Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz – Sœur Juana Inés de la Cruz – Сестра Хуана Инес де ла Крус – 姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹

Madrid – Мадрид – 马德里
Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz
Sœur Juana Inés de la Cruz
姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹
Сестра Хуана Инес де ла Крус

 

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Parque del Oeste
Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz
Juana Inés de Asbaje y Ramírez de Santillana
Sœur Juana Inés de la Cruz
姐姐胡安娜·伊内斯·德拉克鲁兹
Сестра Хуана Инес де ла Крус

Dedicado a Madrid en 1981 por el pueblo Mexicano
Inaugurée en 1981 en l’honneur du peuple Mexicain

Parque del Oeste (Entrada)

Sor_Juana Miguel_Cabrera Sœur Juana Inés de la Cruz

Sœur Juana Inés de la Cruz
1651-1695

Sœur Juana Inés de la Cruz Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz Madrid Artgitato (1) Sœur Juana Inés de la Cruz Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz Madrid Artgitato (2) Sœur Juana Inés de la Cruz Monumento a Sor Juana Inés de la Cruz Madrid Artgitato (3)

De amor y discreción
(d’amour et de discrétion)

Este amoroso tormento
que en mi corazón se ve,
sé que lo siento, y no sé
la causa porque lo siento.

Siento una grave agonía
por lograr un devaneo,
que empieza como deseo
y para en melancolía.

Y cuando con más terneza
mi infeliz estado lloro,
sé que estoy triste e ignoro
la causa de mi tristeza.

Siento un anhelo tirano
por la ocasión a la que aspiro,
y cuando cerca la miro
yo misma aparto la mano.

Porque, si acaso se ofrece,
después de tanto desvelo
la desazona el recelo
o el susto la desvanece.

Y si alguna vez sin susto
consigo tal posesión,
cualquiera leve ocasión
me malogra todo el gusto.

Siento mal del mismo bien
con receloso temor,
y me obliga el mismo amor
tal vez a mostrar desdén.

Cualquier leve ocasión labra
en mi pecho, de manera,
que el que imposibles venciera
se irrita de una palabra.

Con poca causa ofendida,
suelo, en mitad de mi amor,
negar un leve favor
a quien le diera la vida.

Ya sufrida, ya irritada,
con contrarias penas lucho:
que por él sufriré mucho,
y con él sufriré nada.

No sé en qué lógica cabe
en que tal cuestión se pruebe:
que por él lo grave es leve,
y con él lo leve es grave.

Sin bastantes fundamentos
forman mis tristes cuidados,
de conceptos engañados,
un monte de sentimientos;

y en aquel fiero conjunto
hallo, cuando se derriba,
que aquella máquina altiva
sólo estribaba en un punto.

Tal vez el dolor me engaña
y presumo, sin razón,
que no habrá satisfacción
que pueda templar mi saña;

y cuando a averiguar llego
el agravio porque riño,
es como espanto de niño
que para en burlas y juego.

Y aunque el desengaño toco,
con la misma pena lucho,
de ver que padezco mucho
padeciendo por tan poco.

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Detente sombra

Detente, sombra de mi bien esquivo,
imagen del hechizo que más quiero,
bella ilusión por quien alegre muero,
dulce ficción por quien penosa vivo.

Si al imán de tus gracias, atractivo,
sirve mi pecho de obediente acero,
¿para qué me enamoras lisonjero
si has de burlarme luego fugitivo?

Mas blasonar no puedes, satisfecho,
de que triunfa de mí tu tiranía:
que aunque dejas burlado el lazo estrecho

que tu forma fantástica ceñía,
poco importa burlar brazos y pecho
si te labra prisión mi fantasía.

Francisco Goya Madrid Museo del Prado Estatua Statue 戈雅普拉多博物馆雕像 Статуя Франсиско Гойи Музей Прадо

Madrid – Мадрид – 马德里
戈雅普拉多博物馆雕像
Francisco Goya Museo del Prado

Francisco Goya Madrid

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Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


FRANCISCO GOYA MADRID
Statue de Francisco Goya devant le Musée du Prado
Estatua de Francisco Goya Museo del Prado
Statue of painter Francisco Goya, Museo del Prado
Статуя Франсиско Гойи Музей Прадо
戈雅普拉多博物馆雕像

Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (1)

FRANCISCO GOYA MADRID   Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (3) Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (4)

FRANCISCO GOYA MADRID Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (5)

FRANCISCO GOYA MADRID  Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (6) Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (7) Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (8)

FRANCISCO GOYA MADRID Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (9) Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (10)

FRANCISCO GOYA MADRID  Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (11)

FRANCISCO GOYA MADRID Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (12)

FRANCISCO GOYA MADRID  Francisco Goya Artgitato Madrid Le Prado Museo del Prado (13)

