILE GAUTIER

« La calle del Caballero de Gracia franchie, il déboucha dans cette magnifique rue d’Alcala, qui s’élargit en descendant vers la porte de la ville, ainsi qu’un fleuve approchant de la mer, comme si elle se grossissait des affluents qui s’y dégorgent. »

Théophile Gautier
Militona -1847
Hachette, 1860 -pp. 1-20
Premier Chapitre

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LA CALLE DE ALCALA
DANS LE VOYAGE EN ESPAGNE
DE THEOPHILE GAUTIER
1859

« Le lundi, jour de taureaux, dia de toros, est un jour férié ; personne ne travaille, toute la ville est en rumeur ; ceux qui n’ont pas encore pris leurs billets marchent à grands pas vers la calle de Carretas, où est situé le bureau de location, dans l’espoir de trouver quelque place vacante ; car, disposition qu’on ne saurait trop louer, cet énorme amphithéâtre est entièrement numéroté et divisé en stalles, usage que l’on devrait bien imiter dans les théâtres de France. La calle de Alcala, qui est l’artère où viennent se dégorger les rues populeuses de la ville, est pleine de piétons, de cavaliers et de voitures ; c’est pour cette solennité que sortent de leurs remises poudreuses les calesines et les carrioles les plus baroques et les plus extravagantes, et que se produisent au jour les attelages les plus fantastiques, les mules les plus phénoménales. »

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
charpentier, 1859 – pp. 71-88
Chapitre VII

Le palais de Cybèle -Palacio de Cibeles -Паласио-де-Сибелес – 帕拉西奥一同庆祝

Madrid – Мадрид – 马德里
PLAZA DE CIBELES –  Place de Cybèle
帕拉西奥一同庆祝 –  Паласио-де-Сибелес
LE PALAIS DE CYBELE
PALACIO DE CIBELES

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Le palais de Cybèle
Palacio de Cibeles
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝

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Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (1) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (2) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (3) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (4) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (5) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (6) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (7) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (8) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (9) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (10) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (11) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (12) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (13) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (14) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (15)

 

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CYBELE
Par L’Encyclopédie

CYBELE, s. f. (Myth.) divinité du Paganisme. On l’adora sous les noms d’Ops, Rhée, Vesta, la Bonne-déesse, la mere des Dieux, Dyndimene, la mere Idée, Bérécinthe, &c. Elle étoit fille du ciel & de la terre, & femme de Saturne. Elle fut appellée Cybele du mont Cybelus en Phrigie, où l’on racontoit qu’elle avoit été exposée après sa naissance, nourrie par des bêtes sauvages, & épousée par un patre, & où elle avoit un culte particulier. On la représentoit sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clé à la main, & un habit parsemé de fleurs. Elle aima Atys, qui eut tant de mépris pour cette bonne fortune, qu’il aima mieux se priver de ce dont il auroit eu besoin pour en bien profiter, que de céder à la poursuite de la bonne déesse. Il se fit cette belle opération sous un pin où il mourut, & qui lui fut consacré. La mere Idée fut envoyée de Pessinunte à Rome sous la forme d’une pierre brute, où elle fut introduite par Scipion Nasica, pour satisfaire aux livres sibyllins où les Romains avoient lû que l’expulsion des Carthaginois dépendoit de l’établissement de son culte en Italie ; ils ordonnoient encore que Cybele fût reçue à son arrivée par le plus honnête homme ; ce qui fixa le choix sur Nasica. Ses prêtres s’appellerent galli, dactyles, curetes, corybantes ; ils promenoient sa statue dans les rues, chantant, dansant, faisant des contorsions, se déchiquetant le corps & escamotant des aumônes. C’étoit à son honneur qu’on célébroit la taurobolie. Voyez Taurobolie ; voyez aussi Corybantes, Dactyles, Curetes, &c. On lui sacrifioit tous les ans à Rome une truie, au nom des préteurs, par la main d’un de ses prêtres & d’une prêtresse de Vénus. On a prétendu que ses lions désignoient son empire sur les animaux qu’elle produit & nourrit ; sa couronne, les lieux habités dont la terre est couverte ; sa clé, les greniers où l’on renferme les semences après la récolte ; sa robe, les fleurs dont la terre s’émaille ; son mariage avec Saturne, la nécessité du tems pour la génération de toute chose. A la bonne heure. »

