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IVAN KRYLOV : LE MAGASIN DE MODES – Traduction Française

Théâtre Russe d’Ivan Krylov

Comédie en trois actes et en prose
 комедия

Ivan Krylov Le Magasin de Modes Comédie en trois actes Traduction Argitato

Ivan Andreïevitch Krylov
Иван Андреевич
Крылов
(1769-1844)

LE MAGASIN DE MODES
Модная лавка
1806

Extraits

****

Acte 1

*****

Scène 1

Un magasin de mode très prisé et très élégant.
MARIANNE (Vendeuse), LESTOFF (L’amant d’Elise)
(Marianne est assise à son travail)

LESTOFF
Alors, ma petite Marianne ! As-tu fait des affaires ? Une fille aussi belle que toi devrait voler de ses propres ailes !

MARIANNE
Monsieur ! Je ne suis pas bien née pour voler ainsi de mes propres ailes !

LESTOFF
Bien née pour tenir un magasin ?

MARIANNE
Vous plaisantez ? Comme partout on regarde la naissance. Madame La Broche ou Madame Brochard n’ont pas les mêmes chances…

LESTOFF
Malheureuse ! Marie-toi donc à un Français !

MARIANNE
Je l’aurais fait  volontiers ; mais Madame votre sœur y consentirait-elle ?

LESTOFF
Suis-je bête ! Je pense toujours que tu es libre. Ah! Marianne ! Ma sœur ne sait pas la richesse qu’elle détient. Avec moi, tu n’aurais qu’un seul et unique ordre : régner sur mon âme ! Petit trésor !

MARIANNE
Oubliez-moi un peu, monsieur.  Et vous m’empêchez de mener à bien mon travail ! Vous m’offensez ! Vous n’avez pas changé depuis notre dernière campagne !

LESTOFF
Du tout ! J’ai changé ! Tu n’imagines pas à quel point ! Je ne suis plus le même ; je suis un autre homme !

MARIANNE
Vous ne seriez plus dépensier ?

LESTOFF
Du tout !

MARIANNE
Et ce changement date de quand ?

LESTOFF
Depuis que je n’ai plus rien !

MARIANNE
Et les jeux ?

LESTOFF
Plus rien !

MARIANNE
Vraiment ? Le jeu ne vous attire plus ?

LESTOFF
Plus le moindre du monde ! Un peu de cartes et un peu de billard !

MARIANNE
Fi ! Quel changement ! Et le bourreau des cœurs, les galanteries ? Continuent-elles ?

LESTOFF
Oh ! Marianne ! Que me rappelles-tu ?

MARIANNE
Qu’est-ce que ce soupir ? Cette mélancolie ? Ne jouez-vous la comédie ?

LESTOFF
Eh non ! Marianne ! Je suis amoureux ! Follement épris !

MARIANNE
Amoureux de combien de belles personnes ?

LESTOFF
Ecoute, jeune fille ! Aux environs de Koursk, dans une de ces grosses bourgades, je me suis arrêté alors que je me rendais à mon régiment. Voici que le maître des lieux m’invite à dîner …

MARIANNE
Monsieur ! Comme je comprends la joie du maître des lieux à voir ainsi un jeune homme élégant dans son pays perdu !

LESTOFF
Il est bien dommage que tu n’es vue mes hôtes : Monsieur Sombouroff, un vieux monsieur, avec de la bonté mais aussi de la violence et bien attachée aux vieilles traditions russes. Il trouve tout à critiquer, à l’exception de lui-même : la mode, les étrangers. Qu’un scandale touche un de ses proches, le voici condamné à mort ! Et avec une si grande famille, a-t-il l’occasion de se morfondre. Ainsi sa deuxième femme, Madame Sombouroff…

MARIANNE
Comment ce monsieur a deux épouses dans cette contrée ?

LESTOFF
Mais non! C’est un homme de bonne moralité ! Il a juste commencé par être veuf.

MARIANNE
Suis-je bête ! Alors ? Sa femme ?

LESTOFF
Un concentré de ce lieu ! Trente ans environ ! Violente, avare et méchante ! Par contre, sa fille de son premier mariage, Elise…

MARIANNE
Votre voix devient douce et votre visage est si expressif ! Cette Elise ne vous aurez t-elle pas envouté ?

LESTOFF
C’est un ange ! De l’esprit ! de la grâce ! de la beauté ! …

MARIANNE
Cette Elise a pris toutes les beautés de toutes les femmes.

LESTOFF
Je lui ai avouée ma flamme ! J’ai vu la joie dans son regard ! Si cela ne dépendait que d’elle …

MARIANNE
Pas si vite ! Du calme !

LESTOFF
Quoi donc ?

MARIANNE
Respirez ! Reprenez calmement le second chapitre de cette histoire. N’oubliez pas tous les obstacles que vous avez rencontrés. Ainsi ma tâche me semblera se terminer plus aisément.

LESTOFF
Que tu es pressée, ma petite Marianne ! Je dois te dire aussi qu’avec mes premières discussions avec notre Monsieur Sombouroff, je sus qu’il fut un camarade de collège de mon père. Ah! On se souvient de tout dans ces lieux reculés ! Je fus donc reçu comme si je faisais parti de la famille. Et le vieil homme ne voyait pas d’un mauvais œil l’idylle qui venait de naître entre moi et la belle Elise. Je fus clair sur mes ambitions. Tout allait bien jusqu’à ce que notre Madame Sombouroff gâta notre affaire en indiquant que la belle Elise était promise à un des membres de la famille, contre quelques négociations pécuniaires. N’ayant pas assez de biens, je fus donc éconduit proprement. J’étais bouleversé ! Depuis ce moment, j’ai perdu ma joie de vivre et mon bonheur. Depuis un an déjà ! Je suis désespéré ! Et mon amour pour Elise ne faiblit pas. Bien au contraire !

MARIANNE
un an déjà ? Et qu’allez-vous faire ?

LESTOFF
Aimer et…

MARIANNE
Désespérer ! Quel dommage avec votre condition, votre jeunesse ! Vous auriez tant de choses à faire. Mais que voulez-vous, si cela vous soulage de venir vous consoler ici. C’est un miracle que d’avoir un jeune homme autant sentimental !

*******

SCENE 2

MARIANNE, LESTOFF, Madame SOMBOUROFF et BLAISE (le valet de M. SOMBOUROFF)

Madame Sombouroff donne sa cape à son valet, Blaise et regarde d’un air étonné le magasin où travaille Marianne.

Madame SOMBOUROFF
Idiot ! A quoi penses-tu donc ?

BLAISE
Désolé, madame ! Mes yeux se sont perdus devant tant de beauté !

MARIANNE
(à part)
Voici de bons clients qui arrivent de nos provinces.

LESTOFF
(à part aussi)
Quoi ?  Mais quelle surprise ! Non ? Est-ce possible ?

Madame SOMBOUROFF
Eh ! Madame ! Pouvez-vous me dire ce que vous avez de bien dans votre magasin ?