GOYA VU PAR THEOPHILE GAUTIER

« Francisco Goya y Lucientes est le petit-fils encore reconnaissable de Vélasquez, Après lui viennent les Aparico, les Lopez ; la décadence est complète, le cycle de l’art est fermé. Qui le rouvrira ?C’est un étrange peintre, un singulier génie que Goya ! Jamais originalité ne fut plus tranchée, jamais artiste espagnol ne fut plus local. ― Un croquis de Goya, quatre coups de pointe dans un nuage d’aqua-tinta en disent plus sur les mœurs du pays que les plus longues descriptions. Par son existence aventureuse, par sa fougue, par ses talents multiples, Goya semble appartenir aux belles époques de l’art, et cependant, c’est en quelque sorte un contemporain : il est mort à Bordeaux en 1828.
Avant d’arriver à l’appréciation de son œuvre, esquissons sommairement sa biographie. Don Francisco Goya y Lucientes naquit en Aragon de parents dans une position de fortune médiocre, mais cependant suffisante pour ne pas entraver ses dispositions naturelles. Son goût pour le dessin et la peinture se développa de bonne heure. Il voyagea, étudia à Rome quelque temps, et revint en Espagne, où il fit une fortune rapide à la cour de Charles IV, qui lui accorda le titre de peintre du roi. Il était reçu chez la reine, chez le prince de Benavente et la duchesse d’Albe, et menait cette existence de grand seigneur des Rubens, des Van Dick et des Vélasquez, si favorable à l’épanouissement du génie pittoresque. Il avait, près de Madrid, une casa de campo délicieuse, où il donnait des fêtes et où il avait son atelier.
Goya a beaucoup produit ; il a fait des sujets de sainteté, des fresques, des portraits, des scènes de mœurs, des eaux-fortes, des aqua-tinta, des lithographies, et partout, même dans les plus vagues ébauches, il a laissé l’empreinte d’un talent vigoureux ; la griffe du lion raie toujours ses dessins les plus abandonnés. Son talent, quoique parfaitement original, est un singulier mélange de Vélasquez, de Rembrandt et de Reynolds ; il rappelle tour à tour ou en même temps ces trois maîtres, mais comme le fils rappelle ses aïeux, sans imitation servile, ou plutôt par une disposition congéniale que par une volonté formelle.
On voit de lui, au musée de Madrid, le portrait de Charles IV et de la reine à cheval : les têtes sont merveilleusement peintes, pleines de vie, de finesse et d’esprit ; un Picador et le Massacre du 2 mai, scène d’invasion. Le duc d’Ossuna possède plusieurs tableaux de Goya, et il n’est guère de grande maison qui n’ait de lui quelque portrait ou quelque esquisse. L’intérieur de l’église de San-Antonio de la Florida, où se tient une fête assez fréquentée, à une demi-lieue de Madrid, est peint à fresque par Goya avec cette liberté, cette audace et cet effet qui le caractérisent. À Tolède, dans une des salles capitulaires, nous avons vu de lui un tableau représentant Jésus livré par Judas, effet de nuit que n’eût pas désavoué Rembrandt, à qui je l’eusse attribué d’abord, si un chanoine ne m’eût fait voir la signature du peintre émérite de Charles IV. Dans la sacristie de la cathédrale de Séville, il existe aussi un tableau de Goya, d’un grand mérite, sainte Justine et sainte Ruffine, vierges et martyres, toutes deux filles d’un potier de terre, comme l’indiquent les alcarazas et les cantaros groupés à leurs pieds.
La manière de peindre de Goya était aussi excentrique que son talent : il puisait la couleur dans des baquets, l’appliquait avec des éponges, des balais, des torchons, et tout ce qui lui tombait sous la main, il truellait et maçonnait ses tons comme du mortier, et donnait les touches de sentiment à grands coups de pouce. À l’aide de ces procédés expéditifs et péremptoires, il couvrait en un ou deux jours une trentaine de pieds de muraille. Tout ceci nous paraît dépasser un peu les bornes de la fougue et de l’entrain ; les artistes les plus emportés sont des lécheurs en comparaison. Il exécuta, avec une cuiller en guise de brosse, une scène du Dos de Mayo, où l’on voit des Français qui fusillent des Espagnols. C’est une œuvre d’une verve et d’une furie incroyables. Cette curieuse peinture est reléguée sans honneur dans l’antichambre du musée de Madrid.
L’individualité de cet artiste est si forte et si tranchée, qu’il nous est difficile d’en donner une idée même approximative. Ce n’est pas un caricaturiste comme Hogarth, Bamburry ou Cruishanck : Hogarth, sérieux, flegmatique, exact et minutieux comme un roman de Richardson, laissant toujours voir l’intention morale ; Bamburry et Cruishank si remarquables pour leur verve maligne, leur exagération bouffonne, n’ont rien de commun avec l’auteur des Caprichos. Callot s’en rapprocherait plus, Callot, moitié Espagnol, moitié Bohémien ; mais Callot est net, clair, fin, précis, fidèle au vrai, malgré le maniéré de ses tournures et l’extravagance fanfaronne de ses ajustements ; ses diableries les plus singulières sont rigoureusement possibles ; il fait grand jour dans ses eaux-fortes, où la recherche des détails empêche l’effet et le clair-obscur, qui ne s’obtiennent que par des sacrifices. Les compositions de Goya sont des nuits profondes où quelque brusque rayon de lumière ébauche de pâles silhouettes et d’étranges fantômes.
C’est un composé de Rembrandt, de Watteau et des songes drolatiques de Rabelais ; singulier mélange ! Ajoutez à cela une haute saveur espagnole, une forte dose de l’esprit picaresque de Cervantès, quand il fait le portrait de la Escalanta et de la Gananciosa, dans Rinconete et Cortadillo, et vous n’aurez encore qu’une très imparfaite idée du talent de Goya. Nous allons tâcher de le faire comprendre, si toutefois cela est possible, avec des mots.
Les dessins de Goya sont exécutés à l’aqua-tinta, repiqués et ravivés d’eau-forte ; rien n’est plus franc, plus libre et plus facile, un trait indique toute une physionomie, une traînée d’ombre tient lieu de fond, ou laisse deviner de sombres paysages à demi-ébauchés ; des gorges de sierra, théâtres tout préparés pour un meurtre, pour un sabbat ou une tertulia de Bohémiens ; mais cela est rare, car le fond n’existe pas chez Goya. Comme Michel-Ange, il dédaigne complètement la nature extérieure, et n’en prend tout juste que ce qu’il faut pour poser des figures, et encore en met-il beaucoup dans les nuages. De temps en temps, un pan de mur coupé par un grand angle d’ombre, une noire arcade de prison, une charmille à peine indiquée ; voilà tout. Nous avons dit que Goya était un caricaturiste, faute d’un mot plus juste. C’est de la caricature dans le genre d’Hoffmann, où la fantaisie se mêle toujours à la critique, et qui va souvent jusqu’au lugubre et au terrible ; on dirait que toutes ces têtes grimaçantes ont été dessinées par la griffe de Smarra sur le mur d’une alcôve suspecte, aux lueurs intermittentes d’une veilleuse à l’agonie. On se sent transporté dans un monde inouï, impossible et cependant réel. ― Les troncs d’arbre ont l’air de fantômes, les hommes d’hyènes, de hiboux, de chats, d’ânes ou d’hippopotames ; les ongles sont peut-être des serres, les souliers à bouffettes chaussent des pieds de bouc ; ce jeune cavalier est un vieux mort, et ses chausses enrubannées enveloppent un fémur décharné et deux maigres tibias ; ― jamais il ne sortit de derrière le poêle du docteur Faust des apparitions plus mystérieusement sinistres.
Les caricatures de Goya renferment, dit-on, quelques allusions politiques, mais en petit nombre ; elles ont rapport à Godoï, à la vieille duchesse de Benavente, aux favoris de la reine, et à quelques seigneurs de la cour, dont elles stigmatisent l’ignorance ou les vices. Mais il faut bien les chercher à travers le voile épais qui les obombre. ― Goya a encore fait d’autres dessins pour la duchesse d’Albe, son amie, qui n’ont point paru, sans doute à cause de la facilité de l’application. ― Quelques-uns ont trait au fanatisme, à la gourmandise et à la stupidité des moines, les autres représentent des sujets de mœurs ou de sorcellerie.
Le portrait de Goya sert de frontispice au recueil de son œuvre. C’est un homme de cinquante ans environ, l’œil oblique et fin, recouvert d’une large paupière avec une patte-d’oie maligne et moqueuse, le menton recourbé en sabot, la lèvre supérieure mince, l’inférieure proéminente et sensuelle ; le tout encadré dans des favoris méridionaux et surmonté d’un chapeau à la Bolivar ; une physionomie caractérisée et puissante.