Diderot
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751 – Tome 4, p. 585

Jardines del Descubrimiento – Jardin des découvertes – Monumento al Descubrimiento de América – Madrid – Мадрид – 马德里

       Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (11) Madrid – Мадрид – 马德里
Jardines del Descubrimiento
Jardin des découvertes
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Jardines del Descubrimiento
Jardin des Découvertes
Jardines del Descubrimiento
Don Jorge Juan y Santacilia
Monumento al Descubrimiento de América
Monument à la Découverte de l’Amérique

 

DON JORGE JUAN Y SANTACILIA
1713-1773
Jorge_Juan_y_Santacilia

Scientifique, mathématicien, officier de la marine espagnole
Científico, matemático, oficial de la marina española

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (5)

BLAS DE LEZO Y OLAVARRIETA
1689 -1741

Amiral espagnol
Almirante español
Stratège de la marine espagnole
Estratega de la Armada Española

Blas_de_Lezo_unknown_author

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (8)

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (9)

DON BLAS DE LEZO
AMIRAL DES GALIONS

« Mr. Anson, avant de partir pour son expédition, eut soin de se pourvoir, non seulement des voyages imprimés, qui pourroient lui être de quelque usage, mais aussi des meilleures rélations manuscrites qu’il put avoir de tous les Etablissemens Espagnols sur les Côtes du Сhili, du Pérou, et du Méxique : il compara soigneusement ce qu’il trouva dans ces rélations, avec le témoignage de ses Prisonniers, et avec les lumières qu’il tira de plusieurs personnes intelligentes, qui lui tombèrent entre les mains dans la Mer du Sud. Il eut aussi le bonheur de trouver, dans quelques-unes des captures qu’il fit, un grand nombre de Lettres et de papiers de la dernière importance. Plusieurs de ces Lettres, écrites par le Viceroi du Pérou au Viceroi de Santa Fée, aux Présidens de Panama et du Chili, à Don Blas de Lezo, Amiral des Galions, et à divers autres personnages revêtus des premières charges, contenoient ordinairement un abrégé de celles auxquelles elles servoient de réponse ; ce qui mit Mr. Anson au fait d’une partie considérable de la correspondance qu’il y avoit eu entre ces Officiers, quelque tems avant notre arrivée sur ces Côtes, Nous avons pris outre cela une grande quantité de Lettres, que des personnes, employées par le Gouvernement, écrivoient à leurs Amis et à leurs Correspondans. Ces Lettres étoient remplies de narrations rélatives aux affaires publiques, et renfermoient quelquefois des réfléxions où il n’entroit aucun déguisement sur les vues et la conduite de leurs Supérieurs. Ce sont-là les matériaux dont a été formé le récit de quelques évènemens rélatifs aux Espagnols, et qui doivent paroître presque incroyables à la prémière vue. De ce genre est la rélation des malheurs qu’éprouva l’Escadre de Pizarro. Cependant cette partie de la relation, qui regarde la conspiration d’ Orellana et de ses Compagnons, est encore confirmée par une autre autorité que celle des Lettres interceptées, je veux dire, le témoignage d’un Anglois qui se trouvoit à bord du Vaisseau de Pizarro lors de la révolte, et qui s’étoit souvent entretenu avec Orellana. D’autres témoins du même fait, qu’on a eu occasion d’interroger, en ont confirmé les principales circonstances par leur déposition : desorte que ce fait, quoique très étrange, ne peut être révoqué en doute. »

Richard Walter
Voyage autour du monde fait dans les années 1740
1, 2, 3, 4, par George Anson

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Monumento al Descubrimiento de América
Monument à la Découverte de l’Amérique

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (2)

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (7)

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (4)

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (6)

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (3)

La place Colomb – Plaza de Colón – 哥伦布广场 – Плаза-де-Колон- Madrid – Мадрид – 马德里

Madrid – Мадрид – 马德里
La place Colomb – Plaza de Colón
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Plaza de Colon Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


