LAISSEZ-MOI L’EXTASE -POEME EMILY DICKINSON (1885) Take all away from me, but leave me Ecstasy

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

Take all away from me, but leave me Ecstasy
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LAISSEZ-MOI L’EXTASE
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1885

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Take all away from me, but leave me Ecstasy,
Retirez-moi tout, mais laissez-moi l’Extase,
 And I am richer then than all my Fellow Men —…




 

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POEME D’EMILY DICKINSON

LA NOTE DE L’OISEAU – EMILY DICKINSON (1884) UPON HIS SADDLE SPRUNG A BIRD

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

UPON HIS SADDLE SPRUNG A BIRD
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LA NOTE DE L’OISEAU
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1884

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Upon his Saddle sprung a Bird
Sur sa selle a bondi l’Oiseau
And crossed a thousand Trees
S’en est allé traverser un milliers d’Arbres…




 

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POEME D’EMILY DICKINSON

DONNER DES AILES AUX CHERUBINS EMILY DICKINSON (1883) NO LADDER NEEDS THE BIRD BUT SKIES

POEME D’EMILY DICKINSON
LITTERATURE AMERICAINE

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EMILY DICKINSON
December 10, 1830 – May 15, 1886
10 décembre 1830 – 15 mai 1886
Amherst, Massachusetts




Traduction – Translation

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English text
texte bilingue français-anglais

NO LADDER NEEDS THE BIRD BUT SKIES
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DONNER DES AILES AUX CHERUBINS
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1883

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No ladder needs the bird but skies
L’oiseau n’a pas besoin d’échelle mais des cieux
To situate its wings,
Pour placer ses ailes,…



 

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POEME D’EMILY DICKINSON

LA DANSE DE LA TEMPÊTE – POEME HEINRICH HEINE – LE LIVRE DES CHANTS XI – Der Sturm spielt auf zum Tanze

HEIRICH HEINE POEMES
LE LIVRE DES CHANTS
LITTERATURE ALLEMANDE






Christian Johann Heinrich Heine




*

Der Sturm spielt auf zum Tanze,
La tempête joue une danse :
Er pfeift und saust und brüllt;
Elle siffle, se précipite et rugit ;
Heisa, wie springt das Schifflein!
Joyeux, comme il sautille le petit bateau !
Die Nacht ist lustig und wild.
La nuit est espiègle et sauvage.

*

Ein lebendes Wassergebirge
Montagne d’eau vivante
Bildet die tosende See;
La mer est déchaînée ;
Hier gähnt ein schwarzer Abgrund,
Bâille Ici un immense abîme noir,
Dort thürmt es sich weit in die Höh’.
Là se dresse une vaste et large tour.

*

Ein Fluchen, Erbrechen und Beten
Des malédictions, des vomissements et des prières
Schallt aus der Kajüte heraus;
Sortent de la cabine en écho ;
  Ich halte mich fest am Mastbaum,
Je me cramponne au mât,
Und wünsche: wär ich zu Haus.
Et je fais un vœu : si j’étais à la maison.






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HEINRICH HEINE POEMES
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UNE HISTOIRE DE SOUFFRANCE