La première planche représente un mariage d’argent, une pauvre fille sacrifiée à un vieillard cacochyme et monstrueux par des parents avides. La mariée est charmante avec son petit loup de velours noir et sa basquine à grandes franges, car Goya rend à merveille la grâce andalouse et castillane ; les parents sont hideux de rapacité et de misère envieuse. Ils ont des airs de requin et de crocodile inimaginables ; l’enfant sourit dans des larmes, comme une pluie du mois d’avril, ce ne sont que des yeux, des griffes et des dents ; l’enivrement de la parure empêche la jeune fille de sentir encore toute l’étendue de son malheur. ― Ce thème revient souvent au bout du crayon de Goya, et il sait toujours en tirer des effets piquants. Plus loin, c’est el coco, croque-mitaine, qui vient effrayer les petits enfants et qui en effraierait bien d’autres, car, après l’ombre de Samuel dans le tableau de la Pythonisse d’Endor, par Salvator Rosa, nous ne connaissons rien de plus terrible que cet épouvantail. Ensuite ce sont des majos qui courtisent des fringantes sur le Prado ; ― de belles filles au bas de soie bien tiré, avec de petites mules à talon pointu qui ne tiennent au pied que par l’ongle de l’orteil, avec des peignes d’écaille à galerie, découpés à jour et plus hauts que la couronne murale de Cybèle ; des mantilles de dentelles noires disposées en capuchon et jetant leur ombre veloutée sur les plus beaux yeux noirs du monde, des basquines plombées pour mieux faire ressortir l’opulence des hanches, des mouches posées en assassines au coin de la bouche et près de la tempe ; des accroche-cœurs à suspendre les amours de toutes les Espagnes, et de larges éventails épanouis en queue de paon ; ce sont des hidalgos en escarpins, en frac prodigieux, avec le chapeau demi-lune sous le bras et des grappes de breloques sur le ventre, faisant des révérences à trois temps, se penchant au dos des chaises pour souffler, comme une fumée de cigare, quelque folle bouffée de madrigaux dans une belle touffe de cheveux noirs, ou promenant par le bout de son gant blanc quelque divinité plus ou moins suspecte ; ― puis des mères utiles, donnant à leurs filles trop obéissantes les conseils de la Macette de Régnier, les lavant et les graissant pour aller au sabbat. ― Le type de la mère utile est merveilleusement bien rendu par Goya, qui a, comme tous les peintres espagnols, un vif et profond sentiment de l’ignoble ; on ne saurait imaginer rien de plus grotesquement horrible, de plus vicieusement difforme ; chacune de ces mégères réunit à elle seule la laideur des sept péchés capitaux ; le diable est joli à côté de cela. Imaginez des fossés et des contrescarpes de rides ; des yeux comme des charbons éteints dans du sang ; des nez en flûte d’alambic, tout bubelés de verrues et de fleurettes ; des mufles d’hippopotame hérissés de crins roides, des moustaches de tigre, des bouches en tirelire contractées par d’affreux ricanements, quelque chose qui tient de l’araignée et du cloporte, et qui vous fait éprouver le même dégoût que lorsqu’on met le pied sur le ventre mou d’un crapaud. ― Voilà pour le côté réel ; mais c’est lorsqu’il s’abandonne à sa verve démonographique que Goya est surtout admirable ; personne ne sait aussi bien que lui faire rouler dans la chaude atmosphère d’une nuit d’orage de gros nuages noirs chargés de vampires, de stryges, de démons, et découper une cavalcade de sorcières sur une bande d’horizons sinistres.
Il y a surtout une planche tout à fait fantastique qui est bien le plus épouvantable cauchemar que nous ayons jamais rêvé ; ― elle est intitulée : Y aun no se van. C’est effroyable, et Dante lui-même n’arrive pas à cet effet de terreur suffocante ; représentez-vous une plaine nue et morne au-dessus de laquelle se traîne péniblement un nuage difforme comme un crocodile éventré ; puis une grande pierre, une dalle de tombeau qu’une figure souffreteuse et maigre s’efforce de soulever. ― La pierre, trop lourde pour les bras décharnés qui la soutiennent et qu’on sent près de craquer, retombe malgré les efforts du spectre et d’autres petits fantômes qui roidissent simultanément leurs bras d’ombre ; plusieurs sont déjà pris sous la pierre un instant déplacée. L’expression de désespoir qui se peint sur toutes ces physionomies cadavéreuses, dans ces orbites sans yeux, qui voient que leur labeur a été inutile, est vraiment tragique ; c’est le plus triste symbole de l’impuissance laborieuse, la plus sombre poésie et la plus amère dérision que l’on ait jamais faites à propos des morts. La planche Buen viage, où l’on voit un vol de démons, d’élèves du séminaire de Barahona qui fuient à tire-d’aile, et se hâtent vers quelque œuvre sans nom, se fait remarquer par la vivacité et l’énergie du mouvement. Il semble que l’on entende palpiter dans l’air épais de la nuit toutes ces membranes velues et onglées comme les ailes des chauves-souris. Le recueil se termine par ces mots : Y es ora. ― C’est l’heure, le coq chante, les fantômes s’éclipsent, car la lumière paraît,
― Quant à la portée esthétique et morale de cette œuvre, quelle est-elle ? Nous l’ignorons. Goya semble avoir donné son avis là-dessus dans un de ses dessins où est représenté un homme, la tête appuyée sur ses bras et autour duquel voltigent des hiboux, des chouettes, des coquecigrues. ― La légende de cette image est : El suenho de la razon produce monstruos. C’est vrai, mais c’est bien sévère.
Ces caprices sont tout ce que la Bibliothèque royale de Paris possède de Goya. Il a cependant produit d’autres œuvres : la Tauromaquia, suite de 33 planches, les Scènes d’invasion qui forment 20 dessins, et devaient en avoir plus de 40 ; les eaux-fortes d’après Vélasquez, etc., etc.
La Tauromaquia est une collection de scènes représentant divers épisodes du combat de taureaux, à partir des Mores jusqu’à nos jours. ― Goya était un aficionado consommé, et il passait une grande partie de son temps avec les toreros. Aussi était-il l’homme le plus compétent du monde pour traiter à fond la matière. Quoique les attitudes, les poses, les défenses et les attaques, ou, pour parler le langage technique, les différentes suertes et cogidas soient d’une exactitude irréprochable, Goya a répandu sur ces scènes ses ombres mystérieuses et ses couleurs fantastiques. ― Quelles têtes bizarrement féroces ! quels ajustements sauvagement étranges ! quelle fureur de mouvement ! Ses Mores, compris un peu à la manière des Turcs de l’empire sous le rapport du costume, ont les physionomies les plus caractéristiques. ― Un trait égratigné, une tache noire, une raie blanche, voilà un personnage qui vit, qui se meut, et dont la physionomie se grave pour toujours dans la mémoire. Les taureaux et les chevaux, bien que parfois d’une forme un peu fabuleuse, ont une vie et un jet qui manquent bien souvent aux bêtes des animaliers de profession : les exploits de Gazul, du Cid, de Charles Quint, de Romero, de l’étudiant de Falces, de Pepe Illo, qui périt misérablement dans l’arène, sont retracés avec une fidélité tout espagnole. ― Comme celles des Caprichos, les planches de la Tauromaquia sont exécutées à l’aqua-tinta et relevées d’eau-forte.
Les Scènes d’invasion offriraient un curieux rapprochement avec les Malheurs de la guerre, de Callot. ― Ce ne sont que pendus, tas de morts qu’on dépouille, femmes qu’on viole, blessés qu’on emporte, prisonniers qu’on fusille, couvents qu’on dévalise, populations qui s’enfuient, familles réduites à la mendicité, patriotes qu’on étrangle, tout cela est traité avec ces ajustements fantastiques et ces tournures exorbitantes qui feraient croire à une invasion de Tartares au XIVème siècle. Mais quelle finesse, quelle science profonde de l’anatomie dans tous ces groupes qui semblent nés du hasard et du caprice de la pointe ! Dites-moi si la Niobé antique surpasse en désolation et en noblesse cette mère agenouillée au milieu de sa famille devant les baïonnettes françaises ! ― Parmi ces dessins qui s’expliquent aisément, il y en a un tout à fait terrible et mystérieux, et dont le sens, vaguement entrevu, est plein de frissons et d’épouvantements. C’est un mort à moitié enfoui dans la terre, qui se soulève sur le coude, et, de sa main osseuse, écrit sans regarder, sur un papier posé à côté de lui, un mot qui vaut bien les plus noirs du Dante : Nada (néant). Autour de sa tête, qui a gardé juste assez de chair pour être plus horrible qu’un crâne dépouillé, tourbillonnent, à peine visibles dans l’épaisseur de la nuit, de monstrueux cauchemars illuminés çà et là de livides éclairs. Une main fatidique soutient une balance dont les plateaux se renversent. Connaissez-vous quelque chose de plus sinistre et de plus désolant ?
Tout à fait sur la fin de sa vie, qui fut longue, car il est mort à Bordeaux à plus de quatre-vingts ans, Goya a fait quelques croquis lithographiques improvisés sur la pierre, et qui portent le titre de Dibersion de Espanha ; ― ce sont des combats de taureaux. On reconnaît encore, dans ces feuilles charbonnées par la main d’un vieillard sourd depuis longtemps et presque aveugle, la vigueur et le mouvement des Caprichos et de la Tauromaquia. L’aspect de ces lithographies rappelle beaucoup, chose curieuse ! la manière d’Eugène Delacroix dans les illustrations de Faust.
Dans la tombe de Goya est enterré l’ancien art espagnol, le monde à jamais disparu des toreros, des majos, des manolas, des moines, des contrebandiers, des voleurs, des alguazils et des sorcières, toute la couleur locale de la Péninsule. ― Il est venu juste à temps pour recueillir et fixer tout cela. Il a cru ne faire que des caprices, il a fait le portrait et l’histoire de la vieille Espagne, tout en croyant servir les idées et les croyances nouvelles. Ses caricatures seront bientôt des monuments historiques. »