La Place Colomb
Plaza de Colón
哥伦布广场
Плаза-де-Колон

La Place Colomb Plaza de Colon Madrid Artgitato

Christophe Colomb
Cristoforo Colombo
Cristobal Colón
Кристоф Коломб
1451 – 1506

Ridolfo_Ghirlandaio_Columbus

Merveilleuse entreprise, l’Europe se trouvait sous l’émotion d’un fait plus important encore, et qui est devenu, non sans raison, le point de départ de l’ère des temps modernes. Une dernière invasion définitivement triomphante, effaçant de ce monde les vestiges de l’empire romain, avait assis le barbare aux portes de la civilisation. Depuis la prise de Constantinople, la chrétienté, menacée dans ses foyers, devait s’attendre à la continuité de l’état de guerre religieuse que le Coran impose à ses sectateurs ; dès lors plus d’expédition possible en Orient, plus de rapport facile avec les Échelles, l’Égypte, les Indes, possédées ou parcourues par le mahométan ; la navigation de la Méditerranée devenait des plus dangereuses, et le commerce, sinon la subsistance de l’Europe, était compromis. Un immense besoin d’expansion portait vers l’inconnu une activité, qui, en même temps qu’elle perdait ses anciens débouchés, se trouvait surexcitée par le travail intellectuel précurseur de la Renaissance.

On croyait bien alors que la terre était ronde ; mais, à défaut de moyens exacts d’appréciation, on était loin de se faire une idée de ses dimensions ; et, soit qu’on les réduisît outre mesure, soit qu’on s’exagérât la distance réelle des limites de l’extrême Orient, on s’imaginait retrouver les Indes au delà de l’océan Atlantique, sans se rendre compte de l’étendue possible des grandes mers, dont la Méditerranée n’est qu’une miniature.

Telles sont les pensées qui, après avoir guidé Chr. Colomb, l’ont constamment suivi dans sa carrière, et lui ont même longtemps survécu. Le but de l’amiral génois, c’est de substituer une nouvelle route à celle de l’Égypte et de la mer Rouge, c’est de prendre à revers le pays des épices et de remonter le Gange. Dès la première île qu’il découvre, il se croit aux Indes ; et il impose aux habitants du Nouveau-Monde un nom d’emprunt, qu’ils ne perdront jamais. Á Cuba, il se croit en Chine et s’étonne de ne pas y rencontrer le grand khan des Tartares ; et, quoique son expédition ne lui ait pas fait rencontrer les produits de l’extrême Orient qu’il était venu chercher, il se fait fort d’en envoyer au roi d’Espagne, autant qu’il plaira à ce souverain de lui en demander.

Il est donc bien certain que Colomb ne cherchait pas un nouveau monde, et que les préoccupations scientifiques n’entraient pour rien dans ses visées. Trois objets remplissent ses intentions : la conquête politique, qui s’effectue sans le moindre scrupule, au nom du droit du plus fort ; les relations commerciales et internationales que les gens de l’époque entendaient en vrais forbans, toutes les fois qu’une force suffisante ne les tenait pas en respect ; enfin, le prosélytisme religieux, d’autant plus redoutable qu’il était encore très-naïf. Ceux qui vinrent après Colomb, et qui furent, pour la plupart, des aventuriers de la pire espèce, n’eurent pas d’autres mobiles que ceux qui viennent d’être indiqués ; mais une cupidité sans frein et l’absence de tout sentiment d’humanité leur dictèrent une autre conduite : l’histoire n’aura pas assez d’exécrations pour la raconter.

Si les aventuriers envahisseurs de l’Amérique ne s’étaient montrés que cruels, on les aurait peut-être plus facilement oubliés ; mais ils furent inintelligents, et leur nom revient forcément à la pensée toutes les fois que l’on songe au passé de ce malheureux pays.