Les Mains & La Beauté musicale de Heine

Mais ce qui m’intéressait plus encore que les discours de Heine, c’était sa personne, car ses pensées m’étaient connues depuis longtemps, tandis que je voyais sa personne pour la première fois et que j’étais à peu près sûr que cette fois serait l’unique. Aussi, tandis qu’il parlait, le regardai-je encore plus que je ne l’écoutai. Une phrase des Reisebilder me resta presque constamment en mémoire pendant cette visite : « Les hommes malades sont véritablement toujours plus distingués que ceux en bonne santé. Car il n’y a que le malade qui soit un homme ; ses membres racontent une histoire de souffrance, ils en sont spiritualisés. » C’est à propos de l’air maladif des Italiens qu’il a écrit cette phrase, et elle s’appliquait exactement au spectacle qu’il offrait lui-même. Je ne sais jusqu’à quel point Heine avait été l’Apollon que Gautier nous a dit qu’il fut alors qu’il se proclamait hellénisant et qu’il poursuivait de ses sarcasmes les pâles sectateurs du nazarénisme : ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’en restait plus rien alors. Cela ne veut pas dire que la maladie l’avait enlaidi, car le visage était encore d’une singulière beauté ; seulement cette beauté était exquise plutôt que souveraine, délicate plutôt que noble, musicale en quelque sorte plutôt que plastique. La terrible névrose avait vengé le nazarénisme outragé en effaçant toute trace de l’hellénisant et en faisant reparaître seuls les traits de la race à laquelle il appartenait et où domina toujours le spiritualisme exclusif contre lequel son éloquente impiété s’était si souvent élevée. Et cet aspect physique était en parfait rapport avec le retour au judaïsme, dont les Aveux d’un poète avaient récemment entretenu le public. D’âme comme de corps, Heine n’était plus qu’un Juif, et, étendu sur son lit de souffrance, il me parut véritablement comme un arrière-cousin de ce Jésus si blasphémé naguère, mais dont il ne songeait plus à renier la parenté. Ce qui était plus remarquable encore que les traits chez Heine, c’étaient les mains, des mains transparentes, lumineuses, d’une élégance ultra-féminine, des mains tout grâce et tout esprit, visiblement faites pour être l’instrument du tact le plus subtil et pour apprécier voluptueusement les sinuosités onduleuses des belles réalités terrestres ; aussi m’expliquèrent-elles la préférence qu’il a souvent avouée pour la sculpture sur la peinture. C’étaient des mains d’une rareté si exceptionnelle qu’il n’y a de merveilles comparables que dans les contes de fées et qu’elles auraient mérité d’être citées comme le pied de Cendrillon, ou l’oreille qu’on peut supposer à cette princesse, d’une ouïe si fine qu’elle entendait l’herbe pousser. Enfin, un dernier caractère plus extraordinaire encore s’il est possible, c’était l’air de jeunesse dont ce moribond était comme enveloppé, malgré ses cinquante-six ans et les ravages de huit années de la plus cruelle maladie. C’est la première fois que j’ai ressenti fortement l’impression qu’une jeunesse impérissable est le privilège des natures dont la poésie est exclusivement l’essence. Depuis, le cours de la vie nous a permis de la vérifier plusieurs fois et nous ne l’avons jamais trouvée menteuse.

Émile Montégut
Esquisses littéraires – Henri Heine
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 63
1884

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POEME HEINRICH HEINE

CONTRE LES ANNALES DE VOLUSIUS – CATULLE XXXVI CATULLUS – IN ANNALES VOLUSII

*

CATULLE CATULLUS XXXVI

litterarumLittérature Latine
Catulle

Poeticam Latinam

Traduction Jacky Lavauzelle

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CATULLE – CATULLUS
84 av J.-C. – 54 av J.-C.

POESIE XXXVI

 IN ANNALES VOLUSII
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CONTRE LES ANNALES DE VOLUSIUS
****

***

Annales Volusi, cacata carta,
Annales de Volusius, papiers juste bons à torcher,
Votum soluite pro mea puella.
Vous devez réaliser le vœu de mon aimée.
Nam sanctae Veneri Cupidinique
Aux sacrés Vénus et Cupidon,
Vovit, si sibi restitutus essem
elle a promis, si je lui revenais,
Desissemque truces vibrare iambos,
et si j’arrêter de la tancer par de fracassantes ïambes,
Electissima pessimi poetae
que les œuvres du plus mauvais des poètes
Scripta tardipedi deo daturam
à Vulcain seraient envoyées
 Infelicibus ustulanda lignis.
pour qu’elles goûtent aux éclairs de ses bois maléfiques.
Et hoc pessima se puella vidit
Et ma mutine fille, qui les a choisies,
Jocose lepide vovere divis.
Pensait pouvoir, désinvolte, plaisanter avec les dieux .
  Nunc o caeruleo creata ponto,
Ô Vénus, fille de mer d’azur,
 Quae sanctum Idalium Vriosque apertos
Toi qui séjournes dans les temples sacrés d’Idalie [Chypre],
Quaeque Ancona Cnidumque harundinosam
Des plaines d’Ancône recouvertes de roseaux,
 Colis quaeque Amathunta quaeque Golgos
D’Amathonte ou encore de Golgos [Chypre],
 Quaeque Durrachium Hadriae tabernam,
De Dyrrcahium [Epire], vaste entrepôt de l’Adriatique,,
Acceptum face redditumque votum,
Daigne accepter son vœu
 Si non illepidum neque invenustum est.
S’il ne manque ni de charme ni de grâce.