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
charpentier, 1859
pp. 89-124
Chapitre VIII

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FRANCISCO GOYA MADRID

Real Basílica de San Francisco el Grande – Basilique de Saint-François-le-Grand – Madrid – Сан – Франциско-эль-Гранде Базилика – 旧金山昆内特拉格兰教堂

Madrid – Мадрид – 马德里
Basilique de Saint-François-le-Grand
Real Basílica de San Francisco el Grande

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (9)
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Real Basílica
de San Francisco el Grande MADRID
Basilique de Saint-François-le-Grand
Сан – Франциско-эль-Гранде Базилика
旧金山昆内特拉格兰教堂

 

Real Basílica de San Francisco el Grande

 Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (1)

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (2)

San Simón & San Felipe
saint Simon & saint Philippe

« Simon et Jude parcoururent ensuite plusieurs villes de Perse, pour y prêcher la religion de Jésus-Christ. Les deux magiciens les ayant précédés dans une de ces villes, ameutèrent le peuple par leurs mensonges. Simon fut traîné devant l’image du soleil, et Jude devant celle de la lune, pour offrir de l’encens à ces divinités.
Au lieu d’obéir, les Apôtres brisèrent ces idoles, en invoquant le nom de Jésus-Christ. Les prêtres, furieux, les firent mourir cruellement. Saint Simon fut scié en deux, et saint Jude, après avoir subi plusieurs tortures cruelles, eut la tête tranchée.
Dieu ne laissa pas leur mort sans punition ; car à l’heure même, bien que le temps fût très-calme, il s’éleva une si terrible tempête, que les temples des faux Dieux furent renversés, leurs images réduites en poussière ; les deux magiciens et un grand nombre de païens furent brûlés par le feu du ciel, ou écrasés sous les ruines de leurs temples. »

 Comtesse de Ségur
Les Actes des Apôtres (1866)
Librairie de L. Hachette et Cie, 1867
pp. 262-266
LXVIII-SAINT SIMON ET SAINT JUDE, APÔTRES ET MARTYRS

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saint Philippe

« Saint Philippe, après avoir converti beaucoup d’âmes en Asie Mineure, passa en Scythie, où il resta plusieurs années et convertit un grand nombre de païens. Puis il revint en Phrygie.
Étant entré dans un temple, à Hierapolis, il y trouva une vipère monstrueuse que le peuple adorait. Le saint Apôtre se jeta à genoux et pria le Seigneur d’ouvrir les yeux de ce pauvre peuple et de le délivrer de la puissance du démon.
Sa prière fut exaucée, car la vipère poussa un sifflement horrible et mourut aussitôt. Le peuple, frappé de ce miracle, écouta la parole de Philippe et demanda le baptême.
Les prêtres et les magistrats de la ville, ne pouvant souffrir un pareil changement, qui les privait des riches offrandes qu’on offrait à la vipère, se saisirent de Philippe ; ils le fouettèrent cruellement, le crucifièrent, et, pendant qu’il était sur la croix, ils l’assommèrent à coups de pierres, craignant que ses paroles ne convertissent la foule qui assistait à ce sanglant spectacle.
Mais Dieu fit voir combien ce crime lui faisait horreur. Un tremblement de terre épouvantable fit tomber les plus beaux et les plus importants monuments de la ville. La terre s’entr’ouvrit sous les pieds des prêtres et des magistrats et les engloutit dans un abîme qui se referma immédiatement après.
Les idolâtres, effrayés de ce prodige, permirent aux nouveaux convertis de détacher le saint Apôtre. Mais lui, voulant mourir sur la croix comme son Divin Maître, leur défendit de le faire ; et après avoir prié pour ce pauvre peuple aveuglé par ses prêtres, il expira. C’était le 1er mai, en l’année 54. Quelques auteurs croient que c’était en l’année 87, et que saint Philippe avait 87 ans.
Le corps du Saint fut enlevé et enseveli par les Chrétiens. Une partie de ses ossements est à Rome, dans l’église des Saints-Apôtres, comme je vous l’ai déjà dit, le reste est à Toulouse, dans l’église de Saint-Sernin, à Troyes, à Florence. Sa tête était à Paris, à Notre-Dame, l’autre portion est à l’église de Saint-Jacques et Saint-Philippe-du-Haut-Pas.
Voilà tout ce qu’on sait sur saint Philippe. »

 Comtesse de Ségur
Les Actes des Apôtres (1866)
Librairie de L. Hachette et Cie, 1867
pp. 252-254
LXVI-SAINT PHILIPPE, APÔTRE ET MARTYR

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Real Basílica de San Francisco el Grande

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (4)

San Mateo
Mateo el Evangelista
Matthieu-Lévi ou saint Matthieu

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (5)

San Judas Tadeo
Judas Thaddée
« 
Saint Jude était frère de saint Jacques le Mineur, et comme lui, cousin de Notre-Seigneur. Son vrai nom était Judas ; on l’appelait aussi Thadée, comme on le voit dans les Évangiles de saint Matthieu et de saint Marc. Pour ne pas le confondre avec Judas Iscariote, le traître, on l’appelle communément Jude ou Thadée. Quand les apôtres se séparèrent, après la Pentecôte, Simon et Jude partirent : le premier, pour l’Égypte, le second, pour la Mésopotamie, province de l’Asie. Quelques auteurs assurent que saint Simon quitta l’Égypte pour aller prêcher la foi dans toute l’Afrique et puis dans l’Angleterre ou Grande-Bretagne, et que saint Jude alla dans l’Arabie. Ensuite tous deux retournèrent en Perse, où les Juifs avaient été jadis emmenés en captivité. On ne sait aucun détail certain sur leur Apostolat dans l’Asie. On raconte qu’à leur arrivée en Perse, dans le camp de Baradach qui marchait avec une nombreuse armée contre les Indiens, toutes les idoles devinrent muettes. »