En effet, autant par suite de la disparition des monuments qu’on a détruits ou laissé perdre, que par suite de l’état d’ignorance et du défaut de traditions chez un grand nombre des peuples de cette immense contrée, l’Amérique n’a point d’histoire. Il y avait là cependant une civilisation propre, qui s’est malheureusement perdue elle-même, mais dont les vestiges ont été en partie retrouvés : réunir ces éléments, les coordonner, et en tirer les conclusions historiques qu’ils peuvent contenir, telle est la mission que s’est imposée le comité d’archéologie américaine. À peine constituée, cette réunion de savants a donné, dans la Revue américaine, des études pleines d’intérêt. Associée à la Société d’Ethnographie, elle espère former aussi une intéressante collection d’objets spéciaux à la science qu’elle cultive ; mais elle a compris en même temps que ce qu’il faut avant tout, dans un pareil ordre de recherches, c’est la multiplication des éléments de travail qui font généralement défaut. À cet effet, le comité compte entreprendre ou favoriser la publication des plus précieux documents qui seront à sa disposition.

On ne pouvait mieux commencer que par la lettre où Christophe Colomb rend compte des premiers rapports du monde ancien avec le monde nouveau. M. Lucien de Rosny, qui a bien voulu se charger de ce travail, l’a exécuté avec tout le soin et l’entente désirables : le texte, en certains points fautif ou douteux, a été comparé et autant que possible amendé ; tout en le serrant de près, la traduction n’y est pas asservie, on n’y oublie point les nécessités de la clarté et de l’intelligence ; enfin, des notes, aussi complètes qu’on peut les souhaiter, donnent non-seulement aux gens du monde, mais aux savants mêmes, des indications indispensables pour posséder complètement l’esprit de la situation. Ce petit ouvrage doit à de pareilles conditions un intérêt des plus vifs ; il sera la base de la collection de tout Américaniste.

ALPHONSE CASTAING
Président du Comité
(1822-1888)
Membre du Conseil en 1870
Membre de la Société ethnographique

PREFACE à la
LETTRE DECHRISTOPHE COLOMB
 SUR LA DÉCOUVERTE DU NOUVEAU-MONDE
 Publiée d’après la rarissime version latine conservée à la Bibliothèque impériale
 TRADUITE EN FRANÇAIS COMMENTÉE
 ET ENRICHIE DE NOTES PUISÉES AUX SOURCES ORIGINALES
par Lucien de Rosny
1865

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Temple d’Amon de Debod -El Templo de Debod- Храм Амона Дебод – 德波阿蒙神庙 – Madrid

Madrid – Мадрид – 马德里
Temple d’Amon de Debod
El Templo de Debod
Храм Амона Дебод
德波阿蒙神庙
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Temple d’Amon de Debod
El Templo de Debod
Храм Амона Дебод
德波阿蒙神庙

Cadeau de l’Egypte à l’Espagne en 1968
Regalo de Egipto a España en 1968
reconstruit en 1972
inauguración el 18 de julio de 1972
Inauguration le 18 juillet 1972

Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (1) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (2) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (3) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (4) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (5) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (6) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (7) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (8) Temple d'Amon de Debod Madrid artgitato (9)

DEBOD en 1821
« Dans la matinée du 27, je guettai sur le tillac l’aube du jour, pour jouir de la vue de la belle île de Philæ. J’avais la plus vive curiosité de voir ses ruines ; mais quand l’aurore vint les éclairer, elles surpassèrent encore mon attente. Nous traversâmes le fleuve, et nous passâmes trois heures qui nous parurent des minutes à parcourir l’île, que je me reservais d’examiner en détail à mon retour. Je remarquai plusieurs blocs de pierres chargés d’hiéroglyphes parfaitement exécutés, qui pouvaient s’enlever, ainsi qu’un obélisque de granit d’environ vingt-deux pieds de long sur deux de large. Ce monument était également à mon avis susceptible de transport, étant d’ailleurs situé auprès de la côte. À notre retour au bateau nous mimes enfin à la voile, et dans trois heures de temps nous arrivâmes à Debod. J’avais le temple à y visiter ; mais le vent étant trop favorable pour que nous ne dussions profiter de cet avantage, je remis cette visite aussi à l’époque de notre retour. Nous nous arrêtâmes pour ce jour à la côte au-dessus de Sardib-el-Farras. »
Giovanni Battista Belzoni
Voyages en Égypte et en Nubie
Traduction par G. B. Depping.
 Librarie française et étrangère, 1821  – tome 1, pp. 1-224
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LE DIEU AMON PAR CHAMPOLLION