MARIANNE
Tout ici est bien, vous savez ! Quels sont les désirs de madame ?

Madame SOMBOUROFF
Oh ! Qu’est-ce que cela ? Blaise ! Diantre ! Viens par là !

BLAISE
Voyez toutes ces belles choses ! Ces bonnets ! Ces chapeaux ! Madame l’Elue n’en a pas autant !

Madame SOMBOUROFF
Oublie la baillive ! Je t’avais demandé de m’amener dans un magasin français ! Où m’as-tu conduite ? Coquin !

MARIANNE
Mais votre valet a raison ! Nous sommes le tout premier magasin français de la ville ! Vous pouvez demander partout ! La réputation de madame Carré n’est plus à faire ! Les femmes les plus belles et élégantes viennent nous dévaliser !

Madame SOMBOUROFF
Ah ! Vraiment ! J’ai entendu parler russe ! J’ai eu peur ! Vous savez nos valets n’y entendent rien ! Ce valet aurait tout aussi bien pu me conduire à une boutique russe ! Mais moi, je veux ce qui se fait de mieux ! Je veux pour le trousseau de ma fille ce qu’il y a de plus beau !

LESTOFF
(à part)
Un trousseau ? … Ce n’est pas possible ! …On marie donc Elise. Ecoutons, et quoi qu’il en soit, je suis prêt à tout pour que cette union ne se réalise pas !
(à Madame Sombouroff)
Madame ! Quel joie de vous voir ici…

Madame SOMBOUROFF
Je suis bien contente pour vous ! Mais que vous vaut cette joie ? (à part) Oui, c’est bien ce Lestoff.

LESTOFF
(à part)
L’accueil n’est pas réellement chaleureux !
(à Madame Sombouroff)
Il y a un an déjà, chez vous, pendant ce trop court séjour…

Madame SOMBOUROFF
Ah oui ! … C’est vous ! Je ne vous reconnaissais pas ! Comment se rappeler de tout ce monde, de tous ces militaires ?
(à Marianne)
Montrez-moi vos plus étonnantes dentelles.

LESTOFF
Je me permets de vous présenter mes respects, madame.

Madame SOMBOUROFF
Laissons là, cher monsieur. Nous repartons illico.
(à Marianne)
Est-ce vrai que les femmes portent désormais des habits de paysannes ?

MARIANNE
Madame, la liberté totale règne en matière de mode. Chacun s’habille comme il le souhaite.

LESTOFF
(à Madame Sombouroff)
Vous êtes seule ici, madame ?

Madame SOMBOUROFF
(à part)
Il revient à l’attaque, le bougre !
(à Lestoff)
Non ! Mon mari m’accompagne ! Je ne pars jamais seule dans des contrées si lointaine sans mon cher Boniface. On ne sait jamais si on en reviendra !

BLAISE
Oh oui ! Pour un jour de voyage, une semaine de provision !

Madame SOMBOUROFF
Qui te permet de parler, coquin ? Je te prie de bien vouloir te taire !

BLAISE
Une journée à me taire! Pensez ! Tenir vingt-quatre heures !

LESTOFF
La douce Elise n’est-elle pas avec vous ?

Madame SOMBOUROFF
Oui, tout à fait !
(à Marianne)
Je n’aime pas ces dentelles ! Puis-je voir vos garnitures en tulle ?

LESTOFF
Puis-je vous demander, madame, quel est celui qui s’apprête à se marier avec Elise ?

Madame SOMBOUROFF
Ce sont des affaires bien trop longues et compliquée, qui vous ennuieraient certainement.
(à Marianne)
Il n’y a rien qui me convient chez vous ! Vous n’avez rien de bien joli, ma belle ! Voyons ailleurs !

MARIANNE
(à part)
Ma belle ! Voici bien une provinciale ! Nous allons voir ce que nous allons voir !

(Fort)
Mais regardez donc ce dernier arrivage de Paris : de somptueuses guirlandes !

Madame SOMBOUROFF
De Paris, vous dîtes ?

LESTOFF
(doucement, à Marianne)
Laisse-là, Marianne. Laisse-là sortir pour qu’avec Blaise, son valet…

MARIANNE
Un moment ! Vous verrez comme elle ravalera sa superbe ! Annette ! Annette !

****

SCENE 3

LES MÊMES avec ANNETTE (une autre vendeuse)

ANNETTE
Qui y-a-t-il ?

MARIANNE
As-tu préparé la robe de la comtesse Zénéide pour le bal de ce soir à la cour ?

ANNETTE
Oui, tout sera prêt pour aujourd’hui. La robe de la dame d’honneur sera prête, elle-aussi.

Madame SOMBOUROFF
Vous travaillez donc pour des dames d’honneur ? Ai-je bien entendu ? Serait-il possible d’ici jeter un coup d’œil ?

MARIANNE
(à Annette)
Pense à envoyer le carton pour la baronne de Préfané ; elle a apprécié la qualité de nos voiles de gaze et nous a envoyés ses compliments.

Madame SOMBOUROFF
(à part)
Une baronne comme cliente ! Et qui les complimente !
(à Marianne)
Ma chère, écoutez donc !
(à part)
Je l’ai blessée certainement ! Elle ne s’occupe plus de moi !

MARIANNE
(à Annette)
Pense à dire à madame Carré que les filles de la générale Fillinback seront présentées à la cour dans les jours qui arrivent. Elle est venue plusieurs fois pour des commandes.

Madame SOMBOUROFF
(à part)
Mon dieu ! Dans quelle situation me suis-je mise !
(à Marianne)
Ma très chère, mon amie, pouvez-vous, je vous en conjure, m’habiller ainsi que vous habillez les comtesses, les princesses et autres dames d’honneur. L’argent n’est pas un problème.

MARIANNE
Alors, comprenez bien ceci : les dames expriment leurs désirs, et nous sommes-là pour les réaliser !

Madame SOMBOUROFF
Ah ! Puis-je donc voir et toucher toutes ces belles choses ? Puis-je voir la patronne ?

MARIANNE
Ce n’est malheureusement pas possible, madame ! Je ne peux la déranger actuellement : elle prend son thé ! Et je ne peux vous annoncer …

Madame SOMBOUROFF
M’annoncer ? Cette pratique a donc lieu ici aussi, comme chez les gens importants !

MARIANNE
Sachez donc, madame, que ceux dont nous avons besoin sont toujours très importants.

Madame SOMBOUROFF
Regardons-donc ces parures… regardons-les.

MARIANNE
Annette, madame veut ce qu’il y a de plus beaux ! Montre-lui ! …Un instant, je vous prie.

****

Scène 4
MARIANNE, LESTOFF et BLAISE

LESTOFF
C’est elle, Marianne…

MARIANNE
Vous me croyez donc si bête. J’ai tout compris de suite.

LESTOFF
Ecoute : sers mon dessein ! Aide-moi à obtenir la main d’Elise ! Ma sœur, qui a beaucoup d’amitié pour moi, te rendra ta liberté et trois mille roubles de dot ! Es-tu d’accord ?