 Comtesse de Ségur
Les Actes des Apôtres (1866)
Librairie de L. Hachette et Cie, 1867
pp. 262-266
LXVIII-SAINT SIMON ET SAINT JUDE, APÔTRES ET MARTYRS

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (6) Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (7) Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (8)  Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (11)Intérieur de la coupole
 Real Basílica de San Francisco el Grande
Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (13)

Intérieur de la coupole Real Basílica de San Francisco el Grande

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (14) Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (16)

Saint André
San Andres

« Le martyre de saint André nous a été raconté par des prêtres et des diacres de Grèce et d’Asie, témoins oculaires de ses derniers instants.
I. Saint André et quelques autres disciples furent appelés par le Seigneur à trois reprises successives. La première fois, le Seigneur les appela à sa connaissance. André était un jour auprès de son maître Jean, lorsque celui-ci s’écria : « Voici venir l’Agneau de Dieu… etc. » Et aussitôt André alla rejoindre Jésus, et resta près de lui toute une journée. Il amena aussi à Jésus son frère Simon, l’ayant rencontré sur son chemin. Puis, le jour suivant, il revint à son métier, qui était de pêcher le poisson. Mais, quelque temps après, Jésus l’appela à sa familiarité. Étant venu, avec une grande foule, au bord du lac de Génésareth, que l’on appelle aussi mer de Galilée, il entra dans la barque de Simon et d’André, et prit une masse énorme de poisson. Alors André appela Jacques et Jean, qui étaient dans une autre barque ; et ils suivirent le Seigneur : après quoi, de nouveau, ils revinrent à leur métier. Mais bientôt le Seigneur les appela une troisième fois, et cette fois à son discipulat. Se promenant un jour sur les bords du même lac, où André et ses compagnons étaient occupés à pêcher, il leur fit signe de jeter leurs filets, en leur disant : « Suivez-moi, je vous ferai pêcheurs d’hommes ! » Et ils le suivirent, et jamais plus ils ne revinrent à leur métier de pêcheurs. Une quatrième fois encore, du reste, le Seigneur appela André ; ce fut, cette fois, à son apostolat, ainsi que le raconte l’évangéliste saint Marc, en son chapitre troisième. Il appela ceux qu’il s’était choisis, et ils vinrent à lui, et il fit en sorte qu’ils fussent au nombre de douze.
Après l’ascension du Seigneur, les apôtres s’étant séparés, André alla pêcher en Scythie, et Matthieu en Éthiopie. Or les Éthiopiens, refusant d’admettre la prédication de Matthieu, lui arrachèrent les yeux, le lièrent de chaînes, et le jetèrent en prison, avec l’intention de le mettre à mort peu de jours après. Alors un ange apparut à saint André, et lui enjoignit de se rendre en Éthiopie auprès de saint Matthieu. Saint André ayant répondu qu’il ne connaissait pas le chemin, l’ange lui ordonna d’aller au bord de la mer, et, là, d’entrer dans le premier vaisseau qu’il rencontrerait. C’est ce que s’empressa de faire André ; et le vaisseau ne tarda pas à le conduire, avec un vent favorable, jusqu’à la ville où était saint Matthieu. Puis, sous la garde de l’ange, il pénétra dans la prison de l’évangéliste, et, à sa vue, pleura beaucoup et pria. Et voici que le Seigneur, à sa demande, rendit à Matthieu le bienfait de la vue, dont l’avait privé la cruauté des infidèles. Et Matthieu sortit de sa prison, et se rendit à Antioche. Mais André, au contraire, resta en Éthiopie, où les habitants, furieux de l’évasion de son ami, s’emparèrent de lui et le traînèrent par les places, les mains liées. Son sang coulait en abondance : et lui, cependant, il ne cessait pas de prier Dieu pour ses persécuteurs, de telle sorte qu’il finit par les convertir. Et c’est après cela qu’il partit pour la Grèce. – Voilà, du moins, ce que l’on raconte ; mais j’ai, quant à moi, beaucoup de peine à y croire : car le fait de la délivrance et de la guérison de saint Matthieu par saint André impliquerait, – chose bien peu vraisemblable, – que ce grand évangéliste n’aurait pu obtenir, par lui-même ; ce que son frère André aurait si facilement obtenu pour lui. »

 

Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (17) Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (18) Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (19)

Real Basílica de San Francisco el Grande Basilica San Francisco el grande Basilique saint François Madrid Artgitato (20)

saint Thomas
Santo Tomás

« Dans sa Vie et mort des Saints, Isidore dit de saint Thomas : « Thomas, disciple du Christ, et qui ressemblait au Sauveur, fut incrédule en entendant, mais crut dès qu’il vit. Il prêcha l’Évangile aux Parthes, aux Mèdes, aux Perses, aux Hircaniens, et aux habitants de la Bactriane. Abordant à la plage de l’Orient et pénétrant jusqu’aux nations de l’intérieur, il y poursuivit sa prédication jusqu’au jour de son martyre. Il mourut transpercé d’un coup de lance. » Et Chrysostome dit aussi que Thomas parvint jusqu’aux régions des Rois Mages, qui jadis étaient venus adorer le Christ, qu’il les baptisa, et fit d’eux des soutiens de la foi. chrétienne. »

Jacques de Voragine
La Légende dorée (1261-1266)
Traduction par T. de Wyzewa.
 Perrin et Cie, 1910 – pp. 31-37
V SAINT THOMAS, APÔTRE

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Real Basílica de San Francisco el Grande

La porte d’Alcalá – Puerta de Alcalá Madrid – 阿尔卡拉门 – Пуэрта-де-Алькала

Madrid – Мадрид – 马德里
Puerta de Alcala
Пуэрта-де-Алькала – 阿尔卡拉门
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato



Porte d’Alcalá
Puerta de Alcalá
阿尔卡拉门
Пуэрта-де-Алькала

Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (2) Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (3) Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (4) Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (5) Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (6) Porte d'Alcalá Puerta de Alcalá Madrid Artgitato (7)

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LA PORTE D’ALCALA
DANS MILITONA DE THEOPHILE GAUTIER

« — Le lundi, c’est le jour des taureaux, et, mon cher don Andrès ! n’essayez pas de le nier, il vous serait plus agréable d’être en ce moment-ci à la porte d’Alcala qu’assis devant mon piano. Votre passion pour cet affreux plaisir est donc incorrigible ? Oh ! quand nous serons mariés, je saurai bien vous ramener à des sentiments plus civilisés et plus humains. »

Théophile Gautier
Militona (1847)
Hachette, 1860 pp. 1-20
Premier Chapitre

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LA PORTE D’ALCALA
DANS LE VOYAGE EN ESPAGNE
DE THEOPHILE GAUTIER

« L’on a dit et répété de toutes parts que le goût des courses de taureaux se perdait en Espagne, et que la civilisation les ferait bientôt disparaître ; si la civilisation fait cela, ce sera tant pis pour elle, car une course de taureaux est un des plus beaux spectacles que l’homme puisse imaginer ; mais ce jour-là n’est pas encore arrivé, et les écrivains sensibles qui disent le contraire n’ont qu’à se transporter un lundi, entre quatre et cinq heures, à la porte d’Alcala, pour se convaincre que le goût de ce féroce divertissement n’est pas encore près de se perdre. »

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
charpentier, 1859 – pp. 71-88
Chapitre VII

LA PUERTA DE TOLEDO – LA PORTE DE TOLEDE – MADRID -Пуэрта-де-Толедо- 该普尔塔托莱多

Madrid – Мадрид – 马德里
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photos Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato



LA PUERTA DE TOLEDO
La Porte de Tolède
该普尔塔托莱多
Пуэрта-де-Толедо

LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 1 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 2 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 3 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 4 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 5 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 6 LA PUERTA DE TOLEDO La Porte de Tolède Artgitato Madrid 7

LA PORTE DE TOLEDE EN 1831

« J’étais sorti de Madrid par une belle matinée du mois d’avril 1831. Je traversai le pont de Tolède, et, continuant ma promenade en montant à gauche un étroit sentier, j’arrivai à la porte d’un cimetière. Elle était ouverte ; j’entrai.
Je n’avais pas encore vu de cimetière en Espagne. Celui de la porte de Tolède est de construction moderne, comme tous ceux de Madrid, car il n’y a pas plus de trente ans qu’on a cessé d’enterrer dans les églises de cette capitale.
Ce cimetière n’est pas, ainsi que ceux de Paris, un jardin coquet, joyeusement coupé de berceaux et de charmilles, où serpentent des allées de sable jaune bordées de fleurs et de tombeaux ; c’est un champ stérile et sans ombrage ; c’est une vaste enceinte carrée, ayant une chapelle à l’entrée, une haute croix de pierre au milieu, et tout à l’entour des galeries ouvertes, protégées par un toit revêtu de tuiles reposant sur des piliers de bois peint en vert. »

Revue des Deux Mondes – 1835 – tome 1
Lord Feeling (Antoine Fontaney)
Les cimetières de Madrid
I – LE CAMPO SANTO DE LA PORTE DE TOLEDE

Fuente de Neptuno Madrid – Plaza Cánovas del Castillo – Fontaine de Neptune -Фонтан Нептуна в Мадриде

Madrid – Мадрид – 马德里
Fuente de Neptuno Madrid
Plaza Cánovas del Castillo
Фонтан Нептуна в Мадриде
Fontaine de Neptune Madrid
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Fuente de Neptuno Madrid
Fontaine de Neptune
Plaza Cánovas del Castillo
广场卡诺瓦斯卡斯蒂略
Фонтан Нептуна в Мадриде

海神喷泉马德里

Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 1 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 2 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 3 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 4 Fuente de Neptuno Madrid Fontaine de Neptune Artgitato Plaza Canovas del Castillo 5

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LES FONTAINES DE CYBELE ET DE NEPTUNE
EN 1858

« Le Prado est un boulevard planté d’arbres, orné de plusieurs rangées de chaises, et où la population de Madrid vient tous les jours se promener. L’espace choisi pour la promenade est compris entre la fontaine de Cybèle et la fontaine de Neptune, et s’appelle le salon du Prado. On donne aussi le nom de Paris à l’allée de chaises qui longe la route des voitures. Au printemps, on se promène avant dîner, vers six ou sept heures ; l’été, on dîne à six heures pour aller ensuite au Prado jusqu’à dix ou onze heures. De l’autre côté du Prado sont les jardins du Buen-Retiro ; pour y aller, on passe auprès d’un obélisque appelé le monument du 2 mai, élevé à la mémoire des hommes qui, le 2 mai 1808, donnèrent le premier signal de la guerre de l’indépendance. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LE QUARTIER DU PRADO en 1847

« Il est un lieu à Madrid où, mieux qu’en aucune soirée, on peut voir vivre et se confondre la société espagnole : c’est le Prado, qui, lui seul, ferait la renommée d’une ville. Le Prado, par sa situation même, est une des plus belles promenades qu’on puisse imaginer ; il s’étend à l’est de Madrid, de la porte des Récollets à la porte d’Atocha, et est placé entre deux collines, comme pour ne perdre aucun rayon de soleil au printemps. D’un côté sont de superbes palais, tels que le Buen-Retiro, le Musée et le magnifique jardin botanique ; une partie de la ville se répand sur le flanc opposé et vient déboucher par les rues d’Alcala, San-Geronimo et Atocha, qui vont en s’élargissant et forment des issues grandioses. Tout le Prado est sillonné d’allées d’arbres au bout desquelles s’élèvent les gracieuses fontaines d’Apollon, de Cybèle et de Neptune. Le Prado est à Madrid ce que sont les Champs-Élysées à Paris. S’il y a moins de grandeur, il y a plus de grace peut-être. La mode, on le sait, est capricieuse et folle ; ce qui la dirige dans son choix, on ne le sait guère ; elle se plaît surtout, de nos jours, aux disparates. Eh bien ! la mode, depuis quelque temps à Madrid, veut qu’on se porte sur un des points du Prado les plus disgracieux, les plus dépourvus d’agrément, dans une allée qui conduit de la porte à l’église d’Atocha, et qui est enserrée entre un mur et un tertre qui s’effondre. « 

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
 tome 18, 1847 pp. 317-353

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PLAZA DE CIBELES – Place de Cybèle – Площадь Пласа-де-Сибелес -西贝莱斯广场

Madrid – Мадрид – 马德里
PLAZA DE CIBELES

Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Place de Cybèle
PLAZA DE CIBELES
Площадь Пласа-де-Сибелес
西贝莱斯广场
 

 

Le palais de Cybèle
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝
Palacio de Cibeles
Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles (11)http://artgitato.com/palais-de-cybele-palacio-de-cibeles/

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PLAZA DE CIBELES
Place de Cybèle
西贝莱斯广场
Площадь Пласа-де-Сибелес

Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (2) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (3) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (4) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (5) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato (6) Place de Cybèle PLAZA DE CIBELES artgitato 6

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LA FONTAINE DE CYBELE
PAR THEOPHILE GAUTIER

« En revanche, comme pour représenter l’époque moderne, des omnibus, attelés de six à huit mules maintenues au triple galop par une mousqueterie de coups de fouet, fendaient la foule, qui se rejetait, effarée, sous les arbres écimés et trapus dont est bordée la rue d’Alcala, à partir de la fontaine de Cybèle jusqu’à la porte triomphale élevée en l’honneur de Charles III. »

Théophile Gautier
Militona (1847)
Hachette, 1860 pp. 1-20
Premier Chapitre

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LES FONTAINES DE CYBELE ET DE NEPTUNE
EN 1858

« Le Prado est un boulevard planté d’arbres, orné de plusieurs rangées de chaises, et où la population de Madrid vient tous les jours se promener. L’espace choisi pour la promenade est compris entre la fontaine de Cybèle et la fontaine de Neptune, et s’appelle le salon du Prado. On donne aussi le nom de Paris à l’allée de chaises qui longe la route des voitures. Au printemps, on se promène avant dîner, vers six ou sept heures ; l’été, on dîne à six heures pour aller ensuite au Prado jusqu’à dix ou onze heures. De l’autre côté du Prado sont les jardins du Buen-Retiro ; pour y aller, on passe auprès d’un obélisque appelé le monument du 2 mai, élevé à la mémoire des hommes qui, le 2 mai 1808, donnèrent le premier signal de la guerre de l’indépendance. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LE QUARTIER DU PRADO en 1847