« Dans le grand tableau du massif de droite, le dieu Amon-Ra, sous la forme de Phré hiéracocéphale, donne la harpé au belliqueux Rhamsès pour frapper vingt-neuf peuples du Nord ou du Midi ; dix-neuf noms de contrées ou de villes subsistent encore ; le reste a été détruit pour appuyer contre le pylône des masures modernes. Le roi des dieux adresse à Méiamoun un long discours dont voici les dix premières colonnes : « Amon-Ra a dit : Mon fils, mon germe chéri, maître du monde, soleil gardien de justice, ami d’Ammon, toute force t’appartient sur la terre entière ; les nations du Septentrion et du Midi sont abattues sous tes pieds ; je te livre les chefs des contrées méridionales ; conduis-les en captivité, et leurs enfants à leur suite ; dispose de tous les biens existant dans leur pays ; laisse respirer ceux d’entre eux qui voudront se soumettre, et punis ceux dont le coeur est contre toi. Je t’ai livré aussi le Nord….. (lacune) ; la Terre-Rouge (l’Arabie) est sous tes sandales, etc. »…
Au fond de cette première cour s’élève un second pylône, décoré de figures colossales, sculptées, comme partout ailleurs, de relief dans le creux ; celles-ci rappellent les triomphes de Rhamsès-Méiamoun dans la neuvième année de son règne. Le roi, la tête surmonte des insignes du fils aîné d’Ammon, entre dans le temple d’Amon-Ra et de la déesse Mouth, conduisant trois colonnes de prisonniers de guerre, imberbes, et enchaînés dans diverses positions ; ces nations, appartenant à une même race, sont nommées Schakalascha, Taônaou et Pourosato.  »

Jean-François Champollion
Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829
Firmin Didot, 1833
pp. 322-362

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ALEXANDRE ET AMON

« Alexandre alla consulter dans les déserts de la Libye le dieu Ammon, auquel les Grecs donnèrent le nom de Zeus, et les Latins, de Jupiter, quoique les uns et les autres eussent leur Jupiter et leur Zeus chez eux. Lorsqu’on assiégeait une ville, on faisait un sacrifice et des prières aux dieux de la ville pour se les rendre favorables. Ainsi, au milieu même de la guerre, la religion réunissait les hommes, et adoucissait quelquefois leurs fureurs, si quelquefois elle leur commandait des actions inhumaines et horribles. »

Voltaire
Traité sur la tolérance
Garnier, 1879
Œuvres complètes, tome 25
pp. 40-42
CHAPITRE VII
SI L’INTOLÉRANCE A ÉTÉ CONNUE DES GRECS

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LE TEMPLE AMON DE DEBOD

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MERCADO DE SAN MIGUEL – MARCHE DE SAINT MICHEL – Рынок Сан – Мигель – 圣米格尔市场

Madrid – Мадрид – 马德里
Mercado de san Miguel
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Mercado de san Miguel
Marché de saint-Michel
Market of San Miguel

Рынок Сан – Мигель

圣米格尔市场

 Construit en 1916
built in 1916
建于1916年
построенный в 1916 году

Centre for Culinary Culture
Centre de Culture Culinaire

 Mercado de san Miguel Marché de saint-Michel Market of San Miguel Artgitato Madrid (2) Mercado de san Miguel Marché de saint-Michel Market of San Miguel Artgitato Madrid (3) Mercado de san Miguel Marché de saint-Michel Market of San Miguel Artgitato Madrid (4)

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LES ANCIENNES TAVERNES DE MADRID