 At vos interea venite in ignem,
Et enfourne dans les flammes,
Pleni ruris et inficetiarum.
Pleines de rustreries et d’infamie,
 Annales Volusi, cacata carta.
Ces annales de Volusius, papiers juste bons à torcher.

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CONTRE LES ANNALES DE VOLUSIUS
IN ANNALES VOLUSII

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Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO







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Catulle – Catullus
POESIE XXXVI

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LA CANAILLE & LES DELICATS
par Ferdinand Brunetière
1882

On a voulu faire de Catulle, sans arguments bien solides, un poète aristocratique, un poète du grand monde, comme de sa Lesbie, sur des inductions plutôt que sur des preuves, ce que Brantôme appelait « une grande et honnête dame. » Je persiste à ne pas croire, pour ma part, que Lesbie fût la célèbre Clodia, mais je crois que bon nombre des fréquentations de Catulle furent parmi la bohème littéraire de Rome. Au surplus, la conciliation n’est pas si difficile. Ce que nous savons, en effet, c’est que, lorsque l’adolescent de Vérone arriva de sa province dans la capitale, il y subsistait, sous le raffinement de quelques habitudes, sous l’étalage du luxe et sous l’apparence de la civilisation, un grand fonds d’antique brutalité romaine. Si nous en pouvions douter, nous rapprendrions au moins de certaines épigrammes de Catulle lui-même, plus grossières que mordantes, et dont l’outrageuse crudité passe tout. C’est bien fait à M. Rostand de nous les avoir traduites. On ne peut pas juger d’un poète en commençant par faire exception de toute une partie de son œuvre, qui peut-être est celle que les contemporains en ont presque le plus goûtée. Là où Catulle est bon, il va jusqu’à l’exquis, et c’est bien de lui que l’on peut dire aussi justement que de personne qu’il est alors le mets des délicats ; mais là où il est grossier, il l’est sans mesure, et c’est bien encore de lui que l’on peut dire qu’il est le charme de la canaille. Or, à Rome, en ce temps-là, dans le sens littéraire de l’un et l’autre mot, la canaille et les délicats, c’était presque tout un. On ne distinguait pas encore, selon le mot d’Horace, la plaisanterie spirituelle de l’insolente rusticité. La curiosité de l’intelligence, vivement éveillée, capable de goûter les finesses de l’alexandrinisme, était en avance, pour ainsi dire, sur la rudesse des mœurs et la vulgarité des habitudes mondaines.





Quand on grattait ces soupeurs qui savaient apprécier les jolies bagatelles du poète, on retrouvait le paysan du Latium, qui s’égayait, au moment du vin, à faire le mouchoir. La raillerie, comme à la campagne, s’attaquait surtout aux défauts ou disgrâces physiques. Je sais bien que, jusque dans Horace, la grossièreté du vieux temps continuera de s’étaler, mais ce ne sera plus de la même manière naïvement impudente. Au temps de Catulle, la délicatesse n’avait pas encore passé de l’esprit dans les manières. Quand il s’élevait seulement un nuage sur les amours du poète et de sa Lesbie, le docte traducteur de Callimaque s’échappait en injures de corps de garde. Cette société très corrompue ne s’était pas encore assimilé la civilisation grecque. Elle s’essayait à la politesse, elle n’y touchait pas encore. Et sous son élégance toute superficielle, elle manquait étrangement de goût. — Il me paraît que, si l’on examinée quel moment de notre histoire la plupart de ces traits conviennent, on trouvera que c’est au XVIe siècle, dans le temps précis que le contact des mœurs italiennes opérait sur la cour des Valois le même effet qu’à Rome, sur les contemporains de César, le contact des mœurs de la Grèce.