« Il est un lieu à Madrid où, mieux qu’en aucune soirée, on peut voir vivre et se confondre la société espagnole : c’est le Prado, qui, lui seul, ferait la renommée d’une ville. Le Prado, par sa situation même, est une des plus belles promenades qu’on puisse imaginer ; il s’étend à l’est de Madrid, de la porte des Récollets à la porte d’Atocha, et est placé entre deux collines, comme pour ne perdre aucun rayon de soleil au printemps. D’un côté sont de superbes palais, tels que le Buen-Retiro, le Musée et le magnifique jardin botanique ; une partie de la ville se répand sur le flanc opposé et vient déboucher par les rues d’Alcala, San-Geronimo et Atocha, qui vont en s’élargissant et forment des issues grandioses. Tout le Prado est sillonné d’allées d’arbres au bout desquelles s’élèvent les gracieuses fontaines d’Apollon, de Cybèle et de Neptune. Le Prado est à Madrid ce que sont les Champs-Élysées à Paris. S’il y a moins de grandeur, il y a plus de grace peut-être. La mode, on le sait, est capricieuse et folle ; ce qui la dirige dans son choix, on ne le sait guère ; elle se plaît surtout, de nos jours, aux disparates. Eh bien ! la mode, depuis quelque temps à Madrid, veut qu’on se porte sur un des points du Prado les plus disgracieux, les plus dépourvus d’agrément, dans une allée qui conduit de la porte à l’église d’Atocha, et qui est enserrée entre un mur et un tertre qui s’effondre. « 

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale
 tome 18, 1847 pp. 317-353

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CYBELE
Par L’Encyclopédie

CYBELE, s. f. (Myth.) divinité du Paganisme. On l’adora sous les noms d’Ops, Rhée, Vesta, la Bonne-déesse, la mere des Dieux, Dyndimene, la mere Idée, Bérécinthe, &c. Elle étoit fille du ciel & de la terre, & femme de Saturne. Elle fut appellée Cybele du mont Cybelus en Phrigie, où l’on racontoit qu’elle avoit été exposée après sa naissance, nourrie par des bêtes sauvages, & épousée par un patre, & où elle avoit un culte particulier. On la représentoit sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clé à la main, & un habit parsemé de fleurs. Elle aima Atys, qui eut tant de mépris pour cette bonne fortune, qu’il aima mieux se priver de ce dont il auroit eu besoin pour en bien profiter, que de céder à la poursuite de la bonne déesse. Il se fit cette belle opération sous un pin où il mourut, & qui lui fut consacré. La mere Idée fut envoyée de Pessinunte à Rome sous la forme d’une pierre brute, où elle fut introduite par Scipion Nasica, pour satisfaire aux livres sibyllins où les Romains avoient lû que l’expulsion des Carthaginois dépendoit de l’établissement de son culte en Italie ; ils ordonnoient encore que Cybele fût reçue à son arrivée par le plus honnête homme ; ce qui fixa le choix sur Nasica. Ses prêtres s’appellerent galli, dactyles, curetes, corybantes ; ils promenoient sa statue dans les rues, chantant, dansant, faisant des contorsions, se déchiquetant le corps & escamotant des aumônes. C’étoit à son honneur qu’on célébroit la taurobolie. Voyez Taurobolie ; voyez aussi Corybantes, Dactyles, Curetes, &c. On lui sacrifioit tous les ans à Rome une truie, au nom des préteurs, par la main d’un de ses prêtres & d’une prêtresse de Vénus. On a prétendu que ses lions désignoient son empire sur les animaux qu’elle produit & nourrit ; sa couronne, les lieux habités dont la terre est couverte ; sa clé, les greniers où l’on renferme les semences après la récolte ; sa robe, les fleurs dont la terre s’émaille ; son mariage avec Saturne, la nécessité du tems pour la génération de toute chose. A la bonne heure. »

Diderot
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751 – Tome 4, p. 585

 

 

Calle de Alcalá – Rue d’Alcala – 阿尔卡拉街 – Улица Алькала – MADRID

Madrid – Мадрид – 马德里
Calle de Alcalá – Улица Алькала
阿尔卡拉街

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Calle de Alcalá
La Rue d’Alcala
阿尔卡拉街
Улица Алькала

La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 1 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 2 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 3 La calle de Alcalá La Rue d'Alcala Madrid Artgitato 4

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LA RUE D’ALCALA EN 1858

« Ce n’est pas que l’ordre soit difficile à garder. Placez-vous, par exemple, à la Puerta del Sol : elle vous mène à tout, elle est le confluent des principales rues : d’un côté la calle Mayor, de l’autre la rue d’Alcala, la carrera San-Geronimo, la Montera et les Carrelas. C’est dans ces limites qu’est concentrée l’activité de Madrid et ce qui s’y fait de commerce…
Puisque nous sommes revenus à la Puerta del Sol, allons-nous-en du côté du Prado. Vous pouvez, si vous voulez, prendre une voiture. Les petits coupés sont assez bien tenus, ils coûtent un franc la course ; quand ils sont libres, ils arborent un petit carton sur lequel il y a écrit : se alquila, à louer ; mais naturellement on ne peut bien flâner qu’à pied. Vous pouvez prendre indifféremment la rue d’Alcala ou la carrera San-Geronimo ; toutes deux vous mènent au Prado. « 

John Lemoinne
Quelques Jours en Espagne
Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 16, 1858
pp. 423-445

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LA RUE D’ALCALA EN 1847

« D’autres ont été simplement rasés ; on y a établi des marchés, on y a formé des places. Il en est enfin qui ont été livrés à l’industrie particulière et que l’industrie a utilisés à son profit. Ces changements ne donnent-ils pas un tout autre aspect à une ville ? Il est certain que Madrid possède en ce moment des quartiers qui s’embellissent chaque jour et qui peuvent rivaliser avec les quartiers les plus renommés des autres capitales : telle est la rue d’Alcala, qui s’étend du Prado à la porte du Soleil, et forme, avec la rue Mayor, qui lui succède, la principale artère de Madrid. Imaginez parallèlement à la rue d’Alcala la rue San-Geronimo, la belle et vaste rue d’Atocha, toutes deux conduisant au Prado, qui les couronne, et vous pourrez prendre une idée de la partie remarquable de la ville. Là est le mouvement, là est la vie ; c’est le beau côté de la médaille. Si vous voulez connaître le revers, vous n’avez qu’à aller fouiller un instant le quartier de Lavapiès, dont les pauvres maisons cachent des existences plus pauvres encore, et où la misère espagnole s’étale dans toute sa nudité. »

Charles de Mazade
Madrid et la société espagnole en 1847
Revue des Deux Mondes, Période Initiale, tome 18
1847-pp. 317-353

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LA RUE D’ALCALA PAR THEOPHILE GAUTIER

« La calle del Caballero de Gracia franchie, il déboucha dans cette magnifique rue d’Alcala, qui s’élargit en descendant vers la porte de la ville, ainsi qu’un fleuve approchant de la mer, comme si elle se grossissait des affluents qui s’y dégorgent. »

Théophile Gautier
Militona -1847
Hachette, 1860 -pp. 1-20
Premier Chapitre

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LA CALLE DE ALCALA
DANS LE VOYAGE EN ESPAGNE
DE THEOPHILE GAUTIER
1859