« À ce moment, les passants sont rares, le tout-Madrid est à table, préludant par un repas sommaire aux soirées, chantantes ou autres, qui bourdonnent dans la nuit madrilène.
Bientôt, j’abandonne la « Rue Grande » pour me jeter dans le dédale de voies étroites qui doit me conduire à la Taverne de Camoëns.
Enfin, voici la Taberna Camoëns !
Une baraque noire, sordide, dont le crépi a cédé par places, découvrant ainsi la maçonnerie de pierrailles cimentées de torchis. Des vitres huileuses, dont la surface épaissie par des poussières peut-être centenaires, laissent filtrer une lumière rougeâtre qui a l’air d’être, non de la clarté, mais de la pénombre…
Vraiment, la Taberna est malpropre, au delà de ce que peut souhaiter un fervent de la malpropreté… La clientèle ne doit certes pas payer de mine, et ma main instinctive, tâte mon revolver dans ma poche…
Un bec-de-cane, sur quoi les mains sales d’étranges consommateurs ont déposé un enduit gluant, permet seul d’ouvrir la porte basse accédant à la salle commune de la Taberna Camoëns.
À travers les carreaux, je cherche à voir à l’intérieur.
Des tables se devinent sous le voile crasseux embuant les vitres…
Et délibérément, j’appuie sur le bec-de-cane. J’entre. Les buveurs ont un sursaut. Je suis certain que tous ont pensé à la police ; mais ils reprennent leur beuverie, rassurés par mon apparence.
Je n’ai évidemment pas l’air d’un soldat de la loi…
J’arrive devant le tavernier, qui me considère d’un regard méfiant.
Noblement, je dépose devant lui deux piécettes (2 francs) avec cette explication murmurée :
– Une pour chaque œil.
Le drôle a une grimace qui prétend sourire. Il incline la tête, et agrippe l’argent d’une main velue, qui pourrait appartenir à un singe.
Je suis hors de la salle commune, dans une sorte de cuisine, absolument déserte et obscure ; mais devant moi une ouverture, que la pâle clarté qui tombe des étoiles rend lumineuse par comparaison. »

L’Homme sans visage
Paul d’Ivoi
Le Puits du maure
 Chapitre 6
Vers le puits

PLAZA DE CANALEJAS – 广场卡纳莱哈斯 – plaza de las Cuatro Calles – Casa Allende

 

 

Madrid – Мадрид – 马德里
Plaza de Canalejas
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Plaza de Canalejas
广场卡纳莱哈斯
plaza de las Cuatro Calles
(anteriormente)
Place des quatre rues

Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (1)

Casa Allende ou Tomás Allende
Arquitecto Leonardo Rucabado
Architecte Leonard Rucabado (1875-1918)
Entre 1916 y 1920
propietario, Tomás de Allende
Propriétaire Thomas Allende

Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (2)

Casa Allende ou Casa Tomás Allende

Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (3) Plaza de Canalejas Madrid Artgitato (4)

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Poème de Théophile Gautier
À MADRID

Dans le boudoir ambré d’une jeune marquise,
Grande d’Espagne, belle, et d’une grâce exquise,
Au milieu de la table, à la place de fleurs,
Frais groupe mariant et parfums et couleurs,
Grimaçait sur un plat une tête coupée,
Sculptée en bois et peinte, et dans le sang trempée,
Le front humide encor des suprêmes sueurs,
L’œil vitreux et blanchi de ces pâles lueurs
Dont la lampe de l’âme en s’éteignant scintille ;
Chef-d’œuvre affreux, signé Montañès de Séville,
D’une vérité telle et d’un si fin travail,
Qu’un bourreau n’aurait su reprendre un seul détail.

La marquise disait : « Voyez donc quel artiste !
Nul sculpteur n’a jamais fait les Saint Jean-Baptiste
Et rendu les effets du damas sur un col
Comme ce Sévillan, Michel-Ange espagnol !
Quelle imitation dans ces veines tranchées,
Où le sang perle encore en gouttes mal séchées !
Et comme dans la bouche on sent le dernier cri
Sous le fer jaillissant de ce gosier tari ! »

En me disant cela d’une voix claire et douce,
Sur l’atroce sculpture elle passait son pouce,
Coquette, souriant d’un sourire charmant,
L’œil humide et lustré comme pour un amant.
Madrid, 1843

Théophile Gautier
España
Œuvres de Théophile Gautier — Poésies
Lemerre, 1890, Volume 2 -pp. 111-112

Cathédrale de l’Almudena – Catedral de la Almudena – 阿穆德納聖母主教座堂 – Собор Альмудена

 Madrid – Мадрид – 马德里
Cathédrale de l’Almudena
Catedral de Santa María La Real de La Almudena
Plaza de la Armería
Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (12)

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato



 Plaza de la Armería
Cathédrale de l’Almudena
Catedral de la Almudena
Собор Альмудена
馬德里王家阿穆德納聖母主教座堂
阿穆德納聖母主教座堂
1883-1993