MARIANNE
Si je suis d’accord ? Il faut mettre madame Carré dans notre histoire. Et vous savez bien combien elle est sensible aux sentiments amoureux. Je suis certaine qu’elle nous aidera. Et je pense que vos sentiments sont vrais.

LESTOFF
Tu en doutes ?

MARIANNE
Elise vous aime donc ? …Je pense que nous y arriverons !

LESTOFF
Tu n’en es pas certaine ?

MARIANNE
Ce n’est pas la première fois que nous verrions une jeune demoiselle passer de notre magasin directement à l’église.

LESTOFF
Vite alors !
(en regardant Blaise)
Je vais m’occuper de celui-là !

MARIANNE
N’ayez pas de crainte ! Faites lui écouter le bruit de votre bourse et vous verrez !

****

Scène 5
LESTOFF et BLAISE

LESTOFF
(à part)
Ayons l’air de rien. Soyons indifférent. Il ne faudrait pas qu’il puisse soupçonner quoi que ce soit. Faisons comme si je retrouvais une simple connaissance. Bon ! Allons-y.

BLAISE
Ce lieu, monsieur, n’a rien à envier au palais impérial. De tous côtés, il n’y a que des merveilles !

LESTOFF
Dis à mademoiselle Elise que je la salue très respectueusement. Que monsieur de Lestoff souhaite ardemment… Eh! Tu m’entends ? Je te parle.

BLAISE
A moi, monseigneur ? Je ne vous entendais pas. Ne vous fâchez donc pas. Cela viendrait d’outre-mer ?

LESTOFF
D’outre-mer, d’accord ! Je souhaite que tu transmettes des compliments de ma part, de la part de monsieur de Lestoff…

BLAISE
(complètement ailleurs, en extase dans le magasin)
C’est donc dans ce lieu que les maîtres dépensent l’argent gagné de si loin.

LESTOFF
(Fort)
Peux-tu dire à mademoiselle, pour l’amour de Dieu…

BLAISE
Eh ! Ne vous fâchez donc pas, monseigneur ! Comment peut-on porter tout ça tous les jours de l’année ? Il y en a beaucoup trop !

LESTOFF
(à part)
Il me met au supplice, le bougre !
(à Blaise)
Peux-tu m’écouter un instant. If faut absolument que tu portes à…

BLAISE
Eh ! Tout doux monseigneur, ne vous fâchez pas contre moi ! Mais si ce sont les habits du quotidien, que porte-t-on alors les jours de fête ?

LESTOFF
(à part)
Il n’y a donc rien à faire avec ce chenapan ! Essayons de lui parler en ami, peut-être que cela marchera.
(à Blaise)

Ici, mon ami, ce n’est pas comme à la campagne. Tous les jours sont des jours de fête et les gens vivent, s’habillent, boivent et mangent en conséquence. Voilà ce que tu voulais savoir. Peux-tu m’écouter maintenant ? Je souhaite ardemment que mademoiselle Elise …

BLAISE
Quelle habitude ! Mais quelle habitude !  Et le jour de Carnaval, quand celui-ci tombe un jour de carême, alors le jour des cendres ne tombe-t-il le jour de Pâques ?

LESTOFF
(à part)
Mais que le diable emporte ce vaurien !
(Fort)
Je souhaite, me comprends-tu, que mademoiselle Elise sût…

BLAISE
Mais ne vous fâchez donc point ainsi, monsieur, …

LESTOFF
A le bougre ! J’enrage ! C’est le diable qu’il a dans sa langue.

****

Scène 6
MARIANNE, LESTOFF et BLAISE

MARIANNE
Alors ? En êtes-vous arrivé à vos fins ?

LESTOFF
Je n’ai rien pu tirer de ce maraud-là !

MARIANNE
Oubliez-le ! Et laissez-moi faire ! Partez et revenez dans deux heures, votre amoureuse sera ici.

LESTOFF
Est-ce possible ? Que tu es admirable, Marianne. Par des milliers de baisers…

MARIANNE
Eh ! Du calme ! Gardez-en pour votre amie ! Mais sortez maintenant afin d’éviter toute suspicion.

LESTOFF
Marinette, je te promets…

MARIANNE
Pas de promesses, monsieur. J’ai entendu que les promesses n’engagez que ceux qui les écoutent.

LESTOFF
Je te quitte. J’ai moi-même échoué autant avec la dame qu’avec le valet. Il ne me reste qu’à lui laisser la place.

***

Scène 7
Madame SOMBOUROFF, MARIANNE, ANNETTE et BLAISE

Madame SOMBOUROFF
Que tout cela est beau et charmant !

BLAISE
Madame.

Madame SOMBOUROFF
Quoi encore ?

BLAISE
Ce monsieur est bien celui qui était venu dans notre village. Mademoiselle Elise avait bien pleuré à l’annonce de sa mort. Mais je le vois vivant désormais…

Madame SOMBOUROFF
Laisse-là les ragots ! Pars m’attendre à la voiture ! Ne parles-tu donc que pour raconter des fadaises ?

BLAISE
Je m’en doutais bien qu’il n’avait pas été tué !

****

Scène 8
Madame SOMBOUROFF et MARIANNE

Madame SOMBOUROFF
N’oubliez pas de préciser à votre patronne qu’il me faudra de nombreuses parures et un grand nombres d’étoffes à la mode. Ma belle-fille devra être vêtue comme une poupée. C’est le plus beau parti de notre région. Elle se marie en plus avec un de mes parents. Je veux que la fête soit réussie.

MARIANNE
Le mieux serait de venir avec elle ! Nous prendrions les bonnes mesures… et vous verrez la qualité de nos ouvrages.

Madame SOMBOUROFF
Oui. En effet. Sans doute. Nous viendrons donc ici-même. Vous auriez pu venir chez nous, mais mon mari est si fermé ! Il ne supporte pas que l’on parle de la qualité française, des magasins français, de la mode française. Il n’aime que ce qui est russe ! Mais que fait-on de beau et de bien en Russie ? Sans les Françaises, nous marcherions complètement nues.

MARIANNE
Vous avez un goût si prononcé que avez tout d’une grande dame !

Madame SOMBOUROFF
Mais j’en suis une ! Ne suis-je pas la première personne ici-même ?

MARIANNE
Et votre futur gendre n’a-t-il pas des besoins en habits ? Nous avons ce qui se fait de mieux pour les hommes. Vu votre goût, vous avez dû choisir quelque personne de qualité.

Madame SOMBOUROFF
Pouvez-vous en douter ? J’ai essuyé les critiques de mon mari sur ce coup là ; mais je suis arrivée à mes fins. Monsieur Cléante, mon futur gendre est un homme particulier, qui a parcouru l’Europe : Londres, Paris. C’est un homme qui sait ce qu’il veut, un homme droit et volontaire. Il reste à la campagne par économie. Il fait tout comme les étrangers. Pour les récoltes, il suit les almanachs germaniques…Ma bonne dame, je reviens dans un moment. J’ai peur en effet que mon mari ne s’avise d’y voir clair dans notre histoire et Dieu m’en garde !

****

Scène 9
Madame et monsieur SOMBOUROFF avec MARIANNE

SOMBOUROFF
Ah oui ! Madame mon épouse ! J’avais une intuition que tu préparais une belle bêtise ! Réponds : pourquoi es-tu là ?

Madame SOMBOUROFF
Vous n’avez pas honte de beugler ainsi au milieu du monde !

SOMBOUROFF
Du monde ? Quel monde ? Voici des parasites qui vous sucent le sang et vous ruinent. Une fois bien vidés, ils vous jettent!

MARIANNE
A en juger, ce cher époux est loin d’être un homme de la cour.

Madame SOMBOUROFF
Vous ne pensez que par ce qui est russe. Ma nièce Pélagie, par exemple, m’a apporté quelques conseils…

SOMBOUROFF
Celle-là à courir les magasins. Elle ne pense qu’à dilapider ses biens et ceux de son mari.

Madame SOMBOUROFF
Sophie, ma cousine…

SOMBOUROFF
Pas mieux ! Jusqu’à s’être affamée elle-même !

Madame SOMBOUROFF
Un être avisé, mon frère…

SOMBOUROFF
Avisé ? Votre frère ? Il a tant de débits dans ces magasins du diable qu’il ne pourra bientôt plus vivre que de sa sagesse !

Madame SOMBOUROFF
Ô ! Monsieur ! Oubliez vos ritournelles russes ! Regardez Eraste et regardez Géronte, comme ils sont raisonnables. Des gens biens et avisés. Ils estiment que …

SOMBOUROFF
Oui, je sais, je sais ! Ils s’affichent en montrant que tout vient d’Angleterre et de France ! Et pourquoi pas des vessies pleines de vent anglais ! Et tu veux que je gobe ça ? Non, pas avec moi ! Aucun Français n’aura un de mes sous !

Madame SOMBOUROFF
Oui, mes ce sont les étrangers qui ont un goût…

SOMBOUROFF
Le goût pour notre argent ! Tu crois peut-être que sans eux nous serions nus comme des vers de terre ?

Madame SOMBOUROFF
Cela me fait grand peine  ! Nous n’avions qu’à rester comme nos anciens et nous ferions peur comme des épouvantails !

SOMBOUROFF
Diantre ! Si nos grands-mères avaient été si affreuses, nous ne serions pas de ce monde. Quand une femme est jolie, les couvertures françaises ne sont d’aucun secours. A quoi peuvent-elles bien lui servir ?

Madame SOMBOUROFF
A ne pas paraître ridicule…

SOMBOUROFF
Ridicule ? Pour qui ? Ridicule, c’est sans doute un crime.

MARIANNE
Non monsieur, ce n’est pas un crime dans une ville comme la nôtre. C’est bien pire que ça !

Madame SOMBOUROFF
En effet ! Pour un crime, on en répond devant Dieu. Mais d’être ridicule, on se cache et on ne se montre devant personne !

SOMBOUROFF
C’est du délire ! Mon petit oiseau ! Lisette sera très belle dans des beaux habits russes… Oh ! J’oubliais ! Elle m’attend dehors, dans la voiture !

MARIANNE
(à part)
Dommage ! Si Lestoff était là !

Madame SOMBOUROFF
Dans la voiture ? Comment ça ?

SOMBOUROFF
Eh oui ! Devant la porte ! J’ai vu notre Blaise en me promenant et j’ai accouru pour te sortir de ces griffes du diable. Partons !

Madame SOMBOUROFF
S’il te plaît ! Un instant encore !

SOMBOUROFF
Rien ! Pas ça! Même pas un bout de bout de ruban ! Pas une aiguille ! Et ne traîne plus à l’avenir dans de telles boutiques de perdition… M’entends-tu ? En homme averti et avisé des temps anciens, je désire que mon épouse m’obéisse en tous points ! Blaise ! Apporte la cape de madame !

****

Scène 10
Les mêmes avec BLAISE
(Blaise, ivre, apporte la cape de madame Sombouroff et a du mal à lui attacher)

SOMBOUROFF
Oui, ça te fait mal, mais peu importe !
(à Blaise)
Et toi, idiot, ne peux-tu fermer ta bouche ? Ouvre la porte !

BLAISE
Laquelle ?

SOMBOUROFF
Tu es dans les choux, mon ami !

Madame SOMBOUROFF
Comment as-tu pu … ?

BLAISE
L’ami nous a offert à boire avec Simon. Je ne pouvais pas refuser.

SOMBOUROFF
Tu as des amis dans chaque ville ! Et Simon ? Où es-t-il ?

BLAISE
Il ne tardera plus longtemps.

MARIANNE
(à part)
C’est notre amoureux qui en est la cause.

Madame SOMBOUROFF
Bande d’ivrognes ! On ne peut pas les quitter des yeux un seul instant ! ….Ne serait-ce pas un coup de notre Lestoff ?

SOMBOUROFF
Allons ! Allons ! Dépêchons, madame !

MARIANNE
(qui les accompagne)
Madame ! Pensez à nous et ne nous oubliez pas !
(à part)
Notre plan est mal engagé ; ce bougre-là a tout bouleversé.

****

Scène 11
MARIANNE et SOMBOUROFF

SOMBOUROFF
Halte-là ! Tu me sembles russe, la belle.

MARIANNE
Hélas ! pour mon malheur

SOMBOUROFF
Comment ça, pour ton malheur?

MARIANNE
Quoi ?

SOMBOUROFF
Je n’ai pas assez de temps maintenant. Mais nous aurons de nouvelles occasions. Le projet doit mûrir encore un peu. Partons maintenant !

MARIANNE
De quoi parle-t-il ? Un vrai de la campagne que cet oiseau-là ! Courons voir madame Carré au sujet de notre affaire.

FIN DU PREMIER ACTE

Traduction Jacky Lavauzelle

 

Senda Ecológica de Toledo avec un poème de Garcilaso de la Vega

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 30

España – Espagne
TOLEDO – TOLEDE

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 9

Senda Ecológica

La Senda Ecológica del Tajo
Le Sentier Ecologique du Tage

accompagné par un poème de
Garcilaso de la Vega

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 3

Fragmento de la « Égloga I »
Fragment de la Première Eglogue
Fragments des Plaintes de Nemoroso

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 2

Corrientes aguas, puras, cristalinas,
Eau courante, pure et claire,
árboles que os estáis mirando en ellas,
arbres qui en elle se mirent,

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 1


verde prado, de fresca sombra lleno,
verte prairie, emplie d’une ombre fraîche,
aves que aquí sembráis vuestras querellas,
ici, les plaintes des oiseaux se répandent,

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 4
hiedra que por los árboles caminas,
ici, le lierre qui sur les arbres se déploient,
torciendo el paso por su verde seno:
tordant un passage en son sein :

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 5

yo me vi tan ajeno
étranger, je me suis vu,
del grave mal que siento,
au puissant mal que je ressens,

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 7
que de puro contento
autant que du pur contentement
con vuestra soledad me recreaba,
qu’avec votre solitude je retrouvais,

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 6

donde con dulce sueño reposaba,
où, d’un si doux sommeil, je reposais,
o con el pensamiento discurría
la pensée ne cheminait

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 8

por donde no hallaba
que là où elle ne rencontrait
sino memorias llenas de alegría.
que des souvenirs joyeux.

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 11

Traduction Jacky Lavauzelle

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 10

Photos Artgitato

Senda Ecologica Toledo Tolède Chemin Ecologique du Tage Artgitato 20

Puente de San Martin Toledo – Pont de saint Martin à Tolède avec un poème de Garcilaso de la Vega

España – Espagne
TOLEDO – TOLEDE

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin30

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 20

PUENTE DE SAN MARTIN

Paseo Recaredo, Toledo, Espagne

5 arches au-dessus du Tage (Rio Tajo) avec une hauteur de 40 m
Construction fin XIVème par  l’archevêque Pedro Tenorio.
Don Pedro Tenorio, arzobispo de Toledo (1375- 1399)
Don Pedro Tenorio : Grand constructeur de Tolède avec notamment des constructions de Couvents et châteaux, des murailles de Alcala de henares, du cloître de la cathédrale de tolède, et de la collegiale de henares, etc.

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 21

accompagné d’un poème de
Garcilaso de la Vega

Fragments de la Troisième Eglogue
ÉGLOGA III

Cerca del Tajo en soledad amena
Près du Tage, dans une quiétude agréable
de verdes sauces hay una espesura,
les saules verts une épaisseur,
toda de yedra revestida y llena,
  tout de lierre, emplie et revêtue,
que por el tronco va hasta la altura,
qui, grâce au tronc, rejoint la hauteur des cimes,
y así la teje arriba y encadena,
tissant le bois tout en l’enchaînant,
que el sol no halla paso a la verdura;
  que, même le soleil n’y trouve aucun accès ;
el agua baña el prado con sonido
l’eau baigne la prairie avec un son
alegrando la vista y el oído.
  qui délecte autant l’œil et l’oreille.

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin31

Con tanta mansedumbre el cristalino
En douceur comme du cristal
Tajo en aquella parte caminaba,
le Tage  chemine par ici,
que pudieran los ojos el camino
 si bien que l’œil lui-même
determinar apenas que llevaba.
ne saurait déterminer ce qui le porte.
Peinando sus cabellos de oro fino,
  Peignant ses cheveux d’or fin,
una ninfa del agua do moraba
une nymphe loin des eaux où elle habitait
la cabeza sacó, y el prado ameno
  leva la tête, et aperçut l’agréable prairie
vido de flores y de sombra lleno.
pleine de fleurs et d‘ombre.

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 12

Movióla el sitio umbroso, el manso viento,
Eblouie par le site ombreux et le vent doux,
el suave olor de aquel florido suelo.
 La douce odeur de la floraison.
Las aves en el fresco apartamiento
Les oiseaux dans la fraîcheur de cet appartement
vio descansar del trabajoso vuelo.
se délectaient après leur vol laborieux.
Secaba entonces el terreno aliento
Puis le souffle de terre se dessécha
el sol subido en la mitad del cielo.
le soleil se levant au beau milieu du ciel.
En el silencio sólo se escuchaba
 Dans le silence nous n’entendions plus
un susurro de abejas que sonaba.
que le murmure des abeilles.

Traduction Jacky Lavauzelle

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 2Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 1

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 00

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 13

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 10Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 11

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin3

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 0

Tolède Puente de San Martin Toledo Artgitato Pont de saint Martin 22

PHOTOS ARTGITATO

 

DAVID ARONSON Museo Sefardí Toledo – David Aronson au Musée Sefardi de Tolède

TOLEDO – TOLEDE
Museo Sefardí – Musée Sefardi
DAVID ARONSON

David ARONSON
lituano-americano
Lituano – américain
Né en 1923 en Lituanie
Ecole de Boston

Museo Sefardí – Musée Sefardi
Calle de Samuel Leví, Toledo, Espagne
http://museosefardi.mcu.es

BRONCE – BRONZE
Trois Sculptures
Esculturas – Sculptures

UN TROUBADOUR DE L’ART
ENTRE PROFANE ET RELIGIEUX

WARRIOR II
GUERRIER II

david aronson musée safardi Toledo Tolède 1Warrior II david aronson musée safardi Toledo Tolède 1

Warrior II david aronson musée safardi Toledo Tolède 2 Detail

ESPINOSA
Baruch Spinoza
Philosophe (1632-1677)

Espinosa david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 4 DétailEspinosa david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo2 Détail

Espinosa david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 3 Détail

PROFESOR Y ESTUDIANTE
Professeur et Elève

Profesor y estudiante david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 1Profesor y estudiante david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 2 DetailProfesor y estudiante david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 3 DétailProfesor y estudiante david Aronson Museo Sefardi Artgitato Toledo 4 Détail

PHOTOS ARTGITATO

Mezquita Cristo de la Luz Toledo – Tolède – Mosquée Bab al-Mardum

España – Espagne
Castilla – La Mancha — Castille – La Manche
Toledo – Tolède
Mosquée Bab al-Mardum
Mezquita Cristo de la Luz

Prise de Tolède en 932 par Abd al-Rahmân III qui a résisté au Sultan pendant vingt-quatre ans.

AbderramanIII Abd al-Rahmân III

Mosquée Bab al-Mardum (باب  La Porte – (Bâb al-Mardûm -littéralement la “porte murée”) – Elle fut construite vers l’an 1000 à l’initiative d’Ahmad ibn Hadidi (أحمد بن الحديدي Ahmad Ibn Hadîdî )
par Mûsâ Ibn ‘Alî

Mosquée jusqu’en 1085 avec la reprise de Tolède par les chrétiens sous les ordres d’Alphonse VI (1040-1109) dit le Brave – El Bravo [ roi de Tolède de 1085 à 1109]

Mosquée transformée en 1187  en chapelle dédiée à la Sainte Croix et qui deviendra l’Eglise de la Sainte Croix
(Iglesia de Cristo de la Luz)

mezquita Cristo de la Luz Toledo Mosquée Bab al-Mardum Artgitato 13mezquita Cristo de la Luz Toledo Mosquée Bab al-Mardum Artgitato 14

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mezquita Cristo de la Luz Toledo Mosquée Bab al-Mardum Artgitato 12

PLAZA DE TOROS TOLEDO – F. Garcia Lorca LA COGIDA Y LA MUERTE -LE COUP DE CORNE ET LA MORT- Les arènes de Tolède

ESPAÑA – Espagne
Castille – La Manche — Castilla – La Mancha

LAS ARENAS DE TOLEDO
LES ARENES DE TOLEDE

PLAZA DE TOROS TOLEDO

Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 4

Poème de Federico García Lorca
Texte espagnol et Traduction française

 LA COGIDA Y LA MUERTE
LE COUP DE CORNE ET LA MORT

A las cinco de la tarde.
Cinq heures de l’après-midi.

Eran las cinco en punto de la tarde.
Il était cinq heures cet après-midi.

Un niño trajo la blanca sábana
Un garçon porte le blanc linceul
a las cinco de la tarde.
à cinq heures de l’après-midi.

 Plaza de Toros Toledo Las Arenas de Toledo Les Arènes de Tolède 2

Una espuerta de cal ya prevenida
Un panier de chaux est arrivé
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

Lo demás era muerte y sólo muerte
Là ne demeurait que la mort et seulement la mort
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

El viento se llevó los algodones
Et le vent emporta les cotons
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 6

Y el óxido sembró cristal y níquel
Et l’oxyde ensemença le verre et le nikel
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

Ya luchan la paloma y el leopardo
Déjà aux prises, la colombe et le léopard
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi

Y un muslo con un asta desolada
Et une cuisse avec une corne désolée
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 5

Comenzaron los sones del bordón
Le son du glas se fit entendre
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Las campanas de arsénico y el humo
Les cloches d’arsenic et la fumée
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 En las esquinas grupos de silencio
Dans les coins, des groupes silencieux
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 1

¡Y el toro, solo corazón arriba!
Et le taureau, seul cœur encore debout !
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Cuando el sudor de nieve fue llegando
Quand la sueur froide arriva
a las cinco de la tarde,
à cinq heures cet après-midi.

 cuando la plaza se cubrió de yodo
quand la place se couvrit d’iode
a las cinco de la tarde,
à cinq heures cet après-midi.

Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 3

 la muerte puso huevos en la herida
La mort pondit ses œufs dans la blessure
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

A las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

A las cinco en punto de la tarde.
A cinq heures de l’après-midi exactement.

 Un ataúd con ruedas es la cama
Un cercueil sur roulettes en guise de lit
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 Huesos y flautas suenan en su oído
Les os et les flûtes sonnent à  son oreille
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

Plaza de Toros Toledo Las Arenas de Toledo Les Arènes de Tolède 1

El toro ya mugía por su frente
Le taureau beuglait sur son visage

a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

El cuarto se irisaba de agonía
La chambre brillait d’agonie
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

A lo lejos ya viene la gangrena
A la porte frappe la gangrène
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

Trompa de lirio por las verdes ingles
Trompette d’iris pour cette aine verdâtre
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

Tolède les arenes Las Arenas de Toledo Artgitato 2

Las heridas quemaban como soles
Les blessures brûlaient comme des soleils
a las cinco de la tarde,
à cinq heures cet après-midi.

y el gentío rompía las ventanas
et cette foule qui cassait les fenêtres
a las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

A las cinco de la tarde.
à cinq heures cet après-midi.

 ¡Ay qué terribles cinco de la tarde!
Ah ! Qu’elles furent terribles les cinq heures de cet après-midi !
¡Eran las cinco en todos los relojes!
Cinq heures de l’après-midi à toutes les horloges !
¡Eran las cinco en sombra de la tarde!
Cinq heures dans l’ombre du soir !

Traduction Jacky Lavauzelle 

 Plaza de Toros Toledo Las Arenas de Toledo Les Arènes de Tolède 10

PHOTOS ARTGITATO 

Museo del Ejército Toledo – Musée de l’Armée de Tolède

 ESPAÑA – ESPAGNE
Castilla – La Mancha
Castille – La Manche

Museo del Ejército Toledo
Musée de l’Armée de Tolède
(Alcázar de Tolède)

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 000

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 0

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 0000

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 2

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato chevalier

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 1

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 3

La Toma de la villa de Antequera, 1410
Vicente Carducho – Vincenzo Carducci (1576–1638)
1602
Óleo sobre lienzo
detalla – détails
victoria castellano-leonesa sobre la guarnición nazarí
Victoire de la Castille-Leon sur la garnison maure

La Toma de la villa de Antequera 1410 Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato

La Toma de la villa de Antequera 1410 detalla Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato

Hernán Cortés a caballo
Hernán Cortés (1485-1547) à cheval
Conquistador – Conquérant
Venancio Vallmitjana (1826-1919) élève de Damià Campeny
Bronce 1982 Bronze

Hernán Cortés a caballo Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 1

 El Emperador Carlos V
L’Empereur Charles Quint
Copie du Portrait équestre de Charles Quint à la bataille de Muehlberg, par Titien (1548) exposé au Prado
L’original du Prado

Prado Original Portrait équestre de Charles Quint à la bataille de Muehlberg, par Titien (1548)

La Copie du Titien à l’Alcazar

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato El Emperador Carlos V Charles Quint

La Reina Isabel, la Cathólica, visitando el Hospital de Campana
Isabelle la Catholique visitant un hôpital de campagne
Mariano Yzquierdo y Vivas (1893- 1985)
1940
Óleo sobre lienzo – Huile sur toile
Detalle – Détail

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato La Reina Isabe lla Cathólica, visitando el Hospital de Campaña

Manuela Malasaña Oñoro (1791-1808)
Une des victimes du Soulèvement du Dos de Mayo 1808 (Levantamiento del 2 de mayo) contre les troupes de Napolèon
José Luis Villar y Rodriguez de Castro
1943
Óleo sobre lienzo – Huile sur toile

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato Manuela Malasaña Oñoro

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède ArtgitatoManuela Malasaña Oñoro 2

Museo del Ejército
1936

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 1936

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato 1936 plafond

LES JOURNAUX SATIRIQUES
periódico satirico

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato journaux satiriques periódico satírico

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato journaux satiriques periódico satírico 2

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato journaux satiriques periódico satírico 3

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato journaux satiriques periódico satírico4

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato journaux satiriques periódico satírico 5

Harley Davidson du Musée de l’Armée de Tolède

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato Harley Davidson

Les miniatures
Miniatura

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato miniatura les miniatures 2

Museo del Ejército Toledo Musée de l'Armée Tolède Artgitato miniatura les miniatures

PHOTOS ARTGITATO

Denis Fonvizine : Le Dadais – texte russe et français

Denis Fonvizine
Денис Иванович Фонвизин
Le Dadais
ou l’Enfant gâté
Недоросль
1782

Denis Fonvizin 1782 Le Dadais ou L'enfant Gâte Artgitato Traduction Française

Comédie en 5 actes
(Traduit ici jusqu’à la scène 4 du premier Acte)

ACTE I

Scène 1

Г-жа Простакова, Митрофан, Еремеевна.
Madame Prostakof, Nicodème et Pétronille

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
(осматривая кафтан на Митрофане)
(regardant le manteau de Nicodème)

Кафтан весь испорчен. Еремеевна, введи сюда мошенника Тришку.
Cet habit est tout gâché ! Pétronille, fais venir ce bandit de Trichka. (Еремеевна отходит)
(Pétronille sort) 
Он, вор, везде его обузил. Митрофанушка, друг мой! Я чаю, тебя жмет до смерти. Позови сюда отца.
Ô, quel voleur! Nicodème, mon ami! Cet habit doit te gêner. Va chercher ton père.

(Митрофан отходит. )

(Nicodème sort)

Явление II
 Scène 2

Г-жа Простакова, Еремеевна, Тришка.
Madame Prostakof, Pétronille, Trichka

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
(Тришке)
(à Trichka)
А ты, скот, подойди поближе. Не говорила ль я тебе, воровская харя, чтоб ты кафтан пустил шире. Дитя, первое, растет; другое, дитя и без узкого кафтана деликатного сложения. Скажи, болван, чем ты оправдаешься?
Et toi, l’animal, viens de plus près ! Ne t’avais je pas demandé, concentré de voleurs, de faire en sorte que ce manteau soit plus large. Mon enfant est en pleine croissance ! Dis-moi comment tu comptes te justifier, pendard ?

Тришка
Trichka
Да ведь я, сударыня, учился самоучкой. Я тогда же вам докладывал: ну, да извольте отдавать портному.
Pourquoi serait-ce ma faute, madame ? Ce que j’ai appris, je l’ai appris en autodidacte ! Je vous ai souvent demandé de m’envoyer apprendre le métier chez un tailleur.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Так разве необходимо надобно быть портным, чтобы уметь сшить кафтан хорошенько. Экое скотское рассуждение!
Tu as donc besoin d’aller chez un tailleur pour être en mesure de faire un bon manteau. Quel raisonnement primaire !

Тришка
Trichka
Да вить портной-то учился, сударыня, а я нет.
Oui, un tailleur a étudié, madame, mais pas moi !

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Ища он же и спорит. Портной учился у другого, другой у третьего, да первоет портной у кого же учился?
Говори, скот.
Il raisonne ! Le tailleur a appris d’un autre, et celui-ci d’un troisième, mais le tout premier tailleur de qui a-t-il appris ? Parle, animal !

Тришка
Trichka
Да первоет портной, может быть, шил хуже и моего.
Oui peut-être que ce premier ne taillait pas mieux que moi !

 Митрофан
Nicodème
(вбегает)
(il accourt )
 Звал батюшку. Изволил сказать: тотчас.
J’ai appelé mon père. Il a dit : J’arrive !

 Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Так поди же вытащи его, коли добром не дозовешься.
Va le chercher en le bousculant un peu, s’il tarde à venir.

Митрофан
Nicodème
Да вот и батюшка.
Oui, voilà mon père !

Явление III
Scène 3

Те же и Простаков
Les mêmes avec M. Prostakof

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Что, что ты от меня прятаться изволишь? Вот, сударь, до чего я дожила с твоим потворством. Какова сыну обновка к дядину сговору? Каков кафтанец Тришка сшить изволил?
Pourquoi te caches-tu donc ? Regarde, cher mari, le résultat de ta faiblesse ! Regarde le nouvel habit que portera ton fils pour les fiançailles de son oncle? Regarde ce que Trichka a cousu-là?

Простаков
Prostakof
(от робости запинаясь)
(Timide, il bégaie)
Ме… мешковат немного.
Il me… me semble un peu ample.

 Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Сам ты мешковат, умная голова.
Tu en bégaies, tête pensante !

  Простаков
Prostakof
Да я думал, матушка, что тебе так кажется.
Oui, je pensais, ma chère, que cela te convenait.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
А ты сам разве ослеп?
Et en plus tu es aveugle?

Простаков
Prostakof
При твоих глазах мои ничего не видят.
Mais tes yeux voient tout de notre personnel.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
 Вот каким муженьком наградил меня господь: не смыслит сам разобрать, что широко, что узко.
Voici donc le mari que m’a donné le Seigneur! Il ne voit même pas la différence entre ce qui est large et ce qui est trop petit.

Простаков
Prostakof
В этом я тебе, матушка, и верил и верю.
Je crois tout ce que tu dis, ma chère.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Так верь же и тому, что я холопям потакать не намерена. Поди, сударь, и теперь же накажи…
Ainsi, je ne cherche pas à me laisser gruger par un laquais. Allons, Monsieur, va maintenant le punir …

Явление IV
Scène 4

 Те же и Скотинин.
Les mêmes avec Skotinine (l’oncle de Nicodème)

Скотинин
Skotinine
Кого? За что? В день моего сговора! Я прощу тебя, сестрица, для такого праздника отложить наказание до завтрева; а завтра, коль изволишь, я и сам охотно помогу. Не будь я Тарас Скотинин, если у теня не всякая вина виновата. У меня в этом, сестрица, один обычай с тобою. Да за что ж ты так прогневалась?
Qui? Quoi? Le jour de mes fiançailles ! Pardon, ma sœur, reportez cette punition ; demain, si tu veux, je t’y aiderai volontiers. Que je perde mon nom, si je faillis à ma promesse. J’ai, ma sœur, sur ce point, la même intransigeance que vous. Alors, dites-moi, qu’est-ce qui vous irrite ?

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Да вот, братец, на твои глаза пошлюсь. Митрофанушка, подойди сюда. Мешковат ли этот кафтан?
, mon frère, je prends tes yeux à témoin. Nicodème, viens ici. Ce manteau ne ressemble-t-il pas à un sac ?

Скотинин
Skotinine
Нет.
Non !

Простаков
Prostakof
Да я и сам уже вижу, матушка, что он узок.
Je vois en effet, mon cher, qu’il semble un peu étroit.

Скотинин
Skotinine
 Я и этого не вижу. Кафтанец, брат, сшит изряднехонько.
Je ne le vois pas. Mon frère, il est cousu maladroitement.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
(Тришке)
(à Trichka)
Выйди вон, скот.
Sors d’ici, animal !
(Еремеевне)
(à Pétronille)
 Поди ж, Еремеевна, дай позавтракать робенку. Вить, я чаю, скоро и учители придут.
Allez ! Eh bien, Pétronille, va faire manger le petit. Donne-lui un peu de thé, les enseignants ne tarderont pas à venir.

Еремеевна
Pétronille
Он уже и так, матушка, пять булочек скушать изволил.
Il a déjà, Madame, dévoré cinq pains.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Так тебе жаль шестой, бестия? Вот какое усердие! Изволь смотреть.
Alors qu’il en mange un sixième ? Quelle peine ! Ecoute-moi plutôt.

Еремеевна
Pétronille
Да во здравие, матушка. Я вить сказала это для Митрофана же Терентьевича. Протосковал до самого утра.
Oui, je dis ça pour sa santé, Madame! Je ne le dis que pour Monsieur Nicodème. Il a été malade toute la nuit et jusqu’au matin.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
 Ах, мати божия! Что с тобою сделалось, Митрофанушка?
Oh, Mère de Dieu! Qu’as-tu donc, mon Nico ?

Митрофан
Nicodème
Так, матушка. Вчера после ужина схватило.
Oui, maman. Hier, je ne me suis pas senti bien après le dîner.

Скотинин
Skotinine
Да видно, брат, поужинал ты плотно.
Oui, tu peux me croire, mon frère, il a dîné simplement.

Митрофан
Nicodème
А я, дядюшка, почти и вовсе не ужинал.
Et moi, mon oncle, et. je n’ai presque rien mangé

Простаков
Prostakof
Помнится, друг мой, ты что-то скушать изволил.
Te souviens-tu, mon ami, les choses que tu as prises. 

Митрофан

Да что! Солонины ломтика три, да подовых, не помню, пять, не помню, шесть.
 Quoi! Trois tranches de corned-beef, et quelques gâteaux.

Еремеевна
Pétronille
Ночью то и дело испить просил. Квасу целый кувшинец выкушать изволил.
La nuit il a demandé à boire. Si tant est qu’une bouteille de cidre y est passée.

 Митрофан
Nicodème
И теперь как шальной хожу. Ночь всю така дрянь в глаза лезла.
Et maintenant, je suis encore un peu secoué. J’ai vu des choses affreuses cette nuit.

 Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Какая ж дрянь, Митрофанушка?
 Comment ça, Nicodème ?

 Митрофан
Nicodème
Да то ты, матушка, то батюшка.
Oui c’était vous, maman, et puis papa.

жа Простакова
Madame Prostakof
Как же это?
Comment donc ?

Митрофан
Nicodème
Лишь стану засыпать, то и вижу, будто ты, матушка, изволишь бить батюшку.
Seulement, je commençais à m’endormir, et soudain je vous ai vue battre papa.

Простаков
Prostakof
(в сторону)
(se parlant à lui-même)
Ну, беда моя! Сон в руку!
Eh bien, pour mon malheur! J’ai bien dormi dans sa main! 

Митрофан
Nicodème
(разнежасъ)
(prend un air désolé)
Так мне и жаль стало.
Et moi j’étais si triste.

 Г-жа Простакова
Madame Prostakof
 (с досадою)
(impatiente)
Кого, Митрофанушка?
Qui ? Nico ? 

Митрофан
Nicodème
Тебя, матушка: ты так устала, колотя батюшку.
Vous, maman : vous étiez tellement fatiguée de battre papa.

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Обойми меня, друг мой сердечный! Вот сынок, одно мое утешение.
Viens mon petit cœur ! Tu es ma seule consolation !

 Скотинин
Skotinine
Ну, Митрофанушка, ты, я вижу, матушкин сынок, а не батюшкин!

Eh bien, mon Nico, je vois que c’est le fils de sa mère ! Il a moins pris de son père ! 

Простаков
Prostakof
По крайней мере я люблю его, как надлежит родителю, то-то умное дитя, то-то разумное, забавник, затейник; иногда я от него вне себя и от радости сам истинно не верю, что он мой сын.

Au moins, je l’aime comme un parent devrait le faire ! C’est un enfant intelligent ! Il a de l’esprit et de l’à-propos ; parfois quand il m’épate j’ai du mal à croire que c’est mon fils ! 

Скотинин
Skotinine
Только теперь забавник наш стоит что-то нахмурясь
.
Pourquoi maintenant notre ami fronce-t-il les sourcils ?

Г-жа Простакова
Madame Prostakof
Уж не послать ли за доктором в город?
Je vais envoyer chercher un médecin en ville ? 

Митрофан
Nicodème
Нет, нет, матушка. Я уж лучше сам выздоровлю. Побегу-тка теперь на голубятню, так авось-либо…

Non, non, maman. Je préfère me soigner tout seul. Je vais maintenant au pigeonnier, alors peut-être

 Так авось-либо господь милостив. Поди, порезвись, Митрофанушка.
Seigneur miséricordieux ! Va, pars batifoler, Mon Nico !

 Митрофан с Еремеевною отходят.
Pétronille sort avec Nicodème
 

Явление V
Scène 5

Те же и Скотинин.
Les mêmes et Skotinine

Traduction Jacky Lavauzelle

 

TOLEDO ESPAÑA – TOLEDE ou LE SECRET DE LA MANCHA

ESPAGNE
TOLEDO ESPAÑA
Castilla-La Mancha
Castille – La Manche

TOLEDE ou le SECRET DE LA MANCHA

Tolede Toledo españa Artgitato Rue de Tolède

Tolede Toledo españa Artgitato Rue de Tolède 2

La Rue du Commerce
La Calle del Commercio

Tolede Toledo Artgitato Calle del Commercio Rue du Commerce

La Plaza de Zocodover
La Place de Zocodever

Tolede Toledo Artgitato Place Zodocover La Plaza de Zocodover

 L’Alcázar
sous la protection du Quichotte

Tolede Toledo Artgitato L'Alcázar Don Quichotte

Puerta de Bisagra
Alphonse VI de León
Roi de Tolède de 1085 à 1109

Tolede Toledo Artgitato Alfonso VI Puerta de Bisagra

Calle Real del Arrabal

Tolede Toledo Artgitato Iglesia Calle Real del Arrabal

Calle El Angel
(Juderia)

Tolede Toledo Artgitato Calle El Angel Juderia

Tolede Toledo Artgitato Calle El Angel

La Puerta del Cambrón

Tolede Toledo Artgitato La Puerta del Cambrón

Tolede Toledo Artgitato Puerta Cambron

Calle Consistorio

Tolede Toledo Artgitato calle consistorio

Convento de Santo Domingo el Antiguo
Plaza Santo Domingo el Antiguo

Tolede Toledo españa Artgitato convento de Santo Domingo el Antiguo

alle Carretas

Tolede Toledo Artgitato Calle Carretas

La Puerte del Sol
La Porte du Soleil

Tolede Toledo Artgitato Puerta del Sol

Plaza Padilla
Juan de Padilla (1490- décapité en 1521)
Participation à la guerre des Communautés de Castille
contre le pouvoir royal
Sculpture réalisée par Julio Martín de Vidales

Tolede Toledo españa Artgitato Plaza Padilla Juan de Padilla

Vue sur
El Puente de Alcántara
El Puerte de Alcantara
Castillo de San Servando

Tolede Toledo españa Artgitato Puerte de Alcantara Puente de Alcantara Castillo de San Servando

Restaurante
Restaurante Museo de Productos de Castilla – La Mancha

Tolede Toledo españa Artgitato restauranteRestaurante Museo de Productos de Castilla-La Mancha 2

Tolede Toledo españa Artgitato restauranteRestaurante Museo de Productos de Castilla-La Mancha

« …No pasa
Il ne se passe
 nada. Los ojos no ven,
rien. Les yeux ne voient pas,
 saben. El mundo está bien
ils savent. Le monde est bien
 hecho… »
fait…

(extrait de Beato sillón de Jorge Guillén)

PHOTOS ARTGITATO