« Le lundi, jour de taureaux, dia de toros, est un jour férié ; personne ne travaille, toute la ville est en rumeur ; ceux qui n’ont pas encore pris leurs billets marchent à grands pas vers la calle de Carretas, où est situé le bureau de location, dans l’espoir de trouver quelque place vacante ; car, disposition qu’on ne saurait trop louer, cet énorme amphithéâtre est entièrement numéroté et divisé en stalles, usage que l’on devrait bien imiter dans les théâtres de France. La calle de Alcala, qui est l’artère où viennent se dégorger les rues populeuses de la ville, est pleine de piétons, de cavaliers et de voitures ; c’est pour cette solennité que sortent de leurs remises poudreuses les calesines et les carrioles les plus baroques et les plus extravagantes, et que se produisent au jour les attelages les plus fantastiques, les mules les plus phénoménales. »

Théophile Gautier
Voyage en Espagne
charpentier, 1859 – pp. 71-88
Chapitre VII

Le palais de Cybèle -Palacio de Cibeles -Паласио-де-Сибелес – 帕拉西奥一同庆祝

Madrid – Мадрид – 马德里
PLAZA DE CIBELES –  Place de Cybèle
帕拉西奥一同庆祝 –  Паласио-де-Сибелес
LE PALAIS DE CYBELE
PALACIO DE CIBELES

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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Le palais de Cybèle
Palacio de Cibeles
Паласио-де-Сибелес
帕拉西奥一同庆祝

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Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (1) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (2) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (3) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (4) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (5) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (6) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (7) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (8) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (9) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (10) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (11) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (12) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (13) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (14) Place de Cybèle plaza de cibeles artgitato palais de Cybèle Palacio de Cibeles  (15)

 

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CYBELE
Par L’Encyclopédie

CYBELE, s. f. (Myth.) divinité du Paganisme. On l’adora sous les noms d’Ops, Rhée, Vesta, la Bonne-déesse, la mere des Dieux, Dyndimene, la mere Idée, Bérécinthe, &c. Elle étoit fille du ciel & de la terre, & femme de Saturne. Elle fut appellée Cybele du mont Cybelus en Phrigie, où l’on racontoit qu’elle avoit été exposée après sa naissance, nourrie par des bêtes sauvages, & épousée par un patre, & où elle avoit un culte particulier. On la représentoit sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clé à la main, & un habit parsemé de fleurs. Elle aima Atys, qui eut tant de mépris pour cette bonne fortune, qu’il aima mieux se priver de ce dont il auroit eu besoin pour en bien profiter, que de céder à la poursuite de la bonne déesse. Il se fit cette belle opération sous un pin où il mourut, & qui lui fut consacré. La mere Idée fut envoyée de Pessinunte à Rome sous la forme d’une pierre brute, où elle fut introduite par Scipion Nasica, pour satisfaire aux livres sibyllins où les Romains avoient lû que l’expulsion des Carthaginois dépendoit de l’établissement de son culte en Italie ; ils ordonnoient encore que Cybele fût reçue à son arrivée par le plus honnête homme ; ce qui fixa le choix sur Nasica. Ses prêtres s’appellerent galli, dactyles, curetes, corybantes ; ils promenoient sa statue dans les rues, chantant, dansant, faisant des contorsions, se déchiquetant le corps & escamotant des aumônes. C’étoit à son honneur qu’on célébroit la taurobolie. Voyez Taurobolie ; voyez aussi Corybantes, Dactyles, Curetes, &c. On lui sacrifioit tous les ans à Rome une truie, au nom des préteurs, par la main d’un de ses prêtres & d’une prêtresse de Vénus. On a prétendu que ses lions désignoient son empire sur les animaux qu’elle produit & nourrit ; sa couronne, les lieux habités dont la terre est couverte ; sa clé, les greniers où l’on renferme les semences après la récolte ; sa robe, les fleurs dont la terre s’émaille ; son mariage avec Saturne, la nécessité du tems pour la génération de toute chose. A la bonne heure. »

Diderot
L’Encyclopédie, 1re éd.
1751 – Tome 4, p. 585

Jardines del Descubrimiento – Jardin des découvertes – Monumento al Descubrimiento de América – Madrid – Мадрид – 马德里

       Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (11) Madrid – Мадрид – 马德里
Jardines del Descubrimiento
Jardin des découvertes
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Madrid Blason Artgitato  Madrid L'Ours & L'arbousier Artgitato La estatua del oso y del madroño

Photo Jacky Lavauzelle
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Madrid Drapeau Artgitato


Jardines del Descubrimiento
Jardin des Découvertes
Jardines del Descubrimiento
Don Jorge Juan y Santacilia
Monumento al Descubrimiento de América
Monument à la Découverte de l’Amérique

 

DON JORGE JUAN Y SANTACILIA
1713-1773
Jorge_Juan_y_Santacilia

Scientifique, mathématicien, officier de la marine espagnole
Científico, matemático, oficial de la marina española

Jardines del Descubrimiento - Jardin des découvertes - Madrid Artgitato (5)

BLAS DE LEZO Y OLAVARRIETA
1689 -1741

Amiral espagnol
Almirante español
Stratège de la marine espagnole
Estratega de la Armada Española

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DON BLAS DE LEZO
AMIRAL DES GALIONS

« Mr. Anson, avant de partir pour son expédition, eut soin de se pourvoir, non seulement des voyages imprimés, qui pourroient lui être de quelque usage, mais aussi des meilleures rélations manuscrites qu’il put avoir de tous les Etablissemens Espagnols sur les Côtes du Сhili, du Pérou, et du Méxique : il compara soigneusement ce qu’il trouva dans ces rélations, avec le témoignage de ses Prisonniers, et avec les lumières qu’il tira de plusieurs personnes intelligentes, qui lui tombèrent entre les mains dans la Mer du Sud. Il eut aussi le bonheur de trouver, dans quelques-unes des captures qu’il fit, un grand nombre de Lettres et de papiers de la dernière importance. Plusieurs de ces Lettres, écrites par le Viceroi du Pérou au Viceroi de Santa Fée, aux Présidens de Panama et du Chili, à Don Blas de Lezo, Amiral des Galions, et à divers autres personnages revêtus des premières charges, contenoient ordinairement un abrégé de celles auxquelles elles servoient de réponse ; ce qui mit Mr. Anson au fait d’une partie considérable de la correspondance qu’il y avoit eu entre ces Officiers, quelque tems avant notre arrivée sur ces Côtes, Nous avons pris outre cela une grande quantité de Lettres, que des personnes, employées par le Gouvernement, écrivoient à leurs Amis et à leurs Correspondans. Ces Lettres étoient remplies de narrations rélatives aux affaires publiques, et renfermoient quelquefois des réfléxions où il n’entroit aucun déguisement sur les vues et la conduite de leurs Supérieurs. Ce sont-là les matériaux dont a été formé le récit de quelques évènemens rélatifs aux Espagnols, et qui doivent paroître presque incroyables à la prémière vue. De ce genre est la rélation des malheurs qu’éprouva l’Escadre de Pizarro. Cependant cette partie de la relation, qui regarde la conspiration d’ Orellana et de ses Compagnons, est encore confirmée par une autre autorité que celle des Lettres interceptées, je veux dire, le témoignage d’un Anglois qui se trouvoit à bord du Vaisseau de Pizarro lors de la révolte, et qui s’étoit souvent entretenu avec Orellana. D’autres témoins du même fait, qu’on a eu occasion d’interroger, en ont confirmé les principales circonstances par leur déposition : desorte que ce fait, quoique très étrange, ne peut être révoqué en doute. »

Richard Walter
Voyage autour du monde fait dans les années 1740
1, 2, 3, 4, par George Anson

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Monumento al Descubrimiento de América
Monument à la Découverte de l’Amérique

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