Consacrée par Jean-Paul II le 15 juin 1993
Fue consagrada por el Papa Juan Pablo II.15 de junio  1993
约翰·保罗二世 — 1993年6月15日
Он был освящен Папой Иоанном Павлом II 15 июня 1993 года

Plaza de la Armería dessinée par Narciso Pascual Colomer
1808-1870
& Enrique María Ripollés y Vargas

Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (1) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (2) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (3) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (4) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (5) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (6) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (7) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (8) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (9) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (10) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (11) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (12) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (13) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (14) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (15) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (16) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (17) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (18) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (19) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (20) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (21) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (22) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (23) Cathédrale de l'Almudena Catedral de la Almudena Artgitato Madrid (24)

LE PALAIS vu par Théophile Gautier en 1865

Le palais de Madrid est d’un aspect majestueux et d’une symétrie imposante, quoiqu’un peu ennuyeuse peut-être ; il est bâti en une espèce de granit bleuâtre, d’un grain très-fin et très-dur, avec cette solidité à toute épreuve que les Espagnols, les meilleurs maçons après les Romains, savent donner à leurs monuments ; les murailles ont près de quinze pieds d’épaisseur, et les embrasures des fenêtres forment des cabinets habitables. L’intérieur en est orné de fresques de Bayeu, de Maëlla, de tableaux de grands maîtres et de riches ameublements. L’escalier de gala est très-beau ; Napoléon le trouvait supérieur à celui des Tuileries.

Théophile Gautier – Loin de Paris
Michel Lévy frères – 1865 -pp. 141-227
EN ESPAGNE  – LES COURSES ROYALES À MADRID

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LE PALAIS ROYAL vu par H. Beaugrand en 1889

« Le principal monument de Madrid est le palais royal, édifice d’une architecture grandiose, construit en pierre de taille blanche. Il renferme de somptueux salons, auxquels conduit un escalier d’honneur en marbre blanc moucheté de noir. On y admire tout particulièrement les salles du trône, la chapelle, le vestibule d’honneur aux belles colonnades, la cour intérieure, etc. Parmi les autres édifices civils, on doit citer : les palais des Cortès et des divers ministères ; l’audiancia ; l’hôtel-de-ville ; le palais Villa-Hermosa, etc. »
Honoré Beaugrand – Lettres de voyages
Presses de La Patrie – 1889 – pp. 294-302
Trentième lettre : Madrid
Madrid, 10 février 1889

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SOUVENIRS ET MEMOIRES DE JOSEPH NAPOLEON
Sa cour, l’armée française, et l’Espagne en 1811, 1812 et 1813