Ferdinand Brunetière
Revue littéraire
À propos d’une traduction de Catulle
Revue des Deux Mondes
Troisième période
Tome 54 –  1882

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IMMOBILE COMME UN NUAGE – WILLIAM WORDSWORTH POEM XI

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

*******

William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

 

XI
IMMOBILE COMME UN NUAGE

 
 Himself he propped, limbs, body, and pale face,
Lui-même se tenait, tant les membres, le corps que son pâle visage,
Upon a long grey staff of shaven wood:
A une un longue canne grise de bois nu :
And, still as I drew near with gentle pace,
Et, comme je me rapprochais lentement,
Upon the margin of that moorish flood
Sur le bord de ce marécage,
Motionless as a cloud the old Man stood,
Immobile comme un nuage, le vieil homme se tenait debout,
That heareth not the loud winds when they call,
Sourd aux appels des vents violents,
And moveth all together, if it move at all. 
Et se déplaçant d’un seul quand il se déplace.


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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEMS

LE PELERINAGE DE LA VIE – WILLIAM WORDSWORTH POEM X – Such seemed this Man, not all alive nor dead

 ** 
Poésie anglaise
William Wordsworth
7 April 1770 – 23 April 1850
7 avril 1770 – 22 avril 1850
*

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

French and English Text
texte bilingue français-anglais

 


LES POEMES
DE WILLIAM WORDSWORTH

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William Wordsworth’s poems
POEMS
POEMES

*******
*

 RESOLUTION AND INDEPENDENCE

*
RESOLUTION & INDEPENDANCE

 

X
LE PELERINAGE DE LA VIE

 
 Such seemed this Man, not all alive nor dead,

Ainsi semblait cet homme, ni tout à fait vivant ni tout à fait mort,
Nor all asleep—in his extreme old age:
Ni tout à fait endormi dans son extrême vieillesse :
His body was bent double, feet and head
Son corps plié en deux, pieds et tête
Coming together in life’s pilgrimage;
Se retrouvaient dans le pèlerinage de la vie ;
As if some dire constraint of pain, or rage
Comme si une grave douleur ou une extrême rage
Of sickness felt by him in times long past,
D’une maladie subie dans les temps passés,
A more than human weight upon his frame had cast.
Avait jeté sur ses épaules un poids plus qu’humain.


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POESIE DE WILLIAM WORDSWORTH
WORDSWORTH POEMS

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UN STYLE SANS ARTIFICE

Une poésie sans cesse recommencée

Son style populaire et sans artifice s’est débarrassé d’une fois de toutes les friperies usées de la vieille versification. Les tours couronnées de nuages, les temples solennels, les palais majestueux, tout cela a été balayé du sol. C’a été comme l’édifice sans fondements d’une vision ; il n’est pas même resté un débris de ruines. Toutes les traditions du savoir, toutes les superstitions du passé, ont disparu sous un trait de plume. Nous avons fait table rase ; nous recommençons toute poésie. Le manteau de pourpre, le panache ondoyant de la tragédie, sont rejetés ainsi que de vains oripeaux de pantomime. Voici que nous en sommes revenus à la simple vérité de la nature. Rois, reines, nobles, prêtres, trône, autel, distinction des rangs, naissance, richesse, pouvoir, ne cherchez plus rien de tout cela, ni la robe du juge, ni le bâton du maréchal, ni le faste des grands. L’auteur foule aux pieds plus fièrement encore l’antique forme dont s’enorgueillissait l’art ; il se rit de l’ode, de l’épode, de la strophe et de l’antistrophe. Vous n’entendrez plus résonner la harpe d’Homère, ni retentir la trompette de Pindare et d’Alcée. Point de merci pour le costume éclatant, pour la décoration splendide. Tout cela n’est que spectacle vide, barbare, gothique. Les diamants parmi les cheveux tressés, le diadème sur le front brillant de la beauté, ne sont que parure vulgaire, joyaux de théâtre et de prostituée. Le poète dédaigneux ne peut plus des couronnes de fleurs ; il ne se prévaudra pas non plus des avantages que le hasard lui aura offerts ; il lui plait que son sujet soit tout entier de son invention, afin de ne devoir rien qu’à lui-même ; il recueille la manne dans le désert ; il frappe le rocher de sa baguette et en fait jaillir la source. A son souffle, le brin de paille qui gisait dans la poussière monte au soleil dans un rayon lumineux ; il puisera dans ses souvenirs assez de grandeur et de beauté pour en revêtir le tronc nu du vieux saule. Son vers ne s’embaume point du parfum des bosquets, mais son imagination prête une joie intime aux arbres dépouillés sur la montagne dépouillée, à l’herbe verte du pré vert :

To the bare trees and mountains bare.
And grass in the green field.

Plus de tempête, ni de naufrage, dont l’horreur nous épouvante. C’est l’arc-en-ciel qui attache aux nuages son ruban diapré. C’est la brise qui soupire dans la fougère fanée. Point de triste vicissitude du sort, point de menaçante catastrophe de la nature qui assombrisse ses pages. C’est la goutte de rosée qui se suspend aux cils de la fleur penchée ; ce sont les pleurs qui s’amassent dans l’œil brillant.

Antoine Fontaney
(poète romantique français ())
Cinquième Partie
WILLIAM WORDSWORTH
Poètes et Romanciers de la Grande-Bretagne
Revue des Deux Mondes
Tome 3 – 1835

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WORDSWORTH POEM

LUIS DE CAMOES OS LUSIADAS III-91 LES LUSIADES – Morto depois Afonso, lhe sucede

*Luís de Camões Os Lusiadas Les Lusiades
OS LUSIADAS III-91 LES LUSIADES III-91
LITTERATURE PORTUGAISE









Luis de Camoes Oeuvres obras Artgitato

literatura português

Luis de Camões
[1525-1580]

Tradução – Traduction
texto bilingue








Luis de Camoes Les Lusiades

 

Obra Poética

(1556)

LES LUSIADES III-91








OS LUSIADAS III-91
A Epopeia Portuguesa

 

CHANT III
Canto Terceiro

Traduction Jacky Lavauzelle

verso 91
Strophe 91

III-91

Image illustrative de l'article Vasco de Gama

Vasco de Gama

Vasco da Gama signature almirante.svg

 

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Luís de Camões Os Lusiadas
OS LUSIADAS III-91
LES LUSIADES III-91

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Sancho II de Portugal – « o Capelo » e « o Piedoso »
Sanche II de Portugal, dit le Pieux

« Morto depois Afonso, lhe sucede
« Après la mort d’Alphonse, allait lui succéder
Sancho segundo, manso e descuidado,
  Sanche le second, doux et flegmatique,…

White_Fawn_Drawing Faon Diane

LUIS VAZ DE CAMOES OS LUSIADAS LES LUSIADES

LES HÉROS DE LA RÉVOLUTION – GIOSUÈ CARDUCCI Poème – ÇA IRA (1883)- SONNET II- Son de la terra faticosa i figli

Traduction – Texte Bilingue
CARDUCCI POÈME


 

Giosuè Carducci
1835- 1907

Prix Nobel de Littérature 1906

Traduction Jacky Lavauzelle

Sélection de poèmes de
Giosuè Carducci
*********

ÇA IRA
II

*********

 


 ******
LES HÉROS DE LA REVOLUTION
*

Son de la terra faticosa i figli
Fils de l’épuisante terre
Ohe armati salgon le ideali cime,
Armés, vous avez gravi les idéales cimes,
Gli azzurri cavalier bianchi e vermigli
Vous êtes les cavaliers bleus, blancs et rouges
Ohe dal suolo plebeo la Patria esprime.
Que du sol plébéien la Patrie exprime.

*

E tu Kleber da gli arruffati cigli,
Toi, Kléber aux sourcils emmêlés,
Leon ruggente ne le linee prime;
Lion rugissant des premières lignes  ;
E tu via sfolgorante in fra i perigli
Toi, flamboyant au cœur de tous les dangers
Lampo di giovinezza, Hoche sublime.
Jeunesse foudroyante, sublime Hoche.

*

Desaix che elegge a sé il dovere e dona
Desaix qui s’attribue le devoir et donne
Altrui la gloria, e l’onda procellosa
La gloire aux autres, et la tempête des vagues
Di Murat che s’abbatte a una corona;
De Murat qui dévale sur une couronne ;

*

E Marceau che a la morte radiosa
Et Marceau qui à la mort radieuse
Puro i suoi ventisette anni abbandona
Et pure abandonne ses vingt-sept ans
Oome a le braccia d’arridente sposa.
Comme dans les bras d’une mariée lumineuse.


*******

ÇA IRA
 II

******

GIOSUE CARDUCCI

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LE « ÇA IRA »
Le poète Giosuè Carducci
Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

…Le sonnet est un moule d’une rare plasticité. Il s’est prêté aux mignardises de Joséphin Soulary comme aux visions grandioses de José Maria de Heredia. Dans leur concision lapidaire, leur âpre et sinistre beauté, les douze sonnets de Ça ira brillent d’un éclat tragique.

C’est au sortir d’une lecture de la Révolution française par Carlyle que Carducci les composa. Sans doute il connaissait aussi Thiers, Louis Blanc et Michelet ; mais la lecture de Carlyle donna l’élan décisif. C’est elle qui força l’inspiration. Comme Carlyle, — et comme Joseph de Maistre, — Carducci voit dans la Révolution française un événement proprement « satanique, » mais le rebelle qu’il est attache à ce terme le sens favorable qui se découvre dans son Hymne à Satan. La Révolution française est pour lui une revanche de la raison, de la liberté, de la justice sur les « tyrannies séculaires » de l’Eglise et de la monarchie. Il a protesté contre les critiques qui dénoncèrent ses sympathies terroristes quelque peu excessives ; il a prétendu s’être borné (ou à peu près) au rôle d historiographe. C’est pur paradoxe ! Ça ira prend énergiquement fait et cause pour la Terreur. Carducci condamne Louis XVI et Marie-Antoinette avec une rigueur inconnue des historiens impartiaux. Le sonnet qui retrace le meurtre de la princesse de Lamballe est une apologie déguisée de ce crime. Louis XVI, enfin, dans la prison où il se recueille en attendant la mort, est montré par le poète italien « demandant pardon au ciel pour la nuit de la Saint-Barthélemy. » Que voilà donc un « état d’Ame » peu historique ! N’y a-t-il pas tout lieu de croire que Louis XVI, à la veille de mourir, était à cent lieues de penser qu’il expiait les méfaits de Charles IX ? C’est l’impitoyable logique jacobine qui établit des rapprochements de cette sorte.

Il faut tenir compte, dans l’appréciation du Ça ira, de la date où fut publié cet ouvrage. Il parut « pour le 77e anniversaire de la République, » à une époque où la France traversait une nouvelle « année terrible. » Bien que le poète n’y fasse aucune allusion formelle, les événements de 1870-1871 restent toujours présents à son esprit. A l’opprobre de Sedan s’oppose dans sa pensée la gloire de Valmy, de Valmy qui fait l’objet de son dernier sonnet. Plutôt que Sedan, la Terreur ; plutôt Danton que Napoléon III ; plutôt Robespierre que Bazaine, voilà ce qu’on peut lire entre les lignes du Ça ira. Un critique italien a parlé des « Grâces pétrolières » qui avaient servi de marraines à cette poésie. Et ce propos irrita l’auteur. Le mot n’en était pas moins exact.

Indépendamment du Ça ira consacré à un sujet français, Carducci mentionne fréquemment la France dans ses ouvrages. Quel autre pays a été plus étroitement mêlé aux destinées du Risorgimento ? Carducci n’est pas gallophobe, tant s’en faut ; mais c’est exclusivement à la France rouge que vont ses sympathies. Les Iambes et épodes traînent aux gémonies ce peuple devenu infidèle à l’idéal révolutionnaire d’autrefois. Le poète maudit la France impériale « brigande au service du Pape » (masnadière papale). Dans les vers Pour Edouard Corazzini, il invective plus sauvagement encore la « grande nation » au nom de ceux qui crurent en elle, de ceux « qui avaient grandi à ta libre splendeur, de ceux qui t’avaient aimée, ô France ! » Même note dans le Sacre d’Henri V, où il s’élève contre les tentatives de restauration monarchique en France après la chute de l’Empire. Mais c’est surtout contre Bonaparte et le bonapartisme que le poète romain brandit ses foudres vengeresses.

Maurice Muret
Revue des Deux Mondes
Tome 40 – 1907

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CARDUCCI POEME

 

A MES AMIS -POUCHKINE POEME de 1828 – Друзьям

*

ALEXANDRE POUCHKINE POEME

*
1828
 

Alexandre Pouchkine
русский поэт- Poète Russe
русская литература
Littérature Russe

poemes-de-alexandre-pouchkine-artgitatopushkin-alexander

ALEXANDRE POUCHKINE  1828
pushkin poems
стихотворение  – Poésie
 Пушкин 

 

 

POUCHKINE – Пу́шкин
Алекса́ндр Серге́евич Пу́шкин
1799-1837

[создатель современного русского литературного языка]

TRADUCTION JACKY LAVAUZELLE

 

LA POESIE DE POUCHKINE

СТИХИ АЛЕКСАНДРА СЕРГЕЕВИЧА ПУШКИНА
Пушкин 


Друзьям 
1828

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A MES AMIS
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 Le tsar de Russie Nicolas Ier à Peterhof
Николай Павлович Романов
 
 
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Нет, я не льстец, когда царю
Non, je ne suis pas du tsar un adulateur
Хвалу свободную слагаю:
Quand je le loue librement,
Я смело чувства выражаю,
Libre d’exprimer mes sentiments, …
 

Молчит, потупя очи долу.
Garde les yeux baissés silencieux .

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POUCHKINE
 1828  

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LES JUGEMENTS DE Tolstoï
SUR LES POEMES DE POUCHKINE

Ayons donc pleine confiance dans le jugement du comte Tolstoï sur les poèmes de Pouchkine, son compatriote ! Croyons-le, encore, quand il nous parle d’écrivains allemands, anglais, et scandinaves : il a les mêmes droits que nous à se tromper sur eux. Mais ne nous trompons pas avec lui sur des œuvres françaises dont le vrai sens, forcément, lui échappe, comme il échappera toujours à quiconque n’a pas, dès l’enfance, l’habitude de penser et de sentir en français ! Je ne connais rien de plus ridicule que l’admiration des jeunes esthètes anglais ou allemands pour tel poète français. Verlaine, par exemple, ou Villiers de l’Isle-Adam. Ces poètes ne peuvent être compris qu’en France, et ceux qui les admirent à l’étranger les admirent sans pouvoir les comprendre. Mais il ne résulte pas de là, comme le croit le comte Tolstoï, qu’ils soient absolument incompréhensibles. Ils ne le sont que pour lui, comme pour nous Lermontof et Pouchkine. Ce sont des artistes : la valeur artistique de leurs œuvres résulte de l’harmonie de la forme et du fond : et si lettré que soit un lecteur russe, si parfaite que soit sa connaissance de la langue française, la forme de cette langue lui échappe toujours.

Léon Tolstoï
Qu’est-ce que l’art ?
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin, 1918
pp. i-XII

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ALEXANDRE POUCHKINE POEME

A MES AMIS
Друзьям
1828
Пушкин