Le palais de Madrid, tel qu’il existe aujourd’hui, offre à peu près l’aspect du Louvre. C’est un carré parfait, au milieu duquel se trouve une grande cour entourée de portiques au rez-de-chaussée, et de galeries à chaque étage. C’est par cette cour que la partie souterraine du palais reçoit du jour et de l’air ; car c’est une des singularités de cet édifice d’avoir plus d’étendue sous terre que dehors. La colline sur laquelle il est bâti a été excavée jusqu’au niveau du Mançanarez ; on entre de plain-pied dans les souterrains par le flanc qui regarde la rivière, et on y descend par des escaliers placés aux quatre coins de la cour. C’est là que sont les cuisines, les caves, les bûchers, les magasins de toutes espèces, et même quelques logemens pour les employés des cuisines, dans la partie qui s’ouvre sur le flanc de la colline. On compte ainsi jusqu’à sept étages superposés qui plongent dans les entrailles de la terre.
L’architecture du palais est noble et simple. Chacune des quatre faces, ornée de pavillons à pilastres, ressemble assez à la façade méridionale du Louvre. Toutes les précautions ont été prises pour que l’édifice ne devienne pas la proie des flammes comme celui qu’il a remplacé. La pierre, le marbre, le fer et le bronze ont été seuls employés à sa construction. Toutes les salles sont voûtées, les chambranles des portes, les encadremens des croisées, sont en marbre. La plupart des portes sont en bronze ou revêtues de feuilles de ce métal. Les parquets seuls sont en bois. Le feu prendrait dans une salle qu’il ne pourrait consumer que les tentures et les meubles qui en forment la décoration. Enfin les murailles extérieures sont assez solides pour résister à l’action de la grosse artillerie, elles ont quatorze pieds d’épaisseur.
Le rez-de-chaussée du palais a toujours été occupé par les bureaux des divers ministres, qui composent l’administration espagnole. Ils y étaient également installés du temps de Joseph. Le roi avait ainsi l’avantage de pouvoir obtenir sur-le-champ les renseignemens qu’il pouvait désirer, et de trouver, à toute heure de la journée, à sa disposition les ministres de chaque département. Les entresols étaient destinés aux logemens des officiers et employés de la maison du roi.
Au premier étage se trouvent, outre les appartemens consacrés aux princes, les appartemens du roi, séparés de ceux de la reine par les salons de réception publique. Un bel escalier de marbre, décoré de sculptures délicatement travaillées, conduit aux grands appartemens.
Ceux-ci sont extraordinairement vastes. Le pièce principale est la salle du trône appelée salon de los reynos, qui communique à la chambre à coucher du roi par son cabinet et sa bibliothèque. Cette salle tire son nom d’un plafond superbe, peint à la fresque par Tiepolo, peintre vénitien d’un grand talent, et qui représente les différens costumes des peuples soumis à la monarchie espagnole. Dans cette suite de peintures pittoresques, on voit figurer des habitans de chacune des quatre parties du monde, et en les admirant, on se rappelle involontairement le compliment emphatique qu’un courtisan de Philippe Il adressait à ce monarque ambitieux : « Sire, le soleil ne se couche jamais dans vos états. » L’ameublement du salon de los reynos répond à sa destination par sa magnificence. Le dais royal et le trône, élevé sur des gradins recouverts de beaux tapis, sont ornés de broderies d’une merveilleuse richesse et entourés d’une balustrade d’or enrichie de ciselures et d’arabesques. Tous les meubles supportent des vases précieux par la matière ou par le travail, des bustes ou des statues.
A l’exception des tableaux de maîtres et des ouvrages de sculpture antique que renferme le palais, tous les objets de décoration et d’ameublement qui y sont places proviennent des fabriques nationales. Les marbres des tables et des lambris ont été extraits des riches carrières de la Péninsule ; les vitres des croisées, aussi belles que les verres de Bohème ; les glaces, dont la grandeur est sans égale en Europe, ont été coulées dans la manufacture de San Ildefonso ; les tentures et les portières de soierie viennent des fabriques de Murcie et de Grenade (qui sont un reste de l’industrie des Maures) ; les tapisseries, exécutées d’après les meilleurs tableaux des écoles d’Italie et d’Espagne, ont été tissues dans la manufacture royale, située aux portes de.Madrid ; enfin les porcelaines sortent de la manufacture de la China, au Buen Retiro. Ces tapisseries et ces porcelaines peuvent rivaliser avec ce que produisirent de mieux, il y a cent ans, les manufactures de Sèvres et des Gobelins.
Ce qui donne à la décoration intérieure du palais de Madrid un caractère de grandeur et de magnificence vraiment royales, c’est la profusion de peintures qu’on y trouve ; ce sont les tableaux nombreux, chefs-d’œuvre de Raphaël, de Michel-Ange, de Paul Véronèse, de Tintoret, du Corrège, du Poussin, de Velasquez, de Murillo, de Vandick, etc. ; ce sont les plafonds et les fresques du Titien, du Bassan, de Luc Giordano et de Raphaël Mengs.
A mon entrée dans le salon, où la place des pages était marquée, je fus un peu surpris du grand nombre d’officiers et de fonctionnaires de l’ordre civil ou de la maison du roi qui y étaient pressés. Les Français ne paraissaient pas y être en majorité, autant du moins que j’en pouvais juger par les conversations particulières que j’entendais autour de moi, et qui, presque toutes avaient lieu en langue castillane. Mon étonnement cessa lorsque M. Rancaño m’eut prévenu qu’à moins de circonstances extraordinaires, le roi Joseph parlait toujours en espagnol aux personnes admises à ses réceptions publiques… »

Abel Hugo
Souvenirs sur Joseph Bonaparte
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
2e série, tome 1, 1833 pp. 